vendredi 22 avril 2011

L'hippopotame - Stephen Fry


«Je maudissais cette fille de ne pas m'avoir dit ce que j'étais censé rechercher. Si au moins elle m'avait donné une vague indication, je me serais arrangé pour la conforter dans ses illusions. Mais quelles illusions ? Ma dernière visite à Swafford m'avait beaucoup distrait, certes, mais de là à parler de miracles...»
Poète déchu, critique dramatique acariâtre, vieux libidineux aigri confit de misanthropie, Ted Wallace est un inébranlable rationaliste et un ennemi tonitruant des bonnes manières. Alors qu'il vient d'être mis à la porte du journal pour lequel il écrit, il se voit investi d'une mission secrète par sa très charmante filleule Jane : soulever le mystère de Swafford Hall, demeure du richissime lord Logan. David, le fils de la maison, détient-il réellement le pouvoir de guérir les gens ? Armé de flair, d'esprit critique aiguisé et de whisky, Ted Wallace va arpenter le château à la recherche de la vérité.
Du pur Stephen Fry! Une merveille de drôlerie qu'on lit assis sous un arbre un verre de citronnade à la main. Un roman hybride rafraîchissant et tout en légèreté.
Ted Wallace est un homme vulgaire, coureur de jupons invétéré et soudard sur les bords, mais il ne manque pas de finesse et de perspicacité. Voila donc un personnage aux antipodes de l'auteur (à l'exception de la perspicacité et de la finesse) mais qui se révèle au fur et à mesure que l'histoire progresse. Car ici aussi, comme presque partout ailleurs, rien ni personne n'est ce qu'il semble être. Ni la douce Jane, ni Ted Wallace lui-même et encore moi la famille Logan.
Sur fond de mysticisme et de guérison miraculeuse se cache de lourds secrets que Ted Wallace va devoir déterrer.
Si le langage est souvent cru, parfois vulgaire (comme l'est ces personnages) c'est pour mieux démasquer l'hypocrisie des upper-class et de l'aristocratie anglaises. L'hippopotame se lit comme un thriller car c'est bien une enquête que l'envoie mener Jane à la campagne et ce que va découvrir Ted Wallace va le laisser pantois.

Dès son arrivé à la campagne il se lie d'amitié (amitié forcée par son enquête) à son filleul David en qui il découvre un garçon sensible et délicat à l'inverse de son frère aîné que Ted juge vite inintéressant. Le suspens se distille progressivement à mesure que le lecteur avance ce qui nous incite perpétuellement à prolonger la lecture.
Ce deuxième roman de Stephen Fry "so british" et adorablement cynique en ravira plus d'un!

4 commentaires:

Karine:) a dit…

Je ne savais même pas qu'il avait écrit des romans! Du coup, je suis super curieuse!

Perséphone a dit…

Si, il a même écrit plusieurs romans dont Mrs Fry's diary et une autobiographie sortit récemment en Angleterre. J'ai vraiment aimé son style même si c'est parfois graveleux, ça collait avec le personnage.

Lou a dit…

Toujours pas lu Stephen Fry, et pourtant j'adore tout ce qui est anglais ! comment ai-je pu passer à côté de cet auteur si longtemps ? My god, j'ai bien envie de le lire enfin ! :)

Perséphone a dit…

C'est vraiment super comme auteur, mais il faut s'attendre à être choqué par moment, il n'a jamais sa langue dans sa poche celui-là!

Enregistrer un commentaire