vendredi 8 juin 2012

Douze hommes en colère (12 angry men) - 1957


Résumé: 12 hommes sont appelés à décider de la culpabilité ou de l'innocence d'un jeune homme pauvre, accusé d'avoir assassiner son père. Alors que 11 jurés votent la culpabilité, un seul vote l'acquittement. Comme la loi américaine le stipule, le vote se fait à l'unanimité...

CASTING

Martin Balsam .................................................................. Juré nº1
John Fiedler ...................................................................... Juré nº2
Lee J. Cobb ....................................................................... Juré nº3
E.G. Marshall .................................................................... Juré nº4
Jack Klugman ................................................................... Juré nº5
Edward Binns ................................................................... Juré nº6
Jack Warden ..................................................................... Juré nº7
Henry Fonda ..................................................................... Juré nº8
Joseph Sweeney ............................................................... Juré nº9
Ed Begley .......................................................................... Juré nº10
George Voskovec ............................................................ Juré nº11
Robert Webber ................................................................. Juré nº12

12 hommes en colère est un vrai huit clos comme on en voit peu. C'est un genre très difficile à faire au cinéma selon moi car si l'intrigue n'est pas complètement maîtrisé, l'ennui arrive vite. Heureusement ici, nous sommes rapidement captivés par le juré numéro 8 qui vient remettre tout en question.

Ce qui fait la force du film et du scénario surtout, c'est que le juré numéro 8 ne cherche pas à savoir la vérité, thème pourtant cher au cinéma hollywoodien, mais bien de penser 5 minutes à ce que l'on est en train de faire. Le personnage joué par Henry Fonda remet en cause la manière expéditive dont les autres jurés décident du sort du jeune homme en question. Il met au centre de la réflexion, le doute raisonnable principe fondamental de la justice américaine. Au fond, peut importe que l'accusé soit coupable ou innocent, le film ne répond d'ailleurs pas à cette question, ce qui importe c'est d'être sûr de faire le bon choix, d'envoyer ou non un gamin sur la chaise électrique pour les bonnes raisons.

Le juré numéro 8 est en présence de 11 membres hostiles qui ne comprennent pas tout d'abord pourquoi ils les retient dans cette pièce surchauffée pour une conclusion qui s'impose d'elle-même. Il leur demande alors de prendre quelques heures de leur temps pour réfléchir car le sort d'un enfant est entre leur main. Certains jurés ont d'emblée l'air plus malléables et indécis, tandis que d'autres sont déterminés. C'est le combat de ces 12 hommes que le spectateur a sous les yeux pendant 1h30.

J'ai beaucoup aimé la façon du juré numéro 8 de briser leur certitude les unes après les autres, de leur montrer que leur jugement est faussé soit par l'avocat de la défense qui n'a pas fait correctement son travail parce que commis d'office, soit parce qu'il juge le cas à l'aune de leur propre vie et de leurs propres préjugés. Il veut leur montrer que juger un homme, c'est tenter de se débarrasser de ce qui fait que nous sommes uniques, que nous avons une histoire et que nous sommes donc plus ou moins sensible aux faits abordés. Le travail fait sur les différents personnages est impressionnant parce que même si on ne connait pas leur nom ils ont tous un tempérament distinct.

Le juré nº1 tente d'être un bon président de débat même s'il se heurte parfois à l'hostilité et à l'agressivité de certains jurés. Le juré nº2 passe inaperçu, c'est un petit homme maigre à lunettes qui a dû mal à faire entendre sa voix. Le Juré nº3 est vraiment quelqu'un d'agressif mais de très intéressant. On sent que le personnage d'Henry Fonda veut montrer à travers lui tous les problèmes qu'il y a à juger par rapport à son propre vécu.
Le juré nº4 est aussi intéressant parce que c'est un homme cliniquement froid, il est très attaché aux faits et c'est par l'étude des faits qu'il se décidera. J'ai beaucoup aimé le juré nº5. C'est un homme discret qui vient des quartiers pauvres, les mêmes que celui du jeune homme accusé. Ils viennent du même milieux, donc il se sent à la fois proche de lui et en même temps il veut s'en éloigner. Son point de vue sera important car même s'il ne veut pas le dire, il connait les quartiers pauvres comme personne. Le juré nº6 n'a pas un très grand rôle mais on sent que c'est un homme sensible, raisonné et qu'il respecte beaucoup de chose, il prend par exemple la défense du juré nº9 (le plus âgé) contre le juré nº3 qui se montre vraiment odieux. Le juré nº6 (je n'avais pas reconnu l'acteur! il faut dire que je les vu dans des films récent où il avait 70 ans bien sonnés) est plus intéressé par son match qui commence à 8h qu'au procès qui se déroule en face de lui. Prendre son temps pour un juger un gamin des quartiers pauvres? Pourquoi faire? Et mon match alors?? J'ai eu envie de lui faire avaler les tickets du match plus d'une fois. Le juré nº9 prend fait et cause pour son collègue en soutenant le courage du juré nº8 qui va à l'encontre des autres. C'est un vieil homme solitaire qui apporte un éclairage nouveau sur le comportement de certains témoins. Le juré nº10 est tout simplement odieux et rempli de préjugés, ce n'est pas un homme qu'il juge mais carrément toute une classe sociale.


Il y a d'ailleurs une scène magnifique dans le film où les jurés déclarent d'une façon très belles leur mécontentement par rapport à ses propos.
Les deux derniers jurés sont plus isolés et interviennent un peu moins.

Les acteurs sont tous très bon car ils font bien ressortir l'individualité des personnages et il est impossible de les confondre. Henry Fonda est magistral de flegme, on a vraiment l'impression que tout est assez facile et le personnage en lui-même donne une impression de profondeur, on sent que c'est un homme qui réfléchi beaucoup.

Un très beau film, je n'ai pas vu l'heure passer et je le recommande chaudement.

3 commentaires:

Adalana a dit…

Oh, quelle coïncidence, je l'ai justement regardé avant-hier soir !
Et je rejoins complètement ton avis, faire un huis-clos dans lequel on ne s'ennuie pas n'est pas aisé mais tout est excellent dans ce film, le jeu des acteurs, la mise en scène, le texte...
J'ai adoré et je le recommande aussi !

Julitte a dit…

J'ai vu ce film pour la première fois en 4e en 'heure de vie classe', notre classe étant confronté au problème de : une personne opposée aux certitudes d'un groupe, notre prof voulait nous montrer que la majorité n'a pas toujours raison.
Il faudrait que je le revoie maintenant, avec plus de recul.

Miss H. a dit…

Je l'ai vu il y a quelques années et cela me donne envie de le revoir!
Je me souviens que c'est un très bon film où on a vraiment un fort sentiment d’oppression.

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