lundi 25 novembre 2013

La maison biscornue - Agatha Christie


Présentation de l'éditeur: [Tronquée et modifiée] Trois générations de la famille Léonides vivent sous le même toit. Celui d’une vaste maison un rien biscornue… Quand le grand-père meurt assassiné, tout le monde est soupçonné! Sophia Leonides, l'aînée des petits-enfants, demande alors à son fiancé Charles, fils du chef de Scotland Yard, d'enquêter sur cette affaire de l'extérieur. Si seulement le coupable pouvait être Brenda, la jeune seconde épouse du vieux Léonides, cela serait tellement plus simple pour tout le monde...

Depuis mon adolescence, j'en ai lu des Agatha Christie! J'en ai lu tellement qu'il m'arrive de ne pas me souvenir de ce que j'ai lu et parfois les intrigues se mélangent un peu dans ma tête mais ici j'étais sûre de ne jamais avoir lu La maison biscornue. Plus encore, j'étais sûre de n'avoir jamais vu d'adaptation car il ne s'agit ni d'un Hercule Poirot, ni d'un Miss Marple et qu'il n'a pas été modifié pour apparaître dans la dernière série des Miss Marple comme ce fut le cas pour l'Heure zéro ou encore Témoin indésirable.
J'ai donc abordé La maison biscornue sans aucun à priori et surtout sans connaître la fin! C'était très agréable d'ouvrir ce Agatha Christie sans se douter de qui était le meurtrier. 

On retrouve dans La maison biscornue cette ambiance particulière que seule Agatha Christie sait créer lorsqu'il s'agit de meurtre familial. En effet, La maison biscornue rejoint le cercle des romans d'Agatha qui se passent en huit clos et en famille.  Parmi ces œuvres on retrouve notamment Le Nöel d'Hercule Poirot et Une poignée de seigle où il est question d'un patriarche assassiné par l'un des membres de sa famille. Il ne faudrait cependant pas croire que la liste s'arrête là. Dans Témoin indésirable, l'heure zéro, rendez-vous avec la mort ou encore la mystérieuse affaire de Styles, ce sont les matriarches qui sont liquidées. Enfin, le fameux 16H50 pour Paddington, l'affaire se révèle extrêmement complexe. 

Si Le Noël d'Hercule Poirot et Témoin indésirable mettent en scène des chef-fes de famille tyranniques et détestables où tous les membres de la famille ont un vrai mobile pour les supprimer, ce n'est pas tout à fait le cas ici. La maison biscornu se rapproche plus d'Une poignée de Seigle, de l'heure zéro et plus certainement encore de la Mystérieuse affaire de Styles. Aux premiers abords, il s'agit donc d'un crime commis pour l'argent. Les choses sont toujours plus complexes avec Agatha Christie à tel point que même si ce roman partage de nombreux traits communs avec d'autres, il est finalement terriblement unique. 

Je comprends pourquoi La maison biscornue fait partie avec Témoin indésirable des deux romans préférés d'Agatha Christie. Aucun personnage ne semble vraiment avoir de mobile, hormis peut-être la seconde épouse et son amant supposé mais dès l'instant même où cette hypothèse est lancée le lecteur peut être certain qu'elle est fausse parce que terriblement arrangeante pour la famille. Nous explorons d'ailleurs celle-ci par les yeux d'un inconnu ce qui permet d'avoir un point de vu quasi impartial quoique biaisé par son amour pour Sophia et quelques préjugés qu'il fait, de fait, partager au lecteur. 

La famille Léonides est particulièrement intéressante parce qu'elle dégage ce petit quelque chose commun aux familles que met en scène Agatha Christie. Ils sont tous assez étranges pour être soupçonnables et en même temps sans qu'il ne se dégage ce véritable climat de haine que l'on retrouve ailleurs, exacerbé comme dans Le Noël d'Hercule Poirot. Cette caractéristique est d'ailleurs amplifiée par le fait que le patriarche en question semblait certes autoritaire mais jamais tyrannique puisque ses enfants étaient financièrement indépendants et plutôt libres de leurs mouvements. Une composante intéressante qui ne renvoie pas aux clichés habituels du meurtre du patriarche fortuné.  


 Ce que j'ai particulièrement aimé avec La maison biscornue c'est que comme dans Le meurtre de Roger Ackroyd, Agatha Christie joue sur nos préjugés en matière de roman policier.
Elle joue ici sur le préjugé qu'un lecteur ne soupçonnera pas d'emblée une enfant de douze ans comme le coupable froid et calculateur de plusieurs meurtres, tentatives de meurtres et mises en scène macabres. 
C'est d'autant plus intéressant que la petite fille se présente comme souvent les enfants sont montrés dans ce genre de roman, c'est-à-dire fouineur mais innocent or ici Josephine est belle et bien la coupable pour un motif futile qu'elle est le vilain petit canard de la famille et qu'elle cumule les traits de caractères négatifs des deux branches de la famille: une sorte de cruauté doublée d'une ambition démesurée. 
Tout est fait pour rassurer le lecteur dans cet idée que Joséphine sait des choses et qu'elle est de ce fait en danger, alors même que c'est elle qui tire les ficelles de façon bizarrement ingénue. 

La fin elle-même est à l'image du roman: surprenante avec ce suicide doublé d'un meurtre qui laisse le lecteur pantois. Une enquête "avortée" et mal orientée. De quoi surprendre.

Un excellent roman d'Agatha Christie, très doux amer dans le ton dont on ressort un peu gêné. On se replongera volontiers ensuite dans un Agatha Christie un peu plus classique pour faire passer l'ingéniosité de l'auteure. 

Une découverte que je ne regrette pas.

vendredi 22 novembre 2013

Doctor Who: 50ème anniversaire d'une série culte!


DOCTOR WHO REVIENT!  

Et pas pour n'importe quoi, ma bonne dame. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, demain sera diffusé l'épisode anniversaire des 50 ans de la série culte britannique: The Day of the Doctor avec pour l'occasion le retour de David Tennant et Billie Piper. 

A cette occasion, bandes-annonces, documentaires, minisodes, jeux, chroniques et affiches pullulent sur le net. Pour vous y retrouver, voici un petit guide de ce qu'il ne faut pas manquer ce soir et demain!  

ATTENTION IL FAUT AVOIR VU LA SAISON 7 EN ENTIER, SINON SPOILERS! 


Commençons d'abord par un petit récapitulatif du dernier épisode de la saison 7: The Name of the Doctor. Je vous laisse regarder la vidéo.


Après cette fin à vous couper le souffle, il a fallu attendre longtemps! Très longtemps avant d'avoir le droit à deux trailers et un teaser. De quoi nous mettre l'eau à la bouche non?

Trailer #1

Teaser


Trailer #2

La BBC ne s'arrête pas en si bons chemins! Hier soir, sur BBC One, elle a diffusé : An adventure in space and time, un téléfilm avec Jessica Raine sur la genèse de Doctor Who.


Le minisode, avec Eight! The Night of the Doctor est arrivé la semaine dernière. A ne pas louper pour faire le lien entre la fin de la saison 7 et l'épisode The Day of the Doctor


et enfin le Prequel: The last day



Le programme se poursuit, avec ce soir, 20h-22h sur BBC Three (heure française) un documentaire: Doctor Who: the Ultimate guide 

Demain sur BBC One de 19h50 à 21h05 (heure anglaise) ne manquez pas The Day of the Doctor.
Pour ceux qui voudrait profiter de tout ça, vous avez ici le site Doctor Who de BBC One (avec clips, images, exclu etc) et ici la chaine youtube de BBC one  Pour les Twittos, n'oubliez pas le Hastag #SaveTheDay 

En attendant de voir cet épisode spécial, je vous propose d'aller jouer au doodle de google sur www.google.co.uk (ça marche pour .fr aussi) et de suivre la chronique série du Fossoyeur de film (reconverti), concise mais claire. Il a trouvé deux surnoms super pour Ten et Eleven. Ne ratez pas ça.
Quant à moi je vous laisse avec deux vidéos qui préparent déjà l'épisode de Noël et le nouveau doctor: Peter Capaldi.



Petit montage sur le personnage de Capaldi: Malcom Turner et Doctor Who

mardi 19 novembre 2013

Concours "Les orphelines d'Abbey Road" d'Audren - Ecole des Loisirs


Concours!


Bonjour tout le monde. Article un peu spécial aujourd'hui puisqu'il s'agit de faire gagner un roman à quelqu'un.

Il y a quelques temps je vous parlais d'une nouvelle série de l’École des Loisirs: Les Orphelines d'Abbey Road d'Audren dont j'ai chroniqué le tome 1 ici.

Bonne nouvelle si vous avez aimé la série puisque l’École des loisirs et moi-même (et Cheshire of course), vous proposons de gagner le troisième tome des aventures des orphelines: Les lumières du passé.

Présentation de l'éditeur: Quelle est cette armée de fantômes immobiles, pétrifiés dans l’abbatiale d’Abbey Road ?
Ce sont les pensionnaires et les professeurs de l’orphelinat, tous plongés dans une torpeur mortelle.
À peine revenues du monde magique d’Alvénir, Joy et ses camarades doivent y retourner pour trouver l’Alchiminott, le seul contrepoison qui puisse dissiper cet envoûtement. Mais cette fois, franchir la porte secrète ne suffit pas, c’est dans le passé d’Alvénir qu’elles doivent se rendre, aux origines du mal, à cette époque où le Diable Vert, désormais maître de l’orphelinat, n’était qu’un être d’amour et de compassion. Peut-être auront-elles, pour changer le cours du temps, à risquer leurs vies. Peut-être Ginger aura-t-elle enfin la preuve qu’elle n’appartient pas tout à fait au même monde que ses camarades.
Pour l’instant, la seule certitude de Joy s’appelle Alonn, ce garçon aux yeux violets auquel elle aimerait bien ne plus penser. Pourtant, lorsqu’elle rencontre Mauk, avec sa peau mate et son regard intense, son coeur se met à battre étrangement. En Alvénir, les enchantements comme les drames pourraient bien naître des histoires d’amour impossibles… 

Pour gagner rien de plus simple! Il suffit de m'envoyer vos Nom et Prénom, accompagnés de votre adresse postale complète par mail à persephone.downtherabbithole[arobase]gmail.com

Le ou la gagnante sera tiré au sort le Mercredi 27 novembre. Vous avez donc jusqu'au Mardi 26 novembre, minuit pour jouer. N'oubliez pas la politesse, je ne vous demande pas des tartines mais juste "bonjour, merci, au revoir" c'est toujours appréciable.

Bonne chance à tous et à toutes!

Persie et Cheshire

Voila le concours est maintenant fini. Merci à tous pour votre participation. C'est de sa patte innocente que Cheshire vient de tirer le nom du/de la gagnant-e au sort et c'est....

Céline F. du 66

Bravo à elle et désolée pour les autres. Vous gagnerez la prochaine fois!  

vendredi 15 novembre 2013

Et si on se mettait à la BD? Episode 5: Les aventures d'Astérix le Gaulois



Cette semaine, à l'occasion de la sortie d'un nouvel album des aventures d'Astérix et d'Obélix, Astérix chez les Pictes, je vous propose de revenir sur l'histoire du plus connu des héros de bandes dessinées françaises (oui Tintin restera toujours belge).

Je ne sais pas vous mais personnellement, j'ai été biberonnée à plusieurs bandes dessinées: Astérix, Gaston Lagaffe et Tintin ont bercé mon enfance. J'ai toujours beaucoup de tendresse pour Astérix et Obélix dont je garde, à bien y regarder, de très nombreuses références que ce soit les "Farpaitement" d'Obélix ou le "J'ai toujours faim à midi douze" des douze travaux. Connues dans le monde entier, les aventures de ces deux gaulois nous entraînent partout sur la planète, à la défense des civilisations opprimées par ces fous de romains!

Résumé général: « Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… ».
En petite Bretagne, un village résiste toujours à l'envahisseur romain. Ce village de fous est dirigé par le chef Abraracourcix et résiste grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix. Astérix, le guerrier du village et Obélix, son meilleur ami, tailleur de menhirs, sont souvent chargés des missions délicates en dehors du village.


Une aventure à deux

Les aventures d'Astérix et Obélix naissent de la collaboration du scénariste René Goscinny et du dessinateur Albert Uderzo pour le jeune journal de bandes dessinées Pilote créé en 1959. Après un premier projet sur Le roman de renard avorté, Goscinny veut créer une BD relevant du "folklore français" et les deux compères se décident pour les gaulois et la conquête romaine. Tandis qu'Uderzo voit bien le héros en guerrier costaud, Goscinny lui préfère un petit bonhomme malin. Uderzo aura tout de même droit à son Gaulois musclé en la personne d'Obélix.

La première histoire d'Astérix parait dans le journal Pilote le 29 octobre 1959. Rapidement, le magasine est racheté par les éditions Dargaud qui publient les aventures des deux gaulois. Les cinq premiers albums voient l'apparition successive des éléments les plus célèbres de la série comme les voyages hors du village, Assurancetourix le barbe et sa hutte dans un arbre ou bâillonné au banquet et surtout l'apparition d'Idéfix au tome cinq, désormais inséparable d'Obélix. Dès 1967, les gaulois voient leurs aventures misent sur grand écran avec le dessin animé Astérix le gaulois. Fallaballa arrive en 1966 et à partir des années 70 les personnages féminins du village prennent plus d'importance.


Pas moins de 24 albums sont publiés par les deux auteurs, tous s'attaquant à un sujet particulier: les charlatans dans Le devin, le bétonnage de la France dans Le domaine des dieux, les élections dans Le combat des chefs, les nouveaux riches dans Les lauriers de César, l'occupation dans Le bouclier Averne mais aussi des problèmes plus proches aux auteurs comme la fronde que subit Goscinny au journal Pilote retranscrit dans La zizanie. 

Malheureusement, Goscinny meurt le 5 novembre 1977 durant un test d'effort à l'hôpital. Cela aurait pu marquer la fin de la série mais Uderzo décide de poursuivre l'aventure en s'attaquant lui-même aux scenarii. Reprenant les idées qu'ils partageaient avec René Goscinny, il s'inspire de l'actualité pour ses nouvelles bd. Le grand fossé, sa première bd seul, parle implicitement du mur de Berlin, tandis que La rose et le glaive lui permet de répondre aux accusations de misogynie: une barde remplace alors Assurancetourix et mène une révolution féministe dans le village (bon c'est un échec cuisant et sans aucun doute l'album le plus délibérément sexiste de toute la série!......Facepalm). De façon générale, cette deuxième vie de la série est moins appréciée que la première, les fans déplorant que l'humour d'Uderzo ne soit pas aussi percutant que celui de Goscinny.

A partir de 1996, Uderzo décide de casser les codes de la série avec La galère d'Obélix. Pour les fans, la sortie de Le ciel lui tombe sur la tête, en 2005, marque une rupture et la fin de la série (il y a des fracking extra-terrestre!!! Dans Astérix!). Finalement, Uderzo finit par raccrocher les pinceaux et passe le flambeau à Conrad et Ferri pour le tout dernier album sorti en octobre 2013: Astérix chez les pictes, plutôt bien reçu par la critique et les fans.


Les personnages d'Astérix

Les personnages sont aussi nombreux qu'inoubliables! Le village de fou est sans aucun doute le mieux connu de l'univers d'Astérix. Petit tour rapide des personnages:

Astérix: Petit moustachu blond, il est le guerrier du village et le héros de ces aventures.
Obélix (et Idéfix): Livreur de menhir, tombé dans la marmite quand il était petit, ce qui lui donne une force surhumaine, il est le meilleur ami d'Astérix. Il aime chasser le romain et le sanglier. Idéfix est un petit chien qu'Obélix adopte dans Le tour de Gaule d'Astérix. Il déteste que l'on abatte les arbres.
Panoramix: Druide du village, c'est un sage qui prépare la potion magique qui aide les gaulois à lutter contre les romains.
Abraracourcix et Bonemine: Chef du village et sa femme. Abraracourcix se déplace porté sur un bouclier. Il se fait souvent houspiller par sa femme Bonemine qui n'hésite pas à lui prendre son pavois pour aller faire les courses. Dans Astérix et les Normands, Océanonix le frère d'Abraracourcix lui envoie Goudurix son neveu afin qu'il l'endurcisse. Durant un voyage à Lutèce dans Les Lauriers de César, il se dispute avec Homépatix le frère de Bonemine et doit lui rapporter les lauriers de César pour en faire une soupe.
Assurancetourix: Le barde du village, peu apprécié pour ses talents musicaux, il finit souvent ligoté et bâillonné lors des banquets du village. Il est un personnage central dans Astérix et les Normands et Le domaine des Dieux. Dans La rose et le glaive, excédé de ne pas être apprécié à sa juste valeur, il décide de quitter le village et se fait remplacer par Maestria, une barde qui lance une révolution féministe dans le village. Dans Astérix Gladiateur il est enlevé par des romains pour être offert à César.
Ordrealphabétix et Iélosubmarine: Le poissonnier et sa femme. Son poisson pas frais est une des raisons principales de bagarre dans le village. Son grand ennemi est Cétautomatix.
Cétautomatix: Forgeron du village, il adore frapper le barde Assurancetourix et causer des bagarres dans le village à cause des poissons d'Ordrealphabétix.
Agecanonix: Le doyen du village, il est marié avec une femme plus jeune que lui qui lui donne de nombreux surnoms comme Agecanonichou. On ne connait pas son âge qui varie entre 93 et 143 ans en fonction des albums!

Bien que nombreux, les ennemis des Gaulois changent à chaque album même s'il s'agit presque toujours des romains.

Jules César: L'ennemi absolu des Gaulois. Il se sert des camps retranchés de Petitbonomun, Babaorum, Laudanum et Aquarium pour attaquer les Gaulois.
Grosbaff: Chef des Normands qui ne connait pas la peur, il espère la trouver en allant chez les Gaulois.
Amonbofis: Architecte égyptien, ennemi de Numérobis, il tente de faire échouer les projets de ce dernier.
Les pirates: Ils apparaissent pour la première fois dans Astérix Gladiateur et se feront couler au moins une fois dans tous les albums suivants.
 

Il n'y a pas que le village et les romains que l'on retrouve dans les aventures d'Astérix. Les Gaulois viennent souvent à la rescousse d'autres peuples opprimés par les romains. Voici quelques exemples d'amis des Gaulois.

Jolithorax: Cousin breton d'Astérix, il vient demander de l'aide à son cousin contre l'envahisseur romain dans Astérix chez les Bretons.
Soupalognon y Crouton: Chef Ibère dont le fils Pépé a été enlevé par les romains. Pépé est un grand ami d'Idéfix.
Petitsuix: Helvète qui cache Astérix et Obélix dans son auberge.
Alambix: Averne et grand ami d'Abraracourcix
Numerobis: Vieil ami de Panoramix, c'est un architecte égyptien au curieux sens des proportions. Il doit construire un palais pour Cléopâtre sous peine de se voir donné aux crocodiles.
Ocatarinetabellatchitchix: Chef Corse, fait prisonnier par les romains. Il est délivré par les Gaulois qui l'aide à rentrer en Corse et à se débarrasser de l'envahisseur.
Caïus Pupuce : Romain chargé de suivre Astérix et Obélix dans leur périple des Douze travaux. 

L'album Astérix en corse s'ouvre d'ailleurs sur une commémoration de la bataille de Gergovie (suivi d'une bataille avec les romains) à laquelle sont conviés leurs amis dont: Jolithorax, Zebigboss, O'Torinolaringologix, Mac Anoterapix, Relax, Soupealognon y Crouton, Petisuix, Plaintcontrix, Beaufix, Labeldecadix, Changédelix et Alambix.

Vous trouverez une liste plus exhaustive des personnages ici. 

L'humour dans Astérix

L'humour est une composante essentielle des BD d'Astérix et Obélix, la première composante en est bien sûr les noms donnés aux personnages toujours basés sur des jeux de mots. C'est ce qui fait le sel des albums avec une attente sur les noms des personnages.
L'autre trait majeur est la caricature des peuples européens mais aussi des différentes régions françaises. En utilisant les clichés sur tel ou tel peuple ou le chauvinisme des français, les bd permettent une identification rapide des cultures anciennes dont elles traitent. Les caricatures restent toujours tendres, car dans la quasi totalité des cas, les différents peuples rencontrés par les Gaulois sont leurs alliés contre les romains un peu bêtes.
Pour ma part j'adore Astérix chez les Bretons. En tant qu'anglophile je trouve les caricatures et les jeux sur la langue anglaise vraiment très drôles. J'aime beaucoup la Corse aussi, pour le côté Omerta des personnages "Quoi elle ne plait pas ma sœur? Comment ça elle te plait ma sœur?"
René Goscinny et Albert Uderzo n'hésitent pas d'ailleurs à caricaturer des personnalités célèbres comme Jean Gabin ou eux-mêmes dans leur BD.

Le personnage que je préfère est de loin Obélix, c'est le plus touchant et le plus drôle avec sa façon de comprendre de travers ce qu'on lui dit. J'adore Idéfix également, ils forment un duo extrêmement sympathique. Des personnages drôles et attachants, parfois bêtas mais toujours sympathiques, sont des caractéristiques majeures de la série.

En octobre 2013 est sorti le 35ème album des aventures des deux Gaulois. Retour sur 52 ans de popularité:

De René Goscinny et Albert Uderzo

1. Astérix le Gaulois, 1961
2. La serpe d'or, 1962
3. Astérix chez les Goths, 1963
4. Astérix Gladiateur, 1964
5. Le tour de Gaule d'Astérix, 1965
6. Astérix et Cléopâtre, 1966 (d'après le dessin de 1963)
7. Le combat des chefs, 1966
8. Astérix chez les Bretons, 1966
9. Astérix et les Normands, 1966
10. Astérix légionnaire, 1967
11. Le bouclier Averne, 1968
12. Astérix aux Jeux Olympiques, 1968
13. Astérix et le chaudron, 1969
14. Astérix en Hispanie, 1969
15. La Zizanie, 1970
16. Astérix chez les Helvètes, 1970
17. Le domaine des Dieux, 1971
18. Les Lauriers de César, 1972
19. Le devin, 1972
20. Astérix en Corse, 1973
21. Le cadeau de César, 1974
22. La grande traversée, 1975
23. Obélix et compagnie, 1976
24. Astérix chez les Belges, 1979

D'Albert Uderzo

25. Le Grand Fossé, 1980
26. L'Odyssée d'Astérix, 1981
27. Le Fils d'Astérix, 1983
28. Astérix chez Rahàzade, 1987
29. La rose et le glaive, 1991
30. La Galère d'Obélix, 1996
31. Astérix et la Traviata, 2001
32. Astérix et la rentrée Gauloise (1993 et réédité en 2003 avec Goscinny)
33. Le ciel lui tombe sur la tête, 2005
34. L'anniversaire d'Astérix et Obélix - Le livre d'or, 2009

De Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

35. Astérix chez les Pictes, 2013
36. Astérix chez les Bataves, 2015

Mais Astérix c'est aussi des dessins animés et des films! 

1. Astérix le Gaulois, 1967


2. Astérix et Cléopâtre, 1968
Je ne peux pas résister à vous mettre les chansons du film, cultissimes!


 

3. Les Douze travaux d'Astérix, 1976
Produit 1 an avant la mort de Goscinny, c'est un vrai Astérix et Obélix que nous propose les deux auteurs. Bien que non adapté d'une BD, il s'agit d'une histoire originale. Je vous le recommande il est PARTICULIÈREMENT bon!
Je vous offre le passage que je préfère sur "La maison qui rend fou"


4. Astérix et la surprise de César, 1985
Mélange d'Astérix légionnaire et d'Astérix gladiateur
5. Astérix chez les Bretons, 1986
6. Astérix et le coup du menhir, 1989
7. Astérix et les indiens, 1994
8. Astérix et les vikings, 2006

Astérix c'est enfin quatre films, même si personnellement pour moi il n'y en a qu'un: Astérix Mission Cléopâtre. C'est à mon avis le plus drôle et le plus proche de l'humour de Goscinny et Uderzo, servi par un casting royal.
 

Pour finir sur un note "d'actualité", je voudrais revenir sur Astérix chez les Pictes. Après l'avoir lu, je reconnais que l'avis général me semble plutôt correct, à savoir qu'on a bien là une bonne BD d'Astérix, qui si elle n'atteint pas la puissance de celles de Goscinny (et Uderzo) reste bien meilleur que l'affreuse Le ciel lui tombe sur la tête. On assiste, je pense, à un vrai renouveau de la série et je dois tirer mon chapeau aux deux auteurs qui ont fourni un travail remarquable pour reprendre une des licences les plus extraordinaires de la BD française. Le dessin en particulier est très proche de celui d'Uderzo. Je vous renvoie à l'excellent article de BDGest, un peu sévère mais riche en documentation. Une chose est sûre, le flambeau a été passé, l'aventure continue! 

mercredi 13 novembre 2013

Thor: le monde des ténèbres (2013)



Résumé: Après les attaques perpétrées par Loki dans Avengers, Thor se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.

CASTING

Chris Hemsworth ........................................... Thor
Natalie Portman ............................................. Jane Foster
Tom Hiddleston ............................................. Loki
Stellan Skarsgard ........................................... Erik Selvig
Idris Elba ....................................................... Heimdall
Christopher Eccleston .................................... Malakith
Adewale Akinnuoye-Agbaje ......................... Algrim
Kat Dennings ................................................. Darcy
Ray Stevenson ............................................... Volstagg
Zachary Levi ................................................. Fandral
Tadanobu Asano ............................................ Hogun
Jaimie Alexander ........................................... Sif
Rene Russo .................................................... Frigga
Anthony Hopkins ........................................... Odin
Chris Evans .................................................... Captain America
Benicio Del Toro ............................................ Taneleer Tivan, le Collectionneur


Après un Thor I sympathique mais pas inoubliable - de façon assez drôle j'entends souvent les deux extrêmes sur le Thor de Kenneth Brannagh, soit il est considéré comme le second meilleur Marvel après Captain America soit il est complètement rejeté, intéressant en tout cas - on espérait que Thor: Le monde des ténèbres soit meilleur...oui et non. 

J'ai préféré ce Thor II qui chronologiquement se place après Avengers et Iron Man III, au premier opus des aventures du dieu nordique au marteau dévastateur. C'est un bon point chez Marvel cette interconnexion entre les films qui se regardent, non pas dans l'ordre par série, mais bien tous mélangés. Cela permet aux films de se répondre, de jouer les uns avec les autres et d'offrir au moins un univers cohérent plutôt que des séries et licences séparées, bien que je ne sois pas un fan d'Iron Man par exemple qui a le don de m'ennuyer. Que l'on aime les productions de Marvel ou non - intrinsèquement ou par rapport aux comic books d'origine - on peut au moins leur accorder ce mérite là qui est finalement assez rare au cinéma de jouer à la fois sur une unité et une cohérence sérielle en même temps que la mise en place d'un univers complexe. On sent bien ici que Thor: Le monde des ténèbres est à la fois la suite logique de Thor I mais aussi d'Avangers dans le sens où les parcours psychologiques des personnages découlent directement de ces deux premiers opus.
Hum...oui...ça claque le marteau, je vous l'accorde
Pour revenir à Thor, on sent bien l'appropriation de l'univers par le réalisateur. L'idée de placer l'intrigue à 90% sur Asgaard et dans les autres mondes était vraiment intelligent. Cela a permis de développer une esthétique propre à Asgaard qui manquait largement dans le premier opus et de s'attacher d'avantage à ce monde. Les décors sont superbes, enchanteurs sans pour autant tomber dans le monde de Disney. Le jeu sur les étoiles et une esthétique féerique m'a d'ailleurs beaucoup plu notamment la pièce où des arbres se mélangent avec des constellations d'étoiles ou encore les funérailles à la viking visuellement superbes. A l'inverse, la planète de Malakith est désertique et apparait en totale contradiction avec Asgaard, ce qui renforce le pouvoir de la famille de Thor ainsi que sa grandeur.
De plus, j'ai trouvé intéressant de changer de perspective: pour une fois ce n'est pas la Terre qui se fait éclater la tronche - si peu - mais bien Asgaard, ce que je trouve plus logique aussi. Ce n'est pas comme si leur civilisation était techniquement plus avancée que la nôtre et que leur population équivalait à des demi-dieux - écoutez Odin parler de lui à la troisième personne pour voir. Ce n'est pas non plus comme si le grand-père de Thor avait lui-même tatanné la tête de Malakith et de ses hommes plusieurs centaines d'années (millénaires?) plus tôt. Bah voyons!

Plus sérieusement, cette maîtrise d'une vraie esthétique asgaardienne aide à mieux comprendre Asgaard et ses coutumes, son organisation, ce qui n'était pas clair dans le premier film, notamment pour les gens qui comme moi ne lisent pas le comics. C'était donc plus agréable d'appréhender cet univers et le spectateur, sans qu'on lui fasse faire le tour du propriétaire s'y sent mieux. Je pense bien entendu aux prisons qui remettent en perspective la population que doit gérer Odin - il y a quelques bons bourrins, il n'y a pas que "force et honneur" à Asgaard faut pas croire - et permet d'accentuer le contraste entre Loki et ses semblables. Il est plus racé, plus fin, plus élégant et sans aucun doute plus intelligent et retors. Jusqu'à présent l'opposition était clairement Loki vs. Thor et par extension Odin. Grâce à ces scènes en prison, l'opposition entre la race des asgaardiens et celle de Loki prend encore plus de poids, jusqu'à la couleur verte de ses vêtements qui domine lorsque les autres sont habillés dans des tons chauds.

Même les prisons ont la classe sur Asgaard! Ah oui et Loki n'est pas content. Surprising?
Loki est pour moi la grande force de Thor: Le monde des ténèbres. Ses amoureux seront comblés, il est bien présent, toujours aussi vif. Le personnage suit sa progression depuis Thor et Avengers mais perd son côté diva qui pouvait insupporter le public - étant une fan de Tom Hiddleston je porte des œillères et je l'aime malgré tout et je vous pardonne mes agneaux si vous n'êtes pas de mon avis. Il est certes toujours aussi drôle, c'est réellement lui qui fait les blagues qui font mouche, mais il se montre moins cabotin. On a d'ailleurs, point que j'ai trouvé crucial, une meilleure compréhension des pouvoirs de Loki. Je ne sais pas vous, mais dans Avengers je ne comprenais pas trop comment Loki se débrouillait pour mettre en place ses tours de passe-passe avec l'hologramme et c'est là une faiblesse de ne pas maîtriser ce pouvoir. Ne nous leurrons pas, nous n'avons pas le droit à une explication en bonne et due forme mais au moins quelques allusions qui permettent de comprendre qu'il s'agit là d'un pouvoir propre à ce personnage dont il se sert abondamment dans Le monde des ténèbres et de façon plutôt intéressante d'ailleurs, je vous laisse découvrir tout ça.
A côté de la dimension "drôle" du personnage, on sent bien que la rancœur est toujours là et conduit toujours ses actions. Loki est une sorte de Janus qui masque souvent son aigreur sous des sourires enjôleurs et un humour décomplexé. La relation amour/haine entre Thor et Loki est vraiment intéressante et bien exploitée ici dans la mesure où Loki passe moins de temps à râler après son trône et Thor à se montrer plein de compassion. Ils se placent plus sur un pied d'égalité et agissent - et c'est une cohérence que j'ai fortement apprécié - toujours selon leur propre "agenda" comme disent nos amis britanniques. Que ce soit Thor ou Loki, aucun des deux dieux ne perd de vue son objectif. Sur un ton d'humour bienvenu, on assiste au travail des deux frères ennemis, la meilleure intrigue du film à mon sens.
Ils ne sont pas beaux tous les deux?
Bon point pour le film, Thor se montre LARGEMENT moins balourd et idiot que dans Thor. Enfin assagi, plus réfléchi, il a même de bonnes idées politiques et stratégiques un peu moins bourrines que "on tape et on posera les questions ensuite". Le développement du plan de Thor donne d'ailleurs lieu à un genre de mise en scène que j'affectionne assez: le développement/action filmé en parallèle. Vous savez lorsque le héros ou le chef expose son plan point par point et que cette exposition est entrecoupée de l'action qui se déroule en parallèle. J'aime bien, parce que cela permet un jeu assez sympathique de regard direct sur l'action, de confronter les éléments les uns aux autres et de dynamiser le tout sans un schéma plutôt plat: 1) plan, 2) action. Ce n'est certes pas original, je vous l'accorde, vous avez la même chose dans L'agence tout risque (avec Liam Nesson et Bradley Cooper) mais au moins, ça a le mérite d'alléger des scènes souvent un peu longues.
De plus cela donne l'occasion à Loki de "déconner" un peu et de nous pondre un Captain America. J'aurai presque eu envie de faire ma fan dans la salle: "Go Go Go Captain!" (comment ça je suis partiale?).

Récapitulons donc: serait-ce possible que Thor: le monde des ténèbres allie un scénario qui tient la route à une réalisation soignée et un peu inspirée? Oui! Réjouissons-nous!

A quelques exceptions près, le scénario est en effet assez cohérent même s'il reste simple. Un méchant s'empare d'une vieille technologie destructrice et veut détruire Asgaard puis la Terre - oui sinon ce n'est quand même pas drôle - Thor détruit le méchant. Néanmoins, l'ensemble est bien mené et s'inscrit bien dans la chronologie Avengers. On ne va pas bouder son plaisir non plus, le méchant joué par Christopher Eccleston - The Fantastic Doctor ne l'oublions pas - a quand même de la prestance. Je lui reprocherai peut-être quelques ficelles assez grosses que l'on voit venir de loin de temps en temps et parfois des gags qui sacrifient à la cohérence de l'intrigue: quand depuis 2 minutes Thor et Malekith se battent en se téléportant d'un point à un autre et que les deux se retrouvent dans le métro londonien, Thor n'a rien de mieux à faire...que de prendre le métro...si si....beau facepalm de ma part dans la salle et envie de hurler à la tête du marteau "Mais qu'est-ce que tu fabriques?". Ce genre de gags, drôle au demeurant, a tout de même le défaut de faire sortir le spectateur de l'intrigue.

Show-off!
Quand à Odin, il gagne ici la palme du roi qui ne sert à rien: Sir immobilisme. Anthony Hopkins nous a habitué à mieux que ça, dans Le Monde des Ténèbres son jeu est monolithique à l'image de son personnage. Odin, roi des rois tout de même, n'a pas une seule scène de bataille et ne fait même pas mine de vouloir se battre. Devant Thor qui lui expose un plan de bataille cohérent, Odin se contente de dire "Heu t'es mignon fiston mais en fait non. On va rester là et attendre sagement que Malekith vienne nous maraver la face".Véridique. Deuxième Facepalm pour Persie. Non mais WHAT? Et Thor veut laisser son père gouverner? Mais vite, la retraite pour Odin, il ne sert plus à rien le pauvre.

Tout cela serait mineur et ferait de Thor: le monde des ténèbres un vrai bon film si par ailleurs ils n'avaient pas systématiquement saccagés comme des sagouins les trois personnages féminins de cet opus. PERSIE ANGRY. (Bon allez 3,5 si on compte Darcy).

Oui je suis en colère, parce que cet opus là de Marvel avait toutes les clefs pour faire des personnages féminins de Thor de bons personnages, à commencer par un réalisateur qui sait utiliser une caméra. Au lieu de ça, nous retombons encore une fois dans les lieux communs des personnages féminins de Marvel. Quant elles ne servent pas à rien elles sont purement et simplement éliminées de l'écran. PERSIE ANGRY BIS.


J'étais déjà affligée par Natalie Portman et son personnage de Jane Foster dans le premier Thor, mon opinion d'elle ne risque pas de changer. A l'origine Jane est infirmière et travaille pour le docteur Blake l'alter-ego de Thor sur Terre. L'idée de modifier leur rencontre et leur relation n'était pas une mauvaise chose, en devenant une scientifique spécialiste d'astro-physique (enfin je suppose...encore faudrait-il qu'elle exerce quoique ce soit), Jane est à-même d'être une égale de Thor dont elle peut comprendre l'environnement et même expliquer les bouleversements qui se passe dans l'univers (que ce soit dans le premier ou le deuxième film). Faudrait-il encore qu'elle exerce son métier à un moment où à un autre or elle ne se sert JAMAIS de l'astro-physique pour faire avancer l'intrigue. Elle reste pas mal de temps la bouche ouverte. Le seul qui prenne vraiment des initiatives et qui fait vraiment son boulot c'est Erik Selvig. C'est lui qui prévoit l'alignement des mondes et comment empêcher que Malakith puisse parvenir à ses fins.

Voici le seul moment d'action de Jane Foster....
Quand Thor est menacé de mort, que fait Jane?
1) Elle tente d'abord de le tirer par le bras pour le dégager (rappelons que Thor fait au bas mot 130kg sans armure et Jane Foster....40kg et je suis large)
2) En désespoir de cause, voyant que la technique numéro 1 ne fonctionne pas, elle se jette en travers du corps de Thor pour le protéger de se faire écrabouiller par un navire Alien de 5 méga tonnes (à peu près on ne va pas chipoter là dessus).
3)  Elle s'empare de la manette de contrôle des portails inter-mondes et expédie le vaisseau ennemi droit sur la tronche de Malakith.

Si vous avez répondu la réponse 3, bravo, sachez que vous êtes, contrairement à Jane Foster, une femme intelligente et surtout pour les scénaristes de Marvel, un homme. C'est Selvig une fois encore qui se montre inventif. Je vous apprends au passage (si vous n'avez pas vu le film) que le type est présenté comme fou pendant....1h35 sur 2h de film. Quand on sait ça, on se dit que vraiment Jane n'est pas très fut-fut. Ils font la paire avec Thor...
Non je n'exagère pas et oui ça me dérange qu'une fois encore, Jane Foster ne soit qu'une demoiselle en détresse - elle est le réceptacle de l'éther et doit donc être protégée par Thor contre Malakith - incapable de réflexion à part pleurer pendant deux ans que Thor revienne. Non parce que Darcy nous précise quand même que la demoiselle se remet SEULEMENT à ses recherches et que ô miracle au début du film elle n'est plus dans son lit pas lavée. Yummy. Je sais que les ruptures/histoires impossibles sont dures à vivre mais sérieusement? Deux ans?

Une fois plongée à Asgaard on se dit qu'elle peut se révéler intéressante: loupé. Contrairement à ce que j'attendais, Jane n'est jamais un moyen pour le spectateur de découvrir Asgaard à travers des yeux humains. Aucune question sur le fonctionnement du royaume, aucun intérêt pour la culture asgaardienne et une décontraction totale envers le protocole royal. Pourtant c'est une technique de narration hyper utilisée si, si je vous assure! Regardez Le Treizième guerrier, Stargate, et tous les films ou romans dans lequel nous découvrons un monde à travers les yeux d'un personnage qui nous ressemble et/ou dont nous possédons les mêmes références culturelles compréhensibles. Ici Jane se contente d'être jolie dans sa robe, d'être - encore - en danger et de gazouiller avec Thor.
La palme? Quand Thor lui explique l'alignement des mondes et qu'elle lui répond la bouche en cœur et avec des yeux de bambi "J'aime quand tu m'expliques". WHAT????? J'ai cru décéder! Ce n'est pas Bruce Banner ou même Tony Stark qui te parle de physique mais Thor! Thor! Le mec au marteau remember?

Concurrente directe de Kirsten Stewart pour "la bouche ouverte et le regard niais".
Franchement Natalie, ça me fait mal tout ça.
Pour être honnête, j'avais peu d'espoir à la base que Jane Foster soit mieux que dans le premier opus, fallait pas trop rêver mais je me disais que si "l'héroïne" allait être fade, cela pourrait être compensé par Sif. Sif...si quand même vous voyez qui c'....non? La femme soldat amie de Thor?

Voila. C'est tout le malheur de Sif. Elle a tout pour être un excellent personnage féminin et elle se fait dégager de l'intrigue plus vite qu'il n'en faut pour dire Raxacoricofalapatorius. Vous doutez encore de son potentiel? Laissez-moi vous éclairer:
- Elle vient d'Asgaard: donc elle a un statut de déesse, avouez ça claque.
- Elle sait se battre et assurer sa propre sécurité. Ce n'est JAMAIS une "DeD" (Demoiselle en détresse pour ceux qui ne saisiraient pas le concept). Si Thor lui sauve la vie dans les premières minutes du film, c'est pour mieux lui rendre la pareille quelques instants plus tard. De plus, elle assure même une partie du plan dans la fuite de Thor, Loki et Jane vers la Terre, elle doit simplement tenir tête à l'armée d'Odin...juste ça...Quand on voit que la seule action de Jane est de mettre une claque à Loki on se dit que définitivement Thor n'a rien dans le crâne le pauvre.
- Justement, parlons-en de ce brave Thor: il y aurait pu avoir matière à un bon triangle amoureux qui....n'existe pas. Pas de mise en valeur de Jane au détriment de Sif mais je soupçonne les scénaristes de s'être dits "Hey les mecs si on fait un vrai triangle amoureux avec un Thor qui réfléchi trois secondes il va vraiment passer pour un ..." oui mais trop tard, le mal est fait. Cela aurait été un bon moyen de faire baisser le personnage dans l'estime de tout le monde si elle s'était montrée agressive envers Jane. Au lieu de ça, Sif reste un personnage fidèle à son futur roi et toujours en retenue, tellement en retenue qu'elle n'a que 5 répliques durant tout le film. Facepalm #3.

In your face!

Il nous reste 1 personnage et demi: Frigga et Darcy. Pour Darcy ce n'est pas compliqué, elle tient le rôle de gentil sidekick pas vraiment drôle comme tout bon sidekick dans 90% des productions de mauvaises qualités. Rien d'original, si ce n'est que finalement à bien y réfléchir, Darcy semble sacrément plus dégourdie et intelligente que Jane...Facepalm #4.

Frigga pour finir....vous sentez venir le coup fourré? Moi aussi. Elle a l'air complètement en retrait au début du film: c'est la compagne dévouée d'Odin et une bonne mère pour Loki puisqu'elle prend sa défense, ce qui ne l'empêche pas de se faire jarter par son mari lorsque celui-ci veut s'entretenir avec Loki. Pour compléter le tableau elle excelle en protocole - après tout à quoi ça sert une reine? - et s'occupe de sauver - encore - Jane Foster. Bonne mère, bonne épouse, bonne reine...Face...but wait!
Que vois-je? Un miracle?
Frigga se révèle alors être une vraie guerrière tout comme Sif en tenant tête à Malakith lui-même et en mettant au point un stratagème tout bien comme il faut. Alors voila notre reine guerrière qui joue de l'épée comme une pro et....elle meurt. Ah bah oui ce serait trop beau sinon! On ne va pas la garder, il nous faut bien le sacrifice de maman super cool pour sauver l'autre pomme à l'eau pour faire pleurer dans les chaumières et justifier le fait que définitivement Odin ne sert à rien! Mention spéciale à Thor qui a l'air de s'ennuyer grave aux funérailles de sa mère....

Au cas où vous ne seriez pas convaincu-e-s
Alors oui c'est extrêmement agaçant de voir que deux bons personnages sont délibérément sacrifiés et que le troisième n'a aucune consistance. Si encore Thor: Le monde des ténèbres était le seul à avoir saccagé les personnages féminins je serais moins en colère et qualifierais ça d'accident de parcours mais bon sang! Ouvrez les yeux et regardez: Black Widow, Pepper Potts, Gwen Stacy et Betty Ross, elles sont toutes - certes à des degrés diverses et pas toujours sur l'intégralité du film mais quand même - soit inutiles, soit en détresse et toujours clichées et/ou objet de sauvetage de la part du héros. Il n'y a que Peggy Carter (Captain america) pour aider le héros dans sa quête sans jamais être elle-même un enjeu. Elle n'est pas érotisée, a la tête froide et utilise vraiment son pouvoir de commandement militaire et de renseignement (ouf!). L'accumulation use...mais promis, je vous reparlerai d'être une femme dans les adaptations de Marvel un jour!

En attendant, que dire sur Thor pour conclure? Qu'il bénéficie d'une réalisation soignée et d'un scénario cohérent et agréable. Le visuel et le monde d'Asgaard sont très beaux et on aperçoit une autre facette du monde des Avengers. Si vous arrivez à mettre de côté le ratage complet des personnages féminins, vous verrez un film agréable avec Tom Hiddleston et Idris Elba que j'affectionne particulièrement.

lundi 11 novembre 2013

La bibliothèque idéale: quand les éditions Le Masque rééditent les romans d'Agatha Christie


Nous connaissons tous cette maison d'édition, celle qui publie les Arsène Lupin, les Agatha Christie ou autre Exbrayat. Mais si vous savez! Les livres jaunes que l'on trouve chez les bouquinistes avec le masque et la plume en plein milieu. Vous voyez, je vous l'avais dit! 

Les Agatha Christie n'en sont pas à leur première réédition. Depuis les petits livres jaunes que nous connaissons tous bien, Le Masque a publié plusieurs autres versions, avec images, sans image, couvertures plus ou moins sombres mais qui conservaient souvent une note de jaune pour les lier à la maison d'édition.

Aujourd'hui ils lancent "La bibliothèque idéale". L'idée? Republier les dix volumes que la grande dame du crime considérait comme ses meilleurs. Plus encore, les assortir de nouvelles couvertures signées Martin Parr.

Martin Parr est un photographe britannique spécialiste du grotesque et de l'ennui. Il photographie le presque rien, l'Angleterre qu'il aime et déteste tout à la fois. Ce sont des photos absurdes et parfois ça sent le complet n'importe quoi. Je ne suis pas du tout une spécialiste de photos. C'est un art que j'aime mais dont je n'ai pas les clefs. Cependant, bien que je ne trouve pas les clichés de Martin Parr beaux - mais sont-ils pris dans ce but? - il y a une idée bien nette dans sa façon de photographier en gros plan des morceaux incongrus du quotidien.

L'idée du Masque est simple, prendre des photos de Martin Parr qui pourraient convenir aux romans de Dame Agatha, les recadrer pour en donner un point de vue singulier. L'alliance de la reine du polar et du photographe britannique sur une même couverture. Le petit plus? La quatrième de couverture, composée d'une photo format polaroïd, faisant un clin d'oeil bien malin au sujet du roman. Autre point intéressant, cette bibliothèque idéale bénéficie d'un format que personnellement j'apprécie beaucoup, à mi-chemin entre le format poche et le grand format. C'est un format que l'on rencontre plus volontiers dans l'édition anglo-saxonne et je trouve que cela met en valeur la collection.
Le résumé ainsi que la photo complète de Martin Parr choisie pour la couverture se trouve bien entendu dans le rabat intérieur de la couverture.

Mais qui sont donc ces dix livres qui plaisaient le plus à Agatha Christie? La réponse maintenant:




Il s'agit d'un Miss Marple dont voici le résumé: 

Un meurtre est annoncé, qui aura lieu le vendredi 29 octobre à dix-huit heures trente à Little Paddocks. Au village de Chipping Cleghorn, tout le monde découvre cette petite annonce dans la gazette locale en prenant son breakfast, et les dames de Little Paddocks ne sont pas les moins surprises. Tout le monde pense à une amusante murder party imaginée par quelque facétieux. Aussi, tout le voisinage, émoustillé, rapplique-t-il à Little Paddocks et l'on attend l'heure fatidique dans la bonne humeur.A dix-huit heures trente, la lumière s'éteint, l'assassin paraît, des coups de feu éclatent... Mais c'est l'étranger, entré Dieu sait comment dans la maison, qu'on retrouve, son pistolet à la main, effondré sur le parquet. Mort...



Le Crime de l'Orient-Express

Il s'agit de l'un des plus célèbres Hercule Poirot, maintes fois adapté au cinéma et à la télévision. Un wagon, un mort, une douzaine de suspects et les convictions personnelles d'Hercule Poirot qui passent à la moulinette.

Présentation de l'éditeur: C’est par le plus grand des hasards qu’Hercule Poirot se trouve à bord de l’Orient-Express, ce train de luxe qui traverse l’Europe. Alors qu’il est bloqué par la neige au cœur de la Yougoslavie, on découvre, dans l’une des voitures, le corps d’un Américain sauvagement assassiné à coups de couteau. Le meurtrier se cache forcément parmi les voyageurs… Mais qui de la princesse russe, de l’Américaine fantasque, de ce couple de Hongrois distingués, de ce colonel de retour des Indes ou même du propre secrétaire de la victime a bien pu commettre pareil crime ? L’enquête commence, elle sera l’une des plus difficiles et des plus délicates pour notre célèbre détective belge.



Une série de meurtres et de mystère résolus par notre gentille Jane au fond de son fauteuil.

Présentation de l'éditeur:  Les amis de Miss Marple ne s'y attendaient guère... Comment ! La délicieuse vieille demoiselle est un amateur averti de mystères inexpliqués, problèmes insolubles et autres morts peu naturelles ? Qui l'eût cru ? Dire qu'on ne la pensait capable que de bavarder et de tricoter ! Et voilà que, du fond de son fauteuil, Miss Marple résout les énigmes les plus déconcertantes ! Mais d'où lui vient ce talent caché ? La paisible Miss Marple n'a jamais quitté son village !... Justement ! Un village est un excellent sujet d'étude, pour qui aime exercer ses facultés de déduction. Et la nature humaine n'est-elle pas partout la même ?



Un de mes Agatha Christie préféré, un meurtre en vase clos, des individus qui se haïssent tous et qui auraient eu des mobiles pour nuire...

Présentation de l'éditeur: Quelle drôle d'idée ! Rassembler pour des vacances à La Pointe aux Mouettes l'ex-Mrs Strange - Mrs Audrey depuis son divorce - et Kay, la nouvelle tenante du titre, sous le prétexte d'en faire des amies... C'est de l'inconscience, pour ne pas dire plus. Car enfin, l'époux de ces dames n'a quand même pas la naïveté de croire qu'elle vont tomber dans les bras l'une de l'autre. D'ailleurs, si ces tigresses ne se sont pas encore écharpées, c'est qu'elles se retiennent. Pour l'instant. Les vertus calmantes de l'air marin, sans doute... Mais les choses n'en resteront pas là. Deux Mrs Strange sous le même toit, c'est une de trop...Tout semble se mettre en place pour qu'arrive cette heure zéro dont parle le vénérable Mr Treves, avocat à la longue expérience : l'heure où tout est réuni - mobiles, circonstances, moyens - pour le meurtre.


La nuit qui ne finit pas

Présentation de l'éditeur:  Le « Champ du gitan »... Michael avait tout de suite aimé la beauté sauvage de cette propriété. C'était décidé : sur les ruines de l'ancien manoir, il construirait sa maison. Une maison de rêve, bien entendu. Et il s'y retirerait, loin de tout, avec Ellie. Mais le « Champ du gitan » avait mauvaise réputation et la lande était maudite. On racontait que les romanichels lui avaient jeté un sort, que d'étranges accidents s'y produisaient... Pourtant, Michael n'était pas superstitieux, lui. Les menaces de la vieille bohémienne ne lui faisaient pas peur. Personne ne croit plus à ces choses-là, de nos jours.


Les Dix petits nègres

(étonnant que l'édition ait conservé son nom original) Le roman le plus connu d'Agatha sur ce petit jeu de massacre

Présentation de l'éditeur: Il se passe quelque chose d'anormal. Les dix personnes conviées sur l'île du Nègre en ont la certitude. Pourquoi leur hôte est-il absent ? Soudain, une voix s'élève, accusant d'un crime chaque invité. Commence alors une ronde mortelle, rythmée par les couplets d'une étrange comptine...



Un Hercule Poirot aussi intéressant que controversé pour sa résolution narrative.

Résumé: Puisqu'il est le médecin du village, Sheppard est l'un des premiers, naturellement, à constater la mort étrange qui frappe successivement M. Ferrars, puis sa veuve, enfin Roger Ackroyd avec lequel elle devait se remarier... Le voici associé à la fascinante enquête que mène, impromptu, un certain Hercule Poirot - " énorme moustache " et " yeux inquisiteurs " - qui passe là sa retraite et " cultive des citrouilles " ! Chacun, à sa manière, semble bien être mêlé à ce mystère ; mais " il n'est pas facile de cacher quelque chose à Hercule Poirot, car il a l'habitude de tout découvrir ".


La Maison biscornue

Le roman préféré d'Agatha (avec Témoin indésirable). Raconté à la première personne, ce récit vous emmènera dans la famille Leonides.

Présentation de l'éditeur: Trois générations de la famille Léonides vivent sous le même toit. Celui d’une vaste maison un rien biscornue… Quand le grand-père, un patriarche tyrannique, meurt assassiné, tout le monde est soupçonné, même ses petits enfants ! Et justement, Joséphine, douze ans, semble s’intéresser de près au crime et aux différentes façons d’éliminer son prochain. Un véritable petit monstre…



Lorsqu'une famille se déchire et qu'un homme tente de rétablir la vérité.

Présentation de l'éditeur: Un homme se présente devant une belle et grande demeure typiquement anglaise... En sonnant à la porte, il vient apporter une preuve formelle à la famille Argyle : ce n'est pas leur fils qui a assassiné Madame ! L'enquête doit être immédiatement relancée. L'" heureuse " nouvelle ne plaît pas à cette curieuse famille qui cache un terrible secret...



Mon préféré des Miss Marple et un de ceux que je relis régulièrement! Je vous le recommande chaudement.

Présentation de l'éditeur: L'ordre du médecin est clair, Jerry Burton doit aller se reposer à la campagne s'il veut retrouver un jour l'usage de ses jambes. Jerry décide alors avec sa soeur Joanna de se rendre à Lymstock petit village paisible pour une bonne cure de repos. Lymstock, un village paisible? Pas si sûr. A peine installés, Joanna et Jerry reçoivent une lettre anonyme. Il semblerait que se soit la façon d'acceuillir les nouveaux arrivés par ici. Jerry entreprend une petite enquête qui va changer sa vie de façon radicale.

On remarquera que Dame Agatha avait une tendresse particulière pour Miss Marple et des traits de génie pour des romans sans "détective" connu. A titre personnel je regrette le manque de Cinq petits cochons mon Hercule Poirot préféré mais aussi d'un Tommy et Tuppence Beresford qui auraient mérité leur place au Panthéon mais le choix de Dame Agatha fait loi!

Une collection intéressante qui met en valeur certains des meilleurs romans de la romancière. A découvrir! 

Merci aux éditions Le Masque pour cette superbe collection. 

samedi 9 novembre 2013

La confrérie de l'Horloge - Les agents de M. Socrate #1 - Arthur Slade


Présentation de l'éditeur: Ere victorienne, la campagne anglaise : le mystérieux M.Socrate se rend dans une galerie de monstres. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Modo, nouveau-né difforme aux pouvoirs de transformation étonnants. Durant quatorze ans, Modo recevra les étranges enseignements de M Socrate où les cours de géographie et de latin côtoient les leçons d'arts martiaux. Elevé dans un manoir dépourvu de tout miroir à quelques kilomètres de Londres, Modo est brutalement jeté dans les rues de la capitale pour accomplir sa première mission. Aidé de la belle Miss Octavia, il devra mettre tous ses talents à l'oeuvre pour arrêter la terrible machination de la Confrérie de l'horloge.

Il y a un petit moment déjà que j'ai entendu parler de cette série d'Arthur Slade, Les agents de M. Socrate. J'étais très intriguée par le résumé et l'ambiance XIXe siècle/Science-fiction qui avait l'air de se dégager de la série. Aussi lorsque les éditions MSK m'ont envoyé la série complète - je les remercie d'ailleurs de ce geste généreux - j'avais hâte de me plonger dans ce premier tome qui n'est pas resté longtemps sur ma table de chevet.


Si les premiers chapitres sont assez peu éclairants, on ne voit pas vraiment où l'auteur veut en venir avec l'éducation de Modo, il suffit que l'intrigue policière et d'espionnage débute pour qu'on ne puisse plus lâcher La confrérie de l'Horloge. 
Dans une Londres victorienne que beaucoup apprécient, où la majorité des aventures se passent la nuit, le lecteur est entraîné dans les bas-fond de la ville à la recherche d'un homme. Puis viennent les meurtres et les machinations qui s'enchaînent.

La confrérie de l'horloge est un premier tome en cela qu'il sert à introduire les personnages, à poser des questions sur leur passé mais le rythme et l'intrigue ne sont jamais sacrifiés au prétexte d'un exposé plat, souvent le défaut des tomes 1. Même si les traitres sont mis en échec à la fin du premier volume, la continuité avec le reste de la série n'est pas à remettre en cause car tous les éléments s'emboîtent bien et parce que l'auteur a l'intelligence de ne pas tomber dans les travers communs aux séries.
Pas de cliffhanger haletant, il laisse le lecteur deviner que l'histoire n'est pas clause, notamment par la survivance de certains protagonistes dont on sait trop peu de choses pour qu'ils disparaissent purement et simplement.
De la même façon, l'intrigue est construite par palier. On ne comprend pas immédiatement quels en sont les enjeux ni où tout cela mène le protagoniste principal. Les informations sont distillées au compte-goutte ce qui permet de conserver un suspense bienvenu. C'est notamment le cas avec le personnage d'Octavia Milkweed dont on ne sait pas très bien pour qui elle travaille. Alliée ou ennemie? Indépendante ou aide pour Modo? Les frontières sont floues et permettent de remettre en perspective le travail des agents d'une organisation. Lorsque l'on travaille en solitaire sans connaître les autres membres, il y a un risque d'interférence. Heureusement ce questionnement est vite soulevé et l'auteur a l'intelligence de ne pas faire traîner en longueur ces ressorts narratifs. Peu à peu le lecteur peut recomposer l'histoire et comprendre enfin, dans une certaine mesure, le projet de la confrérie de l'horloge.

La confrérie de l'horloge est aussi un roman d'apprentissage puisque nous suivons Modo, un jeune garçon au visage horriblement déformé mais qui peut modifier sa physionomie de façon assez singulière. Avec ce personnage, ce sont deux effets narratifs qui m'ont particulièrement plu que je souhaiterai mettre en avant. Le premier est bien entendu les références que fait le récit à la littérature du XIXe siècle. Comment en effet ne pas penser Au bossu de Notre-Dame quand son héros se nomme Modo? "Modo" qui veut dire formé en latin. On sent alors une ironie assez étrange de baptiser un enfant difforme Modo et non pas Quasimodo - quasi formé - comme son fameux "contemporain". Parce qu'évidement, le jeune Modo partage la quasi totalité des caractéristiques du sonneur de cloche: un visage hideux, une grande culpabilité de ne pas être comme les autres, un amour pour une jeune beauté, une facilité à se mouvoir en hauteur et bien sûr la caractéristique gitane, quand Modo a été acheté bébé par des gitans, Quasimodo, fils de gitan, est échangé avec Esméralda dans son berceau. Je trouve les références touchantes car comme le sonneur de Notre-Dame, Modo est un personnage qui nous est immédiatement sympathique. Confiant et débordant d'amour, ne demandant que cela en retour, il est aussi un peu naïf parfois. On compatit immédiatement avec ce petit garçon puis cet adolescent qui n'est jamais agaçant contrairement à pas mal héros du même âge. Il y a une fraîcheur et une candeur qu'on ne retrouve pas partout.
En second point sur le personnage, j'ajouterai que sa particularité physique est très bien exploitée par l'auteur. On sent qu'il a derrière sa faculté à changer son visage un entraînement important et de longue haleine, de même qu'une souffrance à chaque fois qu'il doit modifier son apparence. L'ensemble est bien dosé au niveau de l'écriture et étrangement, le don de Modo ne paraît jamais déplacé alors même que le roman ne s'ouvre pas sur une note steampunk qui pourrait indiquer qu'il s'agit d'un roman de Science-Fiction.
Le thème du physique est là encore habilement dosé et passe notamment par la symbolique du masque, des masques devrais-je dire, dont se sert Modo pour se fondre dans la nuit ou dans une foule. Sa relation avec Octavia s'en trouve également enrichi. Pas d'amourette facile entre ces deux là puisqu'il y a inévitablement beaucoup de mensonges et de non dit entre eux. Tout comme dans Notre-Dame de Paris Frodo et Quasimodo forment un tandem dont le vrai monstre n'est pas forcément celui qu'on croit, Modo est loin d'être le plus monstrueux des personnages de La confrérie de l'Horloge.

Les agents de M. Socrate est une série pour jeunes adultes et pour adolescents qui sait jongler avec des sujets que l'on attendraient traités ailleurs. Ici, il est question d'expériences scientifiques sur des êtres humains en vue de créer une super machine, un sujet plutôt abordé en général dans la Science-fiction pour adulte ou les débats philosophiques sur l'éthique scientifique. J'ai vraiment apprécié que l'auteur sache nous livrer une histoire d'espionnage assez basique, agrémentée d'une vraie réflexion sur un sujet plus délicat. Cela donne bien évidemment une dimension plus profonde à La confrérie de l'Horloge et peut également d'avantage plaire aux adultes qui auraient peur de s'ennuyer dans une histoire policière jeunesse (ce qui est un tort comme chacun le sait on ne s'ennuie pas avec la littérature jeunesse).
L'utilisation des enfants - qu'ils le soient dans l'âge comme Oppie où dans la filiation comme les jeunes gens de la société des jeunes explorateurs - le choix est loin d'être dû au hasard. En effet, par un rapprochement évident, le jeune lecteur pourra plus facilement se glisser dans la peau de Modo/Oppie ou Oscar et endurer les souffrances physiques et psychologiques des personnages.
Arthur Slade rend à mon avis hommage à la littérature jeunesse touffue et dense qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles et qui pense qu'être un roman jeunesse n'empêche pas une profondeur de ton et de questionnement qui peuvent faire défaut aux livres "pour adultes".  
Le Professeur Hyde - là aussi nous remarquerons un jeu subtile sur le côté Jeckyll de ce Hyde, comme si finalement la bête et la folie avaient pris la place du gentil médecin - justifie ses expériences par tous les moyens possibles et exploite des enfants, sans jamais ne voir ce que son projet a de tordu. Il est même fier de ce qu'il met en place, ce qui fait irrémédiablement penser aux expérimentations nazies.
Cette réflexion est complétée par le côté Steampunk effrayant du récit avec ces hommes et femmes cyborg. A propos de cyborg, le personnage de Miss Hakandottir est absolument passionnant. Il est très bien croqué dans sa folie comme dans sa fougue et je ne doute pas que la nemesis de M. Socrate ne refasse surface. Dotée d'un bras actionné par la vapeur, elle est cruelle, froide et intelligente en plus de montrer un courage hors du commun.

Nemesis de M. Socrate, elle l'est assurément et c'est d'autant plus intéressant que les deux personnages sont loin d'être opposés en terme de moralité. Qu'il s'agisse d'Hakandottir ou de Socrate - encore une référence n'est-ce pas? - tous les deux n'hésitent pas à exploiter des enfants. En effet, Socrate est froid et extrêmement antipathique notamment dans son traitement de Modo qu'il voit comme un outil à façonner et non comme un enfant. Les premières scènes sont d'ailleurs horribles de cruauté. Les deux adultes n'ont aucun scrupule à agir, persuadés qu'ils sont du bien fondé de leur mission. Le rapprochement est d'ailleurs extrêmement gênant et bien pensé, Arthur Slade évitant l'écueil d'un mentor sympathique et prend plutôt un contrepied. M. Socrate est finalement plus Dumbledore livre 7 qu'Obi-wan Kenobi et cela engage à se poser plus de questions. Cela met aussi de la distance entre la vision qu'à Modo de son mentor et celle qu'en a le lecteur. Je m'attends à de bonne surprise sur ces deux personnages

Le premier tome d'une quadrilogie young adult, qui arrive à manier le policier, l'espionnage et le steampunk sans tomber dans les écueils attendus du genre. Je vous recommande de faire la connaissance de Modo, ce garçon au don particulier. Quant à moi, je vais me pencher sur le tome 2, La cité bleue d'Icaria.