samedi 26 mars 2011

Les chiens de Riga - série Kurt Wallander - Henning Mankell


Février 1991. Un canot pneumatique s'échoue à Mossbystrand, au large d'Ystad en Suède. Il contient les corps de deux hommes, torturés et exécutés d'une balle dans le cœur. L'origine du canot est rapidement établie : fabrication yougoslave, utilisé uniquement par les Soviétiques et leurs satellites. Les corps sont à leur tour identifiés : criminels lettons d'origine russe, liés à la mafia russe. Un officier de police de Riga est appelé en renfort à Ystad. Le commissaire Wallander se prend d'amitié pour l'étrange major Liepa et commence à entrevoir, à son contact, la complexité du monde où a été commis ce double meurtre. A peine rentré en Lettonie, le major Liepa est assassiné. A la demande des enquêteurs Wallander part pour Riga. C'est le début d'une aventure insensée où il va se trouver complètement démuni, privé de tout repère. Seule certitude : le major a été éliminé pour des raisons politiques. Quant à Wallander, il est manipulé. Par qui ? Par la veuve du major, la belle Baiba Liepa ? Par l'un ou l'autre des deux officiers de police chargés de l'enquête ?

Ecrit quelques mois à peine avant la chute du régime soviétique, ce second roman des aventures du policier suédois Kurt Wallander, tente de décrypter un monde incompréhensible pour les occidentaux. Car Kurt Wallander, policier suédois officiant dans une petite ville où la plupart du temps il s'agit de courir après un ivrogne, ne se doute pas qu'à seulement quelques kilomètres des côtes suédoises, les pays baltes vivent encore sous le contrôle de Moscou.
On retrouve avec plaisir Kurt Wallander, quarantenaire blasé et en perpétuelle remise en question ainsi que ses collègues du poste de police d'Ystad.

L'histoire est intéressante car elle mêle à une histoire policière les détails d'un monde aujourd'hui disparu et difficilement appréhendable pour toute une génération née post-URSS. Les descriptions de Riga sont fascinantes par le réalisme qui s'en dégage. Un monde gris, un manque cruel de denrées de tout type, des habitations presque communautaires et l'approche de la fin d'un monde, un basculement irréversible que Wallander n'arrive pas à comprendre. La peur est insidieuse, comme les chiens de Riga, la meute qui suit toujours le policier étranger.

Les personnages sont bien campés mais surtout mystérieux. A qui Kurt Wallander peut-il faire confiance? Pourquoi l'enquête sur le meurtre du Major Liepa a-t-elle été bâclée? Que veut-on lui cacher? Dans ce monde où les voies parallèles sont reines, Kurt Wallander trouvera-t-il une réponse à ses questions?

Henning Mankell nous gratifie là d'un bon roman policier. Néanmoins, tout comme le premier volume de la série des Kurt Wallander (que j'avoue ne pas avoir terminé), le roman démarre bien. Rythmé, posé et intriguant, le lecteur souhaite en savoir plus. Soudain, le calme plat s'installe. L'action s'éternise sans que l'on sache pourquoi et l'intérêt n'est plus aussi mordant, jusqu'au dénouement (10 pages avant la fin) assez peu original en fin de compte pour ce roman. On se demande même comment Kurt Wallander n'a-t-il pas pu voir la solution avant d'avoir le nez dessus.

Cependant ne désespérons pas. Comme de nombreuses séries et le vin, l'écriture se bonifie avec le temps et je suis sûre qu'Henning Mankell ne cesse de s'améliorer avec les autres tomes de la série Kurt Wallander.

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