Présentation de l'éditeur: Dans un bistrot de Chelsea, l'écrivain Mark Easterbrook surprend deux
jeunes filles en train de se crêper le chignon. L'une d'elles, « pleine
de fric » paraît-il, s'appelle Thomisa Tuckerton. A quelque temps de là,
Mark Easterbrook tombe sur un entrefilet : Thomisa Tuckerton est
décédée, à l'âge de vingt ans. Peu après, le père Gorman, qui venait de
recueillir la confession d'une vieille dame, se fait assassiner. On
retrouve sur lui une liste de noms, parmi lesquels celui de Mrs
Tuckerton. Les autres sont ceux de personnes mortes de mort « naturelle
». Cela conduit Mark Easterbrook au Cheval pâle où trois sorcières s'adonnent au spiritisme et terrorisent leur entourage. Mais ce n'est pas le maléfice qui tue...
De temps en temps, revenir à la base est important. Après avoir fini Une saison avec Jane-Esther et 3000 façon de dire je t'aime, engloutis en 3 jours, je me sentais un peu vide niveau lecture. Pas envie de commencer A clash of Kings trop lourd pour mon petit cerveau en ce moment, pas envie de jeunesse mais pas envie d'un roman adulte non plus, la romance? ouaif....Du coup je me suis tournée vers l'indémodable, celle qui fait du bien quand rien ne passe: Dame Agatha Christie. J'aime beaucoup la série Marple d'ITV et après avoir vu The Pale Horse j'avais envie de découvrir le roman, notamment parce qu'il n'y a pas Miss Marple dans Le cheval pâle. J'étais assez curieuse de voir les différences et comment l'histoire était en vraie.
Ce roman d'Agatha Christie est assez intéressant parce qu'il combine deux types d'écritures. La majeure partie du récit est écrite à la première personne et est narrée par Mark Easterbrook, célibataire, historien, assez aisé et qui - sans se l'avouer - s'ennuie assez dans sa petite vie monotone et bourgeoise. Il a du mal à croire à toute cette histoire au départ et ne fait que tardivement le lien entre plusieurs évènements mais pour un détective amateur il s'en sort bien. Il est un peu bêta parfois, j'avais envie de le secouer mais il est très attachant.
Le deuxième type d'écriture, moins présent mais néanmoins là, est un récit à la troisième personne du singulier qui suit le père Gorman, l'inspecteur Lejeune et le médecin légiste Corrigan. C'est intéressant car ça permet d'apprendre des éléments, inconnus de Mark Easterbrook mais connus du lecteur, pour un mélange entre relations proches avec le principal protagoniste et "on en sait un peu plus que lui". Pas pour longtemps puisque les informations circulent vite. Pour cette fois je ne pouvais pas faire de conjectures sur l'auteur des meurtres puisque je connaissais déjà la résolution du mystère mais je pense qu'il ne doit pas être aisé de deviner l'ensemble de ce qu'il se passe au Cheval pâle.
L'intrigue est vraiment sympathique et originale dans sa façon d'être mise en scène. J'ai beaucoup aimé l'idée de base d'Agatha Christie et ce qu'elle en fait. Il y a encore ici, comme souvent chez elle d'ailleurs, des tours de passe-passe et de la magie, un soupçon de crédulité qui entortille le lecteur jusqu'au dénouement final.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Ginger Corrigan, elle va de l'avant, n'hésite pas à jouer un jeu dangereux pour elle. Un joli personnage fort comme Agatha Christie sait bien les écrire et qui fait un pendant agréable à Mark.
Un dernier point particulièrement sympa du Cheval pâle, ce sont toutes les références qu'Agatha distille dans le roman sur d'autres romans à elle. On retrouve tout d'abord l'incroyable Ariadne Oliver, amie fantasque de Poirot, écrivaine, genre de double caricatural de l'auteure elle-même. Complètement dans la lune, elle donne quelques pistes à Mark Easterbrook et fait mention d'un autre roman d'Agatha Christie Poirot joue le jeu écrit cinq avant Le cheval pâle. On retrouve aussi le Pasteur et sa femme Mr et Mrs Dane Calthrop rencontré avec Miss Marple dans La plume empoisonnée. Mrs Dane Calthrop est fidèle à elle-même, c'est une femme intéressante et une digne amie de Jane Marple. Enfin, Mark Easterbrook est le cousin de Rhoda Despard que l'on rencontre avec son mari, le major Despard dans le très bon Carte sur table.
Un petit mot sur l'adaptation pour finir: outre la présence de JJ Field (gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii) et bien que différent du roman (adapté pour y caser Miss Marple), l'intrigue est bien menée et garde malgré tout l'essentiel de la trame de fond tout en modifiant l'extérieur. C'est assez bien vu et le résultat est intéressant bien qu'éloigné de son œuvre originale.
2 commentaires:
Un de ceux que je n'ai jamais lu, mais comme je les prends l'un après l'autre dans ma collection, je vais y arriver un jour.
Le Papou
Oui tu finiras bien par y arriver!
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