Nouvelle formule aujourd'hui car j'inaugure le rendez-vous BD du vendredi. Le principe est simple, vous présentez une ou plusieurs bandes dessinées que je suis en train de lire. Cela aura lieu le vendredi en parallèle des chroniques jeunesse.
Mais Persie pourquoi nous parler de BD que tu es en train de lire et pas une BD que tu as lu?
Question pertinente ami lecteur et amie lectrice (même si tu ne te l'es pas du tout posée, il faut bien que je trouve des ficelles pour introduire mes pensées). Réponse simplissime. Parfois, certaines BD et notamment des séries ne peuvent pas être commentées tome par tome, non seulement parce qu'à la vitesse à laquelle je peux les lire, j'aurai 12 ans d'avance dans mes chroniques et puis cela n'a pas forcément d'intérêt. Je préfère donc vous les présenter et revenir en parler une fois que j'aurai tout lu. La cohérence sur le long terme ça peut être payant. Cela dit, si je commente un Tintin, promis ce sera un tome à la fois.
Aujourd'hui je vous parle d'une déjà connue et reconnue dans le monde de la BD, une série historique, je veux parler de Murena.
Murena est une bande dessinée historique belge écrite par Jean Dufaux et dessinée par Philippe Delaby. Les deux hommes collaborent aussi sur la bd Complainte des Landes perdues. Quant à Jean Dufaux, il signera le scénario du prochain Black et Mortimer. Il est l'auteur de 41 séries de bandes Dessinées et de quelques one-shot.
Présentation de l'éditeur: Mai 54, Rome, midi.
Il fait une chaleur torride sur l'arène et les quelques gladiateurs survivants qui essaient encore de s'entretuer n'amusent plus personne, sauf l'empereur Claude, affalé dans les gradins déserts, avide d'entendre le dernier râle du dernier combattant.
En dehors de l'arène, la vie est aussi féroce. Tout le monde veut le pouvoir, tout le monde est prêt à tuer pour l'obtenir. Agrippine, par exemple, seconde femme de Claude et mère de Néron, est en train de faire fabriquer un poison pour son cher époux : maintenant qu'il a reconnu son fils, il peut disparaître et lui laisser le trône. D'ailleurs, il faut faire vite : Claude parle de la répudier et d'épouser la femme qu'il aime, Lolia Paulina, mère de Lucius Murena.
Evidemment, dans le colimateur d'Agrippine, la pauvre Lolia n'a aucune chance. Quant à Claude, il mourra empoisonné et son fils Britannicus sera écarté du pouvoir au profit de Néron.
Voilà l'histoire de Rome telle qu'on nous la raconte dans les manuels scolaires, à ceci près qu'elle prend ici un relief surprenant : sanglante et crapuleuse, elle n'est que superstitions, trahisons, terreur et violence.
Bien que le personnage principal de Lucius Murena soit fictif - Lolia Paulina était bien la maîtresse de Néron mais elle n'avait pas d'enfant - la bande dessinée prend place dans la fin du règne de Claude et durant le règne de Néron. Les auteurs, qui se définissent comme des Alexandre Dumas qui "prenait plaisir à fréquenter l'histoire mais gardait l'indépendance par rapport à ses sources", sont néanmoins très bien documentés à la fois sur l'Histoire romaine mais également sur l'architecture et les costumes. Un glossaire, ainsi qu'une bibliographie, sont présents à la fin de chaque volume. Des erratum sont même signalés lorsque les auteurs ont commis un impair.
En 2009, le magasine L'Histoire a publié un Hors-série consacré à la série.
J'ai donc commencé cette série et j'ai dévoré comme il se doit les deux premiers tomes.
Je dois dire que j'ai vraiment hâte de lire la suite car dès les premières planches le lecteur est happé dans ce monde violent de la politique romaine des derniers Julio-claudiens. Même s'il y a des écarts avec la réalité, induits notamment à cause du personnage de Murena, l'ensemble reste extrêmement bien documenté et particulièrement plaisant à lire. Je trouve également les dessins très beaux même s'il est parfois difficile de différentier certains personnages.
Bien que Murena soit le personnage principal, nous suivons toutes les sphères du pouvoir et prenons parfois conscience avant le jeune homme des dangers qu'il coure. Si Agrippine ou Néron sont attirants, notamment à cause de leur légende noire, d'autres personnages sont d'ores et déjà intrigants comme l'ancien esclave Balba ou l'affranchi Pallas. Pour ceux qui s'inquièteraient d'éventuels clichés sur la vie sexuelle "débridée" des romains, sachez que je ne trouve pas cette BD vulgaire ni voyeuse. La nudité est - dans les deux premiers tomes - bien exploitée et les auteurs ne se complaisent pas dans des scènes racoleuses faciles, ce que je reprochais aux deux premiers épisodes de la série Rome justement. Les intrigues politiques et surtout familiales - n'oublions pas que tout ce petit monde était parent à plus ou moins grande échelle - tiennent la place centrale du récit.
Pour ceux qui aiment l'Histoire un peu romancée mais pas complètement à côté de ses cothurnes et la politique violente à la Game of Thrones, Murena est fait pour vous.
Pour l'instant, la série se compose de 9 tomes répartis en 3 cycles:
Murena est une bande dessinée historique belge écrite par Jean Dufaux et dessinée par Philippe Delaby. Les deux hommes collaborent aussi sur la bd Complainte des Landes perdues. Quant à Jean Dufaux, il signera le scénario du prochain Black et Mortimer. Il est l'auteur de 41 séries de bandes Dessinées et de quelques one-shot.
Présentation de l'éditeur: Mai 54, Rome, midi.
Il fait une chaleur torride sur l'arène et les quelques gladiateurs survivants qui essaient encore de s'entretuer n'amusent plus personne, sauf l'empereur Claude, affalé dans les gradins déserts, avide d'entendre le dernier râle du dernier combattant.
En dehors de l'arène, la vie est aussi féroce. Tout le monde veut le pouvoir, tout le monde est prêt à tuer pour l'obtenir. Agrippine, par exemple, seconde femme de Claude et mère de Néron, est en train de faire fabriquer un poison pour son cher époux : maintenant qu'il a reconnu son fils, il peut disparaître et lui laisser le trône. D'ailleurs, il faut faire vite : Claude parle de la répudier et d'épouser la femme qu'il aime, Lolia Paulina, mère de Lucius Murena.
Evidemment, dans le colimateur d'Agrippine, la pauvre Lolia n'a aucune chance. Quant à Claude, il mourra empoisonné et son fils Britannicus sera écarté du pouvoir au profit de Néron.
Voilà l'histoire de Rome telle qu'on nous la raconte dans les manuels scolaires, à ceci près qu'elle prend ici un relief surprenant : sanglante et crapuleuse, elle n'est que superstitions, trahisons, terreur et violence.
Bien que le personnage principal de Lucius Murena soit fictif - Lolia Paulina était bien la maîtresse de Néron mais elle n'avait pas d'enfant - la bande dessinée prend place dans la fin du règne de Claude et durant le règne de Néron. Les auteurs, qui se définissent comme des Alexandre Dumas qui "prenait plaisir à fréquenter l'histoire mais gardait l'indépendance par rapport à ses sources", sont néanmoins très bien documentés à la fois sur l'Histoire romaine mais également sur l'architecture et les costumes. Un glossaire, ainsi qu'une bibliographie, sont présents à la fin de chaque volume. Des erratum sont même signalés lorsque les auteurs ont commis un impair.
En 2009, le magasine L'Histoire a publié un Hors-série consacré à la série.
J'ai donc commencé cette série et j'ai dévoré comme il se doit les deux premiers tomes.
Je dois dire que j'ai vraiment hâte de lire la suite car dès les premières planches le lecteur est happé dans ce monde violent de la politique romaine des derniers Julio-claudiens. Même s'il y a des écarts avec la réalité, induits notamment à cause du personnage de Murena, l'ensemble reste extrêmement bien documenté et particulièrement plaisant à lire. Je trouve également les dessins très beaux même s'il est parfois difficile de différentier certains personnages.
Bien que Murena soit le personnage principal, nous suivons toutes les sphères du pouvoir et prenons parfois conscience avant le jeune homme des dangers qu'il coure. Si Agrippine ou Néron sont attirants, notamment à cause de leur légende noire, d'autres personnages sont d'ores et déjà intrigants comme l'ancien esclave Balba ou l'affranchi Pallas. Pour ceux qui s'inquièteraient d'éventuels clichés sur la vie sexuelle "débridée" des romains, sachez que je ne trouve pas cette BD vulgaire ni voyeuse. La nudité est - dans les deux premiers tomes - bien exploitée et les auteurs ne se complaisent pas dans des scènes racoleuses faciles, ce que je reprochais aux deux premiers épisodes de la série Rome justement. Les intrigues politiques et surtout familiales - n'oublions pas que tout ce petit monde était parent à plus ou moins grande échelle - tiennent la place centrale du récit.
Pour ceux qui aiment l'Histoire un peu romancée mais pas complètement à côté de ses cothurnes et la politique violente à la Game of Thrones, Murena est fait pour vous.
Pour l'instant, la série se compose de 9 tomes répartis en 3 cycles:
Cycle de la Mère:
1. La pourpre et l'Or
2. De sable et de sang
3. La meilleure des mères
4. Ceux qui vont mourir...
Cycle de l'Epouse
5. La Déesse noire
6. Le Sang des bêtes
7. Vie des feux
8. Revanche des cendres
Cycle de la Mort
9. Les épines
En attendant que je vous reparle de la série cycle par cycle, vous pourrez trouver des renseignements complémentaires sur le site de l'éditeur Dargaud et même les premières planches du premier tome ici.
2 commentaires:
Comme toi, j'apprécie beaucoup cette série dont je n'ai lu que les trois premiers tomes pour l'instant :) Les scènes de nudité ne sont pas légion et sont dénuées de vulgarité en effet. Je trouve que la subtilité des relations entre les personnages est bien rendue; et que, sans tomber dans le pathos, les auteurs réussissent à montrer la cruauté, le caractère parfois impitoyable des assoiffés de pouvoir.
Merci pour ton commentaire. J'ai lu les 8 premiers tomes pour l'instant, je suis sur des charbons ardents!
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