mardi 20 mai 2014

Le grand hôtel Babylon - Arnold Bennett


BIJOU VINTAGE

Présentation de l'éditeur: La fille du magnat américain Theodore Racksole veut un steak et une bière, mais un palace d’un si haut standing que le Grand hôtel Babylon ne saurait s’abaisser à des mets aussi vulgaires. Qu’à cela ne tienne : Racksole rachète donc l’hôtel.
Mais le milliardaire ne s’attendait pas à ce que la gestion hôtelière soit semée de tant d’embûches : la réceptionniste disparaît, le maître d’hôtel démissionne, un jeune diplomate est trouvé mort et son corps est subtilisé. Et que devient donc le prince Eugène, qui devait descendre au Grand hôtel Babylon et dont personne n’a de nouvelles ? Les énigmes s’accumulent et des machinations internationales semblent s’ourdir dans les corridors chics du palace.

Si vous ne connaissez pas Les moutons électriques - non nous ne parlons pas de ceux de Dick quoique...- je vous encourage vivement à mettre vos jolis nez dessus parce que cette maison d'édition publie des pépites. Plutôt à vocation littératures de l'imaginaire comme son nom l'indique, elle a aussi l'intelligence de ressortir des titres oubliés depuis longtemps. C'est grâce à eux que l'on doit la republication du Prisonnier de Zenda dans la collection Rayon vert - collection de classiques de la littérature populaire - ou encore Gagner la guerre de Jaworski dans la collection voltaïque que je vous recommande chaudement.

La grand hôtel Babylon d'Arnold Bennett, publié dans la collection Rayon vert, est un classique de la littérature britannique. Sorti en 1902, il s'agit sans doute du roman le plus connu de l'auteur, mort en 1931. Jamais traduit, il sort enfin en français pour notre plus grand plaisir.

Si je devais qualifier ce roman je ne pourrais faire autrement que de dire "britannique". Pour tous les amoureux de l'Angleterre, ce roman est absolument dans la veine des récits qui savent nous rappeler cette douce Albion. On y retrouve cet humour pince-sans-rire qui sait tant séduire de nombreux lecteurs allié à de nombreux rebondissements qui vous entraînent dans leurs sillages. 

Il y a tout dans ce grand hôtel Babylon, une histoire d'hôtel comme on les aime, déjà, mais aussi une romance, des princes et des Altesses royales, un meurtre, une subtilisation de cadavre, des kidnappings, des menaces au pistolet, des serveurs et des réceptionnistes indélicats et un directeur d'hôtel qui commence à tourner chèvre! Autant dire que le programme des réjouissances est plutôt sympathique. 

Ajoutez à cela un personnage principal intéressant avec qui je me suis tout de suite entendue - oui je m'entends bien avec les personnages imaginaires moi. Racksole est un milliardaire américain mais assez dénué des clichés que l'on pourrait attendre dans un roman paru en 1902. Certes, il achète l'hôtel parce que sa fille veut manger un steak et boire une bière et parce que ça le changera des chemins de fer, mais il est foncièrement bon et ne fait pas n'importe quoi avec son argent. D'un autre côté, ce n'est pas un business man de folie toujours prêt à faire d'énormes profits. Il est assez lucide sur son argent, lorsque l'on met 1 millions de dollars à la banque, ça fait vite 2 millions en intérêts divers mais on ne le sent jamais âpre au gain. il est dynamique, soucieux de la qualité de ce qui l'entreprend et il adore sa fille sans toutefois la pourrir. Il ressemble un peu au père dans Le train bleu d'Agatha Christie mais en mieux, plus moral. 
Quant à sa fille, elle a un peu le côté gâté de Ruth - toujours du train bleu - mais là aussi, en mieux. Elle est certes une américaine, habituée à obtenir ce qu'elle veut mais elle n'en fait jamais trop non plus. Elle n'est donc jamais désagréable ou pédante. Elle sait ce qu'elle veut mais dans les limites du raisonnable. Là encore, il s'en sort bien.
J'ai moins accroché avec les princes que je trouve un peu trop fades à mon goût mais il faut admettre que Racksole prend pas mal de place. Quant aux méchants, ils sont à l'ancienne: machiavéliques et classes.

Je me suis embarquée dans cette lecture avec beaucoup de plaisir. Les rebondissements entraînent le lecteur dans des péripéties sympathiques qui vous feront passer un excellent moment. Un classique à redécouvrir sans modération.

4 commentaires:

trillian a dit…

ce que tu en dis me tente beaucoup, je le note! J'aurais aimé le lire en anglais, mais je ne connais pas le niveau de cet auteur, sinon je le lirais en français.

Perséphone a dit…

@Trillian: Hello! Je te connais tu ne devrais pas avoir de mal. Il est vraiment lisible j'imagine, vu la traduction française. Tu devrais peut-être trouver un extrait du texte en anglais, publié en 1902 il doit être dans le domaine public outre-manche. Tu me diras?

trillian a dit…

ok j'irais voir ça sur le net, ou lors de mon prochain passage à Londres! je te dirais si le niveau est correct.

Perséphone a dit…

@Trillian: Super! :-D

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