B+
Résumé: Miss Roselie Stratton est par définition impossible: forte tête, qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui transporte un réticule contenant de quoi ruiner bien plus que sa propre réputation. Cela dit...embrasser Brody Garrick, Lord Rimswell n'est pas ce qu'a fait Roselie de plus dangereux car la sœur du vicomte Wakefield est aussi agent secret du Home office.
Si Roselie - Asteria de nom de code - est entièrement dévouée à sa mission, ses différentes rencontres avec Brody, lui aussi espion de la Couronne ne sont pas sans danger. Alors que les secrets d'états se mélangent aux affaires de cœur, Roselie devra se méfier des français et de son propre cœur.
J'en avais parlé sur Facebook il y a quelques jours, j'ai eu la chance de lire en avance Six impossible things le sixième roman d'Elizabeth Boyle dans la série Rhymes with love qui sort chez Avon le 25 avril 2017.
Je n'avais jamais lu du Elizabeth Boyle avant et je découvre avec Six impossible things, une auteure très agréable à lire. En règle générale, je n'aime pas commencer une série par le milieu, et a fortiori par le dernier tome mais à cheval donné on ne regarde pas les dents comme on dit et malgré tout je suis heureuse d'avoir rencontré Elizabeth Boyle avec Brody et Roselie. C'est vrai que ça démarrait bien: une romance régence, mêlée à une histoire d'espionnage...ça ne pouvait que me rappeler l'époque du Mouron rouge et des Pink Carnation. Je me suis donc lancée gaiement dans ce sixième tome et je n'ai qu'un regret...ne pas avoir lu les précédents!
Sincèrement je ne pense pas que Six impossible things soit le meilleur volume pour commencer cette série Rhymes with love puisque les héroïnes viennent toutes du même pensionnat de jeunes filles et de la même ville Kempton (la série s'appelle d'ailleurs comme ça chez Harlequin dans la collection Victoria, Les débutantes de Kempton) elles sont toutes liées et on comprend vite que Roselie est déjà apparue dans les premiers tomes et qu'elle a eu un impact plus ou moins important. D'ailleurs j'ai eu l'impression que la fin du tome précédent se passait en parallèle de celle-ci. Si quelqu'un les a lus je veux bien la réponse parce que je trouverais ça extrêmement cool qu'une scène particulière entre deux héros dans un tome d'une série se retrouve avec un autre point de vue dans un autre tome. Ce serait une vraie façon de mélanger les histoires dans une série. Si vous connaissez des séries de ce genre je suis preneuse aussi.
Bref, hormis ma frustration de ne pas connaître parfaitement tous les personnages - ça reste malgré tout compréhensible - j'ai dévoré Six impossible things. Le roman, en clin d'œil à la citation de Lewis Carroll, tourne autour de tout ce qu'une femme ne peut pas faire à commencer bien sûr par être espionne.
Alors voila, je vous mets en garde, même si c'est dit dans le résumé, l'héroïne est une espionne, une vraie. Elle ne donne pas juste deux trois renseignements à la sauvette, elle se déguise, infiltre des milieux qui ne sont pas de son rang et mène une activité qui pourrait ruiner sa réputation et celle de sa famille. Si vous ne supportez pas ce qui s'éloigne de la vérité historique, telle que le thème de l'espionne sous la Régence anglaise, Six impossible things n'est pas pour vous...du tout. Personnellement, j'ai tendance à être tatillonne sur ce sujet - et particulièrement sur la période Tudor parce que c'est celle que je connais, quand on passe des années à lire les sources historiques je pense que c'est normal - mais pour le trope de l'espionne, j'ai une souplesse d'esprit et je veux bien opérer la suspension consentie de l'incrédulité.
Pour défendre Elizabeth Boyle, je dois dire que l'ensemble est particulièrement cohérent malgré tout! Roselie se déguise en Asteria, c'est à dire qu'elle achète son matériel, ses robes etc dans des boutiques qui ne sont pas celles où elle va en temps que Miss Stratton. Le dessin des robes par exemple n'est pas celui d'une dame de la bonne société anglaise. Elle porte une perruque blonde alors qu'elle est brune ainsi qu'un masque. Elle fait très attention à protéger son identité et plusieurs fois elle parle/pense à la dangerosité de ce qu'elle fait et du risque qu'elle prend.
J'ai lu dans une critique américaine sur le net - ne me redemandez pas où, je n'en sais rien - que Roselie était un très mauvais personnage, égoïste et qu'elle aurait dû penser à sa famille d'abord.
Je pense pas que Roselie soit égoïste. Elle aime profondément sa famille et a conscience que ce qu'elle fait est dangereux. Ce n'est pas une héroïne TSTL. Elle n'agit pas en dilettante et ne commet pas d'impair facilement évitable. Evidemment elle tient à son activité d'espionne parce qu'elle veut être plus qu'une jolie poterie dans un salon de luxe, on ne va pas se mentir sur le côté féministe de l'héroïne mais il ne faut pas oublier non plus qu'elle agit pour une bonne cause, défendre son pays et venger la mort d'innocents, dans un moment de guerre entre deux nations. C'est une forte tête et je peux comprendre qu'on n'apprécie pas ce genre de personnage mais ici j'ai beaucoup aimé Roselie et tous ces tiraillements intérieurs entre son devoir envers sa famille ET son pays mais aussi vis à vis de ses propres aspirations.
Brody quant à lui, en vrai il s'appelle Bramwell, est un héros assez attachant. Il ne fera pas parti de mon top 3, Quid de mon top 3 d'ailleurs?, mais je l'ai bien aimé quand même. Il s'accorde bien avec Roselie parce qu'on peut dire ce qu'on veut d'elle, il est franchement aussi têtu. J'ai eu peur un moment que sa volonté d'interdire à Roselie d'être espionne, interdire carrément alors même qu'il n'a aucune autorité légale sur elle, relève de l'alpha bourrin. En réalité, Elizabeth Boyle contourne la difficulté en montrant bien que ce n'est pas par envie de jouer les gros macho macho man que Brody agit ainsi mais parce qu'il a peur pour elle. C'est une raison bien plus légitime et compréhensible que juste girls don't. Brody est aussi multifacette et ne reste pas braqué sur ses idées. Il est capable d'écouter et de comprendre des arguments et c'est un très bon point.
Autre point qui m'a impressionnée, j'ai trouvé que le roman était très bien construit. Elizabeth Boyle évite soigneusement les écueils du type de récit dans lequel elle nous embarque. Elle aurait pu faire durer très longtemps le jeu de chat et de la souris entre Brody et Roselie mais elle préfère nous montrer par flashback les scènes antérieures de rencontre entre les héros qui sont sensuelles à souhait sans être too much. Il y a un côté Elizabeth Hoyt en moins érotique. La révélation sur l'identité de Roselie intervient au meilleur moment, juste là où le récit a besoin d'être relancé et qui évite au héros de passer par le syndrome Loïs Lane - qui existe vraiment by the way. De la même façon l'opposition entre les héros dure ce qu'il faut et on n'assiste pas comme je le déteste à de longues scènes de "tu ne le feras pas / Mais si/ Mais non / Mais si/ Mais non etc". Le rythme est toujours juste et l'auteure sait redynamiser son récit. L'intrigue "policière" sous jacente à l'intrigue amoureuse est elle-aussi tenue jusqu'à la dernière page ce qui en fait un tout très agréable à lire.
Enfin, il me faut parler de l'écriture d'Elizabeth Boyle que je trouve très bien, en particulier certains dialogues qui sont très fins et extrêmement drôles. Je ne résiste pas à vous mettre deux courts passages qui m'ont fait BEAUCOUP rire...dans le métro obviously.
"Still, it wouldn’t do to show any fear. Instead, he grinned at Chaunce’s brother. “For a man who boasts of never having lost a battle, you look rather bilious, Captain,” he teased. “Afraid of a few chits?” “A ‘few chits’? Good God, man, I’ve never faced such odds,” the captain admitted. “The French have the decency to shoot at you.”
[Le Capitaine Benedict Hathaway veut danser avec Roselie et c'est Brody qui l'introduit auprès de la demoiselle qui a décidé de se montrer...horriblement courtoise avec ce pauvre Capitaine!]
Roselie’s fan fluttered delicately. “I’m certain what the ladies here this evening truly want to know is, if you’re going to be the sort of husband who shoots off his cannons at the least provocation, or worse, fires them indiscriminately all over town.” Vial or no, Lady Essex swooned.
En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture et je n'hésiterai pas à lire les tomes précédents et les suivants de Rhyme with love.
Comme d'habitude n'hésitez pas à me donner votre avis je suis toujours preneuse!
Bref, hormis ma frustration de ne pas connaître parfaitement tous les personnages - ça reste malgré tout compréhensible - j'ai dévoré Six impossible things. Le roman, en clin d'œil à la citation de Lewis Carroll, tourne autour de tout ce qu'une femme ne peut pas faire à commencer bien sûr par être espionne.
Alors voila, je vous mets en garde, même si c'est dit dans le résumé, l'héroïne est une espionne, une vraie. Elle ne donne pas juste deux trois renseignements à la sauvette, elle se déguise, infiltre des milieux qui ne sont pas de son rang et mène une activité qui pourrait ruiner sa réputation et celle de sa famille. Si vous ne supportez pas ce qui s'éloigne de la vérité historique, telle que le thème de l'espionne sous la Régence anglaise, Six impossible things n'est pas pour vous...du tout. Personnellement, j'ai tendance à être tatillonne sur ce sujet - et particulièrement sur la période Tudor parce que c'est celle que je connais, quand on passe des années à lire les sources historiques je pense que c'est normal - mais pour le trope de l'espionne, j'ai une souplesse d'esprit et je veux bien opérer la suspension consentie de l'incrédulité.
Pour défendre Elizabeth Boyle, je dois dire que l'ensemble est particulièrement cohérent malgré tout! Roselie se déguise en Asteria, c'est à dire qu'elle achète son matériel, ses robes etc dans des boutiques qui ne sont pas celles où elle va en temps que Miss Stratton. Le dessin des robes par exemple n'est pas celui d'une dame de la bonne société anglaise. Elle porte une perruque blonde alors qu'elle est brune ainsi qu'un masque. Elle fait très attention à protéger son identité et plusieurs fois elle parle/pense à la dangerosité de ce qu'elle fait et du risque qu'elle prend.
J'ai lu dans une critique américaine sur le net - ne me redemandez pas où, je n'en sais rien - que Roselie était un très mauvais personnage, égoïste et qu'elle aurait dû penser à sa famille d'abord.
Je pense pas que Roselie soit égoïste. Elle aime profondément sa famille et a conscience que ce qu'elle fait est dangereux. Ce n'est pas une héroïne TSTL. Elle n'agit pas en dilettante et ne commet pas d'impair facilement évitable. Evidemment elle tient à son activité d'espionne parce qu'elle veut être plus qu'une jolie poterie dans un salon de luxe, on ne va pas se mentir sur le côté féministe de l'héroïne mais il ne faut pas oublier non plus qu'elle agit pour une bonne cause, défendre son pays et venger la mort d'innocents, dans un moment de guerre entre deux nations. C'est une forte tête et je peux comprendre qu'on n'apprécie pas ce genre de personnage mais ici j'ai beaucoup aimé Roselie et tous ces tiraillements intérieurs entre son devoir envers sa famille ET son pays mais aussi vis à vis de ses propres aspirations.
Brody quant à lui, en vrai il s'appelle Bramwell, est un héros assez attachant. Il ne fera pas parti de mon top 3, Quid de mon top 3 d'ailleurs?, mais je l'ai bien aimé quand même. Il s'accorde bien avec Roselie parce qu'on peut dire ce qu'on veut d'elle, il est franchement aussi têtu. J'ai eu peur un moment que sa volonté d'interdire à Roselie d'être espionne, interdire carrément alors même qu'il n'a aucune autorité légale sur elle, relève de l'alpha bourrin. En réalité, Elizabeth Boyle contourne la difficulté en montrant bien que ce n'est pas par envie de jouer les gros macho macho man que Brody agit ainsi mais parce qu'il a peur pour elle. C'est une raison bien plus légitime et compréhensible que juste girls don't. Brody est aussi multifacette et ne reste pas braqué sur ses idées. Il est capable d'écouter et de comprendre des arguments et c'est un très bon point.
Autre point qui m'a impressionnée, j'ai trouvé que le roman était très bien construit. Elizabeth Boyle évite soigneusement les écueils du type de récit dans lequel elle nous embarque. Elle aurait pu faire durer très longtemps le jeu de chat et de la souris entre Brody et Roselie mais elle préfère nous montrer par flashback les scènes antérieures de rencontre entre les héros qui sont sensuelles à souhait sans être too much. Il y a un côté Elizabeth Hoyt en moins érotique. La révélation sur l'identité de Roselie intervient au meilleur moment, juste là où le récit a besoin d'être relancé et qui évite au héros de passer par le syndrome Loïs Lane - qui existe vraiment by the way. De la même façon l'opposition entre les héros dure ce qu'il faut et on n'assiste pas comme je le déteste à de longues scènes de "tu ne le feras pas / Mais si/ Mais non / Mais si/ Mais non etc". Le rythme est toujours juste et l'auteure sait redynamiser son récit. L'intrigue "policière" sous jacente à l'intrigue amoureuse est elle-aussi tenue jusqu'à la dernière page ce qui en fait un tout très agréable à lire.
Enfin, il me faut parler de l'écriture d'Elizabeth Boyle que je trouve très bien, en particulier certains dialogues qui sont très fins et extrêmement drôles. Je ne résiste pas à vous mettre deux courts passages qui m'ont fait BEAUCOUP rire...dans le métro obviously.
"Still, it wouldn’t do to show any fear. Instead, he grinned at Chaunce’s brother. “For a man who boasts of never having lost a battle, you look rather bilious, Captain,” he teased. “Afraid of a few chits?” “A ‘few chits’? Good God, man, I’ve never faced such odds,” the captain admitted. “The French have the decency to shoot at you.”
[Le Capitaine Benedict Hathaway veut danser avec Roselie et c'est Brody qui l'introduit auprès de la demoiselle qui a décidé de se montrer...horriblement courtoise avec ce pauvre Capitaine!]
Roselie’s fan fluttered delicately. “I’m certain what the ladies here this evening truly want to know is, if you’re going to be the sort of husband who shoots off his cannons at the least provocation, or worse, fires them indiscriminately all over town.” Vial or no, Lady Essex swooned.
En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture et je n'hésiterai pas à lire les tomes précédents et les suivants de Rhyme with love.
Comme d'habitude n'hésitez pas à me donner votre avis je suis toujours preneuse!
1 commentaires:
Je ne connaissais pas, je retiens :)
Enregistrer un commentaire