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samedi 3 août 2013

Emma Approved

Billet spécial aujourd'hui pour vous faire part d'une nouvelle intéressante!

L'équipe des Lizzie Bennet diaries (souvenez-vous je vous en parlais ici) se lance dans un nouveau projet: l'adaptation d'Emma!


Le projet s'appelle Emma approved et est "coming soon". Je ne sais pas vous mais je me sens vraiment excitée par la nouvelle. S'ils apportent le même soin et la même fantaisie à adapter Emma que Pride and Prejudice, cela promet d'être intéressant.

Nous n'en savons pas plus sur le casting mais je vous tiendrai informé si mes oreilles ou mon chat entendent quelque chose!


En attendant vous pouvez suivre le compte Twitter d'Emma, la page facebook, la chaîne Youtube, le tumblr et le compte Instagram (ça promet)

J'aime déjà beaucoup le design du site

Cerise sur le gâteau, Knightley riposte déjà avec sa page facebook: Knighley disapprovedson Tumblr, son Twitter

dimanche 3 mars 2013

The Lizzie Bennet Diairies - P&P vraiment moderne!


Dans un monde où Pride and Prejudice est LA référence de la littérature britannique, de jeunes acteurs américains décident d'en faire une série vlog mêlant youtube et réseaux sociaux. Nous suivons donc les aventures de Lizzie Bennet et de sa meilleure amie Charlotte Lu, alors que les deux jeunes filles racontent les tribulations de la famille Bennet. 

CASTING


Ashley Clements.............................. Lizzie Bennet
Laura Spencer.................................. Jane Bennet
Mary Kate Williams......................... Lydia Bennet
Julia Cho.......................................... Charlotte Lu
Maxwell Glick.................................. Rick Collins
Jessica Jade Andres........................... Caroline Lee
Christopher Sean............................... Bing Lee
Briana Cuoco.................................... Mary Bennet
Wes Aderhold................................... George Wickham
Janice Lee.......................................... Maria Lu
Craig Frank ....................................... Fitz Williams
Daniel Vincent Gordh ....................... William Darcy

Une partie du casting au Streamy Awards 2013
Si je suis une vrai fan d'Austen, je suis en revanche très peu tentée par les Austeneries...et encore moins par les vlog (blogs vidéos tenus sur youtube). Autant dire que lorsque Tam-Tam, Chi-Chi et mon amie Julie m'ont parlé pour la première fois des Lizzie Bennet Diairies j'étais plus que dubitative. Le temps a passé, je suis partie en Angleterre et je n'ai pas eu vraiment le temps de me concocter une nouvelle addiction. 

Mais c'était sans compter sur Tam-Tam et Min qui sont revenues à la charge en me bombardant d'annonces, de liens et de hiiiiiiiiii en tout genre dès que sort un nouvel épisode.

J'ai donc décidé de m'y mettre et j'avoue que l'idée est plutôt tentante. The Lizzie Bennet Diaries reprend Pride and Prejudice de Jane Austen en utilisant toutes les nouvelles technologies. Contrairement à ce que je pensais, il ne s'agit pas uniquement de vidéos youtube. En effet les acteurs utilisent également Twitter (vous pouvez vous abonner aux différents comptes twitter des personnages en cliquant ici) et Tumblr (que je vous laisse découvrir ici). Cela donne un caractère vraiment complet à l'histoire et résolument moderne. 

De plus les Lizzie Bennet Diaries ne sont pas que les vidéos de Lizzie Bennet! Vous pourrez également suivre: Maria Lu (Maria Lucas), Lydia Bennet et Domino (Georgiana Darcy). Le petit truc de cette série youtube est de mélanger les différents supports pour créer une histoire complexe.

De gauche à droite: Charlotte Lu, Lizzie Bennet, Lydia Bennet et Jane Bennet
En Cliquant ICI, vous trouverez les liens de tous les post (youtube, tumblr et twitter) de l'histoire ce qui vous permettra de tout reprendre dans l'ordre en intercalant comme il faut les différentes vidéos, photos et tweets. L'équipe d'acteurs est particulièrement sympathique, drôle et investie. On sent que cette histoire a été pensée, écrite et jouée non pas pour être parodique mais bien pour moderniser notre chère Jane. 


Connaissez-vous les Lizzie Bennet Diaries? Aimez-vous? Avez-vous envie de découvrir cette série? 

lundi 28 janvier 2013

Happy Birthday Pride and Prejudice!


Le 28 janvier 1813 était publié pour la première fois le second roman de l'auteure Jane Austen: Pride and Prejudice


Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parlé de Pride and Prejudice (P&P pour les intimes), je me dévoue à vous résumer l'affaire.

L'action se passe dans le petit village de Meryton (Hertfordshire) près de Londres ou vit la famille Bennet. Les Bennet de Longbourn ont cinq filles: Jane, Elizabeth, Mary, Catherine et Lydia. Aussi, lorsque Charles Bingley, jeune homme d'excellente famille et doté d'une fortune confortable, s'installe à Netherfield Park, la maison Bennet entre en ébullition car c'est une vérité universellement reconnue qu'un jeune homme célibataire en possession d'une large fortune doit être à la recherche d'une épouse.   Si Jane Bennet et Charles Bingley se plaisent au premier regard, l'histoire se corse entre Elizabeth et Mr Fitzwilliam Darcy, le meilleur ami de Bingley et excellent parti. 

Pride and Prejudice c'est 200 ans d'amour avec son lectorat, la découverte de la littérature britannique pour beaucoup d'entre nous et énormément de souvenir. Tellement de souvenirs que c'est une oeuvre reprise à l'infini. 
Vous le savez sans doute (si vous me lisez régulièrement) P&P est mon number 2 après Jane Eyre. J'ai découvert Jane Austen en 2005 avec l'adaptation de Joe Wright et depuis j'ai lu tous les romans et vu presque toutes les adaptations de moins de 30 ans. 

En l'honneur de son anniversaire, petit récapitulatif des adaptations et dérivés!

Adaptations littéraires en tout genre, fanfictions etc : ici

Film et télévision:

* 1938: Pride and Prejudice avec Curigwen Lewis et Andrew Osborn
* 1940: Pride and Prejudice avec Greer Garson et Laurence Olivier 
* 1942: Pride and Prejudice avec Daphne Slater et Peter Cushing
* 1957: Orgoglio e pregiudizio avec Virna Lisi et Franco Volpi (adaptation italienne - mini série)
* 1958: Pride and Prejudice avec Jane Downs et Alan Badel (Mini-série)
* 1961: De vier dochters Bennet avec Lies Franken et Ramses Shaffy (mini-série)
* 1967: Pride and Prejudice avec Celia Bannerman et Lewis Fiander (mini-série)
* 1980: Pride and Prejudice avec Elizabeth Garvie et David Rintoul (mini-série)
* 1995: Pride and Prejudice avec Jennifer Ehle et Colin Firth (mini-série)
* 2005: Pride and Prejudice avec Keira Knightley et Matthew Macfayden 

Adaptations dérivées:

* First impressions (1995): épisode de la série Wishbone inspiré par Pride and Prejudice
* Bridget Jones's Diary (2001) reprend des éléments de Pride and Prejudice, Mark Darcy est joué par Colin Firth (clin d'oeil à l'adaptation de 1995). 
* Pride and Prejudice: A latter-day Comedy (2003), adaptation qui se passe chez les Mormons dans l'Utah.
*Bride and Prejudice (2004) adaptation dans le style de Bollywood avec Martin Henderson et Aishwarya Rai. [D'une façon personnelle j'aime beaucoup cette version mais j'aime à la fois bollywood et Pride. Cette version est un peu bâtarde notamment parce qu'elle n'est pas un vrai Bollywood et qu'elle déplace l'action d'orgueil et Préjugé à la fois dans le temps et l'espace. Il n'empêche, j'aime...]
*Lost in Austen (2008): mini-série de 4 épisode ou l'héroïne Amanda Price (Jemima Rooper) doit remplacer Elizabeth Bennet dans le roman. [Je n'ai pas du tout aimé cette mini-série. Pour une fille qui lit P&P, une fois par semaine elle fait beaucoup trop d'erreur à mon goût.]
* The Lizzie Bennet Diairies (2012-) une adaptation Youtube qui met en scène Lizzie Bennet (Ashley Clements) une étudiante qui raconte sa vie par vlog. 

Pour finir quelques vidéos:

P&P 2005 trailer:



Ending Scenes: SPOILERS


BBC 1995 (fake trailer)


Et vous trouverez mon passage préféré de P&P 1995 ici! (la vidéo ne peut être hébergée ici).

Si vous n'avez pas encore lu Pride and Prejudice, si vous ne connaissez pas encore Jane Austen je vous encourage fortement à découvrir cette auteure et ses romans. Si vous connaissez déjà, qu'attendez-vous pour relire? 

mardi 19 juin 2012

Death comes to Pemberley - P.D. James


Présentation de l'éditeur: Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa sœur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l’imposante bibliothèque du château. Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sœur d’Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes.

Autant le dire tout de suite, je ne lis pas de fanfiction, usually (vous aurez remarqué ma façon subtile de changer de langue? C'est la mauvaise influence de Cheshire et du Cambridgeshire). Je n'aime pas ça, je n'ai jamais aimé en écrire, ni en lire. Si je peux comprendre et apprécier certaines réécritures, les canon (à condition qu'elle soit intelligente), je ne suis pas une fan des continuations, ni des what if. (Merci à Cathy pour les termes de fanfictions fans, si j'ai fait une erreur, hurle!).
Si je comprends que les fan rendent hommage à leurs univers préférés, je comprends également la répugnance de certains auteurs. Bref, je n'en lis pas. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'ai pas de prejudice contre les fanfictions, il s'agit simplement d'un monde qui m'intéresse peu.

Du coup, cela semble un peu awkward de commencer sa découverte des romans de P.D. James par une fanfiction justement, mais je me suis dis: P.D. James et la mort de Wickham, ça peut rendre quelque chose de bien. Après tout, je refuse de mourir idiote! Tam-Tam et Chi-chi m'ont convertie à la romance, alors pourquoi pas la fanfiction?

Je trouve ce travail de fanfiction très difficile s'il veut être bien réussi parce qu'il faut que le lecteur se sente chez lui, qu'il retrouve ses vieilles pantoufles (type charentaises en tartan) dès la première page.
J'ai bien aimé le résumé que P.D. James fait de Pride and Prejudice en détournant le point de vue. C'est assez surprenant car je n'avais jamais imaginé l'histoire de cette façon et elle arrive à nous montrer autre chose, même si pour le coup je n'ai pas du tout retrouvé mes charentaises! Cela dit, le résumé qu'elle en fait et les trous qu'elle comble (six années se sont écoulées), le tout est fait intelligemment, avec une plume vive qui est vraiment agréable.
Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié (à une exception près), c'est que l'on retrouve bien les personnages du roman initial. Darcy se conduit et parle comme je l'imagine, le Colonel Fitzwilliam est un peu moins drôle mais l'histoire lui fait une belle part, Wickham fait du Wickham, tout comme sa femme qui reste insuportable. Quant à Jane et Bingley, ils sont parfaitement dans le ton. C'était un exercice difficile et j'admets que l'auteur s'en sort bien. On sent qu'elle connait Jane Austen sur le bout des doigts.

Le seul personnage qu'elle a, à mon avis, perdu de vue, c'est celui d'Elizabeth. Si au départ on sent une certaine joie de vivre et un sentiment de gaité qui colle bien avec le personnage, on perd tout ça assez vite au profit d'une anxiété chronique. A la lecture, j'ai eu l'impression qu'Elizabeth était tout le temps angoissée! Angoissée quant à l'histoire de meurtre, angoissée à cause de Georgiana, angoissée pour servir le thé à la bonne heure...si au départ je comprenais ce que l'auteur voulait faire, j'ai par la suite été lassée de ce manque de pragmatism que j'attendais d'Elizabeth. Elle y perd son wit, sa petite flamme.

Quand à l'intrigue, je me suis profondément ennuyée. Dès le premier tiers j'avais deviné deux parties de l'intrigue. Du coup, l'attente de la réponse m'a semblé longue. Même si je n'avais pas trouvé le meurtrier, le dénouement m'apparait posé comme un cheveux sur la soupe et j'avais hâte que ça se termine.

Cependant tout n'est pas mauvais! P.D. James prend son temps ce qui est tout à son honneur car elle respecte la procédure judiciaire de l'époque. Cela donne un cachet de véracité à l'intrigue non négligeable! J'ai beaucoup aimé aussi les références et clin d'oeil aux autres héroïnes de Jane Austen! Je ne vous dis rien de plus pour ne rien gâcher mais c'était particulièrement bien amené!

L'ensemble est loin d'être médiocre. Je pense que beaucoup de lecteurs y trouveront leur compte. Ce ne fut malheureusement pas mon cas. Je ne me suis pas du tout sentie à Pemberley avec mon Darcy et mon Elizabeth et l'intrigue m'a franchement ennuyée. J'espère que vous aimerez plus que moi. En tout cas, cela ne m'empêchera pas de me tourner vers d'autres P.D. James car je suis sûre que je ne serai pas déçue par le prochain!!!

lundi 7 novembre 2011

Emma - film 1996


Dans l'Angleterre Georgienne, Emma Woodhouse est la fille d'un gentleman fortuné. Choyée par son père depuis la mort de sa mère et le mariage de sa soeur, la jeune fille a bien l'intention de ne pas se marier pour ne jamais quitter son père. Cela ne l'empêche pas de se mêler des affaires des autres et de jouer les entremetteuses pour toute la communauté et en particulier son amie Harriet Smith.

CASTING

Gywneth Paltrow .............................................. Emma Woodhouse
Jeremy Northam ................................................ Mr. Knightley
James Cosmo .................................................... Mr. Weston
Greta Scacchi .................................................... Mrs Weston/ancienne Miss Taylor
Alan Cumming ................................................. Mr Elton
Denys Hawthorne ............................................. Mr. Woodhouse
Sophie Thompson ............................................. Miss Bates
Tonu Collette .................................................... Harriet Smith
Edward Woodall ............................................... Mr. Robert Martin

Je n'aime pas Emma, là c'est dit!
C'est le livre de Jane Austen que j'aime le moins. Emma m'agace, elle est stupide et vaniteuse, prétentieuse et stupide (je l'ai déjà dit?). Du coup ses maladresses successives et son obstination m'énerve au plus au point. Et ça ne s'arrange pas avec cette version!

J'ai eu l'impression d'être piégée...je m'explique. Au départ nous devions faire une "soirée fille", sous-entendre, papotage, grignotage salé-sucré et FILM ROMANTIQUE PERIOD DRAMA. La soirée s'appelait "Apéro dinatoire avec ce cher Darcy" et joint au message une photo de Colin Firth dans une baignoire mousseuse. Le rêve quoi!
Donc nous devions regarder Pride and Prejudice version 1995. Sauf que...le film n'ayant pas remporté l'adhésion générale, le choix est tombé sur Emma 1996.

Imaginez mon enthousiasme. Bref, il y a Jeremy Northam je me dis que ça peut valoir le coup...

Comment dire? NOYEZ EMMA IMMEDIATEMENT! ARGGGGGGGG mais c'est quoi ce film???? Gwyneth Paltrow est plus que tête à claque et Emma est d'un pénible! et stupide avec ça. "Cher journal je l'aime...tu comprends j'ai la migraine".

Le seul côté sympa du film (hormis Jeremy Northam) ce sont les robes et les coiffures d'Emma qui sont vraiment belles il faut le dire. Mais ce côté propret est terrible car ça donne encore plus d'envie de tuer Emma. Tout en elle fait calculé, calibré, on a l'impression qu'il n'y a aucune spontanéité dans son jeu. Elle joue une Emma très maniérée.
Quant à Harriet Smith elle aurait mérité une bonne paire de claque pour la réveiller. Elle se laisse persuader de tout et de rien par Emma s'en est ridicule!

Ce film n'a pas remporté mon adhésion. Je lui ai préféré la version BBC avec Kate Beckinsale qui fait plus spontanée et plus fraîche. Du coup, je me suis dis que ce serait bien de comparer avec la version 2009 avec Romola Garai et Johnny Lee Miller. J'ai donc regardé le premier épisode et effectivement ça n'a rien à voir. Cette nouvelle version est 100 fois mieux, mais trop d'Emma en à peine 2 jours ça n'est pas supportable pour mon organisme. J'ai donc remis à plus tard le visionnage des autres épisodes! J'en reparlerai en temps voulu!

Moralité: Emma est vraiment le livre que j'aime le moins de Jane Austen et cette version filmée ne m'a pas fait changer d'avis, loin de là!

jeudi 21 janvier 2010

Orgueil et Préjugé : BBC et cinéma


Si je n'ai pas intitulé cette article, Orgueil et Préjugé : BBC vs Cinéma c'est parce que je ne compte absolument pas faire une bataille du "lequel des deux est le meilleur". Tout d'abord parce que je ne saurais pas dire lequel des deux est effectivement le meilleur. Je regrette pour tous les fans de la BBC mais je ne suis pas une puriste.
Cela tient au fait que la version de 2006 m'a fait découvrir Jane Austen et Orgueil et Préjugé et que du coup il a une importance particulière pour moi. Je n'ai pas eu la chance de lire les romans de Jane petite, ni d'avoir vu la version de 1995 depuis toujours pour ainsi dire. Je m'en excuse donc auprès d'éventuels lecteurs qui ne juraient que par la version de la BBC. Mais comme on dit, faute avouée à moitié pardonnée.

Je pense qu'il n'y a rien de moins comparable qu'un film et qu'une série télé. C'est aussi pour cela que je ne veux pas faire de comparaison des deux Pride and Prejudice. Un film ne s'étale que sur 1h30, 2h, il n'a donc pas la même envergure qu'une série télé en 6 épisodes de 50 minutes chacun (soit un total de 5 heures!) Il est bien évident que la version de la BBC est plus complète, plus juste et beaucoup plus proche du livre que ne l'est celle de Joe Wright. Pour autant je pense que cette dernière version de Pride est réussi et j'encourage à la voir car elle a aussi de bons côtés. J'encourage même les puristes parce qu'il faut la voir d'un oeil neuf et que ma philosophie n'est pas de jeter la pierre à une nouvelle adaptation cinématographique sous prétexte que je connais l'ancienne par coeur. 


Je vais donc commencer par l'adaptation de 1995 par la BBC puisque c'est la plus ancienne.
Commençons tout d'abord par un petit tour du côté du Casting:

Lizzie Bennet: Jennifer Ehle
Mr Darcy: colin Firth
Jane Bennet: Susannah Harker
Lydia Bennet: Julia Sawalah
Mrs Bennet: Alison Steadman
Mr Bennet: Benjamin Withtrow
Charles Bingley: Crispin Bonham-Carter
George Wickham: Adrian Lukis

On ne pouvait choisir mieux comme couple principale: Jennifer Ehle est éblouissante, pleine de vie et de malice à l'image de Lizzie et Colin Firth a les atoux principaux d'un excellent Darcy: sombre, froid mais possédant un charme irresistible. L'harmonie du couple est bonne, on sent une véritable alchimie entre eux ce qui est fondamental pour jouer de pareils rôles.
En revanche je dois admettre que je suis un peu déçu par le couple Jane/Bingley: si Bingley est très bien, Jane en revanche ne m'a pas convaincu, certes elle est douce et souriante mais je m'attendais à quelqu'un de véritablement superbe puisqu'elle est décrite comme la vraie beauté de la ville, or là il faut admettre que Jennifer lui vole largement la vedette.
Mrs Bennet est horripilante au possible, parfaite dans un tel rôle. Sa voix haut perchée est une horreur! Quelle délectation que de l'entendre se plaindre des nerfs. elle est pire que ce que j'avais imaginé, un jeu véritablement parfait. Mr Bennet m'attire moins, même s'il est méchant avec ses filles je l'attendais un peu plus cynique. Lydia est aussi sotte que son homologue littéraire, horripilante avec sa voix de crécelle et ses sursauts d'exitation. Wickham enfin, s'il n'est pas frappant de beauté (je m'attendais à mieux), je dois admettre que son charisme attire et le rend particulièrement intéressant.

Je n'ai pas vraiment grand chose à dire de l'adaptation en elle même car elle est parfaite, bien jouée, et elle reproduit parfaitement le livre que ce soit l'ambiance et les conventions sociales bien dépeintes par Jane Austen. Je la conseille ABSOLUMENT, parce que Jennifer Ehle et Colin Firth sont parfaits en Lizzie Bennet et Mr Darcy. Les 6 épisodes se regardent sans discontinuer et les paysages anglais sont magnifiques.


Orgueil et Préjugé : Joe Wright

Cette adaptation beaucoup plus récente, bénéficie d'un format pas véritablement adapté pour la mise en scène d'un roman. C'est pourquoi je m'efforcerais de vous montrer que sur un format cinématographique réduit d'une heure et demi, Joe Wright réussit à reproduire l'ambiance du roman et l'attraction que l'on éprouve pour les personnages.

Un petit tour vers le casting:

Lizzie Bennet: Keira Knightley

Mr Darcy: Matthew Macfayden
Jane Bennet: Rosamund Pike
Lydia Bennet: Jena Malone
Mrs Bennet: Brenda Blethyn
Mr Bennet: Donald Sutterland
Charles Bingley: Simon Woods
Caroline bingley: Kelly Reilly
George Wickham: Rupert Friends

si certains choix peuvent paraître audacieux (certains n'apprécient pas du tout Keira Knightley, que je trouve personnellement admirable dans le choix de ces rôles, elle a fait beaucoup de petites productions remarquables ex. The Duchess) je pense qu'au final ils sont payant.

Keira Knightley n'est peut être pas le modèle idéal de Lizzie Bennet cependant, elle fait bien ressortir l'anticonformisme de la jeune femme, elle n'est pas éblouissante de beauté (perruque terne, robe simple) par rapport à Rosamund Pike qui elle est littéralement magnifique et pleine de douceur. Elle ne rentre pas non plus dans les critères de beauté de l'époque, elle est très maigre sans aucune forme féminine. Dans un format d'une heure et demi faire passer ce message était primordial. Rosamund Pike m'a tout de suite convaincu en Jane Bennet, douce, très belle mais sans manière est exactement ce que j'attendais d'un tel personnage. Il en va de même pour Charles Bingley, joliment maladroit et timide sans tomber dans la caricature. Je dois admettre en revanche que je fus moins convaincu par Matthew Macfayden qui en tentant de se montrer froid affiche un regard de chien battu. Toutefois son jeu n'est pas catastrophique mais moins bon que celui de Colin Firth. Mr et Mrs Bennet m'ont beaucoup touchée car si Mrs Bennet est moins "crispante" que celle de la BBC, elle n'en est pas moins agaçante par ces manières doucereuses et polluantes. Donald Sutterland est sublime, exactement ce que j'imaginais pour Mr Bennet, légèrement blasé et inconscient. Wickham a tout ce qu'il faut pour séduire, légèrement froid sans paraître hautain, séduisant et charmeur on devine aussi en lui l'odieux calculateur!

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette version c'est la façon de Joe Wright de nous montrer en 1h30 le contenu du roman, comment cette famille avec 5 filles et sans argent (leur maison est beaucoup moins luxueuse que celle de la BBC) doit placer ses filles dans de bonnes familles. L'ironie et le mordant des remarques d'Elizabeth sont plus forts ici aussi car condencé en 1h30.

De toute façon, j'aime les deux versions pour leur façon de représenter différemment une partie du roman. Que se soit la BBC et sa version policée ou Joe Wright et une vision plus anticonformiste de Jane Austen, elles ont toutes les deux leur valeur, leurs bons et mauvais côtés et méritent d'être vu sans être comparées.

vendredi 6 mars 2009

Les personnages féminins chez Jane Austen


Après l'analyse du rôle de ces gentlemen je m'attaquerais à ces dames. Car il ne faudrait pas l'oublier, celles-ci tiennent la première place à la fois dans l'esprit de l'auteur mais aussi dans ses romans. S'il est juste de dire que les oeuvres de Jane Austen ne sont rien sans ses personnages masculins, nous nous attachons avant tout à la ou les héroïnes, à leur destin, leurs joies ou leurs peines. Que serait Edmond sans Fanny? Darcy sans Lizzie? ou Frederick Wentworth sans Anne Elliot?
Laissez-vous guider dans cette nouvelle galerie de portrait purement féminine.

Je ne m'attarderai pas sur les figures de femmes (mères ou tantes) qui peuplent le monde de Jane. Toutefois je m'y arreterai un instant car à la différence des figures de pères ou d'oncles qui sont le plus souvent absents quand ils ne sont pas inexistants, les femmes, elles, quelles qu'elles soient ont une importance capitale.
On peut remarquer tout d'abord que les personnages de mères et de tantes sont beaucoup plus étoffés et nuancés que ceux de pères et d'oncles.
On pourrait dire sans se tromper que nous avons tout un bataillon de mères ou de tantes qui posent tous un tas de problèmes. Au lieu d'aider et de conseiller les héroïnes, elles les gênent plutôt. C'est évidemment le cas de Mrs Bennet dans Pride and Prejudice qui par son comportement gâche les chances de ses filles de se faire épouser. Elle ne se trouve pas être un obstacle par choix mais par circonstance, c'est le cas aussi de Lady russell de Persuasion qui par ses mauvais conseils gâche huit ans de la vie de sa protégée Anne. Là encore la mauvaise intention n'y était pas. En revanche, il n'en va pas de même pour Aunt Norris de Mansfield Park, de Lady Catherine de Bourg dans Pride and Prejudice ou de Mrs Ferrars et sa fille Mrs Dashwood dans Sense and Sensibility. Elles sont clairement là pour affronter la (ou les) héroïnes soit parce qu'elles ne les aiment pas, soit parce qu'elles menacent leur intérêt ou celui de leur famille ou encore les deux le plus souvent (CQFD).
Nous retrouvons ensuite les femmes-aide, celles qui au contraire sont là pour guider ou entourer l'héroïne. Elles s'acquittent de cette tâche plus ou moins bien mais le font toujours avec coeur comme mrs Jennings de Sense and Sensibility, Mrs Gardiner de Pride and Prejudice, Mrs Bertram de Mansfield Park et Mrs Allan de Northanger Abbey.
Certaines mère sont absentes mais leur absence elle-même est significative comme pour Mrs Elliot (la mère de Anne) et Mrs Tilney dont on parle beaucoup tandis que Mrs Price de Mansfield Park ou Mrs Morland de Northanger Abbey.
Enfin on pourrait parler des figures de Soeurs qui peuplent le monde de Jane à l'image de sa soeur Cassandra: Jane-Lizzie de Pride and prejudice, Elinor-Marianne de Sense and Sensibility, William Price qui fait figure de remplacement et Eleanor Tilney de Northanger Abbey.

Après ce préambule, je vous propose de passer aux figures féminines majeures.

Le plus important à voir pour les personnages féminins, c'est qu'ils sont plus variés et beaucoup plus nuancés que leurs omologues masculins. Cela tient surtout au fait qu'elles occupent une place centrale dans chaque roman et que Jane de ce fait leur accorde souvent plus de profondeur et donc de diversité. Jane en reine de l'observation dépeint à coup de génie, les membres de son sexe.

Comme pour les personnages masculins on pourrait les diviser en trois catégories. Elles seront toutefois nuancées et détaillées.

De même comme pour les personnages masculins ces trois catégories ne se retrouvent pas toujours toutes en même temps dans un roman. Enfin on peut dégager deux catégories positives et deux catégories négatives.


Tout d'abord, on peut distinguer une première catégorie d'héroïnes fortes qui bien que puissantes moralement ne domine pas dans figures féminines. Elles sont même en nombre inférieur. Je n'ai pas d'explication à cela, peut être que ce genre de personnages passaient moins bien à l'époque de Jane. Si quelqu'un a une théorie je suis tout ouïe. Ce sont donc des héroïnes fortes qui s'imposent par leur conviction et leur passion. Jamais en retrait on ne peut pas les oublier du récit et leur dynamisme pousse les autres personnages dans leur spirale. Impossible de rester indifférent en face d'elle. Certes elles sont différentes, elles n'ont ni les mêmes passions, ni les mêmes défauts mais elles ont le point commun d'être le centre de l'attention au détriment parfois d'autres personnages.


Marianne Dashwood de Sense and Sensibility. Passionnée et exaltée, Marianne fait de l'ombre à Elinor et son aventure avec le beau Willoughby détourne l'attention d'Elinor et d'Edward. Personnage extravagant dont Jane n'hésite pas à se moquer, elle l'a remet dans le droit chemin mais lui évite toujours d'être ridicule. La jeunesse et son impulsivité incarnée.


Elizabeth Bennet de Pride and Prejudice. Evidemment, lorsqu'on parle de personnage fort, inévitablement l'image de la vive et délicieuse Lizzie nous saute aux yeux. Comment expliquer que ce personnage rallie tous les suffrages (même si Pride n'est pas le livre préféré de toutes et tous)? Peut être sa personnalité si attachante et si vraie. Lizzie ne mâche pas ses mots, a du caractère mais surtout, surtout elle prend vite l'apparence d'une amie intime pour le lecteur. Comme si de l'intérieur du roman elle pouvait nous abreuver de conseils malicieux comme si nous étions sa douce Jane...


Emma Woodhouse d'Emma. Voila un autre personnage fort mais bien différent des deux premiers. Pas de passion à la Daswood, ni de malice à la Bennet chez Emma, mais une forte conscience d'elle même et de ce qu'elle vaut. Sa manie de vouloir diriger la vie des autres et son assurance en font un personnage volontaire et audacieux.

La série est déjà close. Si peu de personnages de ce style. Peut-être se suffisent-ils à eux même? En tout cas la seconde catégorie plus remplie et autant nuancée porte aussi de magnifiques portraits de jeunes femmes.

Ce sont principalement des personnages doux et effacés. Parfois elles restent dans l'ombre, sortant juste un peu la tête pour achever une histoire. Mais parfois, elles évoluent et prennent leur vie en main. Elles sont souvent plus proches du lecteur car moins romanesque que les "parfaites" Lizzie, Marianne et Emma, mais plus vraies, féminines dans leur doute leur hésitation, leur naïveté et leurs amours.


Elinor Dashwood de Sense and Sensibility. Une mmauvaise langue pourrait dire qu'Elinor est une mère sacrifice. En réalité, elle compense et ce de façon bénéfique, l'excentricité et la lourde présence de Marianne. Elle est le personnage qui calme, qui ramène les choses à l'essentiel et qui a la bonté de ne pas se plaidre ce qui repose le lecteur des plaintes de Marianne. Au final elle gagne la sympathie du lecteur et donne une note de fraicheur et d'espoir au roman un peu moraliste sans doute.


Jane Bennet de Pride and Prejudice. Le rôle de Jane est à peu près celui d'Elinor même s'il est moins appuyé. Il permet de contrebalancer une Lizzie volontaire et un couple Lizzie-Darcy assez imposant et explosif. Avec Bingley elle apporte une touche de douceur très féminine qui manque parfois à sa soeur. Non pas faire valoir de Lizzie, Jane est à part entière. Elle a son relief et une facilité à attirer la sympathie tout comme le fait Elinor en restant humble et ce qui est d'autant plus facile, la complicité entre Lizzie et elle, nous range vite de l'avis de Lizzie. Jane est la meilleure personne au monde.


Fanny Price de Mansfield Park. Elle mériterait avec sa congénère Anne Elliot une catégorie à part car contrairement à Jane Bennet et Elinor Dashwood, elle n'a pas de soeur à contrebalancer. Fanny Price se contente d'être elle-même et grand bien lui en fit. C'est un personnage double. Double parce que d'un côté elle est effacée, timide et soumise à la famille Bertram, de l'autre côté seule ou avec Edmund elle se montre vive, éveillée, et surtout intelligente car elle seule pressent que les Crawford vont bousculer sa vie et celle de Mansfield Park. De plus, c'est un personnage qui évolue et qui s'affirme au fil des pages.


Anne Elliot de Persuasion. C'est un personnage très proche de Fanny Price. Effacée et soumise à sa famille qui ne la considère pas, elle se réveille à l'annonce de l'arrivée de Frederick Wentworth. Elle balance, elle hésite un peu puis elle se place contre tous pour racheter son bonheur. Un personnage plein de pronfondeur mais qui ne la partage uniquement qu'avec le lecteur ce qui la lui rend intime.


Il faudrait à présent mettre à part un petit personnage atypique. Elle est hors catégorie, ni trop effacée ni trop forte. Il s'agit de :


Catherine Morland de Northanger Abbey. A la fois éveillée et vive, prompte à donner ses idées, la lecture tient le centre de son attention. Elle n'hésite pas à accuser le Général Tilney d'avoir tué sa femme. Cependant, elle possède une fraicheur et une naïveté qui l'empêche d'être aussi lucide et forte que Lizzie Bennet mais qui lui donne un charme tout particulier.


Enfin, il faudrait s'attacher aux figures féminines négatives, les "femmes-obstacles" : les "Hypocrites" ou les "Séductrices" et qui sont parfois les deux. Elles sont comme leurs homologues masculins souvent belles et apparament parfaites mais elles cachent le plus souvent des plans néfastes. Là encore nous mettrons quelques nuances. Nous ne pouvons pas dire que toutes les femmes-obstacles chez Jane le sont par appat du gain ou malice. Examinons cette galerie de portraits.


Ms Lucy Steele de Sense and Sensibility. C'est un personnage particulièrement néfaste car par jalousie, ne doutons pas qu'elle connait l'inclinaison d'Edward pour Elinor, elle rend Elinor complice d'un secret qui lui brise le coeur. Marianne lui reproche de ne jamais rien dire mais son sort est lié à un secret affreux. Lucy Steele permet de donner du relief à la foi à Edward et Elinor mais aussi à leur histoire. On pourrait dire aussi que Ms Sophia Grey fait aussi partie des femmes obstacles mais en vérité le choix entier n'appartient qu'à Willoughby et c'est bien lui et non pas Ms Grey qui brise le coeur et les rêves de Marianne Dashwood.


Lydia Bennet de Pride and Prejudice. Il est bien évident que Lydia n'est ni hypocrite ni attirée par l'argent mais par son comportement indécent et on pourrait même dire stupide, elle compormet l'avenir de ses soeurs, celui de Jane et celui de Lizzie.


Caroline Bingley de pride and prejudice. Elle aussi par son comportement empêche le mariage de son frère et de Jane, mais tente surtout de discréditer Lizzie aux yeux de Darcy. C'est un personnage fourbe car elle ne parle qu'en sous-entendu et en remarque blessante. Hautement détestable donc...








Mary Crawford de Mansfield Park. Elle est la réplique exacte de son frère au féminin. Belle et spirituelle elle séduit la famille mais ne s'intéresse qu'à la fortune des Bertram. La conversation qu'elle a après la fuite de son frère et de Maria ou elle explique que la chance peut-être les favorisera en faisant mourir Tom Bertram, ramène Edmund à la réalité. Son comportement permet là encore de créer Fanny et l'amour d'Edmund.



Jane Fairfax de Emma. La encore je mettrai une nuance comme Lydia Bennet. Sa dissimulation n'a rien de malhonnête, son personnage est même plutôt austère. De même la révélation de ses fiançailles avec Frack Churchill ne nuit pas à Emma puisqu'au final, elle n'aimait pas Franck Churchill. C'est donc un petit obstacle seulement.










Isabella Thorpe de Northanger Abbey. Personnage très comparable à Mary Crawford, elle est dans la séduction et l'intérêt. Elle est fausse et intéressée par l'argent. De plus elle a ce petit côté effrontée qui la rend particulièrement détestable.










Elizabeth Elliot/ Mary Musgrove/Mrs Clay de Persuasion. Ce sont des obstacles familiaux. Elles n'ont pas de vraie malice mais elles font obstacles car elles ne considèrent pas Anne Elliot, ou parce que leur égocentrisme étouffe l'héroïne. Le charme d'Anne Elliot tient dans ce qu'elle arrive à s'affranchir de ces présences particulièrement pesantes.


Les héroïnes féminines de Jane sont différenciées, nuancées mais surtout parfaitement portraiturées. Le talent d'observation de Jane Austen est parfaitement mis en valeur, et sa palette de couleur forme des personnages chatoyants et profonds.

jeudi 5 mars 2009

Les personnages masculins chez Jane Austen


J'aimerai pour continuer ce cycle Jane Austen, vous proposer une petite analyse des personnages dans ses romans. Rien de prétentieux, juste des idées et n'hésitez pas à argumenter si vous n'êtes pas d'accord.

Même si Jane Austen ne se place que du point de vue de ses dames, nous pouvons sans consteste dire qu'elle n'a que des héroïnes, il n'en est pas moins vrai que ces messieurs tiennent une place particulièrement importante dans ses romans. A la fois prince charmant et monstre, enchanteur ou enchanté, le héros austenien à largement sa place dans une galerie de portraits complète. Que serions -nous mesdames sans ces terribles bourreaux? Que serait Lizzie sans Darcy ou Fanny sans Edmond? Assurément le roman aurait moins de charme et d'intérêt.

Je vous proposerai tout d'abord une petite analyse du héros austenien avant de faire une galerie de portraits.

Je passerai volontier sur les figures de pères et d'oncles qui peuplent le monde de Jane. Ils sont parfois tyraniques ou obscurs : le Général Tilney de Northanger abbey ou Mr Elliot de Persuasion. Mais le plus souvent ils sont purement absents : Mr Woodhouse d'Emma, Mr Bennet de Pride and Prejudice, Mr Dashwood [mort] de Sense and Sensibility, Mr Price de Mansfield Park et Mr Morland de Northanger Abbey. On trouve aussi des personnages extérieurs à la famille nucléaire (oncles, cousins, amis) mais qui sont toujours pleins de bonne volonté : Mr Gardiner de Pride and Prejudice, Sir John Middleton de Sense and Sensibility, les Allan de Northanger Abbey, Le Capitaine Harvile de Persuasion, et dans une certaine mesure Sir Beltram de Mansfield Park.
D'une façon générale, Jane est peu tendre face à ces figures de maris et de père. Peut-être ne les intéressent-ils pas, ou peut être sa propre vision de ces figures paternelles nous est transmise par le biais de ces absences notables. Il est bon de remarquer que les pères, oncles ou autres, sont des obstacles dans les mariages des héros et héroïnes. Certes Sir Beltram est furieux contre Fanny mais il accepte plutôt facilement son mariage avec Edmond, quant à Sir Elliot il n'est pas le seul à persuader Anne de refuser Wentworth. Les héros et héroïnes doivent souvent s'affronter eux-même ou leurs congénères pour sortir d'une situation difficile et ils doivent rarement affronter leur famille (exception faite d'Anne Elliot et peut-être de Fanny Price).

Mais ces figures paternelles ne m'intéressent pas ici et je vais plutôt me concentrer sur les figures d'amants, figures principales chez Jane.

On peut dégager trois types de personnages masculins types chez Jane. Bien sûr ils sont tous différents et on pourrait dégager des nuances (j'essayerai de le faire dans la mesure du possible).

Ces trois types ne se retrouvent pas toujours ensemble dans un même roman, il est possible qu'une des données soient enlevés, car à chaque héroïne son héros et généralement ceux-ci s'accordent en caractère.

On peut donc distinguer trois "types de personnages": les deux premières catégories ont le point commun leur finalité: ce sont des héros positifs, des personnages bons. La dernière catégorie que l'on trouve dans 90% des romans et qui le fait vivre rassemble les personnages négatifs, les "méchants" si on utilise ce simple terme.

Parlons tout d'abord de la première catégorie, la plus puissante généralement: on pourrait l'appeler "le ténébreux". Je sais le terme fait suranné mais je n'en ai pas de mieux. Le champion toute catégorie de cette classe est sans contexte Mr Darcy. Je le prend en exemple car tout lecteur de Jane connait Darcy. C'est le principe même de personnage complexe que le lecteur et à fortiori l'héroïne a du mal à déchiffrer mais qui au bout du compte rélève toujours sa bonne nature. Il a également comme caractéristique première d'être révélé et rendue à sa juste place par les yeux de l'héroïne. C'est parce que son regard à elle change, qu'il change et que d'obscur il devienne lumineux. On retrouve donc :


Colonel Brandon de Sense and Sensibility. S'il n'est pas aussi flamboyant que Darcy, il appartient tout de même à cette catégorie de personnage car il parle peu, se livre peu mais se libère par ses actes protecteurs et sauveurs.





Fitwilliam Darcy de Pride and Prejudice, nous l'avons déjà dit Darcy caractérise à lui seule cette catégorie. Sombre, peu pénétrable, il n'est pas moins transformé par l'héroïne tout au long du roman et se révèle dans ce qu'il est à la fin uniquement.
_ Mansfield Park en est dépourvu. Nous avons deux figures fortes mais qui n'a pas sa place ici et l'on ne peut considérer Tom Beltram comme un "ténébreux" c'est lui aussi un absent.


Mr Knightley d'Emma. Personnage tout en filigramme dans le roman et qui ne prend sa place, place légitime et révélée lorsque l'héroïne elle-même prend conscience de ce qu'il représente à ses yeux. Il est comparable à Darcy puisqu'il trouve sa vraie place à travers les yeux de l'héroïne.






_ Northanger Abbey n'en contient pas non plus. Les deux autres catégories de personnages sont doublées mais celle-ci reste vide.

Captain Wentworth de Persuasion. Tout comme les autres, Wentworth se révèle par l'héroïne mais aussi et surtout par lui même. A la lueur de ses pensées il modifie lui-même son comportement. De la froideur de l'ancien amant, il retrouve la passion du premier amour.







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La deuxième catégorie comporte le personnage "lumière", celui qui on le sait est bon et en qui les héroïnes peuvent avoir confiance. Souvent timide et plus effacé, il a souvent un sens de l'honneur aigu et un amour profond.


Edward Ferrars de Sense and Sensibility, personnage immédiatement aimé du lecteur et dont le bonheur est presque vital, comme par "justice". Doux, attentionné et amoureux, Elinor l'aime d'autant plus qu'il possède un véritable sens de l'honneur et du devoir qu'elle partage.




Charles Bingley de Pride and Prejudice. tout comme Edward dont il partage de nombreux points communs, il est doux et timide et entraîné malgré lui dans un code d'honneur que Jane aura la bonté de briser bien obligement.






Edmund Beltram de Mansfield Park. Sa caractéristique principale (outre la ressemblance avec Edward Ferrars pour le goût du "clergyman" et celle avec Charles Bingley pour une certaine timidité) est sans doute de ne découvrir son amour pour l'héroïne qu'après la bataille en quelque sorte. Atypique par certain côté il n'en ai pas moins touchant.

_ Emma n'en a presque pas. On pourrait certes y mettre Franck Churchill mais pour d'autres raisons je le laisserai à la dernière catégorie.


Henry Tilney et son pendant plus fade James Morland de Northanger Abbey. Eux aussi sont caractérisés par l'importance de l'honneur et si pour James, l'histoire n'est point heureuse, Henry en revanche atteindra le bonheur dévolu à ce genre de personnage. C'est aussi celui qui doit le plus se battre pour obtenir et l'amour de celle qu'il aime et l'autorisation de l'épouser.






Charles Musgrove de Persuasion. Beaucoup plus fade que les autres, il n'en reste pas moins un personnage tendre (il ne faut pas oublier qu'il a demandé sa main à Anne) et toujours présent.

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La dernière catégorie rassemble bien évidement les personnages négatifs. Cette figure de séducteur qui terrorise les jeunes filles de l'époque victorienne car ils représentent la ruine, l'avidité, le déshonneur et la séduction trompeuse. Cette figure, toujours sublime se révèle n'être qu'un faux, une copie, "un portrait de Dorian Grey". PArticularité également, c'est le seul personnage que l'on retrouve dans tous les romans, car si Jane peut jouer avec l'un ou l'autre (ou les deux: cf. Pride et Sense) personnage des deux catégories précédentes, elle ne peut ce passer de celui-ci, car il fait vivre le roman et permet souvent de créer ou de révéler le véritable amour pour les autres personnages qui évoluent par contraste.



Willoughby de sense and Sensibility. Peut-être l'emblème de cette catégorie. Certains le voient comme une victime, je dirais qu'il représente tout de même un côté bien peu glorieux. Par ses actes, il choisit l'argent et une femme qu'il déteste à la place de Marianne. Le choix est consommé et le personnage consummé.




Georges Wickham de Pride and Prejudice. Figure sublime que Wickham mais au combien mauvaise et déshonnorante. Avide d'argent, comme Willoughby, séducteurs de jeunes filles (Georgiana et Lydia) il berne l'héroïne un moment. Mais, Wickham aura au moins l'avantage de rapprocher Darcy et Lizzie et fait avancer l'histoire et offre la possibilité à Jane de critiquer les préjugés dont fait preuve son héroïne.




Henry Crawford de Mansfield Park, il partage lui aussi des points communs avec les deux précédents, menteurs et séducteur il finit néanmoins, à l'instar de Willoughby, d'être pris à son propre piège et de tomber amoureux. Une façon pour Jane de punir ces Casanova d'opérette.





Franck Churchill d'Emma. Nous l'avons vu sa place est un peu hybride. Certes il trompe tout le monde et surtout cette curieuse d'Emma, mais sa tromperie n'est pas dans un but négatif; pas d'appat du gain ou un simple jeu de séduction. Churchill est juste un amoureux qui se cache. De plus il ne brise pas le coeur d'Emma et lui permet même de réaliser ses sentiments pour Knightfield. il est donc la version atténuée et positive des Willoughby et des Wickham.








John Thorpe et Captain Tilney de Northanger Abbey. Si le premier est attiré par le gain, l'autre l'est par la séduction. Ils sont dissociés, un seul personnage coupé en deux et exploitant deux facettes réunies chez d'autres.











Mr. Elliot de Persuasion. Chez lui l'appat du gain est clairement le premier objectif, mais sa tromperie est abjecte car elle utilise non seulement la position d'Anne (27 ans et non mariée, une proie facile) mais aussi ses sentiments (il lui fait croire qu'il l'aime alors que le reste de sa famille la rejette). Mais lui contrairement à d'autres qui ont pu arriver à leur fin, se voit spolier, naturellement.







Jane n'est pas moralisatrice, certains de ces mauvais sujets réussissent très bien et font une fin affreuse, le mariage. D'autres personnages plus charmants sont mis en difficulté mais ils gagnent toujours. Il y a donc une envie de montrer toutes les facettes d'un homme, du pire au meilleur et du plus simple au plus complexe.