jeudi 30 août 2012

HELLO SWEETIE




THIS IS A WHO ARTICLE

J'espère que vous le savez mais samedi c'est la reprise de DOCTOR WHO!
Quand j'ai réalisé ça, j'ai fait ça dans ma chambre:

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et ça:

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La saison 7 par sur des chapeau de roue avec son premier épisode: Asylum of the Daleks! Ca promet mes chatons! (aujourd'hui vous êtes mes chatons, influence de Cheshire sans doute).

Quelques petits amuses-bouches pour vous mettre en appétit?

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Deux trailers de la saison 7 en vostfr (que je n'ai pas regardé, je refuse...je résiste encore et toujours mais je veux être surprise le plus possible):





La série: THE POND LIFE, prequel à ce qui va suivre samedi, 1 épisode par jour jusqu'à demain:


Vous trouverez les vidéos ici chez Tardib (à qui on dit merci parce qu'il a mis les sous-titres pour ceux qui ne parleraient pas couramment le docteur)
et la vidéo complète!


Enfin, quelques affiches du programme de cette saison 7!








Alors rendez-vous samedi?

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dimanche 26 août 2012

Blanche-neige et les sept Cheshire


Résumé de l'épisode précédent: Après avoir failli frôler l'incident diplomatique - mentionner l'appendice nasal de Cyrano de Bergerac se fait à ses risques et périls - Cheshire a décidé d'aller faire un tour dans Blanche Neige. 

J'étais beau Mesdames et Messieurs! Oui, je n'ai pas honte de l'avouer, je le dis tout net, j'étais beau. Ma grande toge noire m'allait comme un gant, ma perruque banche poudrée me donnait l'air vénérable. J'étais fin prêt, mon dossier en main, prêt à en découdre! 

"Mesdames et Messieurs, la cour!"
Nous nous levâmes majestueusement tandis qu'entraient le roi et la reine de Coeur: "Qu'on lui coupe la tête!" s'écriait la brave dame...ça commençait bien. Cela dit j'étais dans mon élément, presque à la maison dirons-nous. Du côté des victimes (mon opposé en somme), Blanche-neige et ses sept nains. Mon client, ou plutôt ma cliente entra majestueuse et belle et prit place à côté de moi. La vilaine belle-mère, puisque c'était elle, avait fait appel à mes services et vous me connaissez je suis toujours prêt à être aimable *sourire de Cheshire*. Le chef d'accusation: tentative d'empoisonnement *une paille quoi*, ma mission: l'acquittement *finger in the nose*. Je sais, je sais, nous ne partions pas vraiment gagnants. Mais à Chatfouin rien d'impossible. 
Je sentis le regard de Perséphone sur ma nuque, comme si elle m'attrapait dans la peau du cou, un faux pas et direction la maison. Mais je n'ai pas peur, je sais que je réussirai.

C'est d'abord à la vilaine belle-mère de témoigner. Elle prend sa place dans le box des accusés, bien droite, le regard franc, la pose altière *oui j'en rajoute et alors?* et nous raconte sa version de l'histoire:
"Blanche-neige a toujours été une enfant difficile vous savez. Je comprends parfaitement, être privée de sa mère si jeune c'est terriblement déstabilisant pour une enfant. Son père et moi avons fait tout notre possible pour la mettre à l'aise mais elle a toujours été très hostile envers moi. Je sais que ma beauté peut avoir cet effet là, c'est désolant...Son père l'a beaucoup trop gâtée et l'adolescence a été un passage très difficile. Vous savez...ce sentiment de compétition naturel qu'on éprouve à cet âge...ça doit être encore plus prononcé lorsqu'on m'a comme belle-mère, je suis un vrai modèle pour elle. Non je ne tiens pas à me vanter mais je suis tout de même la plus jolie femme du pays, c'est mon miroir qui le dit. Ce petit chou a dû se sentir vexée, on ressent ce sentiment très fort à son âge. Lorsqu'elle s'est enfuit je me suis fait un sang d'encre à son sujet. Je l'ai fait chercher par le garde chasse elle a cru que je voulais l'assassiner. C'est d'un ridicule."
Même si son discours était sincère, les preuves étaient accablantes: la disparition dudit garde chasse, une Blanche-neige apeurée, le témoignage de sept nains et la fameuse pomme...mon dossier prenait l'eau.

Ce fut au tour de Blanche-neige de se présenter à la barre. Tout en battements de cils *Cheshire roule des yeux* et mordillage de lèvres *elle a fait un stage dans Fifty shades of grey ou quoi?*, mademoiselle entourloupe le jury et ça me rend sain d'esprit!
"J'ai perdu ma maman très jeune" dit-elle en larmoyant "je ne me souviens pas d'elle, simplement que mon père et moi étions très heureux tous les deux. Et puis elle est arrivée. A partir de ce moment là ma vie a été un enfer, je n'étais jamais assez bien pour elle *battement de cils*. Plus je grandissais plus elle me rabrouait *mordillage de lèvres*. J'étais extrêmement malheureuse *mordillage de lèvres*. Un après midi je suis allée cueillir des fleurs dans la forêt mais un chasseur a tenté de me tuer. Il a dit que ma belle-mère lui avait demandé mon coeur mais il a fini par me laisser partir. Je me suis réfugiée auprès de mes amis les nains *battements de cils*. Elle m'a retrouvée et a essayé de m'empoisonner avec sa pomme. Heureusement mon prince m'a sauvée la vie *Mordillage de lèvres + battements de cils + yeux larmoyants, aidez-moi je vais vomir*. "

Pas la peine de vous précisez qu'elle avait le jury dans sa poche. Perséphone se cala sur son banc, un sourire aux lèvres. Allez Cheshire, on se remue le pelage. Force et honneur!

"Votre honneur, votre grandeur, vos majestés, j'aimerai interroger un nouveau témoin pour faire la lumière dans cette affaire." déclamais-je, impérial.
"Qu'on lui coupe la tête!" Hurla la reine
"Je m'en occupe mon sucre d'orge." répondit le roi. "Maître Cheshire, nous vous écoutons."
"Merci votre honneur, votre grandeur, vos majestés. J'appelle Les Sept Nains à la barre."

Serrés les uns contre les autres *pas de panique ils ont l'habitude*, les sept nains attendaient sagement à la barre. Je m'approchais *ou plutôt je déplaçais ma tête vers eux, c'est beaucoup plus commode* et entamais mon interrogatoire:
"Messieurs, que pouvez-vous nous dire sur Blanche-neige?"
"Elle est très gentille. Elle nous fait notre ménage, nous prépare à manger. Nous l'aimons beaucoup." dirent-ils en choeur *je ne sais pas vous mais je trouve ça toujours suspect une cohésion pareille*
"Ne trouvez-vous pas sa présence quelque peu envahissante?"
"N...non" *presque!*
"Pourtant je sais de source sûre que vous aviez des doutes sur son histoire."
"Des doutes?" demanda prof.
"Mesdames et messieurs les jurés, pièce à conviction n°9. Dossier de Joseph Robert dit "Jojo le mérou". Truand bien connu des services de police, il est fiché pour assassinat. Ce faux garde chasse a été engagé."
"Par la vilaine belle-mère!" s'exclamèrent les nains à l'unisson.
"En réalité, les 10000 ducats versés sur le compte de Jojo le mérou proviennent du compte de Blanche-neige elle-même."
"Mais...mais..." bégaya timide "et la pomme?"
"Mais quelle preuve avons-nous si ce n'est le témoignage de mademoiselle Blanche-neige à propos d'une vieille femme soit disant ma cliente ici présente? Aucune. Vous n'étiez pas là?"
"Non mais..."
"C'est bien ce que je disais! Blanche-neige s'est elle-même empoisonnée! Elle faisait ainsi d'une pierre deux coups, en inculpant sa belle-mère de meurtre et en épousant le prince du royaume voisin qui était promis à la propre cousine de Blanche-neige!"
La salle réprima un "OH" de surprise.
"Je vous repose la question...comment est Blanche-neige?"

A partir de ce moment là ce ne fut plus que cris et confusion. Les sept nains se répandirent en rancoeur sur le compte de la jolie princesse, le prince prit la fuite sous les jets de pomme du public, Blanche-neige elle-même sortit de ses gongs et insulta copieusement sa belle-mère qui je dois l'admettre conserva un sang-froid remarquable *il est vrai qu'elle était en grande discussion avec son miroir*. Je me tournai vers Perséphone qui riait sous cape. Elle fit mine d'applaudir et je lus sur ses lèvres:
"Pars devant, je te rejoins."
J'avais gagné la partie encore une fois.

Bon, ce n'est pas tout mes petits chats mais je m'arrache, Persie m'a fait une fleur mais je ne sais pas combien de temps cela va durer et mon pote Usher a besoin d'un coup patte, il parait que sa maison tombe en ruine!    

samedi 25 août 2012

Antigone, l'insoumise - Jean Cassabois

Présentation de l'éditeur: Deux frères s'affrontent et s'entretuent. L'un a droit a des obsèques, l'autre est livré aux bêtes sauvages. Ainsi en a décidé leur oncle, le roi Créon. Mais leur soeur, Antigone, refuse
cette loi. Elle se dresse, seule, fière, fragile. Antigone ! Fille d'Oedipe ! L'héritière ! La petite. 

A noter que le roman en version grand format s'intitulait Antigone 256.

J'ai longtemps fait du grec et j'aime toujours énormément cette langue et sa mythologie. J'ai lu beaucoup de textes classiques comme Homère, Sophocle, Euripide ainsi que Platon et Aristote. Du coup je ne partais pas sans connaitre l'histoire d'Antigone. Vous savez aussi ce que je pense des réécritures, qu'il s'agit d'exercices très périlleux et rarement réussi.

Ce que je dois dire c'est que j'ai été très agréablement surprise par Jean Cassabois qui apparemment est un habitué des réécritures (Tristan et Iseult, Jeanne d'Arc etc.). Je trouve que son initiative est tout à fait louable et même intelligente. Je ne dirais jamais qu'il faut se passer de la version originale, bien au contraire, je pense d'ailleurs que ce genre de texte n'est plus suffisamment enseigné. Sophocle a écrit de merveilleuse pièces de théâtre, mais à la manière d'Anouilh, Jean Cassabois offre une nouvelle version de cette histoire.  Je pense que c'est parfait pour un jeune lecteur non-helleniste et non-latiniste, qui a priori a peu de chance d'aller découvrir Sophocle tout seul. C'est une chance de rentrer en contact avec un mythe si riche de façon intelligente car à mon goût, il parvient très bien à conjuguer modernité et antique. Pour ceux qui connaissent déjà le texte de Sophocle je pense que le récit de Cassabois, si cela ne devient pas un coup de coeur, peut néanmoins, comme pour moi, se révéler être une bonne surprise. 

L'écriture est travaillée, il y a même un rythme particulier qui se dégage à la lecture que j'ai particulièrement apprécié. Comme un mélange de phrases très courtes et d'un langage plus moderne, on sent toute la passion d'Antigone dans ces pulsations de l'écriture. Une véritable ode au texte de Sophocle, Jean Cassabois donne vraiment envie d'aller vers les textes anciens. L'histoire est respectée, pas de modernisation ici, si ce n'est celle de la langue, ce que j'approuve pleinement. Les barrières du texte antique tombe mais l'auteur ne cherche jamais la simplification facile. Le texte s'intercale avec de petits poèmes pour un ensemble fluide mais sans fioritures superflues. Ne reste plus que les sentiments bruts, exacerbés d'une famille déchirée.  

Antigone c'est l'histoire de cette jeune femme qui s'élève, droite et fière, des ruines de sa famille et qui porte la malédiction de son père Oedipe jusqu'au bout. La Maison d'Oedipe est dévastée, ravagée par son horrible faute, l'inceste. Ses deux fils se disputent le trône et de leur combat sanglant s'élève vainqueur un oncle qui tient à tout raser derrière lui. Antigone se rebelle contre ses lois barbares et  veut montrer tout l'amour qu'elle porte à sa famille en défiant son oncle. C'est l'affrontement de la haine et de l'amour, deux folies, deux extrêmes qui luttent l'un contre l'autre. Antigone est solide, elle ne plie pas, jamais et affronte son destin avec calme et sérénité. Elle sait ce qui l'attend mais ne cède pas. Antigone, c'est le bâton d'aveugle d'Oedipe, c'est celle qui rachète les fautes d'une fratrie en lambeaux. Antigone, la fiancée d'Hadès, Antigone c'est une insoumise.

Une petite lecture que je recommande avant d'aborder les textes de Sophocle. 
Merci à Cécile et Hachette Jeunesse pour cette très jolie et poétique découverte.

dimanche 19 août 2012

C'est un matou, c'est un chat, que dis-je c'est un chat, c'est un chafouin...


Résumé des épisodes précédents: Cheshire, après avoir rendu visite au chevalier de Lagardère et s'être amusé avec son costume de Bossu, décide d'aller améliorer ses talents d'épéistes dans la compagnie des Cadets de Gascogne tenue par le redoutable Cyrano de Bergerac.


Acte II, scène 9

Cyrano, le Bret, les cadets, Baron Cheshire de Neuvillette

CHESHIRE (à un cadet)

Serait-ce Cyrano que j'aperçois là-bas?

CADET (à Cheshire)

Mais si c'est bien lui, le cadet le plus hardi
Sans conteste le meilleur bretteur de Paris
La plus fine lame qui existe ici bas.

CHESHIRE

Je vais de ce pas le saluer car un chat
qui se respecte jamais ne doit être rat.
Il est tout de même aisé de le reconnaitre
à sa haute stature on sait qu'il est le maitre.
Hola Cyrano!

CYRANO 

Ventre Saint Gris! Que diable faites-vous ici?

CHESHIRE

Cyrano je tenais à vous complimenter
Pour cet appendice que vous osez porter
Fier et droit il nous ouvre la voie dans Paris
Nous nous rallions tous à son noble panache,
Son arête saillante et sa pointe bravache
semant l'effroi et le désordre derrière lui

CYRANO

Diable de Cheshire qui prétendez-vous railler?

CHESHIRE

Mais c'est que je ne parlais que de votre épée...*



Lorsque Perséphone arriva chez les cadets de gascogne
tous lui parlèrent d'un trognon de pomme. 
Perséphone décontenancée ne savait plus quoi penser,
mais par un prompt renfort cyrano l'avertit
Que son chafouin était déjà parti.
Perséphone amusée se tourna vers les contes de fées.


* Cheshire et moi nous nous excusons pour la taille de l'article d'aujourd'hui mais il est rédigé en alexandrins (sauf le petit texte en italique à la fin). Je ne fais qu'imiter sans prétention la plume fantastique d'Edmond Rostand.  

Je remercie Le Dévoreur de Muffin pour son aide précieuse! sans toi je ne savais plus compter jusqu'à douze...  

vendredi 17 août 2012

La maison de soie (The House of Silk) - Anthony Horowitz

Présentation de l'éditeur: Un an après la mort de Holmes, le docteur Watson prit la plume pour relater une aventure du plus célèbre des détectives privés mais il exigea que ce récit fut inédit pendant un siècle... Pourquoi attendre si longtemps? La réponse est élémentaire: parce que cette affaire était si monstrueuse, si terrible que, selon Holmes lui-même, "il n'est pas exagéré de dire qu'elle pourrait bien ébranler la société toute entière."

Anthony Horowitz écrit pour la télévision britannique depuis un moment déjà. Il est l'auteur de certains scénariis de Midsummer Murders (autrement dit Barnaby pour les plus avertis d'entre vous) et Hercule Poirot avec David Suchet.
Mais c'est aussi un auteur pour la jeunesse avec sa série Alex Rider et la série noire dont le premier tome est Le Faucon Malté que tout élève de 5ème qui se respecte se doit d'avoir lu. Je me souviens avoir adoré ce roman à l'époque. Lorsque j'ai appris qu'à la demande des héritiers de Conan Doyle, Horowitz allait écrire une nouvelle histoire de Sherlock Holmes j'étais très enthousiaste. 

Avant de commencer ma critique, je souhaiterais juste préciser une chose concernant le résumé: il est dit sur les 4ème de couvertures françaises qu'il s'agit de la dernière aventure de Sherlock, ce n'est pas vrai. L'histoire prend place dans le canon holmésien, probablement dans Memoirs of Sherlock Holmes avant le Final Problem car Watson fait référence aux chutes de Reichenbach comme étant survenues quelques temps après The House of silk. Il s'agit donc de la dernière histoire écrite par Watson mais non pas du dernier cas de Holmes. Que les choses soient dites, on ne plaisante pas avec le canon Holmésien. 

Fait extrêmement rare et apparemment unique, ce sont les héritiers d'Arthur Conan Doyle qui aurait demandé à Horowitz d'écrire une nouvelle histoire holmesienne. Le moins que l'on puisse dire est qu'Anthony Horowitz est un vrai passionné de Sherlock Holmes. On sent dans son écriture qu'il s'est imprégné de l'écriture de son prédécesseur avant d'entamer The House of Silk. Il ne s'agit pas ici d'un caricature mais d'un vrai travail de continuation. Le but d'Horowitz était, je pense, de s'inclure parfaitement dans le canon sans dépareiller. Ce en quoi il réussit tout à fait. Ici pas de Holmes caricatural, juste un homme tendu vers son "art", taquin aussi mais toujours dans la retenue. Watson est tel qu'on l'attend, chaleureux, concerné, admiratif. Il est l'ami fidèle, le lecteur aussi parfois quand les déductions d'Holmes nous dépassent. 
Lestrade est bien dépeint également. Un peu lent à la détente mais véritable ami d'Holmes malgré tout.

Horowitz s'éloigne tout de même un peu de Conan Doyle pour offrir au lecteur une histoire un peu plus sordide que ce qu'il aurait pu écrire il y a 100 ans. A mi-chemin entre XIXe et XXe siècle, le récit reste cependant très épuré. J'ai lu qu'il était extrêmement violent...personnellement je ne trouve pas. Cela dit c'est un roman édité à la fois chez les adultes et en jeunesse. Par conséquent je ne le recommande pas à un ado en dessous de 15/16 ans. Les thèmes traités sont durs mais c'est fait avec beaucoup de finesse pour que finalement ça passe bien. De la même façon, le récit n'est pas une longue course poursuite. Le rythme n'est jamais lent mais ne court pas tambour battant. L'intrigue prend son temps.
A ce propos, nous avons le droit à une très belle double intrigue croisée, très bien maîtrisée. C'est un procédé difficile à réussir et l'auteur s'en sort particulièrement bien.

J'ai beaucoup aimé les clin d'oeil à l'oeuvre de Conan Doyle et un en particulier que je ne peux révéler sans spoiler un peu. L'allusion reste fine, légère sans que l'on soit certain de ce qu'on a lu, j'ai trouvé cette tournure très élégante.

The House of Silk est pour moi une vraie réussite. Il rend hommage à Sherlock Holmes en apportant un peu de sang neuf (notamment dans les réflexions de Watson sur sa société qui sont absentes du canon original) tout en conservant tout ce qui fait le charme de Sherlock.

A découvrir, que ce soit par les fans ou les néophytes! 

mardi 14 août 2012

Un amour de Tortue (Esio Trot) - Roal Dahl

Présentation de l'éditeur: M. Hoppy a un secret : il est amoureux de Mme Silver, sa voisine du dessous. Mais celle-ci n'a d'yeux que pour Alfred, sa tortue ! Heureusement, M. Hoppy ne manque pas d'imagination. Il met en place un stratagème ingénieux pour conquérir sa belle... du haut de son balcon. L'histoire malicieuse de trois personnages inoubliables, née de la plume de Roald Dahl et du pinceau de Quentin Blake.

J'adore Roald Dahl, depuis Sacrées Sorcières qui me foutait la frousse à Charlie et la chocolaterie. J'aime énormément son univers et Quentin Blake était vraiment le dessinateur qu'il fallait pour coller à cette ambiance. J'ai découvert ce petit roman Esio Trot dans la version originale en aidant à donner des cours d'anglais. 
Nous (c'est-à-dire au bureau à Cambridge) avons recueilli une adorable petite française du nom de Juliette (à qui Cheshire et moi faisons des bisous si un jour elle passe par là) qui voulait améliorer son anglais. Cambridge et de la bonne compagnie, je crois que ça ne peut qu'aider. 
Du coup pour aider à la prononciation nous avons lu ensemble ce petit roman de Roald Dahl qui est parfait pour s'entraîner d'ailleurs! (si certain(e)s d'entre vous hésite encore à lire en VO, je conseille ce petit bijou). 

Un amour de tortue, c'est l'histoire malicieuse de Monsieur Hoopy qui veut séduire sa voisine du dessous et qui a recours à tout un tas de stratagème et notamment d'une "formule magique" pour faire grossir Alfy, la tortue chérie de Mrs Silver. 

C'est un vrai roman jeunesse, très court mais qui est vraiment très mignon et très Roald Dahl. L'écriture est enlevée et pleine de bons mots comme à son habitude. Les dessins servent à merveille l'écriture et raviront petits et grands de la même façon. 

Je me suis beaucoup amusée à le lire en anglais avec Juliette, nous avons passé un bon moment et elle s'est débrouillée comme un chef! 

Un petit roman que je recommande chaudement. 

lundi 13 août 2012

Chevalier Henri de Cheshire

Résumé de l'épisode précédent: Après un séjour désastreux chez les Peabody-Emerson, Cheshire s'est mis en tête de partir vers des horizons plus verts. 

"Si tu ne viens pas à Cheshire, Cheshire ira à toi!" lançais-je à ce perfide Gonzague avant de lui marquer la main. Le gredin prit la fuite me laissant le soin de compter les cadavres dans les fossés de Caylus. Nevers mort il ne me restait plus qu'à accomplir ma vengeance... Je m'éloignais dans le soleil couchant, près à défier tous les Gonzague de la terre lorsque...
"Tu n'oublierais pas quelque chose par hasard?" dit une voix dans mon dos.
"J'ai dit ta phrase, j'ai transpercé la main du méchant et maintenant je m'éloigne comme un héros meurtri   pourquoi?"
Henri de Lagardère me désigna un morceau de chiffon aux pieds des remparts de Caylus.
"Et bien? Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ce tas de chiffon crasseux?"

Malheur, ce fut presque la guerre froide. J'avais osé parler de son Aurore bien aimée comme d'un chiffon crasseux...non parce qu'il faut aussi que je me coltine une fille, je ne viens pas de lâcher Perséphone pour récupérer une mouflette, qui plus est rouge et braillarde. Merci bien!
Non parce que jouer les héros j'aime ça mais le reste...ça devient vite contraignant et un chafouin qui se respecte n'est jamais contraint à rien. Qu'on se le dise!

Henri est sympa mais c'est quoi son problème avec Aurore? Vous les avez déjà vu à table? Ils n'osent même pas se regarder dans les yeux! J'ai essayé d'accélérer la manoeuvre hier soir mais je me suis fait jeter manu militari! Si on ne peut même plus aider...

Il est gentil Lagardère mais il faudrait peut-être lui expliquer que toute sa vie ne tourne pas autour de la famille de Nevers. Parce que ça devient une obsession chez lui! Venger le père, épouser la fille...il va finir par exploser. Et cette manie du déguisement...
J'ai essayé de lui dire, l'autre soir:
"Tu sais Laggy chéri - je peux t'appeler Laggy n'est-ce pas? - te promener dans Paris déguisé en vieux bossu, ce n'est pas ça qui va te faire gagner le coeur de ta belle. Pas vraiment ragoutant ton truc. Crois-en mon expérience de chat - c'est que j'en ai vu des choses quand j'étais avec Perséphone, elle adore la mauvaise littérature - si tu veux conquérir une fille, mise plutôt sur le passé mystérieux et les conquêtes à la pelle."
Allez savoir pourquoi, le concept du "rake repenti" ça ne lui a pas vraiment plu. Il faudra que j'en touche deux mots à Persie.

J'ai bien tenté d'aller parler à la donzelle en question mais je n'ai pas ouvert la bouche qu'elle me parlait d'Henri comme si c'était la dernière récolte d'herbe à chat ( et croyez-moi je m'y connais, je suis abonné à Chebdo). Je crois que je me suis réveillé quand elle s'est mise à crier. Apparemment ces demoiselles n'ont pas les nerfs assez solides pour voir un chat perdre - littéralement - la boule.

Sinon, je me suis quand même bien amusé, j'ai testé le costume de Lagardère: j'étais le mystérieux et génial "bochu", je leur en ai mis plein la vue. Largardère m'a appris à me battre à l'épée. Je suis prêt à affonter Perséphone pour la prochaine fournée de muffin (elle a été entrainée par les trois mousquetaires, autant vous dire qu'elle ne plaisante pas).
Et j'ai...enfin nous, Henri était un peu là, avons occis les méchants sans scrupule. Je vous le dis, être le célèbre Chevalier Henri de Cheshire ça n'est pas de tout repos.

Malgré tout, je ne suis pas resté avec Laggy...je les ai laissés à leur bonheur Aurore et lui. Enjambant le corps mort de Gonzague je m'exclamais : "C'est un matou, c'est un chat, que dis-je c'est un chat, c'est un chafouin."

Perséphone frappa doucement à la porte d'Henri de Lagardère et ce fut le bossu qui lui ouvrit. Elle se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux, elle avait toujours eu un faible pour Henri.
"Bonjour Lagardère. Je crois savoir que mon évadé de cachot est passé par ici. Serait-il encore là?"
"Il était là en effet mais vous l'avez manqué de peu. Notre Paris ne lui a pas plu, je crois qu'il a décidé de la voir avant le règne de notre bon régent."
"N'aurait-il rien dit de particulier?" demanda Perséphone, qui passait déjà en revue la liste des romans se déroulant dans le Paris d'avant Louis XV. 
"Je ne saurais en être sûr mais il me semble qu'il voulait approfondir son art de l'escrime chez les cadets de Gascogne. Peut-être cela vous éclairera-t-il."
Perséphone sourit et répondit
"J'espère qu'il a eu du nez..."

Où Cheshire a-t-il encore été fourrer son nez? Rendez-vous la semaine pour un nouveau Cheshire around the Bookworld! 

jeudi 9 août 2012

Perséphone bloquée aux Enfers

Il fallait bien que ça arrive un jour...je suis bloquée, coincée, irrémédiablement et je n'ai plus assez de croquettes pour passer devant Cerbère. Hadès a trouvé le moyen de me retenir prisonnière et je vous avoue que ça ne m'enchante guère. Il est constamment de mauvais poil, pire que Cheshire c'est vous dire, et impossible de trouver le sommeil avec tous ces cris autours de soi. 
J'ai demandé à Orphée de passer ce message, si un jour il arrive à s'en sortir, il parviendra jusqu'à vous et vous saurez que je ne vous ai pas abandonné.

Alors voila, au début quand j'ai commencé mon nouveau travail avec rapport à la clef et qu'en plus j'avais deux travaux académiques à rédiger j'étais comme ça:

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Maintenant que je suis à un mois et demi de l'échéance et que j'ai BEAUCOUP de retard, je suis plutôt comme ça:

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Du coup je vais être moins présente jusqu'à fin septembre parce que je n'ai même plus le temps de lire. Pas de panique, il y aura toujours un article de temps en temps, les Cheshire articles aussi. A tous mes partenaires et personnes à qui j'ai promis de lire leur livre, je m'y attèle dès que je suis débarrassée de tout ça. En attendant je vous fais un :

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En attendant de vous retrouver comme ça:

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dimanche 5 août 2012

Où Cheshire s'en va bouder chez Bastet


Résumé des épisodes précédents: Après une dispute grotesque autour d'un lot de muffin frais que j'aurai eu - soit disant - l'audace de voler, j'ai décidé de quitter cette tête de mule de Perséphone. De ce fait, je m'en vais bouder chez mon amie Bastet qui loge présentement en Egypte avec les Peabody-Emerson. 

Une chose est sûre - mais jamais je ne l'admettrais devant Perséphone et le premier qui me balance je l'envoie illico chez la reine de coeur - j'aurai mieux fait de me casser une patte...ou même deux...ou même les quatre. 

Il n'est plus facile de trouver des maîtres acceptables de nos jours voyez-vous. Je pensais que les maîtres de Bastet, les Peabody-Emerson, étaient des gens charmants...c'était sans compter sur le caractère d'Amelia Peabody...celui de Radcliffe Emerson...et bien sûr sur celui de R.A.M.S.E.S (non je ne peux plus prononcer son nom à voix haute, j'en ai des sueurs froides et des poussées d'équilibre mental. C'est à vous foutre une de ces trouilles, j'vous jure!) 

Je ne comprends pas comment on peut décemment s'enterrer en Egypte! Il fait chaud, il y a des bestioles partout, et les pyramides sentent la momie moisie dans son jus depuis des siècles. Non vraiment, je ne comprends pas et lorsque je vois la fascination béate des Peabody-Emerson pour des morceaux de poteries, j'ai tendance à penser que finalement le Mad Hatter n'est peut-être pas si fou avec ses demies tasses de thé. 
Je pensais être accueilli à bras ouverts...du bout des doigts aurait été plus approprié. Emerson a pesté qu'il n'était pas gardien de zoo, Amelia Peabody m'a fait passer par toute une série de lavages et détergeant multiples - c'était tout de même un poil vexant si j'ose dire - et je n'ai recueilli qu'un haussement de sourcil peut intéressé de la part de R.A.M.S.E.S. Quant à Bastet, elle m'a tout simplement ignorée, pourtant au dernier congrès des chats littéraires il m'avait semblé que...mais je m'égard.


Peabody et Emerson sont fatigants! Ils n'arrêtent pas de se chamailler mais dès qu'ils sont seuls...ils croient vraiment qu'on ne voit rien en fait. Bah, les humains! Emerson est un gars sympa même s'il est d'une mauvaise fois incroyable. Si on le laisse en paix avec ses momies et ses bouts de poteries ça va, il me laisse tranquille. Mais il est d'un ridicule lorsqu'il se prend pour le Maître des imprécations. En le voyant gesticuler partout, j'ai ri à m'en décrocher la mâchoire et Emerson m'a envoyé boulé dans le sable. Je crois qu'il l'a mal pris. 


Peabody c'est une autre paire de manche: elle a tout le temps raison, se mêle de tout, une anglaise dans tout ce qu'on aimerait qu'elle ne soit pas. 
"Mon cher Cheshire, pas étonnant que Perséphone ne veuille plus de vous, si vous me permettez de m'exprimer ainsi. Manger les muffins des autres n'est pas digne d'un bon chat anglais. J'essaye d'apprendre à Ramses l'obéissance, je devrais sûrement faire de même avec vous."
NON.MERCI. Je tiens à rester fou si ça ne vous dérange pas. Par contre je prendrais bien une demie tasse de thé. 
Allez savoir pourquoi elle a été vexée. Du coup Emerson a rit et ça l'a vexée encore plus. 


Je pensais pouvoir profiter d'un petit moment de solitude pour aborder avec Bastet le thème de la folie chez Edgar Poe mais impossible de la voir sans R.A.M.S.E.S. Pour passer du temps avec elle j'ai dû écouter ce petit monstre (parce que je ne vois pas de qualificatif qui ne soit pas plus grossier) me faire une leçon complète d'Egyptologie et de grammaire des hiéroglyphes. J'avais tellement mal à la tête que j'ai cru avoir la tête séparée du corps...mais je n'ai pas osé. J'étais sûre que l'horrible rejeton aurait trouvé un moyen pour m'en empêcher. 
"Vous comprenez Cheshire, il y a une très mauvaise compréhension de certains caractères hiéroglyphiques. Si l'on en croit "
"non mais je... "
"Parce que si l'on prend le deuxième sens donné par le dictionnaire de "
"je ne suis pas sûr que... "
" alors cela devient complètement clair. Je ne sais pas pourquoi papa s'obstine à ne pas m'écouter car je sais que mes recherches"
"mais comment dire..."
"D'après mes calcules et le fait que de la poterie caractéristique de la XIXe dynastie se trouvait..."
A force de l'écouter j'ai failli devenir sain d'esprit, quelle horreur! Peabody n'est même pas venue à ma rescousse, je suis sûr qu'elle s'est vengée. Emerson est complètement gaga de son affreux, horrible, effrayant fils, je n'attendais aucune aide de sa part. Quant à Bastet, elle écoutait son maître avec vénération. Je crois qu'elle est désespérément perdue pour la cause féline littéraire. 


Si vous rajoutez à ça le fait qu'ils ne peuvent pas passer une journée sans que quelqu'un essaye de les voler, de les tuer ou tout autre chose sympathique du même genre, j'ai décidé de plier boutique! Le climat égyptien n'est pas bon pour mon pelage finalement. Je pars, adieu et à la prochaine!


Peu après le départ de Cheshire, Perséphone se présenta à la porte de la tente des Peabody-Emerson:
"Bonjour Amelia, Professeur, je cherche Cheshire. Nous nous sommes disputés pour une stupide histoire de muffin et je l'ai envoyé bouder chez Bastet. Vous ne l'auriez pas vu par hasard?"
Le couple prit un air pincé.
"Ah je vois...sauriez-vous où il est allé?"
Avant que Peabody ou Emerson aient eu le temps de répondre, une petite voix caractéristique de cet effrayant Ramses s'éleva derrière Perséphone
"Si ma mémoire ne me fait pas défaut et je doute qu'elle le fasse puisque je n'ai eu aucun mal à retenir les différents dialectes qui composent la langue égyptienne..."
"Ramses!" le coupa Amelia Peabody
"Pardon maman, je me suis quelque peu laissé emporté. Je disais donc que j'ai entendu Cheshire dire "Si tu ne viens pas à Cheshire, Cheshire ira à toi"."
"J'espère que cela vous aidera ma chère." dit Emerson encore tout admiratif des qualités intellectuelles de son rejeton. 


"Si tu ne viens pas à Cheshire, Cheshire ira à toi? Oui je crois que je sais où mon Chafoin se terre."


Je ne doute pas que vous sachiez où Cheshire s'est rendu après avoir semer la zizanie en Egypte. En attendant rendez-vous la semaine prochaine! 

mercredi 1 août 2012

When Beauty tamed the Beast - Happily ever after #2 - Eloisa James


COUP DE COEUR DE PERSEPHONE

Présentation de l'éditeur: La mère de Linnet avait une "réputation" (bien méritée du reste). Alors lorsqu'une duchesse surprend la jeune femme en train d'embrasser le prince Augustus et que sa robe mal ajustée lui donne l'air d'une montgolfière, la bonne société s'empresse de répandre le bruit que Linnet attend un rejeton royal. Belle ironie puisque Linnet trouve toutes ces affaires du corps bien peu ragoutante. 
Pour sauver la face, sa tante lui arrange un mariage vite fait bien fait avec un Conte, fils d'un Duc. Le hic? Le Earl of Marchant est réputé impuissant et on l'appelle "The Beast"...

Après avoir beaucoup aimé A Kiss at midnight, le premier tome de la série des Happily Ever After, j'ai décidé d'enchaîner (toujours sur les conseils de Chi-chi et Tam-Tam) avec When Beauty tamed the Beast, la réécriture de La Belle et la Bête. 

La Belle et la Bête est mon conte préféré. Il existe deux versions françaises dont la plus connue reste celle de Madame Leprince de Beaumont au XVIIIe siècle, mais on retrouve les bases de l'intrigue dans le mythe d'Eros et Psychée chez les grecs. Autant dire que j'en attendais beaucoup. Même si l'histoire d'Eloisa James s'éloigne quand même beaucoup du conte original, je n'ai pas été déçue.

La Bête d'Eloisa James tient plus de celle de Disney que de celle de Madame Leprince de Beaumont, il est plus ronchon invétéré que prince énamouré. Je ne vous donne pas  l'inspiration première d'Eloisa pour le personnage de Piers (*soupires*) mais je pense que vous trouverez tout de suite de qui elle s'inspire (au pire vous avez une petite note à la fin, si vraiment vous avez vécu dans une cave ces dernières années). 
J'ai vraiment trouvé l'idée super, cela inaugure un personnage qui va être plus profond que ce qu'on peut penser. Piers, médecin de son état (en plus de conte, avouez que ça en jette), est franco-brittanique. Déjà il y a de quoi être conquise.... Elevée en France avec sa mère, il ne s'est installé au Pays de Galle que tard en compagnie de son cousin, un français tout mimi et raffiné. Le duo Piers/Sebastian manque un peu de dynamisme, j'avais préféré le duo Gabriel/Berwick (ahhh Berwick), mais Piers compense par une très grande présence et un caractère de dogue! Tantôt froid et clinique, il sait se montrer beaucoup plus drôle, voire taquin. Ses sarcasmes se disputent à son cynisme et à ses coups de gueule. C'est un personnage tout à fait cohérent qui a une évolution intéressante. Même si je n'ai pas toujours été surprise par certaines de ses décisions, il reste d'un même bloc. 

Linnet quant à elle est une héroïne vraiment intéressante. Complètement submergée par le poids de cette mère volage et de son père absent, elle a prit en dégoût tout ce qui touche aux relations physiques. Embrasser le prince? Oui elle s'ennuyait...Est-ce que ça lui a plu? Non merci, je préfère regarder de loin. J'ai trouvé cette idée intéressante, pas du tout "cliché romance". D'ailleurs, ce qui m'a aussi beaucoup plu c'est qu'elle ne se jette pas dans les bras de Piers en un claquement de doigt. On voit bien qu'elle se découvre elle-même petit à petit. Leur relation se joue aussi autour de la réputation de Linnet, ce qui reste très cohérent en soi. Elle est têtue, drôle et même si quelques côtés du personnage de Kate du tome précédent m'ont manqué chez Linnet, je l'ai trouvé très attachante. 

La dynamique entre les deux est excellente et même si le titre est "when beauty tamed the beast" j'aurai plutôt tendance à dire qu'ils se sont apprivoisés mutuellement, parfois en décalé mais au final on a le sentiment d'une grande entente entre les deux personnages. J'ai ri aux larmes au moment fatidique tant l'héroïne débarque d'une autre planète:
"I really need to move now"
"Move where?"
Je m'en suis décrochée la mâchoire! Entre Piers qui est ultra clinique, genre je te décris scientifiquement ce que je suis en train de faire et ce qu'il va se passer et Linnet qui ne sait rien de rien (mais vraiment rien de rien), ce n'est que du bonheur et la scène est cocasse et très bien placée. Les scènes dans le ce roman ont quelque chose de witty qui est le bienvenu. On glousse et on rit en même temps. 
L'histoire gagne en intensité, la tension dramatique est vraiment plus fouillée que dans le premier tome et donne un côté "authentique" à l'histoire des personnages.

A noter quand même des personnages secondaires variables: Le Duc est très attachant, en opiomane repenti. Le valet aurait mérité plus de développement et d'importance car il avait du potentiel, mais la faute à Piers qui est un personnage qui mange l'attention autour de lui. La mère de Piers, hormis le fait qu'elle a un nom absurde "Lady Bernaise" fait des fautes de français, ce qui est dommage pour une duchesse française. Le petit garçon est mignon comme tout et l'eau tient une vraie place dans le roman, un personnage à part entière.   

Un très bon moment de lecture, j'aime toujours autant la plume d'Eloisa James. Je vais bientôt entamé le troisième tome : The Duke is mine, qui reprend la princesse au petit pois. Je suis un peu plus dubitative mais nous verrons bien.
Merci aux princesses!