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lundi 2 juin 2014

Spécial rentrée littéraire 2014: un petit panorama



Nous ne sommes qu'en juin mais la rentrée littéraire 2014 a déjà démarré pour les libraires et les bibliothécaires! C'est le moment où "nous" courons les réunions/petits-déjeuners/soirées d'éditeurs afin de recevoir les livres en avant-première pour pouvoir vous en parler dès la fin du mois d'Août. La rentrée littéraire c'est aussi un sacré bordel, puisque le nombre des publications ne cessent de croitre et qu'il est bien trop grand pour que nous puissions tout lire. C'est assez triste puisque pas mal de livres passent à la trappe.
Pour tout vous dire, je n'aurai pas le temps de courir toutes les réunions - à mon grand désespoir - parce que je travaille, que l'on se répartit la tâche avec mes collègues. Cependant, j'ai participer aujourd'hui - les infos sont donc toutes fraiches dans ma tête - à la journée organisée par Page des libraires, un site et un magasine qui compile les avis des libraires sur les livres sortis. Une mine d'informations donc! Le principe de la journée? une présentation par une équipe de libraires ultra motivé de leurs meilleurs lectures de la rentrée. 
C'était tout simplement génial, cela donne un aperçu assez complet - le plus exhaustif possible dans leurs capacités - de la rentrée et de commencer à faire son choix de lecture pour cet été. 

Par commodités, disponibilités, ou choix, ils n'ont pas pu parler de toutes les maisons d'éditions françaises ni de toutes leurs productions. Il manque donc ici: la jeunesse, le polar, la romance et la littérature de l'imaginaire. J'espère combler le vide le plus vite possible. De la même façon, ils n'ont pas pu parler de toutes les maisons d'édition "généralistes". Là aussi, j'espère combler les trous assez vite. N'hésitez surtout pas à parler de ce que vous avez repéré pour cette rentrée dans les commentaires! Faisons tourner les infos. 

Je vous propose donc un petit panel de ce qu'ils nous ont présenté et surtout, de ce qui m'a tapé dans l’œil. (Comme tous les résumés et les couvertures ne sont pas encore dispo, je fais avec les moyens du bord). 
Quelques thèmes se dégagent de cette rentrée, tout d'abord celui de la guerre et notamment de la Seconde Guerre Mondiale, extrêmement présente que ce soit en elle-même ou dans des récits qui balayent le siècle. Il y aura également de TRES nombreuses saga familiales et d'histoires de famille et enfin, une rentrée littéraire très sombre, marquée par des récits violents et durs. Avis aux amateurs.

Orphelins de Dieu de Marc Biancarelli chez Actes Sud 

Corse, début du XIXe siècle, Vénérande vit avec son petit frère, Petit Charles, jusqu'au jour où celui-ci est sévèrement défiguré et mutilé par des bandits, tandis qu'il garde ses moutons. Face à cet horrible coup du sort, Vénérande cherche la vengeance et demande de l'aide à un bandit réputé dans la région pour sa cruauté, l'Infernu. Ensemble ils partent pour une épopée sanguinaire. 

Marc Biancarelli écrit pour une fois en français. Adepte de True Grit, il nous offre un western corse violent, cruel qui mêle une vendetta classique à l'Histoire de la Corse du XIXe siècle. J'aime beaucoup la sobriété de la couverture (dont je ne trouve pas d'image) et l'auteur place dans son récit, de nombreux personnages réels, afin de mieux nous retranscrire la violence de cette île.

À l'origine notre père obscur de Kaoutar Harchi chez Actes Sud

Dans la "maison des femmes" où sont enfermées les femmes, mères et filles qui ont "déshonoré" les lois patriarcales, notre héroïne voit le jour. Celle-ci tente, jour après jour d'approcher cette mère distante qui ne rêve que du jour où elle sera enfin libre. Mais dans la maison du père, celle où règne le clan, la tragédie se prépare à fondre sur notre héroïne. 

À l'origine de ce roman, de nombreux interrogatoires de femmes en colère, révoltées ou résignées, des femmes descendues dans la rue, des féministes, des prostituées, des mères de famille. De ces entretiens est né À l'origine notre père obscur. Une histoire violente mais très bien écrite sur la révolte et le carcan qu'est la famille et le pouvoir patriarcal. Une fable dans le paysage littéraire français. 

Le jour où la guerre s'arrêta de Pierre Bordage au Diable Vauvert

Un enfant étonnamment mûr et plein d'empathie pour l'humanité, mais ignorant de notre monde, comme un nouveau petit Prince perdu dans notre présent, visite la Terre et partout, d'un endroit à l'autre, s'étonne et souffre de ne voir que conflits, cruautés, tueries, viols, lapidations, malheurs. Et partout pour les bourreaux comme les victimes, la violence détruit l'humanité. L'enfant propose alors aux hommes de faire taire les armes, et leur accorde une trêve...

Nous n'avons pas eu la chance d'en entendre parler mais étant donné que j'aime ce qu'écrit Pierre Bordage et qu'il s'agit de SF, je le signale à l'auditoire. 

Il y aura aussi un nouveau NEIL GAIMAN au Diable Vauvert en Octobre mais pour l'instant nous n'avons pas plus de précisions. 

L'Alchimiste de Khaim de Paolo Bacigalupi au Diable Vauvert
Dans L’Alchimiste du Khaim chacun peut pratiquer la magie. Cependant pour chaque sort lancé des ronciers vénéneux et presque indestructibles croissent. Lentement mais sûrement, les rondes recouvrent le monde.
Les cités encore épargnées punissent l’utilisation de la magie. Malgré tout le fléau végétal progresse, car par égoïsme les citoyens continuent de jeter des sorts.
A Khaim, un alchimiste construit une machine capable de détruire les ronces. Le dirigeant de la cité s’en empare, en détourne l’utilisation et emprisonne l’alchimiste. Encore une fois, l’ambition personnelle broie l’intérêt collectif, tandis que les forêts de ronciers n’ont toujours pas été détruites...

Wash de Margaret Wrinkle chez Belfond 

Dans ce roman à trois voix nous suivons Richardson, un vétéran de la guerre d'Indépendance, propriétaire d'esclaves qui pour payer ses dettes, utilise des hommes étalons afin de produire les meilleurs esclaves possibles pour les revendre; Washington, dit Wash, esclave étalon qui tente de conquérir une liberté d'esprit que son corps n'a pas et Pallas, l'amante de Wash, une sage-femme et femme de sciences d'une ferme voisine que son propriétaire à céder pour trois ans à une autre plantation en temps qu'esclave sexuelle. Leurs histoires se croisent et se décroisent pour parler d'un fait de l'Histoire de l'esclavage trop peu connu. 

Il s'agira bien évidemment d'un roman choc mais incontournable de cette rentrée littéraire. Il possède déjà une excellente presse aux USA et nul doute qu'il connaitra le même succès outre-Atlantique. Dans une écriture sensible, c'est toute la violence d'un monde que Margaret Wrinkle dépeint, avec courage lorsque l'on est une blanche qui veut parler des noirs. À surveiller. 

Nous sommes l'eau de Wally Lamb chez Belfond 
Annie Oh s'apprête à franchir une nouvelle étape de sa vie en épousant, en seconde noces, Viveca, la galeriste new-yorkaise qui a rendu ses œuvres célèbres quelques années plus tôt. Mais à mesure que le mariage approche, Annie sent le doute, la peur et la colère l'assaillir. Ses douloureux secrets refont surface et il s'agit de mettre à plat de nombreux secrets de famille. 

Dans ce nouveau roman chargé de thèmes d'actualité, d'allers-retours entre passé et présent, petite et grande Histoire, c'est toute une famille et ses secrets que Wally Lamb nous met au jour. 700 pages de révélations vous attendent.

Le printemps du loup d'Andrea Molesini chez Calmann-Levy

Pietro a dix ans. Orphelin rêveur et débrouillard, il possède son univers et son langage à lui, à la fois cocasses et surréalistes. Ainsi quand il quitte précipitamment, au printemps 1945, le couvent de Saint-François-du-Désert, c’est pour fuir les « hommes d’A-H », autrement dit les Allemands. Avec lui un petit groupe hétéroclite : Dario, son meilleur ami taiseux mais fort en maths, qui s’il a les oreilles décollées n’a pas pour autant tué Jésus ; deux vieilles dames juives, les sœurs Maurizia et Ada Jesi ; et puis Elvira, une jeune religieuse, aussi suspecte que belle, qui tient un journal et dont le récit alterne avec celui de Pietro. Traqués par les nazis, ils reçoivent l’aide d’un pêcheur « qui vit comme une mouette » et d’un frère énergique « aux silences qu’on écoute ». Ils seront rejoints par un déserteur allemand, dont le secret affectera de manière tragique le destin collectif. Sous des lunes immenses, au cœur de forêts noires et de fermes en ruines, leur folle équipée les conduira au-devant de partisans et fascistes désorientés, alors que la guerre touche à sa fin : si les hommes et les lieux sont chargés de défiance et de terreur, une lueur de bonté réussit, de temps en temps, à percer les ténèbres. À travers ce texte d’une grande délicatesse, truffé de trouvailles poétiques et drôles, Andrea Molesini s’impose décidément comme l’un des plus grands écrivains italiens contemporains.

Dans ce récit à deux voix, l'auteur trace la stupidité humaine, le dramatique et le lumineux. 

Deux comédiens de Don Carpenter chez Cambourakis

Dans l'ambiance du cinéma des années 70, nous suivons deux acteurs, amis envers et contre tout. Une satyre tendre du monde hollywoodien comme sait en faire Don Carpenter. Il s'agit du premier tome d'une trilogie que traduit en français la maison Cambourakis.

Je n'ai pas grand chose à ajouter, le résumé et la couverture ne sont pas encore dispo...

Oeuvres vives de Linda Lê chez Christian Bourgois 

Après un reportage au Havre, le héros du nouveau roman de Linda Lê, fait la rencontre d'Antoine Sorel, un écrivain. Or, celui-ci se suicide à l'âge de 45 ans. Décidant de faire revivre cet auteur, le héros s'embarque alors dans une enquête pour reconstituer l'histoire de cet homme, de son père et de son grand-père, vietnamien exilé en France. 

C'est un roman sur les origines - Linda Lê étant elle-même née au Vietnam - la renaissance d'un homme et une enquête à la Simenon ou Nabokov. Bourré de référence littéraire, ce ne sera pas une lecture facile mais elle peut sans aucun doute valoir la lecture. 

En face de Pierre Demarty chez Flammarion 

C'est une famille tout à fait ordinaire que la famille Nochez. Il y a la mère, Solange, ses deux enfants, et son mari Jean. Il est terne, médiocre à tel point que sa femme ne se rend pas compte qu'un soir il ne rentre pas. Jean Nochez veut disparaitre. Il sait que sa vie banale ne le rend pas heureux et lorsqu'il voit qu'un appartement en face de chez lui se libère, il saute sur l'occasion. C'est alors qu'il apperçoit quelque chose d'étrange par la fenêtre. 

C'est un livre complètement fou que nous propose Pierre Demarty - éditeur chez Grasset et traducteur - à la manière de J.M. Erre. Dans un style original et percutant, il met en scène une sorte de roman policier loufoque dont il sait garder une certaine cohérence. On retrouve de nombreux clins d’œil et une vraie vision. Ne loupez pas ce titre de la rentrée littéraire.

Il faudra aussi sûrement surveiller chez Flammarion: Voyageur malgré lui de Minh Tran Huy, Prières pour celles qui furent volées de Jennifer Clement et La route sombre de Ma Jian.

Charlotte de David Foenkinos chez Gallimard

Surprise dans cette rentrée littéraire 2014, c'est la présence de Foenkinos pour un texte beaucoup plus grave que ce qu'il a écrit jusqu'à présent. En effet, son prochain ouvrage s'intéressera à Charlotte Salomon, une jeune peintre berlinoise morte à Auchwitz en 1943. 
Charlotte Salomon, jeune juive berlinoise dont la famille est marquée par le deuil et le suicide, décide de se jeter à corps perdu dans la peinture et compose une série appelée "vie ou thème". Si le thème est résolument différent, Charlotte conserve l'empreinte et la patte de Foenkinos. Sans doute une grande surprise.

Ce sont des choses qui arrivent de Pauline Dreyfus chez Grasset

1945. Saint-Pierre-de-Chaillot, l'une des paroisses les plus huppées de Paris. Toute l'aristocratie, beaucoup de la politique et pas mal de l'art français se pressent pour enterrer la duchesse de Sorrente. Cette femme si élégante a traversé la guerre d'une bien étrange façon. Elle portait en elle un secret. Les gens du monde l'ont partagé en silence. « Ce sont des choses qui arrivent », a-t-on murmuré avec indulgence.

Revoici donc la guerre, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Natalie de Sorrente. À l'heure où la filiation décide du sort de tant d'êtres humains, comment cette femme frivole va-t-elle affronter la révélation de ses origines ? (source)

Les affaires de famille, ce sont des choses qu'on tait. La littérature, ce sont des choses qu'on raconte. Dans ce roman où l'ironie est à la mesure du fracas des temps, Pauline Dreyfus révèle une partie du drame français. (source)

Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupond-Monod chez Grasset 

Depuis le XIIe siècle, Aliénor d'Aquitaine a sa légende. On l'a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j'étais diable », selon la formule de l'évêque de Tournai...
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d'une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d'un amour impossible.
Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.

J'y mets de la réserve parce que vous me connaissez...je suis toujours tatillonne mais néanmoins curieuse. 

La femme qui dit non de Gilles Martin-Chauffer chez Grasset

Une femme hors du commun - inspirée par la grand-mère de l'auteur - se remémore et nous raconte son incroyable existence.
1938. Alors que le destin de l'Europe s'apprête à basculer à Munich, un voilier anglais accoste sur l'Ile-aux-Moines. A son bord, Charles Evans et sa fille Marge. La jeune fille anglaise rencontre là deux jeunes Bretons, Blaise de Méaban et son meilleur ami Mathias. Elle épouse Blaise et, se croyant enceinte, ne peut l'accompagner à Londres lorsqu'il s'embarque pour répondre à l'Appel du Général de Gaulle. Esseulée, elle fait alors de Mathias son amant - et le véritable père de son fils. Ce trop lourd secret de famille et les guerres feront le reste...
De la débâcle 1940 à l'épuration en passant par la déportation, de la guerre d'Indochine aux Jeux olympiques de 1964 en passant par la guerre d'Algérie, ce trio amoureux traverse un quart de siècle où la petite histoire se mêle à la grande. On y lit la lâcheté et l'opportunisme des hommes, mais aussi leur grandeur. Marge, joueuse et intrépide, délurée, tolérante et libre, raconte leurs choix et leurs trahisons, leurs défaites et leurs victoires, leurs joies et leurs amertumes. Elle aura fait de sa vie une fête galante et incarné une certaine idée de la France. Marge, à la marge des conventions ; Marge, au centre de tous ces destins. 

L'auteur était là et je dois dire qu'il m'a donné envie de lire son roman. C'est une histoire inspirée de celle de sa grand-mère et de son père. Un récit poignant dont les souvenirs le hante encore, le tout raconter dans le franc-parlé de cette fausse baronne.

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt chez J.C. Lattès 

Un assureur approche de la quarantaine. Au milieu de sa vie, il se demande combien vaut la sienne, lui qui chiffre par contrat la vie des autres. En trois tableaux se déroule l'introspection de cet homme qui s'intéresse pour la première fois à la valeur des choses. 

On ne voyait que le bonheur est un roman en trois temps, chacun sur la valeur de la vie et la remontée des enfers d'un personnage. Chaque chapitre débute par le prix d'une vie en terme de dédommagement d'assurance. Que vaut une vie humaine? C'est cette question que se pose le narrateur, agent d'assurance, habitué à évaluer le prix de la vie des êtres humains. Plus grave que ce à quoi nous a habitué Grégoire Delacourt, c'est un roman qui fait écho aux peurs les plus profondes en chacun de nous. 

J'ai eu la chance de voir aussi l'auteur. L'interview était tout en retenue et en émotion. Un très beau roman, très touchant, sans doute le meilleur livre de Delacourt. À lire sans hésiter. 

La légende de Loosewood Island d'Alexi Zentner chez JC Lattès

Cordelia de la famille Kings, habitant l'île de Loosewood depuis des siècles, reprend le flambeau et les rênes de l'entreprise. Ainsi, les ennuis pleuvent : elle est déjà farouchement en lutte avec ses deux soeurs et maintenant avec des trafiquants de drogue qui transitent dans les eaux de l'île disputée par le Canada et les USA. 
Sur cette île ou les homarderies font la loi, découvrez un roman au souffle épique dans lequel Cordelia, qui a la mer dans le sens, va devoir combattre les traditions patriarcales encore lourdes.

Jacob, Jacob de Valérie Zenatti chez l'Olivier
Jacob, un jeune juif de Constantine enrôlé en 1945 pour libérer la France, meurt lors d'un combat en Alsace à l'âge de 19 ans. Ce roman raconte la guerre de ce jeune homme, les inquiétudes de sa mère, le quotidien des siens loin du front, entre deux langues et deux cultures, mais aussi la façon dont la courte vie de Jacob résonne en chacun.  

Dans ce roman en deux parties, c'est tout d'abord l'histoire de Jacob et de sa mère que Valérie Zenatti raconte, au présent, avant de s'intéresser à sa famille, à tous ceux qu'il laisse derrière lui. Que laisse-t-on derrière soit lorsque l'on meurt à 19 ans, sans amour, sans enfant, sans rien pour ce souvenir de nous bien longtemps après notre mort? C'est alors, l'écho de la vie de Jacob que l'auteure veut rendre. 

Elle était aussi là aujourd'hui et je dois admettre que son intervention était très poignante sur cet homme qui a réellement existé, membre de sa propre famille et qui laisse derrière lui, une simple photo. Ne passez pas à côté.

Le dernier tango de Kees Van Dongen de François Bott au Cherche-midi

Entouré de jeunes et jolies infirmières. Van Dongen vit ses derniers jours à Monaco en 1968. Atteint, entre autres, de la maladie de Parkinson, il n'aura pas le loisir de les déshabiller, de les peindre et de les aimer. Alors il se souvient et reviennent sur ses lèvres ses conquêtes féminines, ses amis Picasso, Max Jacob, Arthur Cravan.
Cette confession imaginaire est un enchantement perpétuel. Une valse folle dont on voudrait ralentir le rythme pour ne pas arriver à la dernière page.
C'est aussi un hymne à la vie, à l'amour, aux femmes et à leur corps.
Le violoniste de Mechtild Borrmann chez Le masque 
Moscou, 1948. Alors que le violoniste virtuose Ilja Grenko quitte la salle de concert sous des tonnerres d’applaudissements, son stradivarius à la main, il est arrêté et conduit à la terrifiante Loubianka, le siège du KGB, sans comprendre ce qu’on lui reproche. Après des jours de privations, d’humiliations et d’interrogatoires, Ilja signe des aveux absurdes qui le condamnent à vingt ans de goulag, après qu’on lui a promis que sa femme Galina et leurs deux très jeunes enfants ne seront pas inquiétés. Mais sa famille est envoyée en exil au bout du monde, dans un enfer à ciel ouvert, le Kazakhstan. Le violon de Grenko d’une valeur inestimable disparaît à jamais. Deux générations et quelques meurtres plus tard, le petit-fils de Ilja, Sasha, se met en quête du stradivarius et apprend les heures les plus sombres de l’histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de main, indifférents à toute dignité humaine.
Les femmes de Lazare de Marina Stepnova aux Escales

Une formidable fresque romanesque qui retrace tout le xxe siècle russe à travers la destinée hors du commun d'un génie scientifique et des femmes de sa vie, des troubles révolutionnaires jusqu'à la chute de l'URSS.

Autodidacte prodige, dès son arrivée à Moscou, Lazare Lindt devient le plus proche collaborateur de son professeur de sciences. Il tombe aussi fou amoureux de son épouse, Maroussia, dont il attendra en vain un amour tout autre que filial.
Après la mort de celle-ci, Lazare, désormais savant atomiste reconnu, décide d'enlever Galina, une assistante du département de chimie beaucoup plus jeune que lui, pour l'épouser. Elle le haïra toute sa vie, tout comme leur fils.
Mais, quand leur petite-fille Lidia se retrouve orpheline, Galina n'a d'autre choix que de l'élever. Une enfance douloureuse dont Lidia portera à jamais le traumatisme tout en s'élevant dans une société en pleine mutation...
Le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle Josse aux éditions Noir sur Blanc

New York, 3 novembre 1954. Dans quelques jours, le centre d’immigration d’Ellis Island va fermer. John Mitchell, son directeur, reste seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l’épouse aimée, et Nella, l’immigrante sarde porteuse d’un très étrange passé. Un moment de vérité où il fait l’expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d’évènements tragiques. Même s’il sait que l’homme n’est pas maître de son destin, il tente d’en saisir le sens jusqu’au vertige.
À travers ce récit résonne une histoire d’exil, de transgression, de passion amoureuse, et de complexité d’un homme face à ses choix les plus terribles.
Celui-là, je l'attends avec impatience. L'auteure a très bien su en parler et retranscrire les émotions de son personnage, entre culpabilité, question sur le pouvoir et le poids du passé. Sans doute un des meilleurs romans de la rentrée. 
La couleur du lait de Nell Leyshon chez Phébus
 
En cette année 1831, Mary, une jeune fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible, en bref, une banale vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.
Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Finalement l’apprentissage prodigué ne lui servira qu’à écrire noir sur blanc sa fatale destinée. Et son implacable confession.
Les indomptés de Nathalie Bauer chez Philippe Rey

Saga familiale qui nous entraîne dans le destin de trois vieilles femmes, trois indomptées, prêtes à tout pour sauver le domaine familiale. De leur jeunesse aux années 80, c'est l'aventure de ces sœurs hors du commun.

L'homme de la montagne de Joyce Maynard chez Philippe Rey

Inspiré de faits réel sur le meurtre de jeunes femmes, L'homme de la montagne est un roman d'apprentissage. Nous découvrons aussi la relation qu'entretiennent deux soeurs dont l'une des deux, ado se passionne pour ces meurtres et se piquent de résoudre l'énigme. Mais une fois adulte, elle sera rattrapée par cette histoire.


Nos disparus de Tim Gautreaux chez Seuil 
1918. Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France le jour de l’Armistice. On l’envoie nettoyer les champs de bataille de l’Argonne.
1921. Rentré traumatisé à La Nouvelle-Orléans où il est devenu responsable d’étage aux grands magasins Krine, Sam ne peut empêcher l’enlèvement, quasiment sous ses yeux, de Lily Weller, trois ans et demi. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant à bord de l’Ambassador, bateau à aubes qui organise des excursions sur le Mississippi. Le roman longe le fleuve sur fond de musique de jazz – orchestre noir, orchestre blanc et alcool à volonté. Au gré des escales et des bagarres, Sam, toujours en quête de Lily, met au jour un fructueux commerce d’enfants animé par quelques spécimens peu reluisants de la pègre des bayous. Les vrais sujets de cette fresque naturaliste striée de noir restent les liens du sang, l’inanité de la vengeance et la transmission des valeurs.

Les réputations de Juan Gabriel Vasquez chez Seuil
Javier Mallarino est un célèbre caricaturiste politique colombien et une légende vivante. Avec pour seules armes du papier et de l’encre de Chine, il peut faire tomber un magistrat, renverser un député ou abroger une loi. Beaucoup de politiciens le craignent, certains l’encensent. Il a soixante-cinq ans, est séparé de sa femme depuis plusieurs années et vit retiré dans les montagnes qui entourent Bogotá. À la fin du vibrant hommage que le pays vient de lui rendre au prestigieux théâtre Colón, une jeune femme l’approche et sollicite une interview. Il la reçoit quelques jours plus tard chez lui, mais très vite l’entretien le ramène vingt-huit années en arrière, à une soirée lointaine, à un « trou noir ». Qu’avait fait ce soir-là le député Adolfo Cuéllar et qu’avait vu exactement Javier Mallarino ? Deux questions qui conduisent le dessinateur à faire un douloureux examen de conscience et à reconsidérer sa place dans la société.
Juan Gabriel Vásquez poursuit dans ce magistral roman son exploration du passé et des failles de la mémoire. Mais il livre surtout une intense réflexion sur les conséquences parfois dévastatrices du pouvoir grandissant de l’opinion et des médias.
Constellation d'Adrien Bosc chez Stock 
 
Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend « nécessaire » ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. « Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit. »

Et voila...et encore ce n'est qu'un très léger aperçu de cette rentrée littéraire. Il faudrait encore parler de certains livres que j'ai retenus mais qui me tentent un tout petit peu moins, des nouveautés chez certains éditeurs dont je ne sais encore rien (par exemple Gallmeister et La belle colère) et tout les autres genres de la littérature qui passent à la trappe. Les programmes sont ou seront disponibles sur les sites des éditeurs, n'hésitez pas à aller faire un tour! 
En attendant, j'aimerai bien pouvoir lire tout ça d'ici septembre. C'est un pari qui va être difficile à tenir mais qui sait? 
Et vous, quels livres avez-vous déjà retenus?

jeudi 6 mars 2014

En ce moment en librairie - épisode 3 - Du vieux et du neuf



Nous revoici pour un troisième épisode de "En ce moment en librairie". Cette semaine nous parlerons de littérature adulte, la jeunesse et les ado attendrons encore un tout petit peu mais les nouveautés ne manqueront pas je le promets. 

Aujourd'hui au programme, du roman fort, le retour attendu de deux auteurs connus, du polar et la redécouverte de deux grandes dames de la littérature britannique! Que du bon donc! 

Mais commençons tout d'abord par deux nouveautés (pas si nouvelles mais il faut me pardonner les délais), deux romans poignants ou les femmes sont au centre de toutes les attentions. 

Agaat de Marlene Van Niekerk

Présentation de l'éditeur: Milla est clouée sur son lit, paralysée. Seule sa domestique noire prend soin de cette femme abandonnée de tous. Quarante ans plus tôt, Milla régnait pourtant en maîtresse sur cette grande ferme près du Cap, et sa vie était pleine de promesses. Maintenant, la mort est proche, et sa mémoire passe en revue les souvenirs éparpillés d’une vie en morceaux : la décision d’adopter Agaat – une petite fille noire – quand son mariage avec Jak ne lui donne pas les enfants espérés, puis la naissance tardive d’un fils qui transforme Agaat en servante, et les conflits incessants avec son mari… 
Milla est condamnée au silence, mais en clignant des yeux, elle espère encore communiquer avec Agaat qui veille sur elle, malgré tout. Entre loyauté et vengeance, fierté et tendresse, un combat silencieux s'engage entre les deux femmes, pendant qu’à l’extérieur le monde de l’apartheid vit ses toutes dernières heures. 

Publié dans la collection "Du monde entier" de Gallimard, Marlène Van Niekerk aborde l'histoire de son pays et de l'apartheid à travers le regard de deux femmes qui s'affrontent dans une bataille silencieuse. Un récit qui promet d'être plein d'émotions et de contradiction. L'auteure est originaire du Cap et est de langue afrikaans. 


Présentation de l'éditeur: Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses sœurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l’histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament d'Hattie, sa froide combativité et ses secrètes failles.

C'est la découverte de la rentrée qui est publiée aux éditions Gallmeister. Un petit bijou sur une famille noire-américaine brisée par la vie à l'image de leur mère, l'incroyable Hattie Sherped. À travers ses quatorze personnages et son demi siècle américain, c'est la vie d'une femme hors normes, froide mais aimante que nous propose l'auteure. Du pays de Jim Crow à Philadelphie, c'est la destinée d'une famille et surtout de leur mère qui embarque le lecteur. Dur mais magnifique, ce premier roman est une vraie réussite. À lire absolument! 

Le Soldeur de Michel Field

Présentation de l'éditeur: Quoi de plus anodin que de se débarrasser de quelques livres superflus qui encombrent une bibliothèque pléthorique ? Qui croirait qu'une telle décision puisse changer le cours d'une vie ?Un homme, un jour, se décide à vendre quelques livres de sa bibliothèque. Chez le soldeur, il croise une jeune femme qui le subjugue. Il voudrait la revoir. Elle lui propose un pacte. Elle lancera un mot comme on lance un défi, et lui devra rassembler les livres autour de ce mot, les lui raconter et s'en défaire pour n'en garder qu'un. Pour elle.
Le trajet chez le soldeur devient un rite, bientôt une obsession, et il se sépare de tous les livres qui ont nourri sa vie. Pris dans une spirale vertigineuse, c'est par pans entiers qu'il va vider cette bibliothèque constituée depuis l'enfance et devenue au fil du temps le miroir de sa vie.

Roman à destination des amoureux des livres et de la littérature, le produit de la rencontre de deux passionnés, une histoire d'amour sur fond de bibliophilie. Michel Field, journaliste mais aussi agrégé de philosophie, nous surprend avec un récit tendre doublé d'une réflexion sur l'importance de nos bibliothèque comme miroir de nos vies.

La fin du monde a du retard de Jean-Marcel Erre (en cours de lecture)

Il sera l'invité de la grande librairie, jeudi 20 mars 2014

Présentation de l'éditeur: Construit sous la forme d’une course poursuite, La Fin du monde a du retard met en scène Alice et Julius, deux amnésiques qui s’évadent de la clinique psychiatrique où ils sont traités. En effet, Julius s’est donné pour mission de déjouer un terrible complot qui menace l’humanité. Poursuivis par la police, par des journalistes et par de mystérieux personnages de l’ombre, ils iront de péripéties en rebondissements jusqu’à l’incroyable révélation finale.

J.M. Erre c'est un peu le Jasper Fforde français, mon auteur chouchou, ma petite bouffée d'oxygène et de fous rires décomplexés. Loufoque, terriblement drôle, chacun de ses romans est un petit bijou d'humour décalé. Professeur de français dans le Sud de la France, il y a dans son écriture une totale décontraction vis-à-vis de la langue. Il ne se prend pas au sérieux et joue avec les mots pour son simple plaisir. Si vous cherchez de quoi vous détendre après une journée bien pourrie, je ne peux que vous conseiller ses romans!

Expo 58 de Jonathan Coe

Présentation de l'éditeur: Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d’un très bon œil. Elle fera toutefois bonne figure, et la correspondance qu’ils échangeront viendra entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l’hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée…

Jonathan Coe a de nouveau frappé! Après son analyse de la société britannique depuis les années 60 jusqu'aux années Blair, sans oublier l'ère Tatcher, l'auteur récidive avec un nouveau roman qui s'attaque cette fois à l'Angleterre et la Belgique. Toujours drôle et incisif, ce récit plaira aux amateurs de Coe et ne manquera pas, je pense, de séduire les néophytes.

Les O'Brien de Peter Behrens

Présentation de l'éditeur: Tout commence en 1887 au fond de l'arrière-pays canadien : à la disparition de son père, le jeune Joe O'Brien, brusquement chef de famille, met tout en œuvre pour assurer la subsistance des siens. Dur à la tâche, brillant, il comprend vite que rester enterré dans le Pontiac ne lui suffira jamais. Après la mort de leur mère, il organise avec l’aide d’un vieux jésuite le départ de la fratrie pour une nouvelle vie - les filles au couvent, un frère au séminaire, l’autre en Californie et Joe à l’assaut du continent !
Sa rencontre avec l’indépendante Iseult Wilkins donne subitement un sens à sa quête de réussite : de Venice Beach à Montréal en passant par la Colombie-Britannique, Joe ne cessera dès lors d’œuvrer à l’établissement de son clan.

Une grande saga familiale qui mèle découverte du Canada et récit iniatique, Les O'Brien est fait pour séduire celles et ceux qui aiment les histoires de clan. Dans ce début de XXe siècle, la famille O'Brien devra affronter bien plus des obstacles physiques. La Première guerre mondiale, les années folles, la crise de 29 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, c'est l'histoire des États-Unis et des mentalités que nous dépeint Peter Behrens. 

Une famille délicieuse de Willa Marsh

Présentation de l'éditeur: La vie tranquille de Mina et Nest à Ottercombe House est troublée par la visite de leur grande soeur Georgie, qui perd la tête, le temps que sa fille Helena trouve un endroit pour la placer. Mais Georgie prétend vouloir révéler des secrets de famille et leur nièce Lyddie se réfugie chez elles.

Dans la lignée de ces récits de famille, où secrets et fausses confidences se mêlent, Willa Marsh nous sert un récit où s'entremêle souvenirs et nostalgie d'un temps ancien et histoires d'amour contemporaines. L'auteure de Meurtre entre sœurs récidive avec une nouvelle histoire de fratrie. Ce roman est sans aucun doute sur ma liste.

La femme au carnet rouge d'Antoine Laurain (lu et approuvé)

Présentation de l'éditeur: Un soir à Paris, une jeune femme se fait voler son sac à main. Il est retrouvé par Laurent Lettelier, libraire de profession, qui ne trouve pour seuls indices sur sa propriétaire que quelques effets personnels (un ticket de pressing, un roman, une pince à cheveux, un carnet...). S'ensuit un jeu de piste romanesque.

Point de départ de ce nouveau roman d'Antoine Laurain, l'auteur du Chapeau de Mitterand, un autre objet: un sac à main mauve. Ce sac et son contenu sont les seules choses qui relient Laure et Laurent que rien n'aurait vraiment rapproché autrement. Ce très joli roman, qui a le mérite d'être ramassé sur lui-même et qui ne se perd jamais en rebondissements inutiles, offre au lecteur une romance par procuration. De l'étude du sac jusqu'à tomber amoureux de sa propriétaire, Laurent le libraire attachant, se prend à son propre jeu. C'est également un très joli clin d’œil au métier de libraire et aux auteurs qui se rêvent en Proust. Délicieux!

Au royaume du polar et de l'espionnage

Solo de William Boyd

Présentation de l'éditeur: 1969. Espion chevronné, membre surdoué des services secrets de Sa Majesté, James Bond célèbre ses quarante-cinq ans avec une mission peu ordinaire : mettre un terme à la guerre civile qui déchire le Zanzarim, petit pays d’Afrique occidentale. Aidé par la ravissante Grâce mais piégé par les forces rebelles, il est grièvement blessé. Dès lors, il ignore les ordres de M, son énigmatique patron. Poussé par un désir téméraire de vengeance, il s’engage en solitaire dans une folle aventure, qui l’emmène à Washington. Il y découvre un réseau d’intrigues géopolitiques et devient le témoin d’autres atrocités.007 tient sa revanche. Mais aura-t-il vraiment raison de son ennemi, l’homme aux deux visages ?

James Bond revient enfin! Après Ian Fleming, le pape du fameux agent 007, c'est au tour de William Boyd de s'attaquer à ce monstre de la littérature d'espionnage britannique. Dépoussiérer la saga et lui redonner un nouveau souffle en littérature, voila le paris osé de Boyd. C'est donc un James Bond moins oldschool qui est offert au lecteur, moins raciste et sexiste que d'habitude mais qui aime toujours les martinis. Ouf, l'honneur est sauf. 

Le Duel de Arnaldur Indridason (lu et approuvé)

Présentation de l'éditeur: Pendant l’été 1972, Reykjavík est envahi par les touristes venus assister au championnat du monde d’échecs qui oppose l’Américain Fischer et le Russe Spassky. L’Américain se conduit comme un enfant capricieux et a de multiples exigences, le Russe est accueilli en triomphe par le parti communiste islandais, le tout sur fond de guerre froide.
Au même moment un jeune homme sans histoire est poignardé dans une salle de cinéma, le magnétophone dont il ne se séparait jamais a disparu. L’atmosphère de la ville est tendue, électrique. Le commissaire Marion Briem est chargé de l’enquête au cours de laquelle certains éléments vont faire ressurgir son enfance marquée par la tuberculose, les séjours en sanatorium et la violence de certains traitements de cette maladie, endémique à l’époque dans tout le pays. L’affaire tourne au roman d’espionnage et Marion, personnage complexe et ambigu, futur mentor d’Erlendur, est bien décidé à trouver le sens du duel entre la vie et la mort qui se joue là. 


Pour les fans de la série policière d'Arnaldur Indridason, ce tome doit faire parti de votre collection. Dans un contexte de guerre froide qui se joue aussi bien sur un échiquier qu'en dehors, où les hommes sont tels les pions noirs et blancs, Marion Brem se bat pour trouver le responsable de la mort d'un garçon innocent. Sur fond d'histoire islandaise, d'épidémie de tuberculose, la tenacité de Marion Briem nous entraîne dans une intrigue qui va droit au but. Chose remarquable, nous sommes incapables, une fois le livre refermé, de savoir si Marion est un homme ou une femme (le prénom Marion était apparemment assez rare en Islande). Une prouesse d'écriture qui mérite d'être relevée, bravo également au traducteur. 

Luther l'alerte de Neil Cross

Présentation de l'éditeur: Sur la corde raide qui s'étend entre le Bien et le Mal se tient John Luther, inspecteur à la crim' londonienne. Redoutablement intelligent, intuitif et obsessionnel, le Samaritain est aussi dangereux. Pour lui, pour ceux qui l'entourent et pour les sadiques qu'il traque. Mais après seize ans de service, cette nouvelle enquête pourrait bien devenir son pire cauchemar.
Tous ses collègues s'accordent à le dire : John Luther est un excellent flic. Un homme impressionnant, par son physique, ses principes ; un détective intuitif, admiré pour ses résultats.
Mais la réalité est plus sombre. Insomnie, dépression, accès de violence, à force de côtoyer le mal, Luther est en train de perdre pied.
Une situation qui inquiète. À commencer par son épouse, impuissante à apaiser cet homme lancé dans une guerre personnelle contre le crime. Et l'enquête qui s'annonce ne va rien arranger : face à un tueur d'enfants qui joue avec ses nerfs, combien de temps encore Luther parviendra-t-il à contrôler ses démons et à rester du bon côté de la loi ?


Pour les fans de la série Luther, voici le prequel de la série de Neil Cross enfin sorti en poche. Plus aucune raison de passer à côté de cet inspecteur sur la brèche. 

Les nouvelles traductions

Le diable a Westease de Vita Sackville-West 

Présentation de l'éditeur: Westease, adorable village de la campagne anglaise, préservé des horreurs d'une guerre encore toute fraîche, est bien tranquille... trop, peut-être ?
Lorsque Roger Liddiard, jeune et brillant romancier, s'y arrête au volant de sa Jaguar, il en tombe amoureux et décide de s'y établir, non loin du Professeur, vieux gentleman solitaire, du peintre Wyldbore Ryan, et de Mary Gatacre, la fille du révérend.
Voici que Mr Gatacre est assassiné, sans raison ni indice évidents... Liddiard brûle de résoudre l'énigme. Sans savoir à quel point sa propre responsabilité pourrait être engagée.


Nouvelle traduction de ce roman de Vita Sackville-West, c'est la plume de la romancière scandaleuse en son temps que l'on découvre. Membre du groupe de Bloomsbury, amante de Virginia Woolf, incisive et acide, cette lady britannique ne manquera pas de plaire aux passionnées de littérature édouardienne. 

Oyé oyé! Elizabeth Gaskell revient sur les tables des libraires. L'auteure de Nord et Sud et Femmes et filles se voit gratifiée de deux nouvelles traductions de deux œuvres très différentes: un récit de femme bafouée d'une part et un travail beaucoup plus social de l'autre. Un régal!

Ruth Elizabeth Gaskell

Présentation de l'éditeur: Publié en 1853, Ruth est un des romans majeurs d’Elizabeth Gaskell. Traduit partiellement au XIXe siècle, l’édition d’aujourd’hui est la première à paraître dans son intégralité.
Avec Ruth, Elizabeth Gaskell trace le portrait d’une jeune femme qui émeut, sinon bouleverse, une orpheline naïve que la vie n’a pas épargnée, sans cesse victime de l’hypocrisie de la société victorienne toujours sûre de son bon droit et de la viabilité de ses préjugés. Et pourtant, en dépit de la tragédie, toujours la lumière s’immisce dans sa vie… par la magie d’un instant, la bonté de certains êtres.


Dans la veine des romans des soeurs Brontë, c'est la noirceur du monde mais aussi sa beauté que nous offre Elizabeth Gaskell.

Mary Barton Elizabeth Gaskell

Présentation de l'éditeur: Angleterre, 1839. Les ouvriers des filatures de Manchester, durement éprouvés par la misère et la maladie, se mettent en grève. La jeune et jolie Mary Barton, apprentie couturière, vit seule avec son père, syndicaliste aux positions radicales. Courtisée à la fois par Jem Wilson, le fils de l’ami de son père, et par Harry Carson,  le fils du patron des filatures, elle va devoir choisir.

Premier roman d'Elizabeth Gaskell, publié anonymement mais qui déclencha la polémique lorsqu'on apprit qu'il était l'oeuvre d'une femme, c'est un peu de Nord et Sud que l'on sent ici. Les thèmes de prédilection de l'auteure (amour, condition ouvrière) sont servis par une langue superbe et un récit habile. 

Voila pour ce nouvel épisode de "En ce moment en librairie". Il me resterait pour finir de vous parler des prix d'Angoulême 2014 que je recommande chaudement: Come Prima, La propriété (dont nous reparlerons) et Mauvais genre. Découvrez la BD et bonne lecture à vous tous.

dimanche 9 février 2014

En ce moment en librairie: Episode 2 "Des albums choupi trop chou!"



De retour avec notre rendez-vous: "En ce moment en librairie" mais aujourd'hui pour vous parler des albums pour enfants. Grâce à la gentillesse de mon Capitaine Jeunesse, je m'occupe un peu du rayon jeunesse à la librairie et j'ai sous les yeux les albums pour enfant qui passent dans les rayons. Plusieurs d'entre eux méritent vraiment d'être vus et lus, du coup je vous propose un petit panel de mes coups de coeur et il y en a pour tous les goûts et tous les âges!


Rouge et Bleuet de Delphine Berger-Cornuel

L’amour est compliqué. Surtout lorsqu’on est ignoré par l’être aimé. Petit ourson est amoureux, mais Bleuet, la petite poupée, a le cœur froid, si froid qu’elle ne le voit pas. Indifférente a tout ce qui l’entoure, elle ne s’intéresse à personne.C’est alors que le grand oiseau noir enlève la fillette. Le courageux ourson tentera l’impossible pour la sauver.
Cet album en noir et blanc est une véritable petite perle. Comme le dit le résumé l'amour c'est compliqué, surtout quand on est un petit ourson au cœur tout chaud, amoureux d'une poupée au cœur tout froid. Nous suivons les aventures du petit ourson alors que la poupée se fait enlever par un grand oiseau noir. L'ourson ira jusqu'à briser son petit cœur tout chaud pour la poupée au cœur froid. Rassurez-vous, tout est bien qui fini bien et même d'une façon plus surprenante que l'on croit. A côté d'une histoire choupitrognonne, des dessins d'une grande sobriété mais très délicats qui fait de ce petit album par la taille, un grand album par le contenu. 
A partir de 4 ans mais aussi pour les plus grands. 

C'est toi le printemps? Chiaki Okada, Ko Okada
 
C'est l'hiver dans la grande forêt. Le premier hiver de Petit Lapin, trop petit pour grimper aux arbres comme ses frères.
"Bientôt viendra le printemps, lui dit sa maman. Alors tu seras grand. Tu pourras grimper aux arbres et voir la mer au loin..."
Le printemps ? Qu'est-ce que c'est ? À quoi ressemble-t-il ?
Soudain, BOUM BOUM BOUM... Des pas dans la forêt !
"Le printemps arrive !" se dit Petit Lapin.
Au grand ours blanc qui se dresse devant lui, impressionné, Petit Lapin demande:
"C'est toi le printemps ?"
Le grand ours sourit, prend Petit Lapin dans ses bras et le soulève, bien plus haut que les branches.
"La mer !" s'écrie-t-il.
Enfin, Petit Lapin voit grand, voit loin, comme ses frères.
Il est temps pour les deux nouveaux amis de se séparer. Le grand ours s'en va continuer sa route vers des contrées plus chaudes et Petit Lapin rentre chez lui en courant :
"Maman ! J'ai rencontré le printemps !"
 
L'illustratrice japonaise, très connue dans son pays natal, nous offre avec son mari - qui l'aide à écrire les textes - un magnifique ouvrage sur le printemps. J'ai été littéralement fascinée par les dessins de Chiaka Okada. Non seulement l'histoire est adorable mais les dessins sont splendides. Soignés, pensés, ils plairont aux grands comme aux tous petits. Une vraie petite perle pour passer l'hiver en attendant le retour du printemps. 

Petit ours mal peigné et le ballon rouge de Chris Wormell



Un jour, un ballon rouge traversa les airs et atterrit aux pieds de Petit Ours Mal Peigné qui donna un coup dedans. Le ballon s’envola et disparut entre les branches d’un chêne. Petit Ours attendit que le ballon retombe. Mais rien ne se passa. Alors, Petit Ours interrogea les lapins, escalada l’arbre où se trouvait l’écureuil, dérangea le hibou et chercha dans le nid de la cigogne. Mais un ballon, ça rebondit !

Après les aventures de Petit ours mal peigné et les 6 souris blanches, choupitrognon lui aussi, nous retrouvons notre petit ourson dans une nouvelle aventure. Cette fois-ci c'est le ballon rouge qui s'échappe dans un arbre contraignant petit ours à grimper toujours plus haut. Il va rencontrer les occupants de l'arbre, pas toujours contents de se faire réveiller par un ballon rouge et un ours! 

Albums choupitrognon à partir de 3 ans (et plus).  



Ours blanc a perdu sa culotte de Tupera Tupera

Ours blanc est stupéfait : il a perdu sa culotte ! Il ne se rappelle même plus à quoi elle ressemble…
Aidé par son ami Souris, il se lance à sa recherche. Les deux compères croisent au cours de leur quête une multitude de culottes : hélas, ce n’est jamais la bonne.
Mais la culotte d’Ours blanc est peut-être moins loin qu’il ne le pense…
En tournant les pages de ce livre découpé, l’enfant découvre le propriétaire de chaque culotte : attention aux drôles de surprises !

Le premier livre à culotte du monde! Cet album complètement barré mérite bien un petit coup d’œil. Il fera, sans aucun doute, rire petits et grands! 

Pour les 3 ans.
La Belle au bois dormant de Kuniko Craft d'après les frères Grimm 

Le conte des frères Grimm magnifiquement illustré à l'ancienne, une pure merveille. Dans cet album terriblement élégant, la finesse du dessin se dispute à la mise en page soignée et délicate.  

Un énorme coup de coeur pour ce livre qui m'a fait pensé à mon vieux Grigrigredinmenufretin que j'avais lorsque j'étais petite. On retrouve une maturité dans le dessin qui ne peut que mettre en valeur ce conte traditionnel. 

Pour une autre vision de la Belle au bois dormant.

A partir de 6 ans.
 Parents mode d'emploi de S. Duchesne et M. Escoffier

Félicitations ! Tu viens d’adopter un couple de parents qui, nous l’espérons, te donneront entière satisfaction. Voici tout ce que vous devez savoir sur les parents. Ce que vous devez éviter à tout prix. L’hygiène, le dressage, les sorties, les idées reçues… Tout ce qu’il faut savoir !

Eclats de rire garantis avec ce Parents mode d'emploi. Après Petit frère, petite soeur: mode d'emploi et Zizi, Zezette: mode d'emploi, le nouvel ouvrage de S. Duschesne et M. Escoffier, est là pour donner d'excellentes idées à nos chers petits trésors....ou pas.

A partir de 4 ans. 

Le prince tigre de Chen Jiang Hong

Au coeur de la forêt profonde, la Tigresse pleure la mort de ses petits. Des chasseurs les ont tués. Depuis, elle rôde autour des villages, le coeur empli de haine et de chagrin. Un soir, elle détruit les maisons, dévore les hommes et les bêtes, mais cela n'apaise pas sa colère, au contraire. Le pays est plongé dans la terreur. Le roi consulte la vieille Lao Lao, qui lui déconseille formellement de lever une armée. Une seule chose, selon elle, peut apaiser sa colère. Le roi doit lui donner son fils unique, Wen. Le roi et la reine ont le coeur brisé. Wen est si petit! Son père l'accompagne pourtant aux abords du territoire de la Tigresse. «Je n'ai pas peur», dit-il à son père. Il marche longtemps, puis, fatigué, s'endort au pied d'un arbre. Déjà la Tigresse a senti son odeur...

Nous quittons l'Europe pour la Chine où Chen Jiang Hong nous entraîne. Dans ce très beau conte chinois, l'auteur nous fait suivre les aventures et la relation inattendue qui se noue entre une tigresse blessée par la mort de ses petits et Wen, le petit prince. A découvrir sans hésiter.

A partir de 5 ans
Le plus malin de Mario Ramos

"C’est moi le plus malin! Aujourd’hui sera jour de festin ! ricane le loup. Au menu : grand-mère et petite groseille au dessert.» Arrivé devant la maison de la grand-mère, le loup frappe doucement à la porte: toc toc toc. Il n’y a personne. Seulement une chemise de nuit déposée sur le lit. Le loup enfile la chemise, il sort effacer ses traces de pas devant la maison. Et vlan ! Un courant d’air ferme la porte. Surpris, le loup fonce se cacher dans les bois, déguisé en Grand-mère… 

Si nous n'aurons plus de nouvel album de Mario Ramos qui nous a quitté bien trop tôt, son œuvre n'est pas prête de disparaitre. Réédition de ses albums de loup, Le plus malin met en scène un loulou déguisé en grand-mère. Détournement du conte du petit chaperon rouge, Mario Ramos nous offre une histoire très drôle d'un loup qui ne fait pas vraiment peur!

A partir de 3 ans. 
Spécial coup de cœur - les anciens qu'on aime toujours

La provision de bisous de Zou de Michel Gay

Zou s’apprête à partir en colonie de vacances. Il veut à tout prix éviter de faire bébé mais, en même temps, il sait que tous ses bisous quotidiens vont lui manquer : ceux du soir, ceux du matin, ceux pour rien… Ne t’inquiète pas, Zou, disent Papa et Maman, on a une solution. Et les voilà qui confectionnent une énorme provision de bisous. Zou n’aura qu’à ouvrir sa boîte à bisous quand il se sentira seul. Mais la boîte réserve une surprise…
Vous posiez-vous aussi la question : où vit Zou ? La réponse est dans ce livre. Zou vit dans un monde de zèbres ! Ses voisins sont des zèbres, ses amis sont des zèbres… Façon de dire, pour Michel Gay, que nous sommes tous un peu coquins, un peu voyous, bref un peu tous de drôles de zèbres.

J'ai craqué sur ce petit volume déjà ancien de Michel Gay rien qu'à cause du titre et puis je l'ai lu et j'ai fondu. Une nouvelle aventure de Zou où cette fois-ci, le petit zèbre doit affronter une première épreuve: partir loin de papa et maman. Mais et mes bisous? 
Avec l'idée amusante et originale de la provision de bisous, cet album - disponible en lutin poche - est parfait pour affronter cette peur des tous petits: le premier départ!

Petit bout tout doux de Claude Lager et Claude K. Dubois

"Louise a un petit bout, un petit bout tout doux qui l'accompagne partout..." 

COUP DE CŒUR pour cet album que je lisais petite!! Un retour aux sources et retour en enfance bienvenu. 

Une histoire de doudou perdu, égaré et pourtant indispensable. Parce que le doudou c'est le compagnon idéal pour les tous petits (et même les plus grands), celui qui essuie les pleurs et apaise les cauchemars du soir. 

Un album chouchou à redécouvrir. 
A partir de 3 ans. 

Voila les amis, c'est fini pour aujourd'hui. Si vous aussi vous avez croisé des albums choupitrognons ces derniers temps, n'hésitez pas à en parler dans les commentaires! 
Bon dimanche à tous et à toutes!