COUP DE CŒUR DE PERSÉPHONE
Présentation de l'éditeur: Birmanie, 1852. Arthur Bowman, sergent le la Compagnie des Indes
orientales est choisi pour accomplir une mission secrète durant la 2e
guerre anglo-birmane. Mais l’expédition tourne mal et les hommes sont
capturés et torturés pendant plusieurs mois. Seuls dix d’entre eux en
sortiront vivants.
Londres, 1858. Alors qu’il se noie dans l’opium et l’alcool, luttant
avec ses fantômes, Bowman découvre dans les égouts le cadavre d’un homme
mutilé. La victime semble avoir subi les mêmes sévices que ceux qu’il a
endurés dans la jungle birmane. Persuadé que le coupable est l’un de ses anciens compagnons de
captivité, Bowman décide de partir à sa recherche. Une quête qui
s’achèvera douze ans plus tard, en 1864, sur les rives d’un autre
continent. À l’Ouest. Où une autre guerre a éclaté. Le chemin qui le mènera à la vérité sera aussi celui de sa rédemption.
Ce récit commence dans la moiteur de la chaleur Birmane, où le sergent Bowman est chargé d'une mission secrète qui ne se passe pas tout à fait selon le plan convenu. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans cette grande fresque qui balaye l'Asie, l'Angleterre victorienne et l'Ouest américain jusqu'à la guerre de Sécession. C'est un récit flamboyant qui nous trimballe dans les méandres de l'esprit d'un homme brisé.
C'est un roman d'initiation, sur un
homme qui a vu et fait des choses terribles et qui tente de trouver le
repentir et la paix intérieure et ce n'est pas gagné d'avance. Arthur
Bowman est un taiseux, ce n'est pas le genre de personnage ultra ouvert,
ou ultra sympathique d'emblée, il est largement torturé. J'ai beaucoup
aimé son parcours: d'un soldat qui suit les ordres, on passe
progressivement à un homme qui vit dans ses propres cauchemars mais qui
cherche à les exorciser. Il suit un lent processus mental très
intéressant, se tournant vers la lecture, puis l'écriture en tenant un
journal de ce qui lui arrive.
Si Trois mille chevaux vapeur
est un grand roman d'aventure, c'est aussi une histoire policière
puisque ce qui déclenche tout, ce sont les meurtres commis à Londres. La barbarie mise en œuvre et le mot Survivre inscrit en lettre de sang dans les égouts qui ramène Arthur Bowman 6 ans en arrière, dans les cages des prisons birmanes. À partir de ce moment là, Bowman n'aura de cesse de retrouver, qui des 10 hommes qui étaient avec lui en Birmanie, a pu commettre de tels crimes. On s'enfonce alors dans les méandres des drames qui ont marqué la vie de chacun de ces hommes. Sur fond de roman policier, le lecteur est entraîné dans cette quête assez inhabituelle. Je dois dire que j'ai été bluffée. On sent bien qu'Antonin Varenne est un auteur de roman policier, il y a un vrai souffle qui nous tient en haleine. Au fur et à mesure que nous éliminons des pistes, l'étau se resserre, à la fois sur Bowman mais aussi sur le meurtrier. Je me suis faite avoir comme une bleue. J'étais persuadée d'avoir trouvé l'assassin mais rien ne me préparait au dernier tiers du roman. Entre Homesman et Trois mille chevaux vapeur, je trouve que je baisse drôlement la garde et ça fait du bien.
J'ai juste adoré le style d'Antonin Varenne. C'est dynamique, percutant, et renvoie le lecteur d'une noirceur à l'autre. Ses descriptions de la Birmanie, de l'Angleterre et des États-Unis de cette période sont très bien documentées et honnêtement j'ai cru me trouver dans un roman britannique ou américain. Je sors tout juste de Homesman et j'ai ressenti cette même force qui parcoure les deux récits.
Vous êtes irrémédiablement plongé dans l'ambiance de Trois mille chevaux vapeur. Antonin Varenne arrive sans aucun problème à décrire la noirceur du monde qui entoure Arthur Bowman ou bien la bonté qu'il rencontre parfois sur son chemin. La chaleur moite de la Birmanie vous colle à la peau, la puanteur de la Tamise vous donne envie de vomir et le whisky qu'Arthur ingurgite à longueur de journée vous tourne la tête.
Les personnages qui gravitent autour de Bowman sont tous excellents aussi, avec leur mystère, leurs inquiétudes, leurs peurs. Alexandra Desmond, Peevish le prêcheur, L'indien blanc, les Fitzpatrick et tous les autres que Bowman croise sur son chemin, sont passionnants et nourrissent le récit des angoisses et bontés humaines.
C'est un vrai livre de cow-boy, plein de bad guy et de bonnes âmes charitables. Un grand roman, une superbe fresque d'un monde en mouvement dans lequel les vieux soldats doivent trouver leur place, une enquête palpitante, bref: le roman qu'il vous faut.
5 commentaires:
ça fait envie! j'attendrais qu'il sorte en poche.
Un livre que j'ai beaucoup aimé également, vraiment très intéressant et profond !
Cela donne envie de le lire ce livre, bonjour belge de Mons et son doudou.
@Trillian: Je ne peux que te le recommander!
@ Chat: Je trouve que le chemin de rédemption qu'il emprunte est tortueux mais efficace mine de rien. Arthur revient de loin.
@Retriever: Bonjour français et merci d'être passé!
Oh ça m'a l'air sympa ça ! j'ai justement des envie de western en ce moment !
Enregistrer un commentaire