Résumé : Depuis la mort du Prince Albert en 1861, la reine Victoria vit dans un monde étouffé par le deuil. Tous les matins, le même rituel se poursuit dans les appartements du prince décédé. Les servantes font le lit, son valet prépare ses affaires ainsi que son nécessaire de toilette. La reine Victoria abandonne le royaume pour faire le deuil de son époux. C'est sans compter sur les conseillers de la reine qui, soucieux de préserver la monarchie, décide de mettre dans les pattes de Victoria, Mr Brown, un écossais bourru et têtu, valet d'Albert à Balmoral. De cette rencontre imprévue, naît une grande histoire d'amitié.
CASTING
Judi Dench ..................................... Queen Victoria
Billy Connolly.................................. John Brown
Geoffrey Palmer.............................. Henry Ponsonby
Anthony Sher.................................. Benjamin Disraeli
Gerard Butler.................................. Archive Brown
David Westhead............................. Bertie Prince of Wales
Richard Pasco................................ Dr. Jenner
Bridget McConnell.......................... Lady Ely
Georgie Glen................................... Lady Churchill
Il est vrai qu'à la mort du Prince Albert, Victoria est devenue une recluse à tel point que le peuple se demandait si la reine gouvernait encore. C'est pour sortir la reine de son apathie que ses conseillers font appel à John Brown. Écossais bourru qui aimait beaucoup le Prince, il a néanmoins un sens aigu des responsabilités et de son devoir envers la couronne.
J'ai vraiment apprécié le personnage, il est nature au milieu de la cour guindée et du protocole royal. Il est très amusant de voir qu'il parle à la reine comme au commun des mortels, il l'appelle "woman" et ne la traite pas du tout comme une reine mais bien comme un enfant capricieux en convalescence. En revanche, il la traite avec tous les égards possibles dès qu'il parle d'elle avec une tierce personne. On sent particulièrement bien l'amitié progressive et le respect mutuel qui s'installent entre la reine et son serviteur. Les historiens ne semblent pas tous d'accord sur le fait qu'ils aient été amants ou non, du coup je trouve l'approche du film agréable. Plus qu'amis mais pas amants on sent la très grande affection mutuelle qu'ils se portent sans que ça n'aille plus loin. On comprend aussi comme ils s'apprivoisent l'un l'autre et comment finalement ils ont besoin l'un de l'autre: lui pour accomplir son devoir, protéger la reine et elle pour se remettre de la mort d'Albert et retourner au pouvoir et au royaume qu'elle délaisse. Pour la petite histoire, Mrs Brown est le surnom que la presse britannique a attribué à la reine lorsque des rumeurs d'une liaison entre Victoria et John Brown a commencé à courir.
L'action débute en 1863 et se poursuit jusque dans les années 1870 date à laquelle la reine reprend sa vie publique. Durant ce laps de temps, nous parcourons les palais de Balmoral en Écosse, l'île de Wright ou encore le château de Windsor. Les décors sont magnifiques et ravirons les fans du genre et de l'Angleterre.
Au delà de l'histoire qui unit Brown et la reine, c'est cette seconde crise du règne de Victoria (la première intervient au début de son règne lorsque la reine montre une grande préférence envers lord Melbourne) que le film aborde. On comprend les différents débats dans la chambre des Lord, les jeux d'influences politiques, les batailles dont la reine se retrouve malgré elle au centre. Le film permet de comprendre que la reine ne s'appartient pas, elle appartient au royaume. À coté de l'ambition du Prince héritier, on assiste également à la montée en puissance de Disraeli, premier ministre majeur de cette seconde moitié de règne. D'un point de vue personnel, j'ai apprécié ce mélange entre politique et petite histoire, on comprend toujours mieux à la fois les intrigues de cour ainsi que les réactions, motivations des personnages principaux.
Judi Dench campe une reine Victoria intéressante, peut-être un peu trop dans le cliché "I'm not amused" mais cela est compensée par l'évolution du personnage aux côtés de Brown. Connolly nous offre un Brown que j'ai beaucoup apprécié. Il joue bien évidemment sur sa nature écossaise (l'accent y est pour beaucoup je l'avoue) mais on sent aussi une profonde affection, une attention particulière qui font que l'on s'attache très vite à son personnage.
Anthony Sher est lui aussi très convaincant en Disraeli, à la fois complètement insupportable, imbu de lui-même et de sa finesse politique ainsi que très malicieux et volontiers charmeur, manipulateur. On sait qu'on ne doit pas lui faire confiance mais on ne peut s'en empêcher.
À noter la présence au casting de Gérard Butler dans le rôle du frère de Brown. Je ne l'avais jamais vu assumer le rôle d'un écossais auparavant mais il ne fait aucun doute qu'il l'est. Il joue vraiment à fond sur cette scottish touch. Il faut absolument écouter son accent, c'est...inoubliable! Un extrait pour vous faire plaisir!
Un film qui m'a plu, que j'ai pris du plaisir à voir.
4 commentaires:
huumm!!! ça donne envie !
Exactement. Ça vaut le coup pour les décors et l'accent écossais au moins ;)
Voilà bien un film qui me donne envie ! Merci pour cette chronique ! (et pour l'extrait de Gerard Butler dans son plus bel accent du cru ;-)
Clélie je ne pouvais pas passer à côté
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