mardi 17 février 2009

Mansfield Park


Mansfield Park est un roman de Jane Austen écrit à Chawton Cottage entre 1812 et 1814 et publié en 1814 par Thomas Egerton qui a également publié Pride and Prejudice et Sense and Sensibility. Les éditions suivantes furent publiées par John Murray qui a également publié Emma.

La jeune Fanny Price vit dans une petite ville portuaire dans une petite maison, pleine de frères et soeurs, avec une mère fatiguée et un père alcoolique. A l'âge de dix ans la petite fille est envoyée à Mansfield Park chez son oncle et sa tante Lord Thomas et Lady Beltram. Si les Beltram décident d'élever Fanny pour aider sa mère Mrs Price, soeur de Mrs Beltram, la perspective de voir arriver ce petit "sauvage"dans une belle maison ne les enthousiasme guère.
Fanny est donc élevée avec ses cousins, Thomas qui l'ignore, Edmond son seul véritable ami, et ses cousines Maria et Julia qui la méprisent.
La douceur qu'Edmond lui manifeste transforme la gratitude de sa cousine en un amour profondément caché.
La vie est douce à Mansfield Park et aurait pu continuer ainsi si Lord Beltram ne devait pas partir à Antigua et si Mr et Miss Crawford ne faisaient pas une entrée fracassante dans la vie de Fanny...

Mansfiel Park...D'aucun diront que c'est un mauvais Austen ou du moins un Austen qui a moins de valeur que Pride and Prejudice. Je ne serais d'ores et déjà pas d'accord avec eux puis que Mansfield park arrive dans mon top 3 se disputant la place avec Sense and Sensibility. Mais je laisse à ceux qui l'abandonnent leur opinion.
Si le livre est un peu long à démarrer, il est vrai, le début n'en est pas moins attachant. Il a le mérite de nous faire découvrir l'héroïne de la façon la plus intime qui soit. si Fanny Price peut sembler fade aux côtés d'une Elizabeth Bennett ou d'une Emma, ce n'est qu'une impression. L'écriture de Jane Austen est particulièrement vive envers ses personnages et je ne peux concevoir une héroïne austenienne qui soit fade. Fanny intériorise ses pensées et sentiments mais elle a une vivacité d'esprit qui lui permet de reconnaître le danger quand elle le voit. De la même façon cet amour qu'elle éprouve son cousin sans devoir lui dire ni même y penser (elle est pauvre voyons...), n'est pas pathétique un seul instant, il met juste en valeur le courage d'une héroïne dont l'éclat extérieur peut paraître moindre que celui de ses consoeurs austienienne mais qui ne l'est pas tant.
Le personnage d'Edmond est un Charles Bingley ou un Edward Ferrars mis au premier plan. Il est le personnage austenien par excellence, je dirais le personnage doux par excellence (je reviendrais dans une autre critique sur les personnages de Jane Austen). On ne peut aimer Mansfield Park que par lui, car c'est un personnage bon et gentil, il est le seul qui remarque les qualités de Fanny tandis que les autres la dédaignent, et comme Fanny il est pourvu d'une certaine clairevoyance. Lui aussi voit que les Crawford vont bouleverser sa famille, même si contrairement à Fanny il mettra un peu plus de temps pour le remarquer.
On retrouve dans Mansfield Park (comme dans tous les livres de Jane) une critique de la société. Une fois encore elle s'attaque au mariage et au faux semblants (son violon d'Ingres) mais aussi cette société bien pensante victorienne qui veut bien aider sa famille dans le besoin mais sans plus d'enthousiasme que ne le veut la morale. Sans aller aussi loin que Mrs Reed de Jane Eyre qui hait sa nièce, les Beltram ne voient Fanny que comme un animal blessé que l'on recueille pour le soigner et puis que l'on finit par garder.
Mais Fanny, proche par beaucoup de côté d'Anne Elliot de Persuasion, a une force de caractère insoupconnée qui lui permet de s'imposer après bien des luttes et des rejets.
Citations: "I cannot think well of a man who sports with any woman's feelings; and there may often be a great deal more suffered than a stander-by can judge of."
" Selfishness must always be forgiven, you know, because there is no hope of a cure."
" The enthusiasm of a woman's love is even beyond the biographer's."
" How wonderful, how very wonderful the operations of time, and the changes of the human mind!"

3 commentaires:

Le Chat du Cheshire a dit…

Un peu de mal à rentrer dedans, mais j'ai fini ma lecture en adorant l'histoire !
Une héroïne un peu plus "effacée" que certaines, peut-être, mais elle est tout aussi intense !

Perséphone a dit…

Je l'aime beaucoup même si je suis en minorité. Fanny est l'une des héroïnes les plus fortes de Jane Austen finalement. C'est la plus résolue!

Le Chat du Cheshire a dit…

Je l'aime bien également :). On s'aperçoit peut-être moins vite qu'elle cache autant de force !

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