
Pour le mangeur de muffins qui me manque un peu plus chaque jour.
COUP DE COEUR DE PERSEPHONE
Résumé: Noir sur scène, en voix off le spectateur entend le Cantor Johannes Sebastian Bach lire sa lettre au Prince électeur lui expliquant que d'un il n'a pas envie d'assurer la leçon de musique de la journée porte ouverte de l'université Saint Thomas, de deux, qu'il doit aussi assurer la vérification d'un orgue et qu'enfin, il rappèle que les journées portes ouvertes sont le temple de la chourre. Réponse du Prince électeur: Merci beaucoup Cantor Bach mais les journées portes ouvertes sont une tradition donc que vous le vouliez ou non vous la ferez, sinon ce sera trois jours de cachot et si des objets de valeurs disparaissent de l'université Saint Thomas, leur prix sera retenu sur le salaire du cantor. Johannes Sebastian arrive alors sur scène, froisse la lettre du prince et pousse un grand "Chiotte" qui ouvre la pièce.
Johannes Sebastian Bach: Alexandre Astier
Une pièce de: Alexandre Astier
Mise en scène: Jean-Christophe Hembert
Musique: Jean Sebastien Bach
COUP DE COEUR DE PERSEPHONE
Résumé: Noir sur scène, en voix off le spectateur entend le Cantor Johannes Sebastian Bach lire sa lettre au Prince électeur lui expliquant que d'un il n'a pas envie d'assurer la leçon de musique de la journée porte ouverte de l'université Saint Thomas, de deux, qu'il doit aussi assurer la vérification d'un orgue et qu'enfin, il rappèle que les journées portes ouvertes sont le temple de la chourre. Réponse du Prince électeur: Merci beaucoup Cantor Bach mais les journées portes ouvertes sont une tradition donc que vous le vouliez ou non vous la ferez, sinon ce sera trois jours de cachot et si des objets de valeurs disparaissent de l'université Saint Thomas, leur prix sera retenu sur le salaire du cantor. Johannes Sebastian arrive alors sur scène, froisse la lettre du prince et pousse un grand "Chiotte" qui ouvre la pièce.
Johannes Sebastian Bach: Alexandre Astier
Une pièce de: Alexandre Astier
Mise en scène: Jean-Christophe Hembert
Musique: Jean Sebastien Bach
Je ne pourrais jamais cesser de dire à quel point j'aime Alexandre Astier. Fan absolue de Kaamelott que je connais par coeur, je suis admirative devant ce personnage hors-norme. Je n'avais pas pu voir la pièce à Paris avant mon départ pour Cambridge car elle était complète mais heureusement on a eu l'excellente idée de m'offrir le DVD de la pièce pour mon anniversaire! (ce n'est pas Cheshire qui y aurait pensé d'ailleurs...) Je me suis donc installée, mon quart de siècle en poche, devant ma télé et roule ma poule, j'ai assisté à une master class du cantor Bach.
On n'oublie souvent qu'Alexandre Astier, avant d'être comédien, auteur et metteur en scène, a fait le conservatoire et qu'il est aussi et surtout un musicien accompli et un passionné de musique et de Bach en particulier. A l'origine de Que ma joie demeure, on retrouve un sketch de onze minutes au festival de Montreux où le spectateur assiste déjà à un cours de contrepoint du Cantor. Le sketch reprend des thèmes chers à Astier que l'on retrouve dans Que ma joie demeure. Il arrive à créer par un langage décalé et l'utilisation d'un téléphone en 1730, des effets comiques tout en ménageant des accents extrêmement tragiques, la mort de 10 des 20 enfants de Bach.
On avait donc déjà pu apprécier le talent musical, comique et tragique d'Astier dans ce sketch, Que ma joie demeure le met en scène pendant 2h à notre plus grande joie.
Que ma joie demeure est un enchaînement de master class avec des morceaux choisis de la vie de Bach ou des petits moments sur sa personnalité au delà de la musique. Le décor est coupé en deux, un côté salle de classe très bien éclairée qui donne un côté chaleureux au cours et la seconde partie de la scène, plongée dans le noir et faiblement éclairée quand Astier s'y déplace. Cette alternance de lumière est vraiment un choix de mise en scène très pertinent car cela permet de faire comprendre au spectateur que l'on passe de la salle de classe à d'autres moments de la vie de Bach, d'autres lieux ou à des interludes. J'ai vraiment aimé cette mise en scène car elle évite beaucoup d'explications lourdes et laisse le spectateur faire son chemin tout seul. Alexandre Astier et Jean-Christophe Hembert ne nous prennent jamais pour des imbéciles à qui on doit fournir des explications.

A côté de ces moments en salle de classe, on assiste à une vérification d'un orgue, un épisode à mourir de rire, à de petits passages où Bach nous parle de sa maladie ou de son enfance, à une répétition mais le passage que je retiendrais est surtout celui qui se passe dans l'église. La scène (fractionnée en plusieurs interludes) se passe environs deux ans avant la master class et met en scène un Bach moralement brisé par la mort de son nouveau-né. On aborde là un des thèmes majeurs de la pièce et qui montre comment Alexandre Astier peut mêler avec brio le comique et le tragique. Le thème des enfants, qu'on retrouve dans la saison 5 de Kaamelott, y est ici particulièrement développé. On sent que c'est un thème qui touche particulièrement Astier, lui-même papa de quatre enfants (si je ne me trompe pas). Ici, tout est particulièrement bien montré, le décalage entre la peine que ressent Bach et les statistiques de son époque, son attachement à ses enfants et à sa famille en général. Ces scènes alternes entre rires francs et grande tristesse. Cela nous rapproche du génie qu'est Bach, nous montre les côtés humains d'un homme qui semble hors de portée, un peu comme le comédien lui-même d'ailleurs. C'est une mise en abime que j'ai apprécié. Le choix du sujet n'est pas anodin je pense.
Les morceaux de musique, au clavecin et à la viole de gambe sont vraiment sublimes et la pièce est truffée d'extraits d'oeuvres de Bach, connues ou moins d'ailleurs. La pièce se termine sur une note assez fantastique, Bach avec ses enfants, la famille et la musique en un seul univers.

Vous l'aurez compris, Que ma joie demeure est un petit bijoux de théâtre qu'il ne faut pas louper que vous aimiez ou non Kaamelott, elle est à voir.