Comme je vous le disais dans ma chronique sur Les enfants du Titanic, j'ai rencontré l'auteure à un rendez-vous chez Hachette jeunesse.
Elisabeth Navratil nous a gentiment parlé de son parcours. Comment en est-elle venue à vouloir écrire sur le Titanic, combien de rééditions et modifications son livre a subi, son histoire familiale etc.
Je vous livre mes notes prises pendant la réunion. (Veuillez m'excuser du côté parcellaire et pas toujours organisé, le rendez-vous était en février dernier).
Son père a eu beaucoup de mal à parler du Titanic car c'est un épisode qui l'a beaucoup marqué même s'il n'avait que 4 ans. Même si Elisabeth Navratil a tenté de lui faire parler du Titanic, il lui répondait toujours de la même façon. Un jour, Michel Navratil a reçu une lettre de Sydney Tyler, un ami de la famille qui avait recueilli Michel et son frère après le naufrage à Philadelphie. Sydney Tyler offre à Michel un tapuscrit dans lequel il raconte tout ce qu'il s'est passé à New York. Le tapuscrit décrit la vie de Michel et son frère jusqu'au moment où leur mère est venue les chercher et les a ramené en France.
Cet épisode a donné envie à Elisabeth Navratil d'en apprendre plus sur l'histoire de sa famille et de trouver des réponses quant à ce que son père et son oncle avaient pu vivre.
En 1982 elle publie son premier livre sur les Enfants du Titanic. C'est un livre qu'elle a publié en secret sans que son père le sache. Il s'appuie sur des bases plus ou moins scientifiques et les héros portent des pseudonymes. Elle reçoit le prix Jules Vernes pour ce premier roman.
En 1998 sort la deuxième version des Enfants du Titanic en livre de poche. Un tiers du livre original est tronqué. Ce qui se passe avant le Titanic dans l'histoire de Michel (le grand-père d'Elisabeth) est reporté sous la forme de flash-back. Ce second roman est mieux documenté grâce à la découverte de l'épave en 1985.
La famille Navratil se rend sur les lieux du naufrage. C'est là que Michel Navratil décide de parler à sa fille de ses souvenirs de la traversée.
C'est là qu'elle décide de raconter la vraie histoire de sa famille sous la forme d'un roman. Elle tient aussi à raconter via son histoire familiale, l'histoire du RMS Titanic.
Des détails de son histoire son assez incroyable, comme le fait que son grand-père Michel Navratil avait kidnappé ses propres enfants à leur mère et qu'ils voyageaient sous des noms d'emprunt: Louis Hoffman et ses enfants. Les enfants qui ne connaissaient que leur surnom "Lolo" pour Michel et "Monmon" pour Edmond, ont été incapables de renseigner les autorités après le naufrage.
Malgré tout, il y a un manque dans l'histoire des enfants. Entre le moment de l'impact et une certaine heure de la nuit (le bateau a heurter l'iceberg vers 23h40 et a coulé à 2h20) il n'existe aucune trace des enfants et de leur père. Elisabeth Navratil décide donc de combler cette lacune, ce qui explique que Les Enfants du Titanic soit un roman et non un "pur" documentaire. Elle imagine alors que la famille Navratil s'est retrouvée coincée en 3eme classe (ils étaient passagers de 2ème classe).
Michel Navratil père sera retrouvé le lendemain matin. Il fut le 6ème repêché.
Elisabeth Navratil a dressé la liste des souvenirs de son père, que l'on peut retrouver dans la postface. Les souvenirs de Michel Navratil sont finalement plus joyeux que malheureux à propos de cet épisode de sa vie. Il reste tout de même un sentiment et un manque.
Elisabeth Navratil ne s'est pas contentée du témoignage de son père. Elle a effectué beaucoup de recherches pour son livre. Elle est allée voir les commissions d'enquêtes à Londres et à New York, a lu de nombreux témoignages et le livre Les français du Titanic. Elle a comparé les témoignages d'autres passagers.
Elle a aussi retracé l'histoire et l'itinéraire de sa grand-mère, son voyage à bord de l'Océanique.
Pour la nouvelle édition, l'auteure a rajouté deux chapitres sur sa grand-mère Marcelle ainsi que la correspondance entre son père et Sydney Tyler.
Ce que j'ai surtout apprécié dans cette rencontre avec Elisabeth Navratil c'est que l'on sent son amour et sa passion pour cette histoire. J'aime aussi le fait qu'elle ait fait des recherches, pris de le temps de réécriture, corriger et améliorer son roman.
C'était une rencontre passionnante avec une femme et une équipe passionnée!
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