dimanche 19 janvier 2014

Albator, corsaire de l'espace - Shinji Aramaki (2013)



Résumé: Il y a un siècle, une guerre terrible éclata. Les colonies humaines éparpillées dans l'espace étaient en train de mourir et les colons voulurent rentrer sur une Terre, trop petite pour tous les accueillir. Les humains pensaient mettre fin au conflit en se raccrochant aux enseignements de la coalition GAIA mais l'humanité ne survivra plus très longtemps. La coalition GAIA a fait de la Terre un sanctuaire inviolable. Albator, pirate de l'espace au commande du vaisseau fantôme l'Arcadia, se bat depuis un siècle contre la coalition. Voyageant à travers l'espace, il représente une menace pour GAIA qui envoie un agent infiltré pour l'assassiner. Que découvrira Yama sur l'Arcadia?

CASTING

Réalisation .................................................. Shinji Aramaki
Scénario ...................................................... Harutoshi Fukui et Kiyoto Takeuchi d'après l'oeuvre de Leiji Matsumoto
Animateur de l'infographie .......................... Semin Tho
Albator ......................................................... Shun Oguri / Mathieu Moreau
Miimé ........................................................... Yü Aoi / Marcha Van Boven
Yattaran ........................................................ Arata Furuta / Martin Spinhayer
Yama ............................................................. Haruma Miura / Pierra Lognay
Esra (Isora en VO) ........................................ Toshiyuki Morikawa / Michelangelo Marchese
Nami ............................................................. Mäya Sakamoto / Sophie Frisson
Kei Yûki ....................................................... Miyuki Sawashiro / Delphine Moriau
Narrateur ...................................................... vf. Richard Darbois


Albator c'est beau...et chiant. dixit La Dame. Amen!

Ce qui rend cette chronique horrible à écrire....j'en ai marre!

Je ne suis pas une génération Albator. Je suis née un tout petit peu trop tard pour ça et étant l'aînée de ma fratrie, je n'ai pas eu la chance d'avoir un grand frère ou une grande sœur pour me guider dans les animés de la génération d'avant. Vous vous en doutez donc, je n'ai jamais vu l'animé Albator. Cependant, la bande-annonce du film poutrait grave - pardon pour le terme - et je ne pouvais décemment pas passer à côté. J'aurai adoré le voir en japonais mais il ne passait pas près de chez moi en VO, je l'ai donc vu en VF et je dois admettre qu'elle est tout à fait décente. Pas d'inquiétude donc, si vous voulez tenter l'aventure, niveau traduction d'animé je crois qu'on a eu pire. De plus, à une exception près, les noms des personnages et des navires ont été conservés dans leur version d'origine. Pour les fans de l'animé, ne vous étonnez donc pas si au lieu de votre cher Atlantis on vous parle de l'Arcadia. Avant d'aller au cinéma, je me suis quand même un peu renseignée sur le pitch de départ de la série, ses personnages etc. et en fait, on retrouve pas mal d'éléments de la série même si je ne sais pas trop comment ils les ont utilisé.
Appréciez le détail de la cicatrice
Je vais délibérément commencer par le positif, histoire que cette chronique ne soit pas que désolation. Graphiquement, Albator est magnifique. On retrouve un travail phénoménal sur les textures et l'ensemble si bien que certains personnages ont l'air d'être joués par de véritables acteurs. A l'exception de Kei et de ses seins de l'espace dans une scène complètement ridicule et sortie de nulle part - non sérieux je n'ai pas compris ce que ça foutait là, j'ai adhéré sans aucun soucis à l'esthétique du film. Les scènes de combats dans l'espace sont entraînantes et très belles à regarder. Albator a vraiment la classe et je dois admettre qu'il en impose. On retrouve un ensemble légèrement cyberpunk au niveau de l'Arcadia qui est l'une des grandes réussites du film. L'avant du bateau est somptueux et les effets réalisés sur la matière noire qui l'enveloppe sont proprement hallucinants. Les personnages ont l'air plus vrais que natures. On se fait plaisir à l'oeil et c'est déjà ça, croyez-moi.

Voila. On vient de faire le tour du côté sympa d'Albator, maintenant on va passer à la suite. Bon courage.

Parce qu'à part l'esthétique d'Albator il n'y a pas grand chose à sauver. Le scénario est décousu et parfois franchement incompréhensible. Les partis pris narratifs m'ont laissée pantoise sans compter le vide flagrant dans la construction des personnages.

Albator introduit l'intrigue via les yeux de Yama (ou John David mannequin pour slip de l'armée comme dirait La Dame, je suis désolée mais l'image est trop exacte pour que j'oublie) un jeune homme chargé d'infiltrer l'Arcadia et de tuer Albator. Dès le début on sent que Yama ne sera jamais un personnage crédible.
Physiquement, il aurait pu avoir écrit sur le front "kikoo c'est moi le nouveau Albator" pour aller un peu plus dans le "comment faire une fin prévisible et moisie". La mèche devant les yeux, la dégaine de poseur, tout sent le Albator mal digéré. De plus, c'est par ses yeux que nous sommes censés découvrir le véritable héros du film, le corsaire balafré, mais l'action se concentre tellement sur Yama et ses atermoiements de mes deux tentacules que le pirate au centre du récit fini par passer à la trappe.
A la limite, l'effacement d'Albator au profit de Yama aurait pu être acceptable si seulement ce dernier avait eu un peu de consistance. Seulement, le scénario ne lui donne jamais la place de le faire. Entre son frère, personnage de méchant en mousse, le triangle amoureux ridicule, les membres de l'Arcadia prêt à faire péter le monde parce qu'Albator le demande et ses QUATRE changements de camps en 1h40....rien à sauver je vous dis.

En conséquence, Albator a peut-être la classe mais à part des attitudes de poseurs, quelques grandes phrases déjà entendues mille fois et une chouette aptitude au combat, le personnage reste creux.
Le personnage d'Albator se résume à cette scène....ça claque mais ça ne fait pas un film.
Jamais on n'arrive à le comprendre, ni à percer le mystère du corsaire qui sillonne l'espace depuis 100 ans. Personne ne se pose vraiment LA question au sujet d'Albator.  

Réunion du comité de rédaction du scénario d'Albator:

"Heu dites les gars, dans la bande-annonce on dit qu'Albator est poursuivi par la confédération GAIA depuis 100 ans. Bon je sais qu'on est dans le futur mais ce n'est toujours pas une longévité naturelle quand même. Vous croyez qu'on devrait en reparler à un moment dans le film?"
" Mais tu crois vraiment que ça intéresse les gens? Non ce qu'on veut savoir c'est si les infographistes arriveront à faire la scène des boobs volants de Kei. De la texture, nous voulons de la texture!"
"Non mais j'me disais que Yama aurait pu se poser la question, comme ça...non?"

C'est tout de même un élément dont on entend parler dans la bande-annonce. Le côté pirate maudit ça a quand même son intérêt mais non. Personne ne se pose JAMAIS de questions sur Albator. Quand le mec que vous poursuivez depuis 100 ans n'est toujours pas mort de vieillesse, à mon avis, ça serait utile de s'interroger sec. Et ça vaut pour l'équipage de l'Arcadia. Espèce de république bananière va!

Il faut admettre que les personnages ne sont jamais aidés par le scénario. On l'a vu, en se concentrant sur Yama, le personnage d'Albator disparait et l'intrigue se concentre sur la lutte fratricide d'Ezra et de Yama plutôt que sur la question essentielle de la rédemption d'Albator. De son passé et de son futur.

Albator de Shinji Aramaki aurait pu bien fonctionner malgré tout s'il avait prit le parti pris d'en faire la naissance d'un mythe plutôt que d'essayer maladroitement de conjuguer deux histoires. C'est là que le bât blesse. Albator n'est jamais vraiment compris du spectateur et Yama est une tête à claque creuse. Dur, dur de faire une légende avec ça. Si on compte que non honnêtement je n'ai pas du tout compris son histoire de nœud du temps - cela dit, à part Albator et Mimei je crois que tout le monde était largué - ça vous donne deux tiers du film chiants et incompréhensibles.

Cerise sur le gâteau qui finit par achever cette idée comme quoi Albator, corsaire de l'espace, aurait pu être un film mettant en place le mythe Albator, c'est la fin. On le sentait venir depuis le début que Yama était un mini-Albator: les indices sur l’œil droit infecté par une caméra, la coupe de cheveux etc. Le combat entre lui et Ezra achève de le placer comme le successeur du capitaine de l'Arcadia. La même cicatrice, le même œil en moins... Okay les gars ont a compris merci! C'était un peu lourdingue, certes, mais ça passait.
Alors pourquoi vous faites ressusciter Albator et Mimei pour leur faire tenir les mêmes poses qu'au début du film bordeyl? 360° et nous revoila EXACTEMENT au même point qu'il y a 1h40....WHY oh WHY?

C'est le côté WTF des scénaristes qui ont décidé, après en gros 40 minutes de film, d'en n'avoir plus rien à faire de l'histoire qu'ils étaient en train de raconter.

"Tient Toto et si on terminait le film là où on l'a commencé? Hein, histoire de faire perdre leur temps aux spectateurs."
" Tu as raison Toto bis, faisons ça et allons manger. J'ai faim." 

Vous l'aurez compris, grosse déception pour ce film. Je déteste sortir du cinéma en ne sachant pas exactement ce que j'ai vu et pire, en n'ayant pas compris ce que j'ai vu. Je laisse le mot de la fin au narrateur d'Albator. 

"Albator, capitaine de l'Arcadia navigue à travers l'espace et nul ne sait pourquoi." Voila...

7 commentaires:

La Dame a dit…

En fait, John David demande à Kei si les histoires que la lutte centenaire d'Albator sont vraies. Elle lui répond un truc du style "TG si tu veux pas de problèmes". Et comme il n'a pas été élevé chez les sangliers, il ne posera plus jamais de question à ce sujet *faceplam*.
Du coup, eu égard à son look 2.0, je pensais que la résolution de cette affaire serait une pirouette du style terrible pirate Roberts dans "Princess Bride" : quand le capitaine meurt, un autre prend sa place, car ce n'est pas l'homme qui compte, c'est le symbole de liberté.
La résolution choisie n'est pas si mauvaise en elle-même : c'est la matière noire, la malédiction de l'Arcadia, qui maintient tout le monde en vie.
Sauf qu'au final, la malédiction devrait être levée, annulant l'immortalité de l'équipage, Albator meurt de ses blessures, et John David prend sa place. FIN. Mais non,comme tu le dis, on se colle un final qui ne sait pas quel parti prendre, et finit par ne rien dire.
A part "je voudrais le même vaisseau quand je serai grande", bien sûr.

Perséphone a dit…

Justement, le fait qu'il pose la question, qu'on le rembarre et qu'il ne cherche pas plus loin...jamais...est une absurdité scénaristique. A quoi ça sert d'en parler un peu si tu n'approfondis jamais?
J'aurai été satisfaite finalement du twist Pirate Robert, au moins c'était cohérent avec tout le film et compatible avec la matière noire, le Albator n°2 étant John David. Tadam création du mythe qui mélangeait malédiction et passage de flambeau. Ah si seulement...Non sérieux, je ne sais pas pourquoi Albator est toujours vivant à la fin du film....(d'ailleurs j'ai compris que seul lui, Mimei et le bateau étaient immortels, pas l'équipage...Ce film n'est pas clair).

La Dame a dit…

Ah ben moi j'avais compris que l'équipage aussi était immortel. Bon sang mais on n'a strictement rien pané toutes les deux à cette affaire ou quoi ?
Absurdité scénaristique, tout à fait, je dirais même qu'elle est étendue au film entier.

Perséphone a dit…

J'ai juste envie de dire: LOL (non on a rien pané...et je pensais que juste Totor était immortel parce que la matière noire ne fait des effets freestyle que sur sa cape à lui...bizarrement les boobs de Kei sont à l'air libre. *oh la mauvaise langue*)

La Dame a dit…

Je suppose qu'il a le droit d'avoir une aura de classe/matière noire parce que c'est lui le capitaine...
Ce qui me fait penser que l'équipage est lui aussi immortel c'est que justement Kei et ses boobs ressuscitent à la fin avec Yattaran. Enfin, en admettant qu'ils soient bien morts tous les 4 pendant le combat dans les coursives... Bref. Lapocompris.

Anonyme a dit…

Bonjour je me permet de vous envoyer un commentaire quelques mois après mais je viens de voir le film et j'aimerais essayer de vous expliquer ce que j'en ai compris et ce qui a l'air de vous échapper.

Tout d'abord par rapport aux nœuds du temps, en fait ces noeuds englobe l'univers et le traversent, ce sont eux qui régulent le temps dans l'espace et lui permettent d'être une ligne continue, en les brisants Albator souhaite détruire la continuité du temps dans l'univers ce qui auras pour finalité de détruire celui-ci mais comme la vie n'est qu'une boucle infinie (comme en programmation) un autre univers surplomberas celui disparu et la vie pourras reprendre ces droits. Albator souhaite faire cela car il a malencontreusement détruit la Terre en voulant la protégé.

La protégé de qui ? de Gaya qui a décrété la Terre comme terre sainte et que personne ne pouvais y accéder. Sur le fait que la Terre soit sacrée, Albator est tout à fait d'accord mais Gaya y envoie vivre ensuite les dirigeant des mondes. Pour Albator cela va a l'encontre de ses principes car cela deviens de la ségrégation sociale, seule les riches et les puissants peuvent allez sur terre alors que le peuple normal se voit contraint de vivre dans l'espace. N'etant pas d'accord avec cela il essaie de créé une défense a la Terre avec la matière noire malheureusement celle-ci détruit également la Terre.

Et du a cela seul Albator et Miimé deviennent immortels le reste de l'équipage ne l'est pas. D'ailleur kei et Yattarne ne meurt pas dans le film.

Pour ce qui est du fait que Albator n'ai pas l'air d'être le personnage principal du film, je peux comprendre que cela déroute si on n'as jamais suivit les animés car dans ceux-ci Albator est toujours découvert à travers les yeux d'un adolescent. (Tadashi Daiba dans Capitaine Herlock, Johnny dans Albator84 et Ramis dans Albator 78) qui a toujours la même apparence dans celui-ci (certes très ressemblante à celle de Albator)

Pour ce qui est de la scène de Kei sous la douche, la dedans rien à comprendre juste du fan service

Avec la fin par contre je ne suis pas d'accord avec vous, la phrase s'adresse aux gens de l'espace et non aux spectateurs en eux mêmes. Le spectateur sais pourquoi Albator vogue dans l'espace, c'est pour protégé la Terre, qui est entrain de renaître de ses cendres, des humains qui pourraient essayer de retourner dessus trop tôt et de refaire un beau bordel dessus (comme on fait actuellement) c'est également pour cela qu'il laisse la dernière bombe dessus et confie le détonateur à son successeur, pour qu'au cas ou, il "reboot" l'univers.

Par contre il y a deux points sur les quels je suis d'accord avec vous, le premier est qu'au début du film les combinaisons les protègent des tirs ennemis et qu'a la fin les tires traversent la combinaisons comme du beurre...
le second c'est sur le passage du flambeau, a moins que le fait d'avoir envoyer une dernière salve de matière noire ne soit entrain de tuer Albator (ce qui j'avoue n'es pas précisé dans le film) ou alors a moins que Albator ne veuille prendre une retraite anticipée sur une des lunes de Jupiter, je ne comprend pas ce choix non plus.

En espérant vous avoir éclairer sur ces quelques points de ce que j'ai pu comprendre (je ne dirais pas que c'est la vérité universel sur ce film pour cela il faudrait demander aux auteurs carrément) mais du moins je vous apporte ma compréhension personnel de ce film.

Amicalement.

Perséphone a dit…

Cher(e) anonyme,

Merci pour ces éclaircissements fort intéressants. Je reste malgré tout sur mon idée que le film est brouillon et peu clair dans son scénario. Je le trouve inutilement alambiqué et je pense qu'il dessert sincèrement à la fois des fans d'Albator (j'en connais et ils n'ont pas vraiment retrouvé leur univers) et ceux qui comme moi découvraient un héros tout de même culte.

Le film est remarquablement beau mais la beauté ne compense pas toutes les failles à mon sens. Cela dit il n'en reste pas moins qu'il s'agit de mon propre ressenti et même si j'ai été déçue et que je me suis sentie idiote de ne pas avoir compris le film et les buts des personnages, je l'ai trouvé très beau, avec de véritables qualités artistiques.

Pour la scène de la douche c'est bien ça qui me dérange, que ce soit du pur fan service pour des spectateurs masculins hétérosexuels, qu'en est-il des fans féminines et hétéro? Non parce que si pour du fan service nous avons de droit aux seins de Kei, j'exige de voir les fesses d'Albator...non j'déconne mais vous saisissez l'idée je crois ;-)

Quant à la dernière phrase du film il s'agissait surtout pour moi de faire un trait d'humour (pas très subtil je l'avoue) sur le fait qu'on ne comprend pas grand chose au bazar. Évidemment, votre explication est plus rationnelle.

Je vous invite tout de même à lire la chronique de La Dame sur le sujet parce que derrière sa façade acide, la dame sait vraiment de quoi elle parle ;-)

Merci d'être passé(e) et bonne visite.

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