lundi 30 janvier 2017

Prisoner of my desires - Johanna Lindsey


Aujourd'hui je vous parle de ma première tentative de découvrir Johanna Lindsey avec ma lecture de Prisoner of my desires, publié en français chez J'ai lu, sous le titre Captifs du désir. 

TRIGGER WARNING: Violences sexuelles

Il n'est rien de plus frustrant que de ne pas avoir le roman promis par la quatrième de couverture. Je suis certaine que cela vous est déjà arrivé d'être emballé(e) par le résumé d'un roman et de lire finalement tout à fait autre chose. J'avais eu cette désagréable surprise avec La carte du temps de Felix Palma où l'on promettait une histoire alléchante de voyage dans le temps, de modifications de l'Histoire avec des grands noms de la littérature du XIXe siècle qui étaient là pour appâter le chaland mais où le roman final ne correspondait pas du tout au résumé.  
Cela ne veut pas dire que le livre qu'on a entre les mains est mauvais, il peut tout à fait être excellent, c'est simplement le travail d'édition qui n'est pas convenablement fait et induit en erreur. On ne parle même pas des quatrième de couverture qui dévoilent carrément le nœud de l'intrigue, ce qui est aussi particulièrement frustrant.
Bref, j'étais consciente de cette problématique, que parfois les résumés ne correspondent pas à l'intrigue livrée et qu'il y avoir une déception. Cependant...j'étais loin d'imaginer que parfois la frustration peut venir du fait que le résumé correspond exactement à ce qu'on va lire...au premier degré.

F-

Violé ! Jamais Warrick de Chaville, seigneur de Fulkhurst, le redoutable Dragon noir, aurait pensé subir une telle humiliation ! Capturé dans une embuscade, il s'est pourtant bel et bien réveillé enchaîné sur un lit, obligé d'endurer les assauts charnels d'une beauté blonde inconnue. Rowena, si jeune et si innocente, n'a bien sûr pas ourdi elle-même ce traquenard diabolique ! Obéissant, sous la contrainte, au cruel Gilbert d'Ambray, qui la menace de tuer sa mère, elle doit coûte que coûte enfanter un héritier. Mais Warrick, qui ignore tout de ce chantage, n'a désormais qu'une obsession : se venger de Rowena. Lui faire payer au centuple ses exquises tortures. Sans se douter que son désir de vengeance connaîtra la vengeance du désir.

Pour que tout soit bien clair avant que vous ne vous aventuriez plus avant dans cette chronique, je veux mettre en évidence quelques points. Tout d'abord même si je n'aime pas les bodice rippers (quand je dis je n'aime pas, je veux surtout dire que c'est mon pet peeve number one EVER), je reconnais non seulement leur importance dans l'histoire de la romance*, nous ne sommes pas passés de Jane Austen à Courtney Milan sans intermédiaire, sans tentative réussie ou échouée, mais je suis aussi tout à fait consciente que ce dégoût que j'éprouve pour ce type particulier d'histoires m'est propre. Si j'en ai lu et parfois aimé adolescente, ma découverte et mon implication dans le féminisme à l'âge adulte ainsi que mon histoire personnelle qui fait que je suis particulièrement sensible à la question des violences envers les femmes et la gynophobie en général, font que je ne peux dorénavant apprécier ce type d'intrigue. Cela étant dit, si c'est votre came, si jamais ces vieilles romances ont une place particulière à vos yeux et que vous aimez en lire ou en relire, ça me va. Chacun doit être capable de savoir ce qui est bon ou tolérable pour lui/elle-même et ce n'est pas à moi de juger. Ma chronique va surtout être le récit personnel de ma réaction à cette lecture et je souhaite que personne ne se vexe. Plus le panel de réactions à un produit culturel (que ce soit un film, un livre, un jeu vidéo) est large, mieux c'est. La diversité nous sauvera!  

J'avoue, quand je suis tombée sur Prisoner of my desires chez mon dealer habituel, j'ai été intriguée par le résumé...pire, j'ai gloussé...comme ça en plein dans la rue, le livre à la main et mon dealer à trois pas.
Je sais, je sais que j'ai dit dans le paragraphe d'avant que je déteste les bodice rippers mais dans mon cerveau ça a fait *Fatal error system* et j'ai eu envie d'en savoir plus. Après tout, je ne voulais pas mourir idiote et on peut toujours avoir une bonne surprise non? Je n'ai pas de bonnes explications à ce geste hormis une grande naïveté qui fait que j'ai cru que Prisoner of my desires allait être un Eloisa James ou un Julia Quinn plein d'humour et que le résumé était en fait exagéré pour attirer la lectrice que je suis.
*Je t'aime Persie chérie tu le sais mais parfois tu es une gentille gourde*
Merci Cheshire...même si tu as raison j'ai horreur de l'admettre.

Alors non, Prisoner of my desires n'a rien d'une romance au second degré à la Bridgerton, le résumé est réellement premier degré. Nous commençons le récit avec cette gentille belle et douce Rowena qui se retrouve sous la garde de son archétypal cruel beau-frère Gilbert d'Ambray qui pour une question de gros sous a besoin que Rowena enfante un héritier, genre là maintenant tout de suite...
* Est-ce que quelqu'un lui a dit que ça prenait neuf mois cette histoire?*
Parce que cette romance commence très bien, le Gilbert en question pense pendant quelques minutes à remplir la besogne lui même...


Charming...mais finalement il se dit que lui où les hommes de sa garde ça ne fera pas l'affaire, il ne faudrait pas qu'on puisse soupçonner une magouille...tu penses!
Quand il apprend que Warrick de Chaville, un seigneur puissant doublé d'un guerrier hors pair, a été capturé et se trouve sous garde, il se dit qu'il tient enfin son plan et ordonne donc sous la menace à Rowena, d'aller violer Warrick dans sa cellule afin de tomber enceinte....ah j'oubliais, Rowena est vierge.


Mais quel plan à la con! Sérieusement? C'est tout ce que tu as trouvé? Énorme facepalm parce que je rappelle à toute fin utile que nous sommes dans une romance et que cette idée de viol ça me semble mal commencer une grande Histoire d'Amour avec majuscules.

A ce stade j'avais encore un peu d'espoir que la suite n'allait pas être aussi horrible que ce que j’appréhendais...malheureusement ce ne fut pas le cas. Je vous passe les descriptions des actes commis mais je crois que j'ai rarement été plus mal en lisant un roman. Non seulement la situation de Rowena est horrible, sa mère est menacée de mort, elle est violée puisque je rappelle qu'on lui ordonne de pratiquer une relation sexuelle qu'elle ne veut pas et sous la contrainte, que c'est sa première fois, traumatisme ++ et qu'en plus la pauvre héroïne porte le poids de la culpabilité puisqu'elle fait du mal au héros. Oui le héros, il ne faudrait pas imaginer une seconde qu'il y prenne du plaisir lui! Contrairement à ce que dit la quatrième de couverture, il n'endure [pas] les assauts charnels d'une beauté blonde inconnue, il est violé! Non seulement cette idée le répugne et l'humilie mais en plus lorsqu'il comprend que le but de la manœuvre est d'obtenir un enfant, il se sent doublement violé parce qu'on le prive de son droit à ne pas vouloir d'enfant, en tout cas avec cette femme qu'il ne connait pas, mais en plus on risque de le priver de cet enfant en question.

Je suis assez insensible en général, je peux lire des horreurs sans bouger une oreille, vous n'avez qu'à demander à Jabberwocky, nous avons vu le premier Millenium (version suédoise) au cinéma et quand je suis sortie j'avais faim. Si besoin est, adressez-vous aussi à Chi-Chi. Je ne suis pas fragile en lecture mais là j'ai vraiment eu la nausée en lisant car je le répète, Prisoner of my desires est une romance, pas un roman policier sordide. La souffrance des personnages se sentait à fleur de pages et je ne peux pas du tout concevoir que de cette horreur puisse sortir une histoire d'amour crédible. Même si éventuellement à la fin, Warrick comprend que Rowena est une victime elle-aussi, dans l'optique où il ne se venge pas d'elle avant, comment peuvent-ils tomber amoureux?
Mal à l'aise à mort j'ai littéralement jeté le livre à travers la pièce et c'est la première fois de ma vie que je fais quelque chose d'aussi violent à un roman.

Alors j'admets, je n'ai pas lu la suite. Peut-être que Johanna Lindsey s'en sort bien et qu'elle fini par rendre l'histoire d'amour crédible mais je ne pouvais pas m'imaginer en lire d'avantage. Plus encore, je me suis demandée si cette histoire de double viols était vraiment nécessaire pour donner corps au récit et produire une bonne histoire de vengeance et de qui pro quo. Je ne suis pas experte en plan machiavélique mais juste là comme ça j'ai au moins une idée qui me vient et qui pourrait faire démarrer cette intrigue sous de meilleures auspices. Puisque Rowena est magnifique si l'on en croit les descriptions que l'on peut lire au début du roman, il n'est pas idiot de penser que Warrick puisse tomber amoureux d'elle ou au moins ait envie de coucher avec non? Dans ce cas, pourquoi ne pas la faire passer pour une prisonnière et la mettre dans la même cellule que notre héros comme deux poissons dans un bocal histoire de voir si la mayonnaise prend? Après tout, on aurait pu assister à un jeu entre les deux personnages et pourquoi pas une histoire d'amour et/ou de désir qui prend. Gilbert n'aurait plus eu qu'à retirer Rowena de la prison une fois son plan mis à exécution et ensuite Warrick aurait pu croire qu'il avait été joué par Rowena ce qui aurait induit la vengeance, le qui pro quo et l'histoire d'amour finale. Là j'y aurai cru, volontiers, malgré les défauts de plan éventuels, je suis prête à fermer les yeux sur pas mal de choses si l'alchimie entre les héros est bonne mais là non...un début si violent m'a définitivement dégoûtée.

En fait, plus encore, je ne comprends pas ce besoin de violence et c'est pour ça que même en connaissant l'origine des bodice rippers, du contexte dans lequel ils ont été écrits, je n'arrive pas à passer outre.

Dans tous les cas on ne m'y reprendra plus. Je ferai plus attention à l'avenir et peut-être me priverai-je de quelques classiques de la romance mais si ça peut m'éviter des palpitations cardiaques et des crises de nerfs, je crois que j'y gagne!

Est-ce que cette mésaventure vous est déjà arrivée? Et si vous aimez les bodice rippers, pourquoi? Je serai intéressée d'en discuter!

En tout cas, bonne semaine à toutes et tous. 

* J'espère pouvoir en faire un article bientôt. 

mardi 24 janvier 2017

Fifth grave past the light - Charley Davidson #5 - Darynda Jones


A

Résumé: Après avoir résolu quatre enquêtes d'un seul coup, Charley pensait pouvoir souffler un peu mais c'était sans compter sur l'installation du fils de Satan, Reyes, dans l'appartement d'à côté, plus sexy que jamais. Pour ne rien arranger, Reyes est son principal suspect dans l'enquête au sujet d'un pyromane qui détruit systématiquement tous les lieux où il a grandit et Charley s'est promis de l'éviter jusqu'à ce qu'elle trouve la vérité...

Cependant, lorsque des femmes décédées commencent à apparaître dans son appartement, toutes plus perdues et terrorisées les unes que les autres, elle réalise qu'un peu d'aide serait la bienvenue.

La dernière chronique que j'avais publié sur les Charley Davidson était pour le moins mitigée. Le tome 4 ne m'avait pas autant convaincu que les précédents et même si l'intrigue policière qui sous-tendait le récit m'avait emballée, l'histoire Reyes-Charley me semblait tourner en rond, étiré par des besoins de maintenir du suspens là où clairement ça ne se justifiait pas. Du coup j'avais un peu abandonné la série, ne me sentant pas d'attaque pour enchaîner avec le tome 5, de peur sans doute de voir mon enthousiasme pour Charley gâché par un tome en trop. 

En février dernier, j'ai profité de ma petite semaine de vacances pour déconnecter complètement avec le boulot. De retour dans la maison familiale où je garde religieusement des reliques sacrées, je suis tombée sur les trois premiers tomes de Charley qui semblaient n'attendre que moi. Apparemment Charley et moi c'est une histoire d'amour car à chaque fois que je suis en grande déprime ou que je suis dégoûtée de la lecture - oui même les libraires, surtout les libraires, arrivent à s’écœurer de lire - Charley Davidson est la seule série que j'arrive à apprécier et à lire jusqu'au bout. J'ai donc décidé de me faire un petit guilty pleasure - mais n'est-ce pas le rôle principal des vacances? - et je me suis engloutie, je pense que c'est le terme approprié, les quatre premiers tomes dans la semaine. 
Et bien en relisant le tome quatre je me suis rendue compte que les défauts que je lui avais trouvé la première fois ne me perforaient plus autant la rétine. Donc... tout ça pour dire que j'ai eu envie de lire le tome 5 et que j'ai bien fait.

J'ai toujours trouvé que le récit à la première personne est l'un des procédés littéraires les plus compliqués et les plus difficiles à maîtriser en particulier lorsque le récit implique des sentiments. Dès que des sentiments sont en jeux, les décrire du point de vue de la personne même qui les ressent peut rendre l'ensemble ultra sirupeux ou complètement idiot, ce qui est plutôt normal après tout. Nos pensées nous semblent cohérentes, de même que nos peurs, nos angoisses ou nos désirs. Les transcrire pour les autres est périlleux mais Darynda Jones s'en sort encore une fois remarquablement bien. Il y a toujours cette pointe d'humour inimitable qui fait que Charley est toujours juste, toujours dans le ton même lorsqu'elle évoque Reyes. L'humour et le fait que personne n'ait vraiment l'air de se prendre au sérieux joue beaucoup dans l'ambiance générale de la série. 

Ce cinquième opus est un peu plus posé que les précédents et l'histoire entre Reyes et Charley avance. Plus de jeu du chat et de la souris qui me dérangeait dans l'opus précédent, cette fois-ci les choses se concrétisent sans jamais perdre de vue à la fois le côté sexy de la relation Reyes-Charley, ni le côté magique. De ce point de vue là, nos obtenons enfin un peu plus d'informations, quelques révélations surprenantes qui donnent envie de lire la suite et de voir comment ils vont pouvoir se dépatouiller avec tout ça. 

Quant à l'enquête principale, si elle était moins surprenante que celle du tome quatre, on est très rapidement accroché et l'idée d'avoir 27 femmes décédées et terrorisées dans son appartement fait froid dans le dos. Encore une fois, Darynda Jones arrive à nous surprendre avec plusieurs fausses pistes qui donne du piquant à l'intrigue.

Pour conclure, je dirais que ce cinquième tome des aventures de Charley Davidson correspond à tout ce qu'on pouvait attendre. Attractif, prenant, drôle, il remplit parfaitement ses fonctions et a réussir plutôt brillamment à me redonner envie de lire! 

lundi 23 janvier 2017

Dis moi Persie...



Confortablement installés dans leur bibliothèque chaleureuse aux coussins moelleux et à la moquette épaisse, Perséphone et Cheshire lisaient.
Cheshire, roulé en boule sur une étagère avait littéralement la tête deux étages plus haut dans le dernier roman de Courtney Milan. On ne voyait plus du chafouin que la pointe frétillante de ses oreilles dépasser du roman.
Perséphone quant à elle, s'était lovée dans un accueillant fauteuil à oreilles, ses longues jambes repliées sous elle, un Jasper Fforde écartelé sur l'accoudoir. Posée sur une table basse, une théière japonaise toute chaude, attendait qu'on verse son thé parfumé dans de petites tasses de porcelaine bleue.
Sans lever les yeux de son livre, la jeune femme tendit le bras pour attraper sa tasse. Alors qu'elle constatait que cette dernière était vide, Perséphone referma son livre et s'étira en baillant. 
- Chess, veux-tu du thé?
Le chafouin ne répondit pas, perdu qu'il était en plein milieu d'un bal anglais du XIXe siècle. 
- Chess? réitéra la libraire sans toutefois plus de résultat. 
Perséphone secoua la tête et retourna à sa lecture tout en sirotant sa boisson fumante à petites gorgées. 
Derrière les fenêtres, la neige tombait épaisse et lourde et étouffait les bruits qui auraient pu venir gêner les deux lecteurs. De temps à autre, les oreilles de Cheshire se mettaient à gigoter dans tous les sens et le corps du matou fictif changea plusieurs fois de place, se logeant finalement entre un Sarah MacLean et un Elizabeth Hoyt. Perséphone changea aussi plusieurs fois de position, tantôt en tailleur, tantôt affalée dos à un accoudoir, les jambes rejetées sur celui d'en face et pieds pendouillant dans le vide. Fred Astaire chantonnait doucement, presque en sourdine et donnait à l'ensemble une touche classieuse et chaude. 
L'après-midi aurait pu glisser, parfaite, ininterrompue si un hologramme n'avait jailli au milieu de la pièce faisant sursauter la jeune femme et Cheshire qui se réfugia tout crachotant derrière le fauteuil de sa maîtresse. La tasse de porcelaine failli s'enfuir toute seule et il fallu choisir vite entre Jasper Fforde et elle. Le choix fut fait et la pauvre Thursday Next se retrouva par terre, la couverture sans dessus dessous. 
-By Merlin's beard! s'exclama Perséphone en se laissant retomber, le cœur encore battant, dans le siège rembourré. Un jour elle me tuera.
Le "elle" en question s'avérait être Jabberwocky qui dans la pause figée de l'hologramme pas encore lancé avait plus l'air d'un oiseau déplumé que de la dangereuse créature d'Alice au Pays des merveilles. 
- Je déteste quand elle fait ça, marmonna Cheshire en s'ébouriffant un bon coup. Elle me rebrousse les poils à chaque fois. 

Perséphone attrapa le chafouin encore bougon et le cala dans son giron. Lui prenant la tête, elle entreprit de lui malaxer les oreilles ce qui faisait toujours fondre cette horripilante bestiole, avant de lancer l'hologramme. Jabberwocky s'anima sa silhouette longiligne se mouvant comme un arbre sous le vent. La masse de ses cheveux châtain clair coiffés en chignon oscillait à chacun de ses coups de tête. Un énorme sourire lui barrait le visage et faisait pétiller ses immenses yeux bleus. 
- Mon adorable cacatoès! s'exclamait-elle. Tu ne peux pas savoir à quelle point je suis excitée par cette nouvelle! Tu ne m'avais pas dit que tu comptais te remettre à l'écriture et bien sûr je serai ravie de t'aider à relancer le blog. J'en trépigne d'avance. Perséphone et Jabberwocky! Quel duo de choc! Oh et bien sûr toi aussi Cheshire, avant que tu ne vexes comme une grosse dinde, ponctua-t-elle en tirant la langue au matou vexé. 
- Je te laisse, on se reparle plus tard! Bisous
L'hologramme s'éteignit dans un petit "plop". Perséphone resta un instant interdite, les mains en suspens sur les oreilles de Cheshire. 
- Cheshire, est-ce que tu peux m'expliquer ce que veut dire Jabberwocky? 
Le chafouin se tortilla un peu et décida de ne pas répondre. Le téléphone de Perséphone lui donna un répit lorsqu'il se mit à vibrer quelque part dans la bibliothèque. La jeune femme se leva pour lire le message qui venait d'arriver.
"Salut Persie! Je suis à fond sur ton projet et je veux bien participer si mes personnages me laissent un peu souffler. Bon en ce moment ce n'est pas gagné mais promis je t'envoie une chronique dès que j'ai cinq minutes pour lire. Je t'embrasse. Chloé"
D'abord Jabberwocky, ensuite Chloé Duval, Perséphone commençait à se demander si elle n'avait pas loupé quelque chose. Quand le mail de sa cousine arriva dans sa boîte mail, son exaspération était à son comble.
- Cheshire! cria-t-elle, sans effet.
- CHESHIRE!
Cette fois-ci le chafouin se matérialisa devant sa maîtresse...enfin...matérialisa plutôt ses oreilles et la pointe de ses pattes. 
- Peux-tu m'expliquer pourquoi ma cousine, Chloé et Jabberwocky sont d'accord pour écrire sur mon blog, blog sur lequel je n'ai plus rien posté depuis 2014? 
Le chat fictif se retourna dans les airs et présenta son ventre inconsistant dans le but d'obtenir une caresse. 
- Tu peux aller te gratter, si tu me permets l'expression, lui rétorqua la libraire en croisant les bras. 
Cheshire roula d'un côté puis de l'autre avant de se poser sur le dossier du fauteuil à oreilles.
- Pour être honnête, le blog me manque. 
- Le blog te manque? Persie resta un instant interloquée. 
- Oui j'aimais bien quand on parlait de livres. On rencontrait de nouvelles personnes, on avait des discussions passionnantes...
- Tu sais que ça me manque aussi Cheshire mais avec la librairie, je n'ai plus la force d'écrire sur les mêmes sujets dont je parle toute la semaine...
- Justement! s'enthousiasma le chat. Je me suis dis qu'on pourrait changer un peu les choses et ne parler que de ce que tu aimes le plus sur le blog. J'ai demandé à Jabberwocky, Chloé et ta cousine de participer et elles sont d'accord. 
- Tu as quoi en tête exactement?
- Et si on ne parlait que de romances et de Science-fiction fantasy? Je sais qu'à première vue ça ne va pas ensemble mais il y a pas mal de cross-over et puis tu as toujours été plus ou moins éclectique dans tes goûts. S'il te plait???
Cheshire ouvrit grand les yeux, de ce regard de chaton perdu et Perséphone céda. 

Et c'est comme ça que l'idée s'est implantée dans ma tête. Ce chafouin persistant est revenu à la charge, encore et encore, me disant que rien n'était joué d'avance et que je pouvais revenir. Peut-être que la plupart de mes lecteurs n'auront pas eu la patience de m'attendre et ne reviendront pas. Peut-être que de nouveaux lecteurs viendront voir ce que j'ai à dire. Peut-être que le changement que je m'apprête à faire sur le blog ne vous plaira pas ou au contraire vous trouverez ça génial. 
Dans tous les cas, pour le meilleur et pour le pire, Cheshire et moi sommes de retour avec l'appui de personnes géniales qui aiment la romance et la littérature de l'imaginaire.

Si je ne veux plus chroniquer de livre en dehors de ces genres, c'est simplement parce qu'il s'agit de mon activité principale et que je n'ai plus la force de faire ici ce que je fais tous les jours "dans la vraie vie". Je veux profiter de cet espace ici pour m'évader et partager avec vous ces expériences.
Malgré tout, engager la discussion autour d'un livre autre que romance et SF/Fantasy est toujours possible et je continuerai à partager mes coups de cœur éventuels sur ma page Facebook.

Alors nous voila.
Vous verrez qu'il y a eu quelques petites modifications, changement de pages et de chroniques même si je n'ai rien supprimé des anciennes chroniques! Vous les retrouverez dans l'onglet "Index des chroniques".

N'hésitez pas à commenter, à me donner vos avis et vos conseils de lecture.

A très vite,
Perséphone (et Cheshire).