lundi 13 janvier 2014

Deception (Le chant de la sirène) - Amanda Quick


Présentation de l'éditeur: A vingt-cinq ans, Olympia Wingfield passe aux yeux de tous pour un bas-bleu. Membre de la vénérable Société des explorateurs, elle collectionne les récits de voyages, les cartes anciennes et se passionne pour les histoires de pirates et de flibustiers. Depuis des années, elle tente de mettre la main sur le journal intime de Claire Lightbourne, la femme du célèbre capitaine Jack. Un document codé qui recèle l'emplacement d'un fabuleux trésor ! Mais la ravissante Olympia n'est pas la seule à convoiter ce fameux journal : les descendants du capitaine Jack sont fermement décidés à récupérer ce qu'ils considèrent comme leur héritage... Lorsque, enfin, la jeune femme entre en possession du manuscrit, un homme étrange se présente chez elle. Avec ses cheveux longs et le bandeau de velours noir qui masque son oeil mort, Jared Chillhurst semble sortir tout droit des rêves les plus fous d'Olympia. Et ce qu'il lui propose est proprement stupéfiant ! 

Depuis Ravished - dont je ne me remets toujours pas tellement j'ai aimé - j'ai de très hautes attentes avec les romans d'Amanda Quick. Trop hautes peut-être? Deception n'en n'est pas une, loin de là, Amanda Quick sait utiliser un stylo c'est évident, seulement ce n'est pas le coup de cœur que j'attendais. Écrit en 1993, soit deux ans après Ravished, je n'ai pu m'empêcher de retrouver des similitudes entre les deux. Deception me fait penser à un Ravished, en moins bien. Du coup - dédicace à mon Shadock rouge - si vous n'avez pas aimé Ravished, peut-être que Deception vous plaira plus.

Ce n'était pas très compliqué de voir des liens entre les deux romans en même temps, vu les parallèles tracés entre les deux histoires. L'héroïne est jeune fille d'un petit village d'Angleterre, passionnée par de vieilles cartes marines et des légendes autochtones des Antilles, un gentil bas-bleu avec des neveux sur les bras. Immédiatement, j'ai pensé à ma chère Harriet avec ses fossiles, sa sœur et sa tante. Sa gouvernante est assez rude, est persuadée que le nouveau précepteur des enfants est un pirate venu spécialement pour corrompre sa maîtresse. Cela me rappelle, en moins énervante je l'admets, la servante d'Harriet qui hurlait à la bête dès qu'elle voyait Gideon. Un petit quiproquo sur les raisons qui poussent les héros à se rapprocher est là aussi, tout comme Olympia qui prend la défense de Jared. N'oublions pas le héros, sombre, réservé, avec un passé douloureux avec la gent féminine, un défaut physique apparent et un calme olympien. It rings a bell isn't it?

Malgré tout les deux histoires ne sont pas des copier-collés, soufflons les ami•e•s. En fait ce qui a été vraiment très intéressant avec ce livre, c'est qu'il est bourré de petits défauts et pourtant je l'ai lu avec un certain plaisir. Cela tient incontestablement à la plume d'Amanda Quick. Elle sait écrire, faire de bons dialogues et mener son histoire sans trop s'embourber dans des détails inutiles ou des surcharges de rebondissements superflus. 

Il n'y a que deux détails qui m'ont véritablement gênée sans pour autant gâcher complètement ma lecture. Tout d'abord le cliché sur le pirate. Bon d'accord Jared a un œil en moins et il cache sa cicatrice par un cache-oeil - sinon ce serait franchement creepy me direz-vous. Je sais que dans notre imaginaire collectif, ça fait très pirate mais était-ce pour autant obligé de le mentionner à chaque fois que quelqu'un rencontre Jared? Que l'héroïne pense à lui comme à un exotique pilleur des mers, que ça l'émoustille, je veux bien le concevoir. Après tout, elle est passionnée par les légendes des Antilles, les cartes marines et les coutumes des gens qui vivaient dans ces îles. Je comprends le mythe du pirate, d'autant que j'ai vu Albator le film il n'y a pas longtemps et d'accord, j'adhère au pirate sexy balafré avec un œil en moins. En revanche, j'ai du mal à imaginer que TOUT le monde dans le village le voit comme tel. A part l’œil en moins, il n'a rien d'un pirate - cela dit si j'en crois les romances sur les pirates que j'ai lues, même les capitaines de vaisseaux pirates peuvent n'en avoir que le nom...Facepalm. C'est un respectable commerçant en plus d'être un vicomte, il est bien habillé même s'il privilégie le confort à la mode, il est propre et sans jambe de bois. Oui je caricature mais les personnages du roman aussi. J'aimerais rappeler que l'action se déroule juste après les guerres napoléoniennes. Trafalgar et Lord Nelson ça dit quelque chose à quelqu'un? Le héros de la nation à qui il manquait un oeil et un bras? Non? Personne? Facepalm bis.
Je pense que si l'action s'était déroulée plus tard dans le XIXe siècle, la remarque sur le pirate aurait été mieux utilisée. Surtout que par moment j'ai eu l'impression qu'Amanda Quick laissait cette aspect de sa personne de côté. On en parle beaucoup au début et toujours sur le même ton pour ensuite ne quasiment plus aborder le sujet. 

Il n'y a pas que le côté "pirate" qui soit déséquilibré, la relation entre les deux protagonistes durant la première moitié du roman est assez...disons...étrange. Après une semaine seulement elle lui tombe dans les bras pour un baiser, sauf que nous n'assistons pas à la semaine écoulée, merci gentille ellipse narrative. Du coup, dès le chapitre 4 un baiser passionné et hop roule ma poule "j'appelle-mon-employeur-qui-ne-sait-pas-que-je-suis-vicomte-par-"ma sirène"", j'ai trouvé ça trop rapide et pas crédible. Surtout qu'ensuite ils reprennent leur relation "professionnelle" comme si de rien n'était, réputation de madame - entre-autre - oblige. On passe par une période assez maladroite de chaud et froid que je n'ai pas vraiment apprécié à sa juste mesure. La seconde moitié du roman en revanche est beaucoup plus maîtrisée et j'y ai plus cru. Leur relation s’épanouit plus naturellement.

Je sais que j'ai l'air sévère mais je vous promets que je n'ai pas détesté. Comme Amanda Quick écrit bien, ces défauts ne sont jamais insurmontables et je n'ai jamais eu envie de jeter mon livre par la fenêtre. En fait j'ai bien aimé les personnages principaux. Olympia est une jeune femme excentrique mais avec la tête sur les épaules. Elle est rafraîchissante mais pas trop naïve. Vers la fin, elle met au jour un twist assez sympa dans l'intrigue ce qui lui donne une plus grande maturité. J'aime beaucoup son attachement à ses neveux et la volonté de les protéger. Quant à Jared, s'il a moins de charisme que Gideon, son côté posé et calme est agréable. Il s'emporte en privé et seulement avec Olympia. Ce n'est pas non plus un rake, il est plutôt réservé et c'est un détail qui m'a plu. Pas de grands bouleversements, juste la bonne héroïne au bon moment. 

Quant à l'histoire et bien elle est plutôt sympa. Comme je le disais, pas de grands retournements de situations mais des moments de tensions bien désamorcés quand il fallait sans drame inutile. Les héros se parlent et même s'ils ne se comprennent pas toujours à 100%, aucun des deux n'est buté ou borné devant les arguments de l'autre. Leur relation coule même plutôt de source. Quant à l'intrigue du journal? Elle est finalement secondaire bien que présente comme un fil rouge continu. J'ai trouvé très intelligent la façon d'Amanda Quick de gérer les intrigues secondaires car elles apportent un petit plus au reste sans alourdir la narration principale. 

Alors voila, Deception n'est pas un coup de cœur mais ce n'est pas une horrible romance non plus. L'ensemble est sympathique sans être époustouflant. Si vous voulez une romance légère, sans prise de tête, je dirais que Deception est ce qu'il vous faut. Sinon, vous avez toujours Ravished!

2 commentaires:

Chi-Chi a dit…

Une déception avec Deception? ;)
ok je sors...
En même temps, tu as commencé par le meilleur de l'auteur selon moi, et jusqu'à il y a 5 ans, j'avais lu tous ses livres! Enfin, quand on a rien d'autre à se mettre sous la dent, cela fonctionne bien...

Perséphone a dit…

Non ce n'est pas une deception. Je suis sûre qu'il y en a d'autres super bien même si Ravished reste mon préféré :-)

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