Présentation de l'éditeur: Pour vivre nombreuses, vivons cachées. Hildegarde, la Maîtresse Souris
qui préside à la destinée des deux cent vingt souris de l’église
Saint-Bartholomew, le sait bien. Toutes doivent apprendre à se faire
discrètes pour ne pas effrayer les dames du comité paroissial. Elles
savent que, sinon, une terrible épreuve les menace : le Grand X. Mais le
danger devient de plus en plus proche. Ce sera bientôt le jour de la
Bénédiction des Animaux, et les habitants de toute la région viendront à
l’église avec leurs chiens, leurs chevaux et… leurs chats.
On connaissait Lois Lowry pour son excellent roman dystopique Le Passeur - que je recommande chaudement, c'est un grand livre qui fait réfléchir à la manière de 1984 d'Orwell - voici qu'elle nous revient avec un roman pour les plus jeunes Sacrées souris!. Lois Lowry n'a plus besoin de faire ses preuves, ses romans pour
enfants sont de petites perles à savourer. Si dans le Passeur, elle nous
proposait une véritable réflexion sur la société, dans Sacrées souris!,
c'est le parcours de toute une communauté qu'elle met en scène.
Hildegarde n'a pas la tâche facile. Lorsque l'on doit gérer 220
souris d'église, il n'est pas question de dormir sur ses lauriers.
Entre une souris qui se permet de mettre bas sans la prévenir, sa rivale
qui veut prendre sa place, la Bénédiction des animaux qui approche à
grand pas et la menace du grand X qui plane toujours sur leurs têtes,
Hildegarde aurait bien besoin de repos.
Le roman a beau être court, il n'en est pas moins dense: riche de sens et de symboles. Hildegarde est un personnage assez hors norme qui m'a marqué par sa personnalité de cheffe bien trempée. Elle est dure, à la fois envers les membres de sa communauté - untel est assez stupide, telle autre n'arrête pas de mettre bas et ça la dégoûte - mais aussi envers elle-même. Elle s'astreint à une discipline et une rigueur qui font d'elle une parfaite souris d'église.
Je n'ai pas trouvé le personnage d'Hildegarde sympathique car il faut avouer qu'elle ne l'est pas mais elle est remarquable par son dévouement pour sa communauté et ses talents de cheffe. Pas facile d'être une souris qui prend de l'âge et qui se sent investie d'une mission pareille.
Comme souvent avec Lois Lowry, on sent bien l'importance de la religion chrétienne, c'était déjà le cas dans le Passeur sous forme de symboles, ici, ce sont plutôt les rituels qui sont mis en avant. Cependant, cet aspect du roman n'est pas gênant pour celles et ceux qui ne seraient pas croyant car elle sait bien utiliser son cadre afin de planter un décor et une ambiance, sans jamais faire de prosélytisme. Au contraire, c'est même intéressant de voir ces petites souris, à la manière de celles de Cendrillon, s'affairer pour que tout fonctionne dans l'église: rogner les fils qui dépassent des coussins ou des chasubles, nettoyer les taches faites par le vin de messe ou encore les voir chanter les cantiques d'église le dimanche.
Le roman ne manque également pas d'humour car à côté de l'austère Hildegarde, il y a toute une galerie de personnages assez truculents, avec leurs remarques farfelues ou joyeuses. Entre évitement des hommes et
sauvetage impromptu, Hildegarde nous entraîne avec sa marmaille dans les
tréfonds d'une petite église de campagne et de ses rituels jusqu'à l’apothéose final!
Un très joli roman, plein de rebondissements et d'entraide. De sacrées souris en somme que je vous engage à découvrir.
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