En 1883, Sarah Bernhardt et Edmond La Grange dominent le théâtre mondial. Déterminé à faire fructifier sa renommée naissante après sa triomphale tournée américaine, le jeune Oscar Wilde se rapproche de ces deux monstres sacrés. Installé à Paris, il travaille avec La Grange à une nouvelle traduction d'Hamlet qui promet de faire des étincelles. Mais, pour l'heure, elle fait surtout des victimes..... la compagnie La Grange est frappée par une série de disparitions mystérieuses, et Oscar Wilde est bien décidé à en trouver le responsable. Entre jalousies artistiques, vices cachés et secrets de famille, le poète dandy découvre l'envers peu reluisant du décor flambloyant du Paris fin de siècle.
C'est lors du salon du livre de Paris 2010 que je me suis rendue compte que Gyles Brandreth venait de sortir un nouvel opus à sa fabuleuse série de romans policiers ayant pour héros le fameux Oscar Wilde. Déçue d'apprendre que j'avais loupé la séance de dédicace de l'auteur, je me suis vengée sur son livre.
Comme le savent les grands oenologues, le bon vin se bonifie avec le temps et bien les romans de Gyles Brandreth également. Si j'avais trouvé le premier tome un peu long à démarrer, le deuxième était sans reproche mais celui-ci fut captivant, envoûtant, enivrant tout comme l'absinthe qui émaille le fil de l'histoire. L'intrigue est particulièrement bien ficelée et originale je dois le dire car elle commence en 1891 à peu près à la même époque que les romans précédents mais l'intrigue même du livre aborde les jeunes années d'Oscar. Les années d'avant le Portrait de Dorian Gray, d'avant Constance Lloyd, d'avant Bosie Douglas...Oscar est jeune, libre, connu et il a la vie devant lui.
Ce qui est passionnant avec ces romans, c'est qu'ils ont le mérite de combiner une biographie ludique du dandy à un bon Agatha Christie. Gyles Brandreth, véritable amoureux de l'Irlandais fantasque nous livre avec beaucoup de sensibilité la personnalité véritablement attachante et grandiloquente de ce Personnage.
L'intrigue du roman, sans être sensationnelle est néanmoins tout à fait agréable et il est très aisé de se laisser porter par Oscar et son ami Robert Sherard, narrateur ici encore. Le dénouement n'est jamais spéctaculaire à l'image d'un Hercule Poirot ou d'un Sherlock Holmes, mais s'accorde parfaitement avec son héros. Flegmatique, malicieuse et indolente à l'image d'Oscar, elle met un point final naturel au récit.
Je ne connais pas assez bien Sarah Bernhardt pour savoir si elle est bien croquée mais je veux crois que les mots de Gyles Brandreth sont vrais et me laisser glisser dans ce fleuve policier.