mardi 18 avril 2017

Le Projet Starpoint - Marie-Lorna Vaconsin


Hello everybody!
Oui je sais je sais...j'ai un peu (oui un peu!) tardé à écrire une nouvelle chronique, non pas par manque de lecture, that's quite impossible really, mais par manque de temps. Le mois de mars est toujours mouvementé en librairie, inventaire, nouveautés etc et j'ai pas mal travaillé. En plus, Benedict mon ordinateur adoré (non rien à voir avec Cumberbatch, lisez les Princes d'Ambre), refuse de se connecter à internet...Je dois donc trouver des solutions alternatives, d'où le retard de ce billet! Aujourd'hui donc je vous parle du premier tome de la série Le projet Starpoint: La fille aux cheveux rouges, de Marie-Lorna Vaconsin publié à la Belle colère le 2 mars 2017.

Stay tuned, d'autres chroniques arrivent.

Présentation de l'éditeur: Pythagore Luchon a 15 ans. Il habite dans la ville de Loiret-en-Retz et s'apprête à entrer en seconde pour une année scolaire sans surprise : travailler – un peu –, écouter de la musique – souvent –, draguer les filles autant que cela lui sera possible, et notamment à l'occasion de la prochaine fête de rentrée pendant laquelle il officiera comme DJ. Il ne se fait aucune illusion sur les railleries qu'il devra endurer au sujet de sa mère – prof de maths au lycée –, ni sur la peine que lui causeront ses passages à l'hôpital pour rendre visite à son père – brillant chercheur en physique quantique, plongé dans le coma à la suite d'une agression. Toutefois, une chose le réjouit : il va bientôt retrouver Louise, sa meilleure amie, la fille du gardien du lycée.
Le jour de la rentrée, Pythagore découvre que Louise a apparemment décidé de se passer de leur amitié. Elle s'est liée à une nouvelle élève du nom de Foresta Erivan, dont la présence à ses côtés est d'autant plus intrigante que les deux filles n'ont rien en commun. Louise est une geek passionnée de sciences et d'ingénierie, tandis que la nouvelle élève affiche un look d'un autre genre : elle a les cheveux rouges, s'habille toujours en noir, souvent en cuir, et distribue des gifles à ceux dont elle n'apprécie pas le comportement. À son contact, Louise s'isole de ses anciens amis, se désintéresse de son travail et commence à sécher les cours. Pythagore déplore silencieusement la présence de cette nouvelle élève qui l'irrite autant qu'elle l'attire, jusqu'à ce qu'elle débarque chez lui en pleine nuit pour lui annoncer la disparition de Louise. Elle lui explique que, pour la retrouver, ils doivent passer par ce qu'elle appelle l'" angle mort " des miroirs. Pyth la suit sans se douter qu'il est sur le point de basculer dans un monde parallèle – le monde dans lequel Foresta a grandi, et où Louise est sur le point de se perdre.

Ecrire un premier tome d'une série n'est jamais une chose aisée. C'est un savant mélange qui demande autant de patience que d'ingéniosité car il faut arriver assez rapidement à donner corps à un univers entier, suffisamment construit pour que le lecteur•trice puisse avoir des repères facilement sans toutefois être trop banal ou sans intérêt. De la même façon, l'auteur•trice doit savoir poser un décor, des personnages et une intrigue qui reste consistante sans toutefois déborder afin que l'envie de lire la suite perdure.

On ne va pas y aller par quatre chemins, j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Je le trouve très correctement rythmé avec suffisamment de matière pour donner envie de lire la suite et du corps pour bien comprendre l'univers dans lequel il est ancré.

Pythagore est un ado, un vrai, avec ses complexes, ses envies (parfois plus ou moins avouables) et une identité propre. Ce n'est jamais évident à écrire les personnages d'adolescents, surtout lorsque le récit est à la première personne masculine et que l'auteure est une femme (l'inverse est tout aussi vrai). L'équilibre est délicat car le héros ne doit pas passer pour trop enfantin, voire idiot ce qui est un risque certain avec les adolescents, et en même temps il ne doit pas être trop mûr. Je déteste les récits où les adolescents ont l'air d'être des adultes de quarante ans. Si le contexte le justifie, une certaine dureté est bienvenue, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit, certains adolescents ont eu une vie plus dure que bien des adultes mais globalement et à moins d'être dans une histoire tragique, un comportement très adulte a tendance à me faire lâcher le livre avant la fin parce que pour être honnête les ados ne sont pas les individus les plus matures de l'univers. Ici Pythagore est très bien rendu. On le sent jaloux, blessé, triste, excité, joyeux, paniqué, il est très concret comme si l'auteure s'était inspirée d'un vrai adolescent et son nom lui va comme un gant. J'avoue je trouvais ça un peu too much Pythagore mais finalement, non seulement c'est cohérent avec sa famille - scientifique et professeur de mathématique - et à la lecture c'est un prénom tout à fait agréable.

Foresta Erevan quant à elle ressemble beaucoup aux héroïnes actuelles de SF/dystopie. Elles sont belles, mystérieuses, fortes, courageuses etc etc. Malgré tout Foresta est un personnage très agréable et plutôt loin du cliché commun. Elle aussi bénéficie d'un contexte assez fort et l'esprit cliché ou superficiel du personnage que l'on pourrait redouter de prime abord, s'efface bien vite lorsque l'on apprend son secret. Sa maturité ainsi que la couleur de ses cheveux ou même son style vestimentaire trouvent une explication logique et intéressante lorsque l'on sait d'où elle vient. Pythagore s'en rend compte lui-même d'ailleurs, notamment au niveau de sa tenue!

De plus, elle est bien complétée par Louise, la meilleure amie de Pyth, qui est une bricoleuse acharnée, une touche à tout, une curieuse.
Pythagore nous répète plusieurs fois que Louise n'est pas une fille maquillage, vêtements etc. J'avoue que ce cliché de "Je ne suis pas une vraie fille" parce que je n'aime ni la mode ni le maquillage opposé à "je suis une vraie fille girly/rose/paillette/nunuche" m'agace. Je ne vois pas l'intérêt de mettre en opposition les deux...comme si on disait "je ne suis pas un vrai garçon je n'aime pas les voitures et le sport" et "je suis un mec superficiel et bas de plafond parce que j'adore le tunning". C'est faire rentrer les gens dans des cases bêtes en excluant tous ceux et celles qui ne correspondent pas à une définition étriquée. Cela dit....avant de m'accuser de râler, je précise qu'ici Marie-Lorna Vaconsin évite l'écueil car cette caractéristique nous aide simplement à imaginer Louise sans qu'il n'y ait de jugement de valeur de la part de Pythagore. Louise est un peu comme une sœur pour lui, leur relation est parfaitement platonique. D'ailleurs cette dernière n'est pas insensible aux charmes masculins ce qui mis bout à bout offre un personnage complexe aux multiples facettes! Et ça...j'adore évidemment.

J'ai beaucoup aimé aussi le fait que ça ne se passe pas à Paris mais en Bretagne et pas la Bretagne des cartes postales. C'est chouette de sortir du parisianisme littéraire et de voir qu'il y a une vie en dehors, notamment pour pas mal d'ados qui ont l'impression de vivre dans un bled paumé. L'ambiance au lycée de Pythagore ainsi que les élèves de sa classe de seconde sont très bien rendus. Il y a les différents groupes, les populaires, les fils et filles à papa, les coqueluches et les moins coqueluches et les gens qui se connaissent depuis la maternelle. Une jolie réussite pour la partie "terrestre" du roman.

Mais parlons peu parlons bien. L'univers de SF que Marie-Lorna Vaconsin met en place est une tuerie! Scientifique, géologique, un monde avec des lois physiques différentes des nôtres, un monde sous l'océan...bref j'ai adoré. Je ne pense pas que ça plaira à tout le monde car l'univers est très marqué cependant alors qu'on entend souvent dire que la SF et la Fantasy ne se renouvelle jamais, que les auteur•es et les maisons d'édition surfent sur des vagues de mode, on ne pourra pas dire que c'est le cas de Marie-Lorna Vaconsin et de la Belle colère. L'univers est définitivement original et terriblement personnel. J'ai vraiment hâte de lire la suite, le second tome ayant l'air d'être plus axé vers le monde de Foresta. Il reste plein de choses à découvrir, des personnages mystérieux que j'ai hâte de retrouver.

Pour conclure, ce premier tome était excellent et même si je pense qu'il ne séduira pas tous le monde, il a définitivement des atouts pour devenir une solide référence en SF pour ados et jeunes adultes. J'attends la suite avec impatience et je le recommande franchement.

5 commentaires:

Le Chat du Cheshire a dit…

Je le vois partout en ce moment, et je dois dire qu'il m'intéresse énormément. Il faut que je mette la main dessus ;) !

Anonyme a dit…

Intriguant,effectivement ! Pour ma part j'ai fini la trilogie de Victor Dixen : Le Cas Jack Spark! Un univers très original qui mélangé dystopie, fantastique et contes de fées ! Ça devrait te plaire!

Perséphone a dit…

@Cheshire: tu ne seras pas déçue je pense!
@CLaire: je n'ai pas lu cette série de Victor Dixen mais j'ai lu celle sur les contes revisités "Animale". Si tu ne les as pas encore lu fonce! C'est dément. Je prends note pour Jack Spark!

Anonyme a dit…

Oui !!! Je les ai lus ! Très surprenante cette version de Boucle d'Or et les Trois Ours ! Mais j'ai préféré Jack Spark, que je trouve plus original !

Perséphone a dit…

Ah ok! je note d'autant plus alors.

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