UN VRAI RÉGAL!
Présentation de l'éditeur: Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit "entrer en condition". De fille de cuisine, elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de ceux qu'on appelle "Eux", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent.
Présentation de l'éditeur: Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit "entrer en condition". De fille de cuisine, elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de ceux qu'on appelle "Eux", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent.
Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour
améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin,
sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des
cuisines des maîtres.
Margaret Langsley, ce n'est pas un nom pour être en condition, c'est un nom pour faire du cinéma ça."
Cette petite phrase, c'est ce que s'entend dire la jeune Margaret par sa patronne, une Lady machine, qui trouve que son nom fait un peu vulgaire et tapageur. La jeune fille, qui vient de rentrer "en condition" comme on dit, va vite comprendre qu'entre "Eux", ceux d'en haut et elle, qui appartient à ceux d'en bas, il y a tout un monde.
Publié en 1968, ce témoignage de Margaret Powell, nous régale des souvenirs d'une fille de cuisine puis de la cuisinière qu'elle est devenue dans les maisons huppées - ou moins huppées - du Londres des années 20-30. De la patronne qui veut que les lacets de chaussures soient impeccablement repassés tous les jours à celle qui demande qu'on lui cuisine des plats dignes de Buckingham avec trois fois rien, c'est toute la diversité d'un métier disparu que Margaret nous raconte.
Cette petite phrase, c'est ce que s'entend dire la jeune Margaret par sa patronne, une Lady machine, qui trouve que son nom fait un peu vulgaire et tapageur. La jeune fille, qui vient de rentrer "en condition" comme on dit, va vite comprendre qu'entre "Eux", ceux d'en haut et elle, qui appartient à ceux d'en bas, il y a tout un monde.
Publié en 1968, ce témoignage de Margaret Powell, nous régale des souvenirs d'une fille de cuisine puis de la cuisinière qu'elle est devenue dans les maisons huppées - ou moins huppées - du Londres des années 20-30. De la patronne qui veut que les lacets de chaussures soient impeccablement repassés tous les jours à celle qui demande qu'on lui cuisine des plats dignes de Buckingham avec trois fois rien, c'est toute la diversité d'un métier disparu que Margaret nous raconte.
On entre dans Les tribulations d'une cuisinière anglaise comme on entre dans un roman. Dès la première page, on est saisi par le franc-parlé de Margaret et sa joie de vivre car croyez-moi, cette jeune fille sait où elle va! Pas question pour elle d'être malheureuse même si tous les jours n'ont pas été rose. C'est à la force de sa volonté qu'elle compte bien s'élever dans la société. Citadine d'une petite ville anglaise, Margaret voit le jour dans une maison où il y a trop d'enfants et où son père, pourtant travailleur loin des clichés du prolétaire du début du siècle, n'a pas de travail en hiver. Après un passage à la blanchisserie, elle se voit donc forcée d'"entrer en condition" ce qui la rebute.
On s'attache très vite à cette femme qui écrit comme elle parle, qui n'hésite pas à parler de tous les tracas du quotidien: sexualité, fatigue, ennuie, amour, tout y passe avec un bon sens et un pragmatisme bien anglais. Elle s'étonne encore que ses patrons, démissionnaires au sujet du bien-être physique de leur employé/es, s'inquiètent constamment de leur morale. Comme elle le démontre si bien, lorsque l'on vient d'un milieu pauvre, entre la peur et l'ignorance, on sait que se retrouver enceinte, c'est la fin de tout.
J'ai vraiment aimé qu'elle commence son récit par son enfance, cela permet de mieux comprendre d'où elle vient et surtout ce qui la pousse à entreprendre un métier qu'elle déteste. C'est aussi une femme en avance sur son temps avec pas mal d'idées progressistes et féministes - même si je doute qu'elle se revendique comme telle - sur la place des femmes dans la société et les injustices qu'elles subissent. On sent également l'importance du mariage dans ce Londres de 1920/30 comme seul échappatoire possible à sa condition. C'est assez tragique de penser que seul ce biais là pouvait lui permettre de changer de statut social et de commencer une nouvelle carrière.
On découvre des choses aberrantes dans son récit, comme le maintient à tout prix d'une certaine classe sociale, peut importe ce que ça implique pour les employées: les mauvaises conditions de travail, les places dont on bouge parce que trop mal payées ou parce que la patronne est insupportable, les patrons qui aimeraient vous voir faire plus que cirer les parquets mais aussi les patrons humains qui prennent soin de leurs personnels.
Témoignage touchant tout autant qu'essai sociologique sur une société disparue, Les tribulations d'une cuisinière anglaise se dévore en une fois. Impossible de ne pas se prendre au piège et de continuer à lire alors même qu'il n'y a ni histoire ni suspense, autre que de savoir ce qu'est devenue Margaret Langley.
Ne craignons rien pour Meg, elle s'en est très bien sortie et on est ravi! Une plongée dans le monde "Upstairs Downstairs" qui nous laisse un petit goût de Downton Abbey.
Témoignage touchant tout autant qu'essai sociologique sur une société disparue, Les tribulations d'une cuisinière anglaise se dévore en une fois. Impossible de ne pas se prendre au piège et de continuer à lire alors même qu'il n'y a ni histoire ni suspense, autre que de savoir ce qu'est devenue Margaret Langley.
Ne craignons rien pour Meg, elle s'en est très bien sortie et on est ravi! Une plongée dans le monde "Upstairs Downstairs" qui nous laisse un petit goût de Downton Abbey.
6 commentaires:
Je le vois tout les jours au travail et je dois dire... que je suis très tentée :D ! Ta chronique me donne encore plus envie !
Il est très sympa, ça se déguste comme un chocolat ^^
Je ne suis pas très "témoignage" d'habitude, mais l'univers dépeint me tente beaucoup,, surtout que j'ai adoré les débuts de DA !
@JainaXF: Moi non plus je ne suis pas trop témoignage d'habitude mais là je l'ai vraiment lu comme un roman, ça se lit tout seul. C'est assez court aussi donc il n'y a pas de volonté de raconter en détails certaines choses, on sent qu'elle raconte comme ça lui vient.
Et hop, par ta faute, ce roman m'est sauté dans les bras depuis le rayon du libraire... Et un roman de plus, un, à mettre sur le dessus de ma vertigineuse pile de livres à lire... C'est malin ^_^
@Clélie: tu vas voir tu vas aimer mais attention ce n'est pas un roman par contre ^^
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