Présentation de l'éditeur: Tara, adolescente un peu rebelle dont l'enfance a été assombrie par la mort tragique de sa mere, vit avec père vicaire et ses sept frères et sœurs dans un presbytère de Cornouailles. Quand, lors d'un mariage, elle est remarquée par un producteur de disques pour sa belle voix, sa vie tranquille de jeune provinciale va basculer. Bientôt, accompagnée de sa sœur Lucy - ravissante jeune femme qui brise tous les cœurs mais qui ne rêve que de vieilles pierres -, elle partira pour Londres où elle enregistrera un disque et connaîtra le succès artistique, en même temps que ses premiers amours avec un photographe de mode. Les deux filles seront plongées dans le bouillonnement culturel du Londres des « Swinging sixties». Lucy va même se rapprocher d'un certain chanteur et joueur d'harmonica qui deviendra par la suite l'une des plus grandes icônes de l'histoire du Rock.
Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas - ce qui était mon cas avant d'ouvrir ce roman - Londres par hasard est le second roman d'Eva Rice après L'amour comme par hasard. Si dans le premier nous suivons les histoires de Charlotte et de Pénélope, le second s'intéresse plutôt aux sœurs Jupp, Lucy et Tara.
Je n'avais pas lu L'amour comme par hasard mais je dois dire que ça ne m'a pas gênée. L'auteure arrive sans trop de mal à produire une histoire originale sans que se fasse sentir l'appel du premier tome. C'est vrai cependant qu'avoir lu les aventures de Pénélope et Charlotte doit apporter un petit plus à la lecture de Londres par hasard, cela dit, ma lecture a été fluide. Lecteur, lectrice, vous pouvez donc absolument commencer - ou finir - par celui là sans aucun soucis.
Cette facilité de lecture s'opère notamment grâce au choix de la narration à la première personne. En effet, c'est Tara qui nous raconte d'abord l'histoire de sa famille et de son village natal, puis la sienne et celle de sa sœur dans le Londres des 60's aux côtés de personnages tous plus fantasques et extraordinaires les uns que les autres. Il est donc plus simple de repartir de zéro et de réintroduire le lecteur dans cet univers précédemment d'écrit par l'auteure.
Je suis, en général, très difficile sur la narration à la première personne et encore plus lorsqu'il s'agit d'une voix de femme - de jeune femme ici - qui raconte ses débuts dans le monde des adultes. Pourtant, je me suis très vite laissée charmer par la voix de Tara, au propre comme au figuré.
On pourrait croire le personnage de Tara - et même l'histoire en elle-même - diablement cliché avec l'apprentie chanteuse qui part a Londres rencontrer le succès mais Eva Rice est beaucoup plus fine que ça. D'abord parce que Tara est attachante, entière et pas diva pour un sou. Chanter elle aime ça, elle est douée mais au fond, elle veut faire plaisir à sa mère disparue et faire comme le lui dit Inigo "quelque chose de cette voix". Elle chante d'abord pour les autres parce que ce qu'elle aime c'est le cheval. Tara est bien loin des critères de starification de notre univers et j'ai aimé ce décalage. Une jeune fille sur qui la "gloire" tombe dessus sans qu'elle ne le désir vraiment sans vouloir à tout prix être transformée, le concept m'a séduite. Si Tara Jupp deviendra aux yeux du monde Miss Cherry Merrywell, elle reste toujours Tara Jupp pour le/a lecteur/trice.
L'utilisation de la première personne du singulier pour aborder deux personnages était également très intéressant car Lucy est un personnage central de l'intrigue. J'avoue que j'ai eu peur au début. Lucy c'est l'équivalent de Scarlett Johanson et j'ai redouté que Tara se retrouve complètement dans son ombre avec un balancement horripilant entre "je la déteste elle est trop belle" et "je l'admire, elle est trop belle". Heureusement, Eva Rice a plus d'un tour dans son sac et le personnage de Lucy, qui sous d'autres plumes aurait pu être cliché à mort, devient une jeune femme particulièrement intéressante. Lucy adore les vieilles pierres. Dotée d'une mémoire photographique (marque déposée), elle voue une vénération à l'architecture britannique et à l'art en général. Passion extrêmement rare et novatrice en littérature, ça nous change de la mode, elle dote Lucy d'une personnalité forte, originale et indépendante. C'est un personnage extrêmement frais et vrai. Bizarrement, je n'ai eu aucun mal à imaginer quelqu'un comme Lucy. Sa beauté est parfois un atout mais également un trait de personnalité qu'elle tente de faire oublier.
De la même façon, on pourrait penser que l'histoire dans la capitale avec découvertes et déceptions amoureuses, les 60´s, n'aura rien de bien palpitant mais c'est sans compter sur presque la première moitié du roman où l'on suit plutôt les deux sœurs dans leur village natal. C'est toute une adolescence qui se joue durant 200 pages, narrée dans un entrelacs de sentiments confus, d'espoirs et d'amitiés déçus. C'est là qu'intervient le personnage de Mathilda. Jeune fille timide, femme complexe et blessée, Mathilda forme avec Lucy, une paire intrigante où se mêle amitié et rancœur. L'évolution des deux jeunes femmes et leur relation était la pointe de drame parfaite qui complétait ce roman. Durant toute ma lecture j'ai cru que l'histoire allait être un drame à l'anglaise. De petits signes avant coureur, quelques remarques ici où là mais en réalité, ce n'était pas la peine de m'inquiéter. L'auteure sait parfaitement mélanger les drames - petits ou grands - de la vie avec les coïncidences bienheureuses et les fins en douceur. Du coup, l'histoire de Lucy et Mathilda s'insérait à merveille dans ce décor sucré qu'est le Londres des années 60. Je les vois bien incarnées par les deux actrices du "Sad Cypress" d'Hercule poirot, Kelly Reilly en Lucy et Elisabeth Dermot Walsh en Mathilda.
Si vous aimez à la fois le charme de la campagne anglaise et le tumulte Londonien, vous allez être servi parce que Londres par hasard, c'est un peu tout ça. On croise aussi bien une vraie Lady et un Évêque qui fait peur qu'un des membres des Rolling Stones ou des icônes de la mode et de la photo de l'époque. Un pot pourri bien dosé où chacun semble avoir acquis sa juste place.
Je fus réellement charmée par l'intrigue et les personnages, leurs évolutions, leurs peines, leurs joies et les retournements de situation. Servi par une très jolie langue, Londres par hasard est un délicieux bonbon anglais acidulé à consommer avec un bon thé durant un après-midi pluvieux.
Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas - ce qui était mon cas avant d'ouvrir ce roman - Londres par hasard est le second roman d'Eva Rice après L'amour comme par hasard. Si dans le premier nous suivons les histoires de Charlotte et de Pénélope, le second s'intéresse plutôt aux sœurs Jupp, Lucy et Tara.
Je n'avais pas lu L'amour comme par hasard mais je dois dire que ça ne m'a pas gênée. L'auteure arrive sans trop de mal à produire une histoire originale sans que se fasse sentir l'appel du premier tome. C'est vrai cependant qu'avoir lu les aventures de Pénélope et Charlotte doit apporter un petit plus à la lecture de Londres par hasard, cela dit, ma lecture a été fluide. Lecteur, lectrice, vous pouvez donc absolument commencer - ou finir - par celui là sans aucun soucis.
Cette facilité de lecture s'opère notamment grâce au choix de la narration à la première personne. En effet, c'est Tara qui nous raconte d'abord l'histoire de sa famille et de son village natal, puis la sienne et celle de sa sœur dans le Londres des 60's aux côtés de personnages tous plus fantasques et extraordinaires les uns que les autres. Il est donc plus simple de repartir de zéro et de réintroduire le lecteur dans cet univers précédemment d'écrit par l'auteure.
Je suis, en général, très difficile sur la narration à la première personne et encore plus lorsqu'il s'agit d'une voix de femme - de jeune femme ici - qui raconte ses débuts dans le monde des adultes. Pourtant, je me suis très vite laissée charmer par la voix de Tara, au propre comme au figuré.
On pourrait croire le personnage de Tara - et même l'histoire en elle-même - diablement cliché avec l'apprentie chanteuse qui part a Londres rencontrer le succès mais Eva Rice est beaucoup plus fine que ça. D'abord parce que Tara est attachante, entière et pas diva pour un sou. Chanter elle aime ça, elle est douée mais au fond, elle veut faire plaisir à sa mère disparue et faire comme le lui dit Inigo "quelque chose de cette voix". Elle chante d'abord pour les autres parce que ce qu'elle aime c'est le cheval. Tara est bien loin des critères de starification de notre univers et j'ai aimé ce décalage. Une jeune fille sur qui la "gloire" tombe dessus sans qu'elle ne le désir vraiment sans vouloir à tout prix être transformée, le concept m'a séduite. Si Tara Jupp deviendra aux yeux du monde Miss Cherry Merrywell, elle reste toujours Tara Jupp pour le/a lecteur/trice.
L'utilisation de la première personne du singulier pour aborder deux personnages était également très intéressant car Lucy est un personnage central de l'intrigue. J'avoue que j'ai eu peur au début. Lucy c'est l'équivalent de Scarlett Johanson et j'ai redouté que Tara se retrouve complètement dans son ombre avec un balancement horripilant entre "je la déteste elle est trop belle" et "je l'admire, elle est trop belle". Heureusement, Eva Rice a plus d'un tour dans son sac et le personnage de Lucy, qui sous d'autres plumes aurait pu être cliché à mort, devient une jeune femme particulièrement intéressante. Lucy adore les vieilles pierres. Dotée d'une mémoire photographique (marque déposée), elle voue une vénération à l'architecture britannique et à l'art en général. Passion extrêmement rare et novatrice en littérature, ça nous change de la mode, elle dote Lucy d'une personnalité forte, originale et indépendante. C'est un personnage extrêmement frais et vrai. Bizarrement, je n'ai eu aucun mal à imaginer quelqu'un comme Lucy. Sa beauté est parfois un atout mais également un trait de personnalité qu'elle tente de faire oublier.
De la même façon, on pourrait penser que l'histoire dans la capitale avec découvertes et déceptions amoureuses, les 60´s, n'aura rien de bien palpitant mais c'est sans compter sur presque la première moitié du roman où l'on suit plutôt les deux sœurs dans leur village natal. C'est toute une adolescence qui se joue durant 200 pages, narrée dans un entrelacs de sentiments confus, d'espoirs et d'amitiés déçus. C'est là qu'intervient le personnage de Mathilda. Jeune fille timide, femme complexe et blessée, Mathilda forme avec Lucy, une paire intrigante où se mêle amitié et rancœur. L'évolution des deux jeunes femmes et leur relation était la pointe de drame parfaite qui complétait ce roman. Durant toute ma lecture j'ai cru que l'histoire allait être un drame à l'anglaise. De petits signes avant coureur, quelques remarques ici où là mais en réalité, ce n'était pas la peine de m'inquiéter. L'auteure sait parfaitement mélanger les drames - petits ou grands - de la vie avec les coïncidences bienheureuses et les fins en douceur. Du coup, l'histoire de Lucy et Mathilda s'insérait à merveille dans ce décor sucré qu'est le Londres des années 60. Je les vois bien incarnées par les deux actrices du "Sad Cypress" d'Hercule poirot, Kelly Reilly en Lucy et Elisabeth Dermot Walsh en Mathilda.
Si vous aimez à la fois le charme de la campagne anglaise et le tumulte Londonien, vous allez être servi parce que Londres par hasard, c'est un peu tout ça. On croise aussi bien une vraie Lady et un Évêque qui fait peur qu'un des membres des Rolling Stones ou des icônes de la mode et de la photo de l'époque. Un pot pourri bien dosé où chacun semble avoir acquis sa juste place.
Je fus réellement charmée par l'intrigue et les personnages, leurs évolutions, leurs peines, leurs joies et les retournements de situation. Servi par une très jolie langue, Londres par hasard est un délicieux bonbon anglais acidulé à consommer avec un bon thé durant un après-midi pluvieux.
7 commentaires:
J'avais adoré l'Amour comme par hasard :)
j'ai donc hâte de démarrer la suite et encore plus après ton article.
En plus j'aime l'ambiance des années 60 swinging London!
Tu n'es pas la première à vanter les mérites de ce livre qui a tout pour me séduire.
@Sarah: Ravie que ça t'incite à lire Londres par hasard, il est vraiment sympa.
@Titine: un vrai bonbon je te dis! ;-)
Un coup de cœur pour moi. Ça fait plaisir de voir qu'il séduit aussi les autres.
Bonne soirée!
Je ne parviens pas à me souvenir si j'ai lu le premier... vilaine moi! Celui-ci, j'imagine que c'est "the misinterpretation of Tara Jupp??" (ou quelque chose du genre?)
@Dans le manoir aux livres: Oui, il a réussi à me divertir, une jolie lecture :-)
@Karine: Je pense que c'est celui ci puisque l'héroïne est Tara. Dans le premier c'est Charlotte et la soeur d'Inigo les héroïnes non?
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