vendredi 2 mars 2018

The Hazel Wood - Melissa Albert

C

Ne t'approche jamais d'Hazel wood...

La jeune Alice de dix-sept ans et sa mère ont passé la plus grande partie de l'enfance d'Alice sur les routes, devançant toujours la troublante malchance qui les poursuit sans relâche. Lorsque la grand-mère d'Alice, l'auteure recluse d'un livre culte de contes de fées très sombre, meurt seule dans sa demeure d'Hazel wood, Alice est sur le point de découvrir jusqu'où la malchance peut aller: sa mère est kidnappée par un étrange individu qui déclare venir de l'Hinterland, le cruel monde surnaturel dans lequel se passe les nouvelles de sa grand-mère. Alice est seulement guidée par le message laissé par sa mère avant de disparaître: "Ne t'approche jamais d'Hazel Wood".

Les contes de fées sont à la mode. Entre les réécritures diverses et variées, de la fantasy young adult à la romance et l'importance d'Alice au pays des merveilles dans l'imaginaire collectif ces dernières années, The Hazel wood est en droite ligne l'héritier de ce mouvement. L'ambiance un peu lourde, ces contes de fées très noirs avec la présence menaçante de l'Hinterland et d'Hazel Wood donne un vrai cachet à l'histoire.

J'ai toujours beaucoup aimé les contes de fées. Petite, j'en écoutais tous les jours sur des cassettes audio (oui je ne suis plus toute jeune...) et je connais par cœur plusieurs contes de Grimm, Perrault et Andersen. Les réécritures, les variations et les modulations autour des contes de fée ne me dérange donc pas. Pour preuve, je suis en train de lire Cinder de Marissa Meyer, dont j'espère vous reparler très vite. J'étais donc assez enthousiaste à l'idée de découvrir The Hazel wood, reçu dans ma box Fairyloot. Petite parenthèse, si vous cherchez une super box de livre fantasy young adult (en anglais seulement), je vous conseille fortement Fairyloot, elles sont toujours géniales et les livres sont magnifiques, dédicacés avec parfois des couvertures exclusives.

Si vous vous attendez à un récit à la Alice au pays des merveilles, je vous préviens tout de suite, ce n'est pas le cas. Dans sa grande majorité, le récit est beaucoup plus un roman d'ambiance, avec une trame policière assez prononcée et fantastique légère, tout du moins dans la plus grande partie du roman. Le deux premiers tiers du roman se passe dans le monde réel et c'est indéniablement la partie que j'ai préféré.

L'ambiance, les secrets, la narration m'ont beaucoup fait penser à l'un de mes romans préférés The thirteen tale de Diane Setterfield. Un peu noir, avec des tendances Daphné du Maurier, c'est tout à fait le genre d'ambiance qui me plait.

L'enchainement du récit est aussi passionnant parce qu'on sent assez vite que quelque chose ne va pas, que des secrets et des mystères égrènent la vie d'Alice et de sa mère et l'on croise des personnages particulièrement étranges. J'ai vraiment beaucoup aimé cette partie "policière". J'étais prise par le récit et j'avais envie de lire la suite pour comprendre qui en voulait à Alice et sa mère et quel était le rôle d'Althéa Proserpine et de l'Hinterland dans tout ceci. 

Alice est un personnage intéressant et assez attachant malgré une certaine froideur qui se dégage du personnage. Elle me fait penser un peu à Lyra de la Croisée des mondes. C'est une jeune femme qui a vécu, qui est poursuivie par la malchance et qui se méfie par dessus tout des gens. Harcelée depuis l'enfance par les fans de sa grand-mère, enlevée par quelqu'un qui se disait un ami de cette dernière, on peut facilement comprendre qu'Alice tente de se faire la plus transparente possible.

J'ai également beaucoup aimé Ellery Finch. C'est un jeune homme complexe qui n'est pas sans zone d'ombre. Je trouve ça toujours intéressant lorsque les personnages ont plusieurs facettes, qu'ils ne sont pas ce qu'ils semblent être au final. Cela offre une profondeur bienvenue et Ellery Finch rentre tout à fait dans cette catégorie. Il a un petit charme suranné que l'on rencontre peu dans la littérature young adult et cela fait plaisir à lire.

Alors voila, c'est un fait j'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ce roman et j'ai été très emballée par cette ambiance mystérieuse, un peu noire et tintée de fantastique. Je me serai bien contentée d'un roman complet dans cette même veine, malheureusement l'autrice en avait décidé autrement.

Je n'ai pas aimé la fin. Très clairement, c'est cette dernière partie qui m'a déplut et fait finir le livre sur une note beaucoup moins enthousiaste qu'au départ. Pour moi, ce dernier tiers gâche un récit qui jusqu'à lors me plaisait beaucoup. A partir du moment où Alice pénètre dans l'Hinterland, j'ai complètement décroché.

Tout d'abord si certains rebondissements dans l'intrigue sont vraiment très bons, j'ai trouvé l'univers extrêmement brouillon. J'ai trouvé que l'Hinterland reste au final très flou malgré de gros efforts pour rendre l'ensemble concret. Étonnamment - je dis étonnamment parce que Carroll a inventé le non-sens - Wonderland est plus concret que l'Hinterland dans mon esprit. Je crois que j'ai surtout été déçue par cet univers après en avoir tant entendu parler. Je m'attendais sans doute à autre chose. Je l'ai trouvé dénué de magie et d'intérêt en fait.

De plus il y a un évènement que je n'ai pas aimé. Il s'agit du traitement d'un personnage que j'ai trouvé raté. L'autrice choisi un traitement doux amer pour ce protagoniste et je pense que j'aurai préféré une résolution beaucoup plus tranchée, dans un sens ou dans l'autre. Je me serai contentée de quelque chose de tragique ou d'un vrai happy end mais cet entre-deux mous ne m'a pas convaincu et je suis restée sur ma faim quant à ce personnage.

Ce côté brouillon et entre-deux se reflète dans la fin du roman. J'ai eu le sentiment que l'autrice ne savait pas trop comment finir qu'elle a hésité entre une fin joyeuse et une fin triste. On a même l'impression à la toute fin qu'elle fait même machine arrière sur des éléments qu'elle a mis en place un peu plus tôt en guise de conclusion.

Au final, je suis ressortis de cette lecture frustrée et déçue parce que je pensais vraiment adorer et que ce ne fut pas le cas. A mon sens c'est dommage parce que j'étais vraiment bien accrochée pendant la plus grande partie de l'histoire et que j'étais prête à tout pour aimer The Hazel wood.

1 commentaires:

Glow a dit…

Bon, je vais sûrement le lire malgré tout car il me tentait beaucoup. Et puis, la couverture est magnifique <3

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