mercredi 18 février 2009

Gérard Philip






J'aimerais consacrer ce petit cycle à mon acteur préféré mort trop vite mais qui a illuminé le cinéma français telle une étoile filante. Hommage à Gérard  Philipe...

Gérard Philipe de son vrai nom Gérard Philip était un acteur de théâtre et de cinéma français. Il est né le 4 décembre 1992 et est mort le 25 novembre 1959 d'une crise cardiaque à l'âge de 36 ans. 
Il est né à Cannes dans les Alpes-Maritimes. Fils de Marcel Philip (1893-1973) avocat et de Marie Villette, il voit le jour dans une famille aisée et à un frère aîné Jean Philip. Il suit toute sa scolarité au lycée de l'Institut Stanislas marianiste de Cannes où il est bon élève. Il y obtient, au début de la guerre, son baccalauréatSon père le destine à une carrière de juriste, mais, rencontrant de nombreux artistes venus se réfugier en zone libre sur la Côte d'Azur à partir de 1939, il décide de devenir comédien avec l'aide de sa mère qui le soutient dans ce choix. Il ajoute un "e" à son nom pour obtenir 13 lettres avec son nom et son prénom, chiffre porte-bonheur selon sa mère.
En 1941, le réalisateur Marc Allégret lui fait passer une audition, en compagnie de son amie Danièle Delorme, et l’envoie prendre les cours d’art dramatique. Il commence à jouer au théâtre à partir de 1942 avec Une grande fille toute simple d’André Roussin au casino de NiceEn 1942Marc Allégret lui fait jouer une silhouette dans son film La Boîte aux rêves, réalisé par son frère Yves Allégret.
En 1943 la famille Philipe s’installe rue de Paradis à Paris où Gérard s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, suit les cours de Denis d'Inès puis de Georges Le Roy et obtient le second prix de comédie. Il participe à la Libération de Paris en 1944 en faisant partie de la résistance française (FFI) alors que son père est un collaborateur reconnu.
Gérard Philipe se fait connaître au théâtre où il obtient son premier succès et la célébrité à l'âge de 20 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, dans le rôle de l'ange dans Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux en 1943.
En 1943, il rencontre Nicole Foucarde, une ethnologue épouse d'un diplomate. Ils tombent amoureux l'un de l'autre en 1946 et se marient le 29 novembre 1951 à la mairie de Neuilly-sur-Seine dans une totale intimité après qu'elle a divorcé de son premier mari. Ils deviennent tous les deux compagnons de route du parti communiste français. Il rebaptise son épouse Anne parce qu'il trouvait ce prénom plus poétique. Ils ont deux enfants : Anne-Marie Philipe née le 21 décembre 1954, devenue écrivain et comédienne elle aussi, puis Olivier Philip né en février 1957, et s'installent boulevard Inkerman à Paris, puis rue de Tournon.
Son succès au théâtre et en tournée explose avec la création de Caligula d'Albert Camus en 1945En 1947 il joue dans le film Le Diable au corps de Claude Autant-Lara et devient une célébrité du monde du spectacle français. Entré au Théâtre national populaire (TNP) de Jean Vilar en 1951, il remporte de nombreux succès à Paris, en tournée, au Festival d'Avignon (Le Prince de HombourgLe Cid de Pierre CorneilleRichard II), en jouant un répertoire classique, et en mettant lui-même en scène plusieurs pièces de Musset ou des auteurs contemporains comme Henri Pichette et Jean Vauthier. (En 1953 il auditionne avec Jean Vilar un nouveau comédien, Philippe Noiret qu'il intègre à la troupe).


En 1952 il joue Fanfan dans Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida, ce qui lui vaut de devenir une idole héroïque des jeunes aux quatre coins du monde. Dans le même temps, sa jeunesse et son charisme d'exception triomphent internationalement à l'écran dans des films de Christian-JaqueClaude Autant-LaraRené ClairRené Clément, etc.

Acteur engagé, il est un des premiers à signer la pétition de l'appel de Stockholm en 1950 contre l'armement nucléaire en pleine guerre froide, et devient président du syndicat français des artistes-interprètes où il se révèle être un grand chef syndical pour les métiers artistiques du cinéma et du théâtre à partir de 1958En 1959, le 25 novembre en pleine gloire, à l’apogée de sa popularité, doté du génie de la comédie et d'une aura artistique hors du commun, alors qu'il vient de finir le tournage du film La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel au Mexique et alors qu'il souffre d'un cancer du foie, il est emporté par une crise cardiaque à Paris à l'âge de 36 ans, plongeant dans la tristesse ses nombreux admirateurs et surtout admiratrices. Il est enterré dans le costume de Don Rodrigue (Le Cid de Pierre Corneille, conformément à ses dernières volontés, au petit cimetière de Ramatuelle, près de Saint-Tropez).
Anne Philipe, sa veuve, a écrit deux biographies de son mari, intitulées Souvenirs (1960) et Le Temps d’un soupir (1964).

Filmographie
1943 : La Boîte aux rêves d'Yves Allégret : une silhouette dans le film
1945 : Le Pays sans étoiles de Georges Lacombe : Simon Le Gouge et Frédéric Talacayud, clerc de notaire
1945 : L'Idiot de Georges Lampin : Le prince Muychkine, naïf d'esprit
1945 : Schéma d'une identificationcourt métrage inédit d'Alain Resnais : Le viveur en smoking
1946 : Ouvert pour cause d'inventairecourt métrage inédit d'Alain Resnais
1947 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara : François Jaubert
1947 : La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque : Le marquis Fabrice Del Dongo
1948 : Une si jolie petite plage d'Yves Allégret : Pierre Monet, le voyageur
1948 : Tous les chemins mènent à Rome de Jean Boyer : Gabriel Pégase, géomètre
1949 : La Beauté du diable de René Clair : Henri et Faust, jeune
1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque : Gérard de Narcay, le fou évadé de l'asile
1950 : Juliette ou la Clé des songes de Marcel Carné : Michel, le rêveur qui recherche Juliette
1950 : La Ronde de Max Ophüls : Le comte
1950 : La paix vaincradocumentaire polonais de Joris Ivens : commentaire de la version Française
1950 : Avec André Gidedocumentaire de Marc Allégret : commentaire
1951 : Vedettes sans maquillagecourt métrage de Jacques Guillon : G. Philipe tient son propre rôle
1951 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque : Fanfan la Tulipe
1951 : Les Sept Péchés capitaux, sketch Le Huitième péché de Georges Lacombe : Le bonimenteur et le peintre
1952 : Les Belles de nuit de René Clair : Claude, obscur compositeur de musique
1952 : Les Amants de la villa Borghèse, sketch La Rupture de Gianni Franciolini : Le beau jeune homme sur le banc
1953 : Les Orgueilleux d'Yves Allégret : Georges, ancien médecin alcoolique
1953 : Monsieur Ripois de René Clément : Mr André Ripois, mari de Catherine
1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair : Armand de La Verne, lieutenant des dragons
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry : Le chanteur des rues
1955 : La Meilleure Part d'Yves Allégret : Philippe Perrin, l'ingénieur sur le barrage
1956 : Les Aventures de Till l'espiègle de Gérard Philipe et Joris Ivens : Till L'espliègle
1957 : Montparnasse 19 de Jacques Becker : Amédéo Modigliani, artiste peintre
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier : Octave Mouret, premier commis de « Au bonheur des dames »
1958 : La Vie à deux de Clément Duhour : Désiré, le valet de chambre
1958 : Le Joueur de Claude Autant-Lara : Alexei Ivanovitch, le jeune moscovite
1959 : Les Liaisons dangereuses de Roger Vadim : Le vicomte de Valmont
1959 : La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel : Ramon Vasquez

Théâtre
1942 : Une grande fille toute simple d'André Roussin, casino de Nice : Mick
1943 : Une jeune fille savait d'André Haguet, tournée Rasimi
1945 : Fédérigo de René Laporte d'après la nouvelle de Prosper MériméeThéâtre des Mathurins : prince blanc
1945 : Caligula d'Albert Camus, mise en scène Paul ŒttlyThéâtre Hébertot : Caligula
1947 : Les Épiphanies d'Henri Pichette, mise en scène Georges VitalyThéâtre des Noctambules : le Poète
1948 : K.M.X labrador de et mise en scène Jacques DevalThéâtre de la Michodière : Harold Britton
1949 : Le Figurant de la gaité d'Alfred SavoirThéâtre Montparnasse : rôle à transformations
1951 : Le Cid de Pierre Corneille, mise en scène Jean VilarFestival d'Avignon : Rodrigue
1951 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist, mise en scène Jean VilarFestival d'Avignon : Prince Frédéric
1951 : Mère courage de Bertolt Brecht, Suresnes : Eilif, l'un des fils
1951 : La Calandria de Bernardo da Bibbiena, mise en scène René DupuyFestival d'Avignon : Artemona, une
courtisane
1952 : Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mise en scène Gérard Philipe, Festival d'Avignon : Lorenzo de Médicis
1952 : Nucléa d'Henri Pichette, mise en scène Gérard Philipe & Jean VilarTNP : le poète Tellur
1952 : La Nouvelle Mandragore de Jean Vauthier, mise en scène Gérard Philipe, TNP Théâtre de Chaillot : Callimaque
1954 : Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène Jean VilarThéâtre de Chaillot TNP : Ruy Blas
1956 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist, mise en scène Jean VilarFestival d'Avignon TNP : Prince Frédéric
1958 : Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mise en scène Gérard Philipe, Festival d'Avignon TNP

Discographie

Gérard Philipe est l'un des acteurs français qui a le plus enregistré de disques en aussi peu de temps, entre 1952 et 1959, date de sa mort.

Le contenu en est très éclectique, de l'archi-célèbre Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (enr. en 1954) à Pierre et le loup de Serge Prokofiev, en passant par de grands poètes telsVictor HugoFrançois VillonJean de La FontaineGuillaume Apollinaire, ou encore Louis Aragon et Paul Eluard, en collaboration avec Jean-Louis Barrault.
Il fit de nombreuses adaptations discographiques ou radiographiques de pièces de théâtre que souvent il avait jouées avec succès sur la scène du Théâtre national populaire (TNP) que son ami Jean Vilar, acquis comme lui aux idées communistes, dirigeait depuis 1951.
Il enregistra, en relation avec ses idéaux politiques, des disques de lectures de textes de Karl Marx : un 30 cm titré Les Pensées de Karl Marx, forgeron d'un instrument moderne de la connaissance - Le Philosophe matérialiste de l'histoire - L'Analyse implacable de la réalité capitaliste - Le Briseur de chaînes ; trois disques 18 cm intitulés Le Monde de 1715 à 1870 - Textes de Karl Marx (La Lutte des classes selon Marx dit par Gérard Philipe) et la lecture d'extraits du Manifeste du Parti communiste.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Trés jolie page mais un petit détail me chiffonne .Il me semble que Gérard Philipe est mort d'un cancer du foie et non d'un crise cardiaque, cancer qui si mes souvenirs sont bons serait dû à un séjour prolongé au Mexique(ou le climat tropical est rude) durant le tournage du film "la fiévre monte à El Pao" de Bunuel en 1959.
voila petite rectification
LAURE

Perséphone a dit…

Bonjour Laure,

Je me permets de corriger encore, oui c'est exact il avait un cancer du foie mais c'est une crise cardiaque déclanchée par ce cancer qui l'a emporté.

Mon information était incomplète je m'en excuse.

Bien à toi

Perséphone.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Quitte à jouer les grincheuses...
Il y a un S à "j'aimerais"...
Dès le début d'une jolie page, ça déçoit.

Catherine

Perséphone a dit…

Erreur corrigée. merci Catherine.

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