lundi 7 mai 2012

South Riding - BBC 2011


Spoilers inside!

Dans les années 30 dans le Yorkshire, une jeune femme brigue le poste de directrice d'école dans la petite ville de South Riding. Plutôt moderne et non conventionnelle, la jeune femme se heurte à l'opposition de certains membres du conseil de la ville. Alors qu'elle se fait une place dans la vie de la ville, les opinions s'affrontent entre conservateurs et réformateurs.

Toujours dans mon élan pour découvrir de nouveaux Period Drama dans le challenge de Whoopsy Daisy, je me suis attaquée à cette récente production de la BBC, chaudement recommandée par plusieurs de mes amies. Si je n'ai pas regretté mon expérience, je dois admettre que j'ai été plutôt déçue par l'ensemble, pourtant servi par un casting alléchant.

CASTING

Anna Maxwell Martin ........................................................... Sarah Burton
David Morrissey .................................................................... Robert Carne
Penelope Wilton .................................................................... Mrs. Beddows
Katherine McGolpin .............................................................. Midge Carne
Charlie Clark .......................................................................... Lydia Holly
Douglas Henshall ................................................................... Joe Astell
Ian Bartholomew .................................................................... Gaius Drew
Shaun Dooley ........................................................................ Mr Holly
Peter Firth .............................................................................. Anthony Snaith
John Henshaw ....................................................................... Alfred Huggins
Lydia Wilson ......................................................................... Muriel Carne
Daniel West ........................................................................... Robert Carne jeune
Jennifer Hennessy .................................................................. Mrs. Holly


Le début était tout à fait prometteur. Le spectateur est saisi dans la course de l'héroïne pour être à l'heure à son entretien d'embauche. On passe en vitesse dans le Yorkshire, qui nous promet de jolis paysages pour plus tard. Le début est assez conventionnelle, on sent tout de suite que Sarah Burton est une jeune femme moderne mais sérieuse. Même si l'entretien est assez mouvementé, évidemment, Sarah Burton est engagée.
Dans le premier épisode son personnage est assez intéressant. Elle est sérieuse, assez stricte mais a une haute opinion de ses élèves et de leur potentiel. Sa relation avec la jeune Lydia et le fait qu'elle se batte pour que la jeune fille aille à l'école est touchant même si le sujet n'est pas neuf.

La partie intéressante de cette mini-série, réside en fait dans les changements sociaux de l'entre-deux guerres dans un petit village du nord de l'Angleterre. Nous ne sommes pas à Londres mais dans un milieu rural ou la chasse est une préoccupation majeure et la reconstruction de maisons décentes pour les plus pauvres de la ville est loin d'être une priorité. De la même façon, alors que Sarah se bat pour que l'école pour filles soit reconstruite avec du matériel et de l'équipement moderne, on sent bien que le sexisme est encore là.
Ce qui est intéressant, c'est que bien que Sarah soit en conflit avec certains notables de la ville comme Robert Crane, la lutte n'est pas acharnée et le sentiment d'animosité laisse vite place à autre chose. Je crois qu'une bagarre sociale trop poussée n'aurait pas convenu. Là, la série trouve un vrai équilibre entre relations des personnages et changements sociaux. Ce n'est ni tout l'un, ni tout l'autre ce qui fait que chacun peut apprécier l'ensemble.


J'ai beaucoup aimé les décors, entre ville années 30 et côtes sauvages du Yorshire, ça donne envie d'y faire un tour. Les costumes d'Anna Maxwell Martin sont superbes, je suis complètement jalouse de ses robes et de ses ensembles!

Cela dit...je suis sortie déçue de ce visionnage. Le premier épisode semblait prometteur même s'il me laissait sur ma faim, le second était très bon car c'est vraiment là que beaucoup de choses bougent. Cependant, le dernier m'a complètement perdu d'où ma déception.
En premier, vient le personnage de Robert Crane. Pour être honnête, à part dans l'épisode 2 où il m'a vraiment touché, j'ai trouvé son personnage pénible, horripilant et franchement ennuyeux. J'aurai pu être captivé par son histoire mais ça n'a pas pris. Tout d'abord, les relations qu'il entretien avec sa fille sont malsaines et j'ai eu l'impression qu'il reproduisait ce qui s'était passé avec sa femme. En parlant de Muriel, je n'ai pas réussi à le plaindre. D'accord, Muriel n'allait pas bien (pour ne pas dire franchement névrosée), cela dit je doute que son comportement ait arrangé l'état des choses....
Les relations qu'il entretient avec Sarah Burton ont une évolution cohérente jusqu'à l'épisode 3. Je pense être passée à côté de ce personnage et de son histoire et la fin de la série n'arrange pas les choses pour être honnête. Ca m'a coupé nette mon envie de voir la suite et même si j'ai continué, ce fut avec un intérêt décroissant.



Enfin, je dois admettre que je n'ai pas aimé ce troisième épisode, surtout la fin. On essaye de faire passer ça pour un Happy End: "elle s'en sort bien finalement" alors que pour moi c'est de la supercherie. Elle a perdu les deux hommes qui étaient dans sa vie et compense par son travail. Elle laisse partir un autre homme qui était à ses pieds pour pleurer un type avec qui il ne s'est rien passé (à part l'humiliation du siècle en fait). Midge, la fille de Robert laisse non seulement tomber les gens qui ont compter pour elle jusqu'alors et pars avec ce grand-père qui à mon avis va la rendre aussi névrosée que sa mère (il la fait peindre dans la même position et avec une robe similaire...si ce n'est pas avoir une case en moins ça?). La seule qui s'en sort assez bien c'est Lydia qui effectivement échappe à la condition sociale qu'on lui prédestinait (j'ai oublié de parler de son papa qui malgré quelques tords, à l'air d'être quelqu'un de bien quand même).
Pour moi ce troisième épisode est indigeste.

Je finirais sur les acteurs. Anna Maxwell Martin est bien sûre formidable. Avec Ruth Wilson c'est le genre d'actrice que je trouve méritante car bien que n'étant pas dans les critères de beauté actuelle (et souvent enlaidies dans leur film d'ailleurs, Jane Eyre, Bleak House) réussissent à se faire une place et montrent à quel point elles sont douées. Elle rend le personnage de Sarah Burton très vivant, à la fois drôle mais très strict aussi.
J'aime beaucoup Charlie Clark que j'ai découvert à Noël dans Just Henry. Elle est pétillante et bonne actrice.
J'ai retrouvé Penelope Wilton avec plaisir même si je suis un peu déçue de son jeu, j'ai eu l'impression de revoir une Isobel bis ce qui m'embête un peu.
Quant à David Morrissey...je vais me faire des ennemi(e)s mais c'est un acteur que je n'aime pas particulièrement. J'ai l'impression de le voir jouer toujours les mêmes rôles avec les mêmes expressions. Je n'aimais pas son Brandon, je n'aime pas plus son Robert Crane. Pour finir j'ai trouvé la prestation de Katherine McGolpin très convaincante. Elle a un petit côté Hermione-Emma Waston dans la voix d'assez marrant et je trouve qu'elle joue bien sur plusieurs émotions différentes: la fille de riche propriétaire qui se croit au dessus des autres à l'enfant très perturbée, elle s'en sort très bien.


Pour conclure, South Riding reste malgré tout un déception. Je n'ai pas trouvé ce petit détail qui fait qu'on a envie de revoir le film, ce petit plus qu'on m'avait promis. Ce sera pour la prochaine fois.

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