COUP DE COEUR DE PERSEPHONE
New York, 1972. Alors qu'elle s'apprête à gagner le Maghreb, Catherine Velis apprend d'un mystérieux antiquaire qu'elle court un grand danger : dans la désolation du Sahara, l'attendrait depuis toujours un fabuleux jeu d'échecs d'origine mauresque. Un jeu qui, en 782, envoûta Charlemagne avant d'exiter onze siècles durant la convoitise de Richelieu, Robespierre, Catherine de Russie et Napoléon. Tous voulurent mettre au service de leurs funestes desseins car, selon la légende, il ferait de son détenteur l'égal de Dieu...
En Afrique du Nord, la jeune femme, plongée dans un quête où se joue l'avenir même de l'humanité, découvrira qu'elle n'est pas la seule à vouloir percer le secret du jeu maudit. (résumé d'après l'édition Pocket).
Si a première vue, ce livre ressemble à la cohorte de romans historico-mystique, comme le Da Vinci Code, il n'en est rien.
Tout d'abord, celui-ci est bien écrit et parfaitement maîtrisé, et ne prétend pas être autre chose qu'un excellent roman. L'imagination de Katherine Neville est débordante mais non débridée.
Le huit nous fait suivre deux histoires en parallèle, deux vies enchaînées au Grand Jeu d'Echecs : Mireille, novice du couvent de Montglane dans le pays Basque pendant la révolution française et Cat Velis, New Yorkaise spécialiste du nuclaire pendant la Guerre Froide. L'une et l'autre, sont entraînées dans un jeu qui les dépasse, une quête pour un savoir si grand que certaines personnes n'hésitent pas à tuer pour récupérer les pièces de l'échiquier de Montglane.
Katherine Neville travaille son histoire avec une précision de maestro. Elle réécrit l'Histoire en la respectant mais en laissant son imagination dévier un peu. Sa maîtrise de l'histoire et de l'Histoire est époustouflante. Katherine Velis vous prend par la main et ne vous lâche qu'à la toute dernière page.
Le huit est un livre pour tous ceux qui aiment l'histoire, l'aventure, les codes secrets, et surtout les échecs...
Le huit est partie d'échec. Chaque avancée dans l'histoire est un coup joué sur un échiquier géant.
Les personnages sont tour à tour mystérieux, attachants, effrayants ou drôles. Les jeux d'écritures de Katherine Neville (tantôt à la première personne, tantôt à la troisième) nous permettent de nous attacher au personnage principal en nous offrant des moments de pause dans le récit, en sortant de la tête de Catherine Velis.
Je ne peux m'empêcher de signaler que Alexander Solarin, Ladislav Nim sont des personnages que j'adore (et ils sont Russes...oui j'ai un penchant pour la Sainte Russie).
Pour terminer, je pourrais vous dire simplement que c'est un des livres que j'emmènerai si je devais aller vivre sur une ville déserte...