Résumé: Dans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide
et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle
Adeline, la fille d'un sergent recruteur. En route vers le campement, il
fait fuir des brigands qui tentaient de dévaliser le carrosse royal de
Madame de Pompadour et d'Henriette, la fille du roi. Il y voit un signe
du destin et tente alors de déjouer un complot historique. A la clé, la
gloire et un amour inattendu...
CASTING
Vincent Perez ..................................................... Fanfan la Tulipe
Penélope Cruz .................................................... Adeline
Didier Bourdon ................................................... Louis XV
Jean Rochefort .................................................... Le narrateur
Hélène de Fougerolles ........................................ Madame de Pompadour
Michel Muller ..................................................... Tranche-Montagne
Philippe Dormoy ................................................. Fier-à-bras
Gérald Laroche .................................................... Corsini
Guillaume Galliene .............................................. La Houlette
Jacques Frantz ...................................................... La Franchise
Gilles Arbona ....................................................... Le maréchal
Jean-Pol Dubois ................................................... L'aumônier
Yves Pignot ........................................................... Guillaume
François Chattot .................................................... Le curé
Jacques Dynam ..................................................... Chaville
Jean-Pol Dubois ................................................... L'aumônier
Yves Pignot ........................................................... Guillaume
François Chattot .................................................... Le curé
Jacques Dynam ..................................................... Chaville
Philippe du Janerand ............................................. Koenigseck
Augustin Legrand ................................................. Brèche Dent
Patrick Steltzer ...................................................... Chef des brigands
Ce genre d'article n'est jamais simple à écrire tout simplement parce que Fanfan la tulipe de 2003 est une reprise du film de 1952 avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida. Etant donné que j'aime d'amour cette première version, je ne peux pas regarder Fanfan la Tulipe avec un œil complètement impartial. Rassurez-vous cependant, je trouve que la version 2003 fait honneur à la version d'origine. Cela sera donc une chronique poney paillette et arc-en-ciel!
Reprendre une œuvre connue et même culte dans son genre, est loin d'être facile. Il faut trouver un équilibre certain entre respect de l’œuvre originale: son ton, son humour, son histoire et son interprétation, tout en apposant sa propre marque qui le différencie de son prédécesseur et qui évite dès lors une fade resucée d'une première réussite.
Gérald Krawczyk et son Fanfan s'en sortent impeccablement bien de ce point de vue là.
S'il conserve globalement l'intrigue du film de 1951 - Fanfan qui s'engage dans le régiment d'Aquitaine suite à une prédiction d'Adeline, le sauvetage de Mme de Pompadour et d'Henriette de France, l'arrivée au camp d'Aquitaine etc etc - le Fanfan de 2003 corrige la fin du scénario en supprimant le côté concupiscent de Louis XV au profit d'une histoire de trahison bienvenue. Non seulement cela colle d'avantage à leur version de Louis XV, cela redresse une fin de scénario un peu légère dans la version de 1951 mais finalement ce twist scénaristique met en scène un vilain en mousse, type grandiloquent ridicule qui passe tout seul. Malgré ce changement dans le dernier tiers du film, les deux premiers tiers restent néanmoins fidèles à l'oeuvre originale si ce n'est l'allongement de quelques scènes notamment l'introduction et les premières passes d'armes de Fanfan où l'on peut admirer Vincent Perez cabotiner.
L'excellente idée de Krawczyk a été de conserver un lien très fort avec le premier Fanfan en allant jusqu'à garder certaines des répliques originales de temps en temps. Pour les connaisseurs du premier Fanfan, c'est véritablement plaisant de retrouver certains morceaux de 1951. D'autre part, ce procédé est utilisé avec parcimonie ce qui donne un ton propre aux dialogues et au scénario. On retrouve même un joli clin d'oeil au film de 1951, assez inattendu avec le personnage de La Houlette qui passe une partie du film à chercher un hymne pour le régiment d'Aquitaine. Lorsqu'il le trouve enfin, il s'agit de la musique du générique du premier Fanfan.
Parmi toute la galerie de personnage, celui d'Adeline est sans doute l'un des plus modifiés. Il donne avec Pénélope Cruz un côté "romanichel" plus fort que la version lisse et doublée de Gina Lollobrigida et même si sa relation avec Fanfan est moins conflictuelle que celle de 1951, le duo Fanfan/Adeline fonctionne très bien. Moins policée que l'originale sans doute, cette relation qui s'établit entre les deux semble un peu moins forcée. Je regrette peut-être un peu le côté cliché du personnage qui s'enfuit pour éviter un mariage (que l'on apprend finalement pas conclu de façon définitive) qui se promène partout en corset et culotte bouffante ou en casaque de militaire et qui n'hésite pas à tirer épée et coups de feu. De ce point de vue là je crois que ce n'était pas obligé de tomber dans les clichés de la femme-bretteur servie ici sans véritable nuance ni explication intéressante. Juste un prétexte pour voir Pénélope Cruz moins habillée qu'elle ne le devrait je suppose mais on ne va pas râler.
Un des aspects les plus intéressants de cette version est sans aucun doute son humour. En choisissant délibérément de ne pas se prendre au sérieux, le spectateur est très vite embarqué dans l'histoire. C'est un films de cape et d'épée qui joue très bien sur les ressorts burlesques du genre sans en alourdir le trait. A l'inverse des Trois mousquetaires (oui il m'a marqué à vie) et sans être un pastiche comme Capitaine Philibert, Fanfan la Tulipe ne prétend à rien d'autre qu'au divertissement. Dès lors, il est plus facile de garder ses cheveux sur son crâne que de se les arracher par poignées en maudissant très fort le réalisateur et en espérant que Thor ou Odin, ou les deux, le foudroient sur place, là maintenant, tout de suite. Pour preuve, cette scène d'introduction complément ubuesque avec un Didier Bourdon splendide en Louis XV tendance Perceval qui essaye de comprendre que diable fout-il là sur ce champ de bataille et pourquoi je ne suis pas ami avec l'Autriche? Conclusion "la guerre de sept ans c'est le bordel" mais on s'en fout. Complètement ubuesque lorsque La Franchise déclare sans sourciller: "C'est la guerre de sept, déjà quatre de passé, le plus gros est fait". J'ai adoré cette réplique! Véracité historique 0 - Persie écroulée de rire 1. Tout est toujours prétexte à rire, l'attaque des brigands, Henriette de France qui hurle comme un porc en polonais (désolée je n'ai rien de plus élégant sous la main), La Houlette que j'adore jusqu'à Corsini complètement repérable en traître mais tellement drôle à voir.
Corsini...Corsini c'est un bonheur à lui tout seul. C'est l'équivalent d'Abdallah de Bourgogne chez Pardaillec. Il est ridicule, repérable, complètement idiot mais parfaitement réussi. Je suis extrêmement fan de ses passages et de son costume de méchant, très méchant complètement stupide.
Le choix des acteurs a été fait de manière judicieuse. Prendre une étrangère comme Pénélope Cruz est une façon de valider le choix de Gina Lollobrigida fait cinquante ans plus tôt. Ce lien entre les deux films était intéressant à mon avis. Pour Fanfan, je dois dire que je n'imagine pas vraiment d'autre acteur français que Vincent Perez. Après Cyrano de Bergerac, Le Bossu ou Le Libertin, ce genre de rôle est de ceux qui lui vont bien (je ne rajoute pas ici La Mole dans La Reine Margot, il ne s'agit pas vraiment du même registre). Il gambade, saute, embroche les vilains, emballe la fille de façon légère et impertinente. Peut-être plus "osé" et moins chaste que notre Fanfan de Gérard Philipe, il a su donner à son personnage un ton à la fois proche du modèle et en même temps complètement dissociable. D'ailleurs les deux clins d’œil fait au Bossu m'ont complètement ravie et j'ai trouvé l'idée vraiment sympa. Didier Bourdon est totalement dans son registre en Louis XV dépassé et stupide, Michel Muller propose un Tranche-Montagne sympathique et Philippe Dormoy arrive à être moins caricatural que son prédécesseur en Fier-à-bras tout en étant détestable et idiot. Guillaume Galliene campe un La Houlette maniéré et attachant et Jean Rocheford fait office de narrateur blasé. Quant à Hélène de Fougerolles, j'apprécie beaucoup sa marquise de Pompadour (rôle qu'elle reprendra dans un téléfilm au côté de Perez en Louis XV). Malicieuse, espiègle, elle prend appui sur celle de 1951 déjà tout à fait dans le ton.
La mise en scène, les costumes et les décors m'ont également beaucoup plu, avec de très belles images sur la campagne française qui entraîne sans difficulté le spectateur.
Cette version 2003 de Fanfan n'a donc rien à envier à l'original et si je conserve dans mon cœur un amour sans borne pour celle de Gérard Philipe, je peux dire que je me suis régalée devant le Fanfan de Perez.
Augustin Legrand ................................................. Brèche Dent
Patrick Steltzer ...................................................... Chef des brigands
Ce genre d'article n'est jamais simple à écrire tout simplement parce que Fanfan la tulipe de 2003 est une reprise du film de 1952 avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida. Etant donné que j'aime d'amour cette première version, je ne peux pas regarder Fanfan la Tulipe avec un œil complètement impartial. Rassurez-vous cependant, je trouve que la version 2003 fait honneur à la version d'origine. Cela sera donc une chronique poney paillette et arc-en-ciel!
Reprendre une œuvre connue et même culte dans son genre, est loin d'être facile. Il faut trouver un équilibre certain entre respect de l’œuvre originale: son ton, son humour, son histoire et son interprétation, tout en apposant sa propre marque qui le différencie de son prédécesseur et qui évite dès lors une fade resucée d'une première réussite.
Gérald Krawczyk et son Fanfan s'en sortent impeccablement bien de ce point de vue là.
S'il conserve globalement l'intrigue du film de 1951 - Fanfan qui s'engage dans le régiment d'Aquitaine suite à une prédiction d'Adeline, le sauvetage de Mme de Pompadour et d'Henriette de France, l'arrivée au camp d'Aquitaine etc etc - le Fanfan de 2003 corrige la fin du scénario en supprimant le côté concupiscent de Louis XV au profit d'une histoire de trahison bienvenue. Non seulement cela colle d'avantage à leur version de Louis XV, cela redresse une fin de scénario un peu légère dans la version de 1951 mais finalement ce twist scénaristique met en scène un vilain en mousse, type grandiloquent ridicule qui passe tout seul. Malgré ce changement dans le dernier tiers du film, les deux premiers tiers restent néanmoins fidèles à l'oeuvre originale si ce n'est l'allongement de quelques scènes notamment l'introduction et les premières passes d'armes de Fanfan où l'on peut admirer Vincent Perez cabotiner.
L'excellente idée de Krawczyk a été de conserver un lien très fort avec le premier Fanfan en allant jusqu'à garder certaines des répliques originales de temps en temps. Pour les connaisseurs du premier Fanfan, c'est véritablement plaisant de retrouver certains morceaux de 1951. D'autre part, ce procédé est utilisé avec parcimonie ce qui donne un ton propre aux dialogues et au scénario. On retrouve même un joli clin d'oeil au film de 1951, assez inattendu avec le personnage de La Houlette qui passe une partie du film à chercher un hymne pour le régiment d'Aquitaine. Lorsqu'il le trouve enfin, il s'agit de la musique du générique du premier Fanfan.
Parmi toute la galerie de personnage, celui d'Adeline est sans doute l'un des plus modifiés. Il donne avec Pénélope Cruz un côté "romanichel" plus fort que la version lisse et doublée de Gina Lollobrigida et même si sa relation avec Fanfan est moins conflictuelle que celle de 1951, le duo Fanfan/Adeline fonctionne très bien. Moins policée que l'originale sans doute, cette relation qui s'établit entre les deux semble un peu moins forcée. Je regrette peut-être un peu le côté cliché du personnage qui s'enfuit pour éviter un mariage (que l'on apprend finalement pas conclu de façon définitive) qui se promène partout en corset et culotte bouffante ou en casaque de militaire et qui n'hésite pas à tirer épée et coups de feu. De ce point de vue là je crois que ce n'était pas obligé de tomber dans les clichés de la femme-bretteur servie ici sans véritable nuance ni explication intéressante. Juste un prétexte pour voir Pénélope Cruz moins habillée qu'elle ne le devrait je suppose mais on ne va pas râler.
Un des aspects les plus intéressants de cette version est sans aucun doute son humour. En choisissant délibérément de ne pas se prendre au sérieux, le spectateur est très vite embarqué dans l'histoire. C'est un films de cape et d'épée qui joue très bien sur les ressorts burlesques du genre sans en alourdir le trait. A l'inverse des Trois mousquetaires (oui il m'a marqué à vie) et sans être un pastiche comme Capitaine Philibert, Fanfan la Tulipe ne prétend à rien d'autre qu'au divertissement. Dès lors, il est plus facile de garder ses cheveux sur son crâne que de se les arracher par poignées en maudissant très fort le réalisateur et en espérant que Thor ou Odin, ou les deux, le foudroient sur place, là maintenant, tout de suite. Pour preuve, cette scène d'introduction complément ubuesque avec un Didier Bourdon splendide en Louis XV tendance Perceval qui essaye de comprendre que diable fout-il là sur ce champ de bataille et pourquoi je ne suis pas ami avec l'Autriche? Conclusion "la guerre de sept ans c'est le bordel" mais on s'en fout. Complètement ubuesque lorsque La Franchise déclare sans sourciller: "C'est la guerre de sept, déjà quatre de passé, le plus gros est fait". J'ai adoré cette réplique! Véracité historique 0 - Persie écroulée de rire 1. Tout est toujours prétexte à rire, l'attaque des brigands, Henriette de France qui hurle comme un porc en polonais (désolée je n'ai rien de plus élégant sous la main), La Houlette que j'adore jusqu'à Corsini complètement repérable en traître mais tellement drôle à voir.
Corsini...Corsini c'est un bonheur à lui tout seul. C'est l'équivalent d'Abdallah de Bourgogne chez Pardaillec. Il est ridicule, repérable, complètement idiot mais parfaitement réussi. Je suis extrêmement fan de ses passages et de son costume de méchant, très méchant complètement stupide.
Le choix des acteurs a été fait de manière judicieuse. Prendre une étrangère comme Pénélope Cruz est une façon de valider le choix de Gina Lollobrigida fait cinquante ans plus tôt. Ce lien entre les deux films était intéressant à mon avis. Pour Fanfan, je dois dire que je n'imagine pas vraiment d'autre acteur français que Vincent Perez. Après Cyrano de Bergerac, Le Bossu ou Le Libertin, ce genre de rôle est de ceux qui lui vont bien (je ne rajoute pas ici La Mole dans La Reine Margot, il ne s'agit pas vraiment du même registre). Il gambade, saute, embroche les vilains, emballe la fille de façon légère et impertinente. Peut-être plus "osé" et moins chaste que notre Fanfan de Gérard Philipe, il a su donner à son personnage un ton à la fois proche du modèle et en même temps complètement dissociable. D'ailleurs les deux clins d’œil fait au Bossu m'ont complètement ravie et j'ai trouvé l'idée vraiment sympa. Didier Bourdon est totalement dans son registre en Louis XV dépassé et stupide, Michel Muller propose un Tranche-Montagne sympathique et Philippe Dormoy arrive à être moins caricatural que son prédécesseur en Fier-à-bras tout en étant détestable et idiot. Guillaume Galliene campe un La Houlette maniéré et attachant et Jean Rocheford fait office de narrateur blasé. Quant à Hélène de Fougerolles, j'apprécie beaucoup sa marquise de Pompadour (rôle qu'elle reprendra dans un téléfilm au côté de Perez en Louis XV). Malicieuse, espiègle, elle prend appui sur celle de 1951 déjà tout à fait dans le ton.
La mise en scène, les costumes et les décors m'ont également beaucoup plu, avec de très belles images sur la campagne française qui entraîne sans difficulté le spectateur.
Cette version 2003 de Fanfan n'a donc rien à envier à l'original et si je conserve dans mon cœur un amour sans borne pour celle de Gérard Philipe, je peux dire que je me suis régalée devant le Fanfan de Perez.
5 commentaires:
Ha ! je suis bien contente que cette version t'ait plue ! Qui plus est le couple est assez original pour une fois ! bon, il me reste plus qu'à voir l'ancienne version !
J'ai une préférence sentimentale pour le premier parce qu'il y a Gérard Philipe et que le personnage d'Adeline est un peu moins "cliché" mais cette version est très drôle.
Ça fait longtemps que je n'ai pas vu la version de Gérard Philippe (voilà bien un des fils magnifiques qui ne repassent jamais à la TV :( ).
Mais j'adore cette version, que je trouve extrêmement enlevée et drôle. Moins chaste comme tu dis mais tout à fait pétillante ; et j'avoue que je me régale aussi.
Très chouette ton article !
Merci beaucoup. J'ai vraiment trouvé que c'était une excellente nouvelle version sans pastiche ni lourdeur qui ne soit pas là exprès!
Je n'ai pas vue la première version, et j'ai vu ce film à sa sortie au cinéma. Je me souviens d'avoir bien rit, il faudrait que je me le refasse ;) !
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