dimanche 30 septembre 2018

If I ever should love you - The spinster heiresses #1 - Cathy Maxwell


C-

TW/CW: mention de violences sexuelles et d'alcoolisme.

Résumé: Il était une fois trois jeunes femmes qui, malgré leur fortune, étaient sur le marché du mariage depuis trop longtemps. On les appelait "Les vieilles héritières". 

S'il a hérité d'un titre, ce dernier vient seul, sans fortune. Le comte de Rochdale sait qu'il doit trouver une femme, si possible assez jolie et avec un bon caractère mais surtout dotée d'une belle fortune et qui voudrait bien l'échanger contre un titre de noblesse. 
Son choix se porte sur Leonie Charnock, l'une des "Vieille héritière" de la saison. Des années auparavant, le comte a sauvé la réputation de cette beauté aux yeux noirs et elle reste toujours belle à couper le souffle, laissant espérer à Rochdale un mariage pas uniquement basé sur l'argent. 
Cependant Leonie n'a pas l'intention d'épouser qui que ce soit. Presque brisée par les secrets de son passé, Leonie accepte d'épouser Rochdale a une seule condition: l'épouser oui, partager son lit non. Seulement c'est une condition que la nouvelle comtesse de Rochdale n'est même pas sûre de tenir.

Ça me rend toujours triste de découvrir un·e nouveau·lle auteur·trice par un roman que vraiment je n'ai pas aimé parce que ça me rend frileuse ensuite. J'ai plus de mal à me dire: "je vais en lire un autre ça va être chouette". If I should ever love you promettait pourtant une très bonne lecture mais s'est révélé décevant et sur tellement de points que je n'ai pas envie de découvrir les deux romans suivants de la série (le tome 2 est sorti en avril, le tome 3 devrait sortir très prochainement).
Notez que je vais devoir spoiler un peu pour que vous compreniez bien pourquoi je n'ai pas aimé et gardez à l'esprit le TW/CW inscrit en haut de la chronique. 

If I ever should love you est typiquement le genre de roman ou l'auteur·trice veut en faire trop sans pour autant maîtriser les sujets dont il·elle parle. L'idée de base était pourtant tentante mais le traitement n'est pas à la hauteur.

Je ne sais pas vous mais lorsqu'on me vend une série, j'aime bien que celle-ci soit logiquement liée. Je suis paradoxalement moins frustrée lorsque les tomes sont vraiment déconnectés mais partage un trait en commun: des soldats, des highlanders etc. Ici, on découvre trois amies Leonie Cassandra et Willa. Bien que charmantes et fortunées, elles sont toutes les trois on the shelf. J'ai déjà un peu de mal à comprendre en quoi elles ne peuvent pas trouver chaussures à leurs pieds. Leonie a la meilleure excuse, elle ne veut pas se marier. En revanche Cassandra et Willa, elles ont hâte. Ce qu'on sait d'elles? Leonie est sublime, Cassandra est très grande, Willa très petite. Pour Cassandra et Willa, ne cherchez pas vous n'en saurez pas plus, hormis que Leonie regarde ses deux comparses avec un œil un peu condescendant. Cela promet une fausse série, ce genre de série où finalement on pourrait avoir trois stand-alone que ça ne changerait pas grand chose parce qu'à mon avis, des héroïnes spinster, elle a dû en écrire plus de trois...Si on compare avec les Wallflowers (La ronde des saisons) de Lisa Kleypas on sent tout de suite la différence. 

J'aurai pu m'accommoder de ce défaut on est d'accord, je ne suis pas tatillonne à ce point. En revanche, je peux difficilement passer outre l'histoire de Leonie et de Roman. 
Roman Gilchrist, comte de Rochdale, a hérité d'un titre prestigieux mais d'aucune liquidité. Comme tous les aristocrates en manque d'argent, le moyen le plus rapide et le plus sûr de s'en procurer est encore d'épouser une jeune femme bien dotée. Il se trouve que Leonie Charnock a ruiné la carrière de Roman des années auparavant et qu'il se dit qu'à présent elle lui doit bien une dot.
SPOILER ALERT: Non! Non seulement elle ne lui "doit" rien mais en plus, elle n'a pas vraiment ruiné sa réputation. On apprend dans le roman que Leonie a été violée aux Indes par un autre soldat et qu'en état de légitime défense, elle l'a tué. Roman a décidé de prendre la mort de l'homme à son compte en prétextant une histoire de jalousie entre lui et l'autre soldat. Bien que ce soit extrêmement touchant de voir ce qu'il a fait pour elle, l'homme est vexé qu'elle ne s'occupe pas plus de lui. Elle a été violée...elle ne s'est pas tordu la cheville et tu l'as sauvé, elle a été violée et elle a tué son agresseur. Leonie avait d'autres priorités que de te congratuler non?
Le comportement de Roman est déjà un problème pour moi. Certes c'était généreux de l'aider mais ça ne lui donne pas le droit d'exiger quoi que ce soit d'elle, sinon ça s'appelle du chantage.

Le personnage de Leonie se construit sur ce traumatisme et on comprend qu'elle ne veuille pas épouser Roman ou du moins pas partager son lit. Bien que courageux de la part de l'auteure de lever un tel sujet, on sent que le traitement est bancal. Leonie se montre plutôt froide ce qui est cohérent avec ce qu'elle a vécu cependant par moment on sent que Cathy Maxwell se rappelle être dans une romance et doit créer une attirance entre les héros. La sensualité est complètement absente, c'est froid mais ça cherche à faire monter une tension qui ne prend pas.
On aurait pu s'attendre à un traitement intéressant de leur découverte mutuelle, comme l'a super bien fait Courtney Milan dans A governess affair ou Patricia Briggs dans les Mercy Thompson (je vous les recommande chaudement) mais ce n'est pas de ce niveau. Le sexe avec Roman agit comme un pansement magique et Leonie oublie tout en dix secondes et on n'en reparlera plus jamais ensuite...Quand on bâti un personnage entier sur ce thème, on est en droit d'attendre une résolution plus subtile. Le héros a un pénis magique que voulez-vous...#Facepalm

Une fois cette trame évacuée - allez hop du balais circulez y'a rien à voir - on passe sur un autre problème puisqu'il faut bien assurer la seconde moitié du roman et trouver des obstacles à l'amour entre nos deux héros. Je vous le donne en mille, l'alcoolisme de Leonie. Elle boit depuis son viol pour surmonter les bals et autres moments en public. Là encore ça aurait pu être bon mais tout n'est que prétexte à des disputes entre les héros, Roman n'est pas un vrai soutien, il se contente de lui faire la morale ce que là encore j'ai trouvé déplacé.

En fait ce qui ressort c'est que Leonie elle-même est l'obstacle à la romance et voir toute la négativité incomber à la seule héroïne pour quelque chose dont elle n'est pas responsable à la base, c'est très très dérangeant. Si on récapitule: à la suite de son agression Roman perd son poste dans l'armée, elle ne veut plus être touchée donc Roman galère à la séduire et comme elle boit pour se donner du courage, c'est franchement honteux comme peut-il accepter ça? Vous sentez que tout tourne autour de lui alors que c'est elle la victime?
Vraiment je me répète mais A governess affair est un modèle du genre à mille parsec de ce que Cathy Maxwell nous offre là.

Les héros passent leur temps à se disputer, l'ensemble est froid et malaisant. Les thèmes choisis par l'auteure sont lourds et auraient mérité un traitement beaucoup plus subtil avec notamment un héros plus compréhensif et investi dans le bien-être de l'héroïne.
Leonie et Roman n'ont pas fonctionné pour moi, j'avais hâte d'en finir!

Du coup, je ne sais pas si je tenterai Cathy Maxwell par la suite. Est-ce qu'elle est adepte des héros un peu douchbag ou est-ce une exception? Si jamais vous en avez lu n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, en tout cas je vais attendre un peu pour retenter l'expérience!

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