lundi 6 mai 2013

Les Lames du Cardinal - Les lames du Cardinal #1 - Pierre Pevel


GROS COUP DE COEUR DE PERSEPHONE

Présentation de l'éditeur: Paris, an de grâce 1633. Louis XIII règne sur la France et son éminence Armand Jean du Plessis de Richelieu gouverne avec lui. Personnalité des plus puissantes et des plus menacées de son temps, le Cardinal doit se garder de tous ceux qui jalousent l'influence qu'il exerce sur le roi, et se prémunir contre les attentats ourdis par les ennemis de la France, au premier rang desquels l'Espagne et sa Cour des Dragons. Car dans cet univers, des intrigues alliant espionnage, politique et sorcellerie menacent de faire vaciller le trône!
Or, en cette nuit de printemps 1633, Richelieu décide de jouer une carte maîtresse et reçoit en secret un bretteur exceptionnel, un fidèle parmi les fidèles dont le dévouement lui a autrefois valu d'être trahi et déshonoré : le capitaine La Fargue, chef des Lames du Cardinal !
En effet, l'heure est venue de reformer cette élite secrète autrefois dissoute dans l'opprobre et la raison d État : des combattants hors du commun, une compagnie d'aventuriers, d'espions et de fortes têtes rivalisant d'élégance, de mystère... ou de paillardise, qui ne redoutent aucun danger.

J'ai eu l'occasion de le dire plusieurs fois par ici mais mes premières amours littéraires (et même cinématographiques), ce qui me faisait rêver dans mon enfance puis dans mon adolescence, n'était pas de la romance, ni de la science-fiction ou de la fantasy, point de tout ça mes amis, mais d'une façon tout à fait classique: les romans de capes et d'épées. J'ai grandi avec mon héros chouchou: Henri de la Lagardère dit le bossu et j'ai rencontré quatre gaillards - Athos, Porthos, Aramis (gniiii) et d'Artagnan - qui ont poursuivis l'oeuvre entamée par mon cher Lagardère. J'étais complètement à la merci de ces mousquetaires courageux et fines lames qui défendaient l'honneur de la France (en général) et les jolies demoiselles en détresse (toujours). En plus comme il se trouve que je suis aussi escrimeuse, la passion était et est toujours bien plantée. Le bon Capes et épées est difficile à trouver et si le genre était à la mode au siècle dernier, force est de constater que ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. 
Voici ce qui est dit sur la quatrième de couverture des Lames du cardinal:
Avec une virtuosité et une verve romanesque dignes des grandes heures du feuilleton populaire, il signe là tout à la fois un hommage aux romans de cape et d'épée, un récit historique admirablement documenté et une Fantasy épique à grand spectacle.
Je dois admettre que pour une fois, je suis parfaitement d'accord avec cet encart publicitaire. On retrouve sans hésiter le goût des vieux romans de capes et d'épées, avec leur lot de preux mousquetaires, d'espions et d'assassins implacables, de sauvetages et de pièges, de trahisons et de hauts faits d'armes. Et croyez-moi, égaler Lagardère ou les célèbres mousquetaires de Dumas ce n'est pas évident!

L'histoire de ce premier tome est découpé en quatre parties. La première permet d'introduire les personnages car il y en a un sacré paquet (moins que dans Game of Thrones mais George Martin est un peu imbattable!) et c'est d'autant plus difficile de les définir qu'à ce stade là du récit on ne sait pas qui est dans quel camp (cela dit je suis aux trois quart du tome 2 actuellement et je ne suis pas sûre d'en savoir plus!). En tout cas cette partie permet d'apprivoiser les personnages et de se faire un ressenti personnel. Certains comme Saint-Lucq et Arnaud de Laincourt sont particulièrement intriguants, le genre de personnage taiseux dont on ne connait ni les loyautés ni les sentiments, d'autres comme Antoine Leprat chevalier d'orgueil ou la baronne Agnès de Vaudreuil vous touchent immédiatement. J'aimerai vous parler de chaque personnage mais cela sera difficile sans spoiler et je m'y refuse tant l'histoire est trépidante et les rebondissements, nombreux, toujours inattendus (ou presque). Je vous laisse donc les découvrir par vous même. Sachez sinon que je suis tombée pour les Lames du Cardinal, ils ont tous leur caractère propre, leurs spécificités, leur histoire et sont tous attachants à leur manière. J'aime énormément le fait que des informations sur eux sont distillés au fur et à mesure. Il n'y a jamais un point: "STOP maintenant on vous raconte tout de la vie de truc." Jamais. Tout est toujours subtilement distillé. C'est ce qui vous maintient aussi en haleine car on sait qu'en avançant dans la lecture on en découvrira des éléments nouveaux sur les personnages que l'on aime. Je prends juste le temps de vous dire que je suis amoureuse d'Antoine Leprat chevalier d'Orgueil, de son style, de sa rapière d'ivoire et que je l'épouse immédiatement si possible! Quant au personnage d'Agnes de Vaudreuil je suis admirative du travail de Pierre Pevel pour nous montrer une héroïne forte, indépendante, fière, libérée sur bien des points mais qui ne tombe jamais dans l'excès. Elle est l'égale de ses compagnons sans avoir à jouer des coudes, elle prend des décisions, agit, remet en question les actes d'autres Lames, bref, son personnage est parfaitement équilibré et ne tombe jamais dans la caricature de la belle amazone. Merci Monsieur Pevel de nous donner à lire une Lame féminine forte et naturelle. 

La seconde partie du roman permet, une fois les lames réunies, d'avancer dans l'intrigue à proprement dite (même si des bases sont posées tout au long des 100 premières pages) avec l'exposition de la mission et surtout l'interaction des Lames entre-elles. On sent immédiatement la cohésion des troupes, les relations qu'ils entretiennent entre eux et les liens qui sont tissés depuis longtemps. Bien qu'ils soient très différents, certains aiment faire la fête, d'autres sont plutôt silencieux de nature, l'équipe est bien équilibrée et les rôles bien établis. On les voit suffisamment pour s'attacher à eux sans regretter la présence de l'un ou de l'autre.
La troisième partie amène des éléments de réponse. Quant à la quatrième...elle introduit brillamment le tome deux. Je me laisse très très rarement surprendre par des rebondissements mais ici je dois dire que j'ai été bercée par l'histoire sans aucun problème. Si vous me lisez régulièrement vous savez que je ne lis jamais aucune série à la suite de peur de m'écoeurer...Jamais...Pierre Pevel vient de me faire mentir puisque je ne pourrais sans doute m'arrêter qu'une fois les trois tomes avalés! L'histoire est parfaitement maîtrisée du début jusqu'à la fin, c'est un régal de raffinements dans le détail que ce soit des armes, des décors, des vêtements etc.

Ce qui m'amène au point du style et de la langue. L'écriture de Pierre Pevel est exquise, percutante, extrêmement dense avec un vocabulaire choisi avec soin. C'est réellement extrêmement bien écrit et c'est un délice de retrouver du français sous une plume pareille. Il y a de la recherche à la fois dans la narration mais aussi dans les dialogues pour recréer un parlé XVIIe siècle sans jamais forcer le trait ni l'exagérer au risque de le rendre lourd ce qui aurait pu être le cas. Ici, vous effectuez une plongée dans le Paris de 1633 d'une façon merveilleusement naturelle et simple. Au-delà de l'histoire j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman pour la qualité de sa langue. L'auteur sait parfaitement donner du rythme à son histoire et les scènes d'actions sont vraiment bien faites. Il y a du rythme, on passe d'une action à l'autre pour revenir sur la précédente, toute s'enchaîne admirablement bien (vous avez vu aujourd'hui beaucoup d'adverbes! mais c'est à la hauteur de mon amour pour cette série alors ne râlez pas). Je me demande comment Pierre Pevel écrit. Voit-il la scène dans sa tête? Parce que son écriture me fait souvent penser à des scènes de films notamment dans le rythme et je me demande s'il ne les construit pas de cette façon (Si quelqu'un lui a posé la question et connaît la réponse n'hésitez pas à partager). 

Autre point non négligeable: Nous sommes ici dans un roman d'uchronie, oui par exemple dans le Paris de 1633 qu'évoque Pierre Pevel, le Cardinal de Richelieu (et par extension le roi de France) a "perdu" le siège de La Rochelle. Cependant, on sent un travail phénoménal sur la période, ses moeurs, son histoire, ses personnages célèbres et Paris qui font du roman un délice pour un historien (et vous l'aurez compris, pour l'historienne que je suis). Les détails sur la ville de Paris, le caractère des personnages célèbres qu'il met en scène (à commencer par Richelieu qui retrouve un peu de son lustre après Les trois mousquetaires, ici point de traits lourds ou machiavéliques, Richelieu est certes un homme d'Etat volontiers cynique mais qui oeuvre avant tout pour la France. Un portrait nuancé particulièrement agréable) tout est réfléchi. J'adore également le détail sur les armes des Lames, les clins d'oeil au roman de Dumas et toutes les modifications historiques qu'il apporte et qui passent comme une lettre à la poste. 

Tout cela est renforcé par les éléments de fantasy qui sont introduits ici de façon presque naturelle je dirais. Des dragons, des dragonnets, du dracien, des vyvernes et des sangs-mêlés sont rajoutés à l'intrigue, mêlés aux intrigues politiques de l'époque, ces derniers servant la cour d'Espagne sans que jamais on ne trouve tout ça forcé. C'est sans doute dû à la maîtrise dont l'auteur fait preuve mais on en vient presque à regretter que tout ce "beau" monde n'existe pas pour de vrais (à l'exception des dracs peut-être). Ces éléments sont mélangés à l'intrigue, fondus en son sein ce qui fait que le lecteur "débarque" dans cet univers déjà construit et d'une certaine façon acquis. 

Vous l'aurez compris, Les Lames du cardinal m'a littéralement séduite, je pense attaquer le tome 3 très prochainement et je ne peux que vous conseiller de les lire. J'ai déjà mis de côté la série d'Embremer toujours de Pierre Pevel. Je sais qu'il vient de lancer une nouvelle série mais s'il vous plait, monsieur Pevel si jamais un jour vous passez par là, s'il vous plait, continuez à écrire du Capes et d'épées. Nous avons, plus que jamais, besoin de ces héros là! 

(J'ai même un casting dans la tête pour une possible adaptation....oui oui j'en rêve même la nuit!). 

6 commentaires:

Elinor a dit…

Bon bah vendu il a carrément l'air super ! J'avais bien aimé Les Trois mousquetaires et j'encourage d'ailleurs mon élève à le lire (sans succès pour l'instant mais je ne renonce pas). Les éléments de fantasy me font très légèrement peur mais si tu dis qu'ils sont bien intégrés alors roule ma poule sur ma wish-list :)

Perséphone a dit…

Oui pas de soucis Elinor, la Fantasy passe impeccablement bien dedans, le tout est très fluide!

Deuzenn a dit…

Comme toi, j'ai adoré cette série et je viens de craquer pour son nouveau livre. Sache qu'il est aussi bien voire meilleur que les Lames! En attendant, bonne découverte d'Ambremer à toi!

Perséphone a dit…

@Deuzenn: Je vais sûrement craquer aussi pour le Haut royaume! Merci pour le passage ;)

Karine:) a dit…

Ok, ça va. Je le veux. vilaine!

Perséphone a dit…

Je suis toujours vilaine tu le sais bien!

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