lundi 2 avril 2012

The Woman in Black (Hammer - 2012)


COUP DE COEUR DE PERSEPHONE

Résumé (allociné): Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…


CASTING

Daniel Radcliffe ..................................................... Arthur Kipps
Sophie Stuckey ...................................................... Stella Kipps
Misha Handley ...................................................... Joseph Kipps
Jessica Raine .......................................................... Nanny
Roger Allam ........................................................... Mr. Bentley
Lucy May Barker ................................................... Nursemaid
Ciaran Hinds .......................................................... Mr. Samuel Daily
Janet Mc Teer ......................................................... Elizabeth Daily
Shaun Dooley ......................................................... Fisher
Mary Stockley ........................................................ Mrs. Fisher
Alexia Osborne ...................................................... Victoria Hardy
Alfie Field .............................................................. Tom Hardy
Cathy Sara .............................................................. Mrs. Jerome
Tim McMullan ....................................................... Mr Jerome
Liz White ................................................................ Jennet

The Woman in Black est l'adaptation du roman du même nom de Susan Hill. Porté à l'écran par la Hammer, ce film gothique dans la pure veine classique est pour moi une réussite. Je tiens cependant à préciser immédiatement que je n'ai pas lu le roman de Susan Hill. Ma critique ne portera donc que sur le film en soi.

Pour commencer il faudrait dire quelques mots de la Hammer (que j'ai eu la chance d'étudier au lycée en classe de cinéma et pour laquelle je garde un sentiment très fort). La Hammer Film Production est une société de production britannique spécialisée dans les films d'horreur, d'angoisse et d'épouvante très célèbres des années 50 et 60. Christopher Lee, Peter Cushing et Michael Gough ont été des acteurs très connus de cette ère "Hammer". A titre d'exemple, le film Sleepy Hollow de Tim Burton, bien que terriblement burtonnien et drôle (et foncièrement pas Hammer), reste un hommage voulu à la fameuse société de production dont il reprend certains codes et dans lequel apparaissent les acteurs Christopher Lee et Michael Gough.
Pour plus de précision sur le genre, je vous laisse regarder le blog de Gabriel, un passionné du genre qui offre une très bonne critique de la Dame en noir.

J'étais donc assez curieuse de voir ce que la Hammer (que l'on attendait depuis longtemps) allait nous présenter. Je n'ai pas été déçue un seul instant et l'adaptation remplit définitivement son contrat: nous faire peur une bonne fois pour toute. Je suis très peu impressionnable, j'ai vu pas mal de films très durs qui me sortent de la tête une fois vu, mais je peux vous assurer que je suis encore dans The Woman in black à l'heure où j'écris ces lignes (soit 24h après le visionnage).

J'aimerais commencer par vous dire deux choses:
1) si vous n'aimez pas vous faire peur, passez votre chemin car The Woman in black est un film très angoissant et qui fait peur. Personnellement j'ai fermé les yeux 2 fois et sursauté au moins 4, ce qui ne m'arrive jamais! De plus, dès les 5 premières minutes du film, le ton est donné. Trois jolies petites filles qui jouent à la dinette, s'arrêtent, se lèvent et sautent pas la fenêtre. Vous l'aurez compris, le film ne fait que grimper crescendo.
2) Si vous cherchez un film novateur dans le genre, laissez tomber également. The Woman in black est un film tout à fait classique dans sa trame, sans rebondissements complètement inattendus. Il ne s'agit pas là d'un film comme Shutter Island. Cela dit, il remplit tout à fait son rôle, donc autant être prévenu.

Dès le début nous sommes donc saisi dans cette ambiance étrange. J'ai trouvé le générique vraiment très intéressant. A travers cet espèce de fog ultra british et angoissant nous distinguons la rencontre, le mariage d'Arthur Kipps et de sa femme ainsi que la grossesse de cette dernière, une bonne façon de présenter une intrigue secondaire mais très importante pour comprendre la suite de l'histoire. Dans cet espace brumeux, la figure de la jeune femme nous apparait immédiatement comme macabre et fantomatique (chose confirmée par la suite puisqu'Arthur est un jeune veuf). Le personnage d'Arthur Kipps est lui aussi presque fantomatique et terrible, jamais vraiment remis de la mort de sa femme, le jeune homme est perpétuellement triste et complètement emprunt de mysticisme.
J'ai adoré la facture du film dans un perpétuel noir, blanc, gris qui m'a fait penser à Great Expectations (BBC - 2012) dans lequel il y a très peu de véritables couleurs lumineuses. Je le trouve esthétiquement très beau et digne des très bons films du genre. Tous les ingrédients sont là pour un bon film d'horreur: un personnage principal pâle et imprimé par la perte d'un être cher, un village étrange, des villageois franchement flippants, des fenêtres et des portes qui claquent sur son passage, des cadavres pas très jolis, des cris et une maison abandonnée dans un pur style gothique XIXe qui n'est pas sans faire penser au Manoir hanté de Disney mais pour de vrai.

Autant le dire immédiatement, The Woman in Black est un vrai film de fantôme. Contrairement à The turn of the screw qui est un roman fantastique et donc ambigu quant à la réalité des faits, ici il n'est pas possible d'ignorer que La Dame en noir est là.
Ce personnage, tel que traité dans le film (et non pas dans le livre car il y a certains grosses différences apparemment qui font que l'interprétation peut ne pas être la même) est véritablement intéressant. Assez vite, Arthur Kipps comprend pourquoi la Dame en noir hante les lieux et comment elle choisi ses victimes. Ce que j'ai trouvé intelligent dans le traitement du personnage est que l'on apprend finalement les vrais motivations de la Dame en noir qu'à la fin du film. Pour moi, il apparait clairement que ses motivations premières ne sont qu'un prétexte à une pure méchanceté et je me prends à reconsidérer mes impressions. Je l'ai pensé victime mais à la fin du film j'ai tendance à la voir coupable.

Daniel Radcliffe réussi parfaitement pour moi la transition d'avec Harry Potter (encore est-il que sincèrement cette transition était déjà réussie avec la pièce Equus qui est très difficile à jouer et dont il s'est fort bien sorti). Je n'ai pas eu l'impression de revoir le héros à lunettes et je trouve que les premières images de son personnage (un reflet dans sa glace) nous offre un jeune homme beaucoup plus âgé dont la voix même me semble transformée.
Je reconnais volontiers que ce n'est pas un acteur expressif dans son visage, il est plutôt stoïque. Cela dit durant le film j'ai vraiment ressenti les émotions du personnage que Daniel Radcliffe fait passer, à mon sens, par son corps entier. Par ses gestes et son regard il fait passer beaucoup de choses. Un exemple: une scène de vingt minutes sans aucun dialogue ou l'on ne s'ennui pas une seule seconde car elle est rythmée et que Daniel Radcliffe maîtrise la mélancolie et la peur d'Arthur Kipps. Il a d'ailleurs très peu de dialogue. J'avais peur que ce soit un problème et finalement ce détail ne m'a pas marqué pendant la projection, c'est après coup que j'ai réalisé ce fait.

Autre point que j'ai trouvé admirablement bien pensé est le double jeu de peur que le réalisateur nous offre. D'une part nous suivons Arthur Kipps et par ses yeux nous voyons la Dame en noir et les autres fantômes terriblement affreux qui hantent la maison et le village mais le spectateur en tant que tel est invité à prendre place dans cette histoire macabre. Alors que le héros regarde ailleurs, nous, spectateurs sommes témoins des apparitions macabres (celles qui à mon sens font le plus peur peut-être parce que nous nous faisons peur en ayant conscience que le héros ne voit pas le danger qui le menace). Je ne dirais que deux choses: fauteuil et fenêtre : AHHHHHHHHHHH.
Du coup ce double jeu de peur m'a vraiment séduite et donne une touche originale au film très classique par ailleurs dans sa trame.

Je salue aussi Ciaran Hinds seule touche "positive" du film. J'ai beaucoup aimé son jeu, un peu ambigu, touchant, juste ce qu'il faut.
Je crois que je pourrais parler encore longtemps de ce film mais je m'arrête car j'ai déjà été très bavarde.
Pour conclure je dirais que la Hammer réussie parfaitement son retour dans le gothique britannique. L'histoire se déroule bien et même si elle est classique, elle reste néanmoins bien filmée et bien interprétée. A noter que le film diffère dans l'intrigue de l'oeuvre originale. A mon sens ces changements ont été fait pour respecter "l'esprit Hammer". J'espère que ceux qui ont lu le livre ne seront pas déçus, cependant intrinsèquement ce film est une réussite du genre (je pense qu'il faut distinguer une bonne adaptation d'un bon film. Je ne sais pas s'il s'agit d'une bonne adaptation mais c'est sur: c'est un bon film).
Je vous mets la bande annonce...utlra flippante, à l'image du film...(je ne vous conseille pas d'autres bande annonce, à mon avis elles en montrent beaucoup trop. Celle-là est parfaite).


7 commentaires:

L'Ancêtre a dit…

Ancêtre approuved...

Perséphone a dit…

Ravie =D

Sarah a dit…

Bon article =) je ne savais pas que c'était un film de la Hammer.

J'ai aimé ce film qui réussit parfaitement l'ambiance sombre, angoissante et terrifiante parfois! Avec une tension qui monte tout au long du film.
Tous les codes sont là: la maison glauque, le cimetière dans la forêt, le village...
Le petit Daniel a grandi lol et il se débrouille bien, même si je dois dire que ça m'a fait un peu bizarre de le voir dans le rôle de père.
J'ai pas mal sursauté et me suis cachée derrière mes mains lol
Moi qui déteste les gamins flippants et les clowns... ARG!
Comme tu dis, on voit les fantômes pendant que le héros regarde ailleurs et c'est encore plus terrible!

Bises

Gabriel a dit…

Hello Perséphone !

Je suis très content que ce film t'aie plu, nos avis convergent bel et bien ! La Hammer semble avoir opéré son véritable retour et j'attends avec impatience l'annonce d'une nouvelle production.
Je me permet de mettre un lien vers l'édito du 14 mars que j'ai écrit pour le site cinémotions à l'occasion de la sortie du film :

http://www.cinemotions.com/edito/120771

Très belle critique, by the way ;)

A très bientôt !

Perséphone a dit…

Mais permets-toi mon cher Gabriel! Si cela peut aider à faire revivre la Hammer.... :D

dasola a dit…

Bonsoir, c'est en effet un film qui remplit son contrat et qui souvent peur. La fin est triste mais très belle. Bonne soirée.

Mascha a dit…

J'ai vu ce film avec mon amoureux, et nous avons adoré! :D
Ton analyse est exacte, et je suis d'accord avec tout cela!
Tu m'as même apprise ce qu'était la Hammer. Je ne connaissais pas du tout. ;)

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