Aujourd'hui je vous parle de ma première tentative de découvrir Johanna Lindsey avec ma lecture de Prisoner of my desires, publié en français chez J'ai lu, sous le titre Captifs du désir.
TRIGGER WARNING: Violences sexuelles
Il n'est rien de plus frustrant que de ne pas avoir le roman promis par la quatrième de couverture. Je suis certaine que cela vous est déjà arrivé d'être emballé(e) par le résumé d'un roman et de lire finalement tout à fait autre chose. J'avais eu cette désagréable surprise avec La carte du temps de Felix Palma où l'on promettait une histoire alléchante de voyage dans le temps, de modifications de l'Histoire avec des grands noms de la littérature du XIXe siècle qui étaient là pour appâter le chaland mais où le roman final ne correspondait pas du tout au résumé.
Cela ne veut pas dire que le livre qu'on a entre les mains est mauvais, il peut tout à fait être excellent, c'est simplement le travail d'édition qui n'est pas convenablement fait et induit en erreur. On ne parle même pas des quatrième de couverture qui dévoilent carrément le nœud de l'intrigue, ce qui est aussi particulièrement frustrant.
Bref, j'étais consciente de cette problématique, que parfois les résumés ne correspondent pas à l'intrigue livrée et qu'il y avoir une déception. Cependant...j'étais loin d'imaginer que parfois la frustration peut venir du fait que le résumé correspond exactement à ce qu'on va lire...au premier degré.
F-
Violé ! Jamais Warrick de Chaville, seigneur de Fulkhurst, le redoutable Dragon noir, aurait pensé subir une telle humiliation ! Capturé dans une embuscade, il s'est pourtant bel et bien réveillé enchaîné sur un lit, obligé d'endurer les assauts charnels d'une beauté blonde inconnue. Rowena, si jeune et si innocente, n'a bien sûr pas ourdi elle-même ce traquenard diabolique ! Obéissant, sous la contrainte, au cruel Gilbert d'Ambray, qui la menace de tuer sa mère, elle doit coûte que coûte enfanter un héritier. Mais Warrick, qui ignore tout de ce chantage, n'a désormais qu'une obsession : se venger de Rowena. Lui faire payer au centuple ses exquises tortures. Sans se douter que son désir de vengeance connaîtra la vengeance du désir.
Pour que tout soit bien clair avant que vous ne vous aventuriez plus avant dans cette chronique, je veux mettre en évidence quelques points. Tout d'abord même si je n'aime pas les bodice rippers (quand je dis je n'aime pas, je veux surtout dire que c'est mon pet peeve number one EVER), je reconnais non seulement leur importance dans l'histoire de la romance*, nous ne sommes pas passés de Jane Austen à Courtney Milan sans intermédiaire, sans tentative réussie ou échouée, mais je suis aussi tout à fait consciente que ce dégoût que j'éprouve pour ce type particulier d'histoires m'est propre. Si j'en ai lu et parfois aimé adolescente, ma découverte et mon implication dans le féminisme à l'âge adulte ainsi que mon histoire personnelle qui fait que je suis particulièrement sensible à la question des violences envers les femmes et la gynophobie en général, font que je ne peux dorénavant apprécier ce type d'intrigue. Cela étant dit, si c'est votre came, si jamais ces vieilles romances ont une place particulière à vos yeux et que vous aimez en lire ou en relire, ça me va. Chacun doit être capable de savoir ce qui est bon ou tolérable pour lui/elle-même et ce n'est pas à moi de juger. Ma chronique va surtout être le récit personnel de ma réaction à cette lecture et je souhaite que personne ne se vexe. Plus le panel de réactions à un produit culturel (que ce soit un film, un livre, un jeu vidéo) est large, mieux c'est. La diversité nous sauvera!
J'avoue, quand je suis tombée sur Prisoner of my desires chez mon dealer habituel, j'ai été intriguée par le résumé...pire, j'ai gloussé...comme ça en plein dans la rue, le livre à la main et mon dealer à trois pas.
Je sais, je sais que j'ai dit dans le paragraphe d'avant que je déteste les bodice rippers mais dans mon cerveau ça a fait *Fatal error system* et j'ai eu envie d'en savoir plus. Après tout, je ne voulais pas mourir idiote et on peut toujours avoir une bonne surprise non? Je n'ai pas de bonnes explications à ce geste hormis une grande naïveté qui fait que j'ai cru que Prisoner of my desires allait être un Eloisa James ou un Julia Quinn plein d'humour et que le résumé était en fait exagéré pour attirer la lectrice que je suis.
*Je t'aime Persie chérie tu le sais mais parfois tu es une gentille gourde*
Merci Cheshire...même si tu as raison j'ai horreur de l'admettre.
Alors non, Prisoner of my desires n'a rien d'une romance au second degré à la Bridgerton, le résumé est réellement premier degré. Nous commençons le récit avec cette gentille belle et douce Rowena qui se retrouve sous la garde de son archétypal cruel beau-frère Gilbert d'Ambray qui pour une question de gros sous a besoin que Rowena enfante un héritier, genre là maintenant tout de suite...
* Est-ce que quelqu'un lui a dit que ça prenait neuf mois cette histoire?*
Parce que cette romance commence très bien, le Gilbert en question pense pendant quelques minutes à remplir la besogne lui même...
Charming...mais finalement il se dit que lui où les hommes de sa garde ça ne fera pas l'affaire, il ne faudrait pas qu'on puisse soupçonner une magouille...tu penses!
Quand il apprend que Warrick de Chaville, un seigneur puissant doublé d'un guerrier hors pair, a été capturé et se trouve sous garde, il se dit qu'il tient enfin son plan et ordonne donc sous la menace à Rowena, d'aller violer Warrick dans sa cellule afin de tomber enceinte....ah j'oubliais, Rowena est vierge.
Mais quel plan à la con! Sérieusement? C'est tout ce que tu as trouvé? Énorme facepalm parce que je rappelle à toute fin utile que nous sommes dans une romance et que cette idée de viol ça me semble mal commencer une grande Histoire d'Amour avec majuscules.
A ce stade j'avais encore un peu d'espoir que la suite n'allait pas être aussi horrible que ce que j’appréhendais...malheureusement ce ne fut pas le cas. Je vous passe les descriptions des actes commis mais je crois que j'ai rarement été plus mal en lisant un roman. Non seulement la situation de Rowena est horrible, sa mère est menacée de mort, elle est violée puisque je rappelle qu'on lui ordonne de pratiquer une relation sexuelle qu'elle ne veut pas et sous la contrainte, que c'est sa première fois, traumatisme ++ et qu'en plus la pauvre héroïne porte le poids de la culpabilité puisqu'elle fait du mal au héros. Oui le héros, il ne faudrait pas imaginer une seconde qu'il y prenne du plaisir lui! Contrairement à ce que dit la quatrième de couverture, il n'endure [pas] les assauts charnels d'une beauté blonde inconnue, il est violé! Non seulement cette idée le répugne et l'humilie mais en plus lorsqu'il comprend que le but de la manœuvre est d'obtenir un enfant, il se sent doublement violé parce qu'on le prive de son droit à ne pas vouloir d'enfant, en tout cas avec cette femme qu'il ne connait pas, mais en plus on risque de le priver de cet enfant en question.
Je suis assez insensible en général, je peux lire des horreurs sans bouger une oreille, vous n'avez qu'à demander à Jabberwocky, nous avons vu le premier Millenium (version suédoise) au cinéma et quand je suis sortie j'avais faim. Si besoin est, adressez-vous aussi à Chi-Chi. Je ne suis pas fragile en lecture mais là j'ai vraiment eu la nausée en lisant car je le répète, Prisoner of my desires est une romance, pas un roman policier sordide. La souffrance des personnages se sentait à fleur de pages et je ne peux pas du tout concevoir que de cette horreur puisse sortir une histoire d'amour crédible. Même si éventuellement à la fin, Warrick comprend que Rowena est une victime elle-aussi, dans l'optique où il ne se venge pas d'elle avant, comment peuvent-ils tomber amoureux?
Mal à l'aise à mort j'ai littéralement jeté le livre à travers la pièce et c'est la première fois de ma vie que je fais quelque chose d'aussi violent à un roman.
Alors j'admets, je n'ai pas lu la suite. Peut-être que Johanna Lindsey s'en sort bien et qu'elle fini par rendre l'histoire d'amour crédible mais je ne pouvais pas m'imaginer en lire d'avantage. Plus encore, je me suis demandée si cette histoire de double viols était vraiment nécessaire pour donner corps au récit et produire une bonne histoire de vengeance et de qui pro quo. Je ne suis pas experte en plan machiavélique mais juste là comme ça j'ai au moins une idée qui me vient et qui pourrait faire démarrer cette intrigue sous de meilleures auspices. Puisque Rowena est magnifique si l'on en croit les descriptions que l'on peut lire au début du roman, il n'est pas idiot de penser que Warrick puisse tomber amoureux d'elle ou au moins ait envie de coucher avec non? Dans ce cas, pourquoi ne pas la faire passer pour une prisonnière et la mettre dans la même cellule que notre héros comme deux poissons dans un bocal histoire de voir si la mayonnaise prend? Après tout, on aurait pu assister à un jeu entre les deux personnages et pourquoi pas une histoire d'amour et/ou de désir qui prend. Gilbert n'aurait plus eu qu'à retirer Rowena de la prison une fois son plan mis à exécution et ensuite Warrick aurait pu croire qu'il avait été joué par Rowena ce qui aurait induit la vengeance, le qui pro quo et l'histoire d'amour finale. Là j'y aurai cru, volontiers, malgré les défauts de plan éventuels, je suis prête à fermer les yeux sur pas mal de choses si l'alchimie entre les héros est bonne mais là non...un début si violent m'a définitivement dégoûtée.
En fait, plus encore, je ne comprends pas ce besoin de violence et c'est pour ça que même en connaissant l'origine des bodice rippers, du contexte dans lequel ils ont été écrits, je n'arrive pas à passer outre.
Dans tous les cas on ne m'y reprendra plus. Je ferai plus attention à l'avenir et peut-être me priverai-je de quelques classiques de la romance mais si ça peut m'éviter des palpitations cardiaques et des crises de nerfs, je crois que j'y gagne!
Est-ce que cette mésaventure vous est déjà arrivée? Et si vous aimez les bodice rippers, pourquoi? Je serai intéressée d'en discuter!
En tout cas, bonne semaine à toutes et tous.
Je sais, je sais que j'ai dit dans le paragraphe d'avant que je déteste les bodice rippers mais dans mon cerveau ça a fait *Fatal error system* et j'ai eu envie d'en savoir plus. Après tout, je ne voulais pas mourir idiote et on peut toujours avoir une bonne surprise non? Je n'ai pas de bonnes explications à ce geste hormis une grande naïveté qui fait que j'ai cru que Prisoner of my desires allait être un Eloisa James ou un Julia Quinn plein d'humour et que le résumé était en fait exagéré pour attirer la lectrice que je suis.
*Je t'aime Persie chérie tu le sais mais parfois tu es une gentille gourde*
Merci Cheshire...même si tu as raison j'ai horreur de l'admettre.
Alors non, Prisoner of my desires n'a rien d'une romance au second degré à la Bridgerton, le résumé est réellement premier degré. Nous commençons le récit avec cette gentille belle et douce Rowena qui se retrouve sous la garde de son archétypal cruel beau-frère Gilbert d'Ambray qui pour une question de gros sous a besoin que Rowena enfante un héritier, genre là maintenant tout de suite...
* Est-ce que quelqu'un lui a dit que ça prenait neuf mois cette histoire?*
Parce que cette romance commence très bien, le Gilbert en question pense pendant quelques minutes à remplir la besogne lui même...
Charming...mais finalement il se dit que lui où les hommes de sa garde ça ne fera pas l'affaire, il ne faudrait pas qu'on puisse soupçonner une magouille...tu penses!
Quand il apprend que Warrick de Chaville, un seigneur puissant doublé d'un guerrier hors pair, a été capturé et se trouve sous garde, il se dit qu'il tient enfin son plan et ordonne donc sous la menace à Rowena, d'aller violer Warrick dans sa cellule afin de tomber enceinte....ah j'oubliais, Rowena est vierge.
Mais quel plan à la con! Sérieusement? C'est tout ce que tu as trouvé? Énorme facepalm parce que je rappelle à toute fin utile que nous sommes dans une romance et que cette idée de viol ça me semble mal commencer une grande Histoire d'Amour avec majuscules.
A ce stade j'avais encore un peu d'espoir que la suite n'allait pas être aussi horrible que ce que j’appréhendais...malheureusement ce ne fut pas le cas. Je vous passe les descriptions des actes commis mais je crois que j'ai rarement été plus mal en lisant un roman. Non seulement la situation de Rowena est horrible, sa mère est menacée de mort, elle est violée puisque je rappelle qu'on lui ordonne de pratiquer une relation sexuelle qu'elle ne veut pas et sous la contrainte, que c'est sa première fois, traumatisme ++ et qu'en plus la pauvre héroïne porte le poids de la culpabilité puisqu'elle fait du mal au héros. Oui le héros, il ne faudrait pas imaginer une seconde qu'il y prenne du plaisir lui! Contrairement à ce que dit la quatrième de couverture, il n'endure [pas] les assauts charnels d'une beauté blonde inconnue, il est violé! Non seulement cette idée le répugne et l'humilie mais en plus lorsqu'il comprend que le but de la manœuvre est d'obtenir un enfant, il se sent doublement violé parce qu'on le prive de son droit à ne pas vouloir d'enfant, en tout cas avec cette femme qu'il ne connait pas, mais en plus on risque de le priver de cet enfant en question.
Je suis assez insensible en général, je peux lire des horreurs sans bouger une oreille, vous n'avez qu'à demander à Jabberwocky, nous avons vu le premier Millenium (version suédoise) au cinéma et quand je suis sortie j'avais faim. Si besoin est, adressez-vous aussi à Chi-Chi. Je ne suis pas fragile en lecture mais là j'ai vraiment eu la nausée en lisant car je le répète, Prisoner of my desires est une romance, pas un roman policier sordide. La souffrance des personnages se sentait à fleur de pages et je ne peux pas du tout concevoir que de cette horreur puisse sortir une histoire d'amour crédible. Même si éventuellement à la fin, Warrick comprend que Rowena est une victime elle-aussi, dans l'optique où il ne se venge pas d'elle avant, comment peuvent-ils tomber amoureux?
Mal à l'aise à mort j'ai littéralement jeté le livre à travers la pièce et c'est la première fois de ma vie que je fais quelque chose d'aussi violent à un roman.
Alors j'admets, je n'ai pas lu la suite. Peut-être que Johanna Lindsey s'en sort bien et qu'elle fini par rendre l'histoire d'amour crédible mais je ne pouvais pas m'imaginer en lire d'avantage. Plus encore, je me suis demandée si cette histoire de double viols était vraiment nécessaire pour donner corps au récit et produire une bonne histoire de vengeance et de qui pro quo. Je ne suis pas experte en plan machiavélique mais juste là comme ça j'ai au moins une idée qui me vient et qui pourrait faire démarrer cette intrigue sous de meilleures auspices. Puisque Rowena est magnifique si l'on en croit les descriptions que l'on peut lire au début du roman, il n'est pas idiot de penser que Warrick puisse tomber amoureux d'elle ou au moins ait envie de coucher avec non? Dans ce cas, pourquoi ne pas la faire passer pour une prisonnière et la mettre dans la même cellule que notre héros comme deux poissons dans un bocal histoire de voir si la mayonnaise prend? Après tout, on aurait pu assister à un jeu entre les deux personnages et pourquoi pas une histoire d'amour et/ou de désir qui prend. Gilbert n'aurait plus eu qu'à retirer Rowena de la prison une fois son plan mis à exécution et ensuite Warrick aurait pu croire qu'il avait été joué par Rowena ce qui aurait induit la vengeance, le qui pro quo et l'histoire d'amour finale. Là j'y aurai cru, volontiers, malgré les défauts de plan éventuels, je suis prête à fermer les yeux sur pas mal de choses si l'alchimie entre les héros est bonne mais là non...un début si violent m'a définitivement dégoûtée.
En fait, plus encore, je ne comprends pas ce besoin de violence et c'est pour ça que même en connaissant l'origine des bodice rippers, du contexte dans lequel ils ont été écrits, je n'arrive pas à passer outre.
Dans tous les cas on ne m'y reprendra plus. Je ferai plus attention à l'avenir et peut-être me priverai-je de quelques classiques de la romance mais si ça peut m'éviter des palpitations cardiaques et des crises de nerfs, je crois que j'y gagne!
Est-ce que cette mésaventure vous est déjà arrivée? Et si vous aimez les bodice rippers, pourquoi? Je serai intéressée d'en discuter!
En tout cas, bonne semaine à toutes et tous.
* J'espère pouvoir en faire un article bientôt.