Présentation de l'éditeur: Petit et bedonnant, George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", le quartier général des services secrets britanniques. À la retraite depuis un an, il envisage de vendre son hôtel particulier londonien pour s'installer à la campagne. Son rêve prend fin lorsqu'il est discrètement conduit chez un membre du cabinet du Premier ministre. Il s'y retrouve en compagnie de Ricki Tarr, un agent récemment revenu de mission à Hong-Kong. Là-bas, il avait réussi à retrouver l'espionne russe Irina, mais celle-ci a été rapatriée d'urgence à Moscou. Toutefois, elle a réussi à lui confier un message capital : une taupe s'est infiltrée dans les rangs de la direction du "Cirque". Smiley est secrètement chargé de démasquer le traître.
Après avoir vu l'adaptation avec Gary Oldman et Benedict Cumberbatch que j'ai littéralement adoré, j'avais très envie de découvrir le livre et l'univers de John le Carré. J'avais déjà tenté une première incursion avec "The Constant Gardener", le fabuleux film avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz et comme le film m'avait beaucoup plu je me suis lancée dans La Taupe.
Autant l'admettre tout de suite je n'ai pas pu finir le roman. Pourtant j'ai adoré le film et malgré sa relative complexité je m'étais préparé à lire quelque chose d'ardu mais de lisible puisque j'avais suivi le film sans problème.
Or je me suis retrouvée face à un livre laborieux à lire, où les flash-back sont tellement nombreux que l'on ne sait plus ce qu'on lit.
Tout d'abord, je pense que pour quelqu'un qui ne connait pas la Guerre froide, ni le contexte de l'espionnage russe, anglais ou américain, le livre est tout bonnement inabordable. Il faut un minimum de connaissances pour au moins se sentir impliqué dans le récit. Cela peut être un point positif comme un point négatif. Personnellement je connais assez bien la guerre froide, donc ces présupposés ne m'ont pas dérangé mais j'admets que pour quelqu'un qui ne s'y connaitrait pas, ça serait rédhibitoire.
Cela dit, John Le Carré nous étonne non seulement par sa maîtrise de la guerre froide mais aussi par sa retranscription fidèle du monde de l'espionnage. Nous sommes bien loin de James Bond. Tout se fait par échange de messages, de cables, de renseignements donnés par mots de passe. Cette lenteur du système est très bien rendue et même si les agents sur le terrain risque leur vie, on se rend vite compte que les bureaucrates du Cirque dirigent tout de loin en loin sans véritablement se mouiller.
Les personnages du roman sont intéressants dans leur traitement mais particulièrement froids. Je n'ai pas eu l'impression de pouvoir ni les atteindre, ni les comprendre, ni même m'intéresser à leur personnalité ou leur mission.
George Smiley est un personnage dont on ne devine ni les pensées, ni les sentiments. Souvent irrité par les autres, plus que concentré sur son histoire personnelle et la personne de sa femme, je n'ai pas éprouvé d'empathie particulière pour lui.
De la même façon, Peter Guillan, autre personnage principal, m'a laissé plutôt indifférente. Coureur de jupon dans une histoire compliqué avec un femme légère, il digresse souvent sur ses problèmes personnels.
Au contraire, j'ai apprécié le personnage de Ricky Tarr, très bien rendu à la fois dans son franc-parlé naturel mais aussi dans sa filouterie. Il n'est particulièrement aimable mais il a le mérite d'être bien campé.
De la même façon j'ai été charmée par la rudesse et le mystère qui entour Jim Prideaux. Il s'agit bien d'un personnage fascinant que l'on cerne difficilement mais qui justement nous interpelle. Les scènes avec ce personnage m'ont véritablement passionnées.
Ce qui m'a véritablement perdu et lassé, c'est d'une part le style de John le Carré, terriblement laborieux qui m'a fatigué. Non seulement le roman est lent (cela dit ce n'est pas toujours un problème au contraire) mais j'ai eu l'impression que John le Carré se regardait écrire et qu'il rajoutait des passages inutiles pour faire de belles phrases et d'apporter parfois une réflexion inutile sur le monde de l'espionnage.
Ensuite son histoire est complètement brouillonne. A plusieurs moment cela n'a ni queue ni tête et autant dans un film on peut (comme le film l'a très bien fait d'ailleurs) se raccrocher à des détails (coupe de cheveux, lunettes) pour identifier les époques mais dans un roman c'est beaucoup plus difficile. Pour donner un exemple dans la même double page George Smiley commence par parler/penser sur l'affaire en cours, puis son esprit remonte dans un point X du temps, rebascule au présent remonte dans un point Y puis saute encore en un point W du temps. Trop de flash-back tue le flash-back.
Enfin, John le Carré s'évertue à nous dresser une biographie complète et détaillée de chaque personnage ce qui est à mon sens inutile. Pas besoin de revenir sur les débuts d'Alleline pour comprendre qu'il est à la fois stupide et ambitieux...
Au final j'ai fini par perdre tout intérêt pour l'intrigue...
Non seulement j'ai vu le film avant mais en plus on m'avait spoilé la fin donc je savais qui était l'espion et doublement. Mais si dans le film je trouve tout de même l'intrigue subtile, dans le livre j'ai eu l'impression constante qu'on insistait extrêmement lourdement sur le personnage et la fin me semblait téléphonée d'avance...
Une déception qui ne m'encourage pas à lire la suite.
1 commentaires:
Comme toi, j'ai adorée ce film ! Particulièrement les personnages campés par Gary Oldman, Tom Hardy et Benedict :) !
Seulement l'écriture de John le Carré m'a toujours perturbé, comme dans son livre L'espion qui venait du froid...
Je réessairais peut être un jour de me plonger dans ses oeuvres !
Enregistrer un commentaire