Présentation de l'éditeur: L’orphelinat d’Abbey Road ne s’est pas toujours appelé ainsi. Son véritable nom, il vaut mieux ne pas le connaître. Il vaut mieux ne pas poser de questions, non plus, ni sur ce sujet ni sur aucun autre. Soeur Ethelred n’aime pas que les enfants posent des questions. Elle dit que Dieu apportera toutes les réponses. Ses réponses à elle, ce sont les punitions. Ce soir, comme chaque soir, les pensionnaires ont dit leur prière et soeur Ethelred a coupé l’électricité dans le dortoir. Mais Joy ne peut pas dormir. Elle pense au souterrain que son amie Margarita a découvert sous l’abbatiale. Qu’y a-t-il au bout de ces couloirs qui sentent le soufre ? Pourquoi Prudence ne parle-t-elle plus depuis qu’elle les a visités seule ? De quoi a-t-elle si peur ? D’où vient cette étrange brûlure sur son bras ? Que cache le mince sourire de Lady Bartropp, la bienfaitrice de l’orphelinat ? Et pourquoi la petite Ginger chante-t-elle sans cesse une chanson en latin sans même s’en apercevoir ? Les réponses sont peut-être là, tout près, dans un autre monde.
Cela fait un moment que j'ai pu découvrir Les orphelines d'Abbey Road et leur géniale auteure Audren. Au salon du livre et de la presse jeunesse de 2012 j'ai pu la rencontrer et l'entendre parler de son roman et de comment les personnages et l'histoire lui viennent à l'esprit (ils s'imposent apparemment) était particulièrement intéressant. Alors que j'ai eu la chance de recevoir le deuxième tome de la série, je me suis dit qu'il était temps que je vous parle de ce roman surprenant.
Les orphelines d'Abbey Road débute comme une histoire d'orphelinat classique, dirigé par des soeurs pas forcément très aimables. Lady Bartropp, la jeune et très jolie bienfaitrice de l'orphelinat prend soin de ses petites protégées en faisant des inspections régulières. Il est très difficile de situer exactement l'époque et même le pays où se passe l'action. Par moment on dirait l'Angleterre du XIXe siècle à d'autre moment cela pour être en France et maintenant. Cela rend le lecteur perplexe dès le début et je trouve que ça nous plonge dans l'ambiance assez rapidement.
L'intrigue se concentre sur plusieurs jeunes orphelines dont Joy, une adolescente qui a perdu ses parents et qui attend leur retour. A côté d'elle, on retrouve Margarita, la plus âgée de la bande, une jeune fille mal dans sa peau qui est à cheval entre le monde des adultes dont elle ne fait pas encore parti et celui des enfants qu'elle est en train de quitter. Prudence n'est pas une mauvaise fille mais elle est un brin pipelette et bravache. On s'attache rapidement à ce petit groupe de filles car elles ont toutes une personnalité bien différente et un parcours lui aussi bien distinct les uns des autres. Certaines comme Margarita ont été abandonnées bébé, d'autres ont été retirées à la garde de leurs parents, et d'autres comme Joy sont devenues orphelines suites à de fâcheux évènements.
A côté des jeunes filles ont trouve aussi des soeurs qui font le pendant des orphelines. Certaines sont carrément détestables (elles justifient la mauvaise réputation des religieuses), d'autres ne sont fondamentalement ni méchantes, ni gentilles alors que d'autres enfin, aiment vraiment les petites filles sur lesquelles elles veillent.
Cette complexité des personnages m'a plu, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir affaire à un conglomérat de personne: les orphelines d'un côté et les soeurs de l'autre. On sent bien qu'on a avant tout affaire à des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses.
Si Lady Bartropp est une bonne bienfaitrice qui ne se contente pas de donner de l'argent, elle est tout de même bien mystérieuse. Je me suis également immédiatement attachée au jardinier (des réminiscences de mon adolescence et de L'amant de Lady Chatterley j'en ai peur, je fais toujours confiance au jardinier maintenant!)
Si l'intrigue commence comme je l'ai dit sur une histoire assez classique d'orphelinat, le roman bascule soudain dans la fantasy avec un mystérieux souterrain, une Prudence qui tombe malade et la petite Ginger qui se met à chanter en latin. J'avais déjà lu des commentaires d'amies ayant lues Les Orphelines d'Abbey Road et elles avaient été surprise du basculement. Sans doute que savoir à l'avance qu'il s'agissait d'une histoire fantastique a eu un impact sur moi parce que j'ai trouvé le glissement bien fait et peu abrupte.
Le fameux diable vert et l'incident mystérieux qui est arrivé à Prudence dans le souterrain n'est pas sans rappeller Le livre des choses perdues de John Connolly et cela met très mal à l'aise! Nous avions demandé à Audren si elle connaissait ce roman et elle nous a répondu que non. Je reste persuadée qu'il y a un lien et qu'il faut qu'elle le lise, elle aura peut-être elle-même des réponses au sujet de ce mystérieux Diable vert (et on est d'accord, ce qui est arrivé à Prudence ça craint).
Je n'aurai qu'un bémol à apporter sur ce premier tome que j'ai trouvé très étrange (dans le bon sens du terme parce qu'il donne envie de poursuivre la lecture), ce sont les deux derniers chapitres que j'ai trouvé beaucoup trop rapides à mon goût. Le changement de caractère dans la personne de Lady Bartropp m'a pour le coup dérangé, je n'ai pas vu la cohérence et j'aurai aimé peut-être quelque chose de plus réaliste. Cela dit ce n'est qu'un bémol puisque j'ai hâte dans savoir plus sur ce mystérieux monde.
Les orphelines d'Abbey Road ressemble bien à son auteur: intriguant, décalé et assez fou. Je ne peux que vous conseiller de découvrir cet univers!
5 commentaires:
Amitiés d'Alvénir !
Audren
Tentée je suis!
@Audren: toujours touchée d'avoir une réponse :D
@Karine: Tu fais bien :p
ça donne envie! :) merci!
De rien Sarah :D
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