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Résumé: A la naissance, Mick Trewlove, le fils illégitime du duc Hedley, est laissé sur le pas d'une porte. Malgré son enfance dans les bas-fonds de Londres, Mick est parvenu à devenir un homme d'affaire à succès mais sa richesse n'a pas suffit à éteindre son besoin de vengeance contre l'homme qui l'a abandonné. Que peut faire Mick hormis détruire le fils légitime de son père et séduire sa fiancé afin de l'humilier complètement?
Orpheline et protégée, Lady Aslyn Hastings rêve d'un peu d'aventure. Avec son promis toujours occupé ailleurs, Aslyn se retrouve prise dans les filets d'un très bel entrepreneur qui semble comprendre parfaitement ce qu'elle ressent. Cependant, une Lady comme elle devrait sans doute éviter Mick Trewlove. Si seulement il n'était pas aussi irrésistible...
Alors que les secrets sont sur le point d'être exposés au grand jour, Mick doit décider si sa vengeance vaut le coup de risquer ce que son cœur désire vraiment.
Ma première expérience de Lorraine Heath avait été particulièrement concluante. La novella Gentlemen prefer heiresses de la série Scandalous gentlemen of Mayfair, était fraîche, drôle, sexy et vraiment fun à lire. J'étais super contente de pouvoir lire sa nouvelle série Sins for all season qui raconte l'histoire de plusieurs membres d'une même fratrie, tous des enfants illégitimes recueillis par Mrs Trewlove et élevés avec amour malgré leur filiation douteuse auprès de la bonne société londonienne.
A ce stade là, ce n'est plus de la déception que j'ai ressenti avec ce livre, c'est carrément de la rage. On ne va pas tourner autour du pot, j'ai DÉTESTÉ, Beyond scandal and desire. Ce roman a deux gros problèmes pour moi et je n'ai pas réussi à passer outre.
Le héros est un gros sac à caca.
Voila, c'est dit. Mick Trewlove est le bâtard du duc de Hedley et a été abandonné à la naissance sur le seuil de la maison d'Ettie Trewlove, connue à l'époque pour s'occuper des rejetons illégitimes des aristocrates londoniens. Malgré ça, c'est un homme très intelligent qui a fait fortune...enfin, fortune, Crésus c'est un petit joueur à côté. Mick est en train de construire un magnifique hôtel et aimerait attirer les clients fortunés mais sa condition de fils illégitime est bien connue ce qui lui barre la route des salons influents. Contrairement à ses frères et sœurs Trewlove, qui s'en moquent de faire payer à leur géniteur leur vie dans les bas-fonds, Mick est plein de haine et entend bien se venger du duc de Hedley. Il se trouve que son demi-frère Kip a un gros problème de jeu. Joueur compulsif, il perd de grosses sommes aux tables des Hell de Londres et Mick voit là le moyen idéal de se venger, ruiner son demi-frère. Jusque là, je peux comprendre, il veut ruiner monétairement l'héritier légitime de son père.
SAUF QUE...Mick ne s'arrête pas là. Il veut une humiliation totale et donc...décide de séduire la fiancée de son frère, Lady Aslyn qui est également la pupille du duc Hedley.
POURQUOI? Pourquoi utiliser une jeune femme innocente pour se venger d'un autre homme? Beaucoup se diront que je pinaille, que c'est un trope courant dans la romance mais justement, c'est un trope que j'ai de plus en plus de mal à supporter. Au final, l'héroïne est toujours un dommage collatéral d'une histoire d'homme.
Surtout qu'il y a plusieurs problèmes au plan de Mick:
Aslyn est complètement dépendante de la famille Hedley. Elle n'a pas de famille, tout ce qu'elle possède, tout ce qu'elle est, elle le doit au duc et à la duchesse Hedley. Si sa réputation est ruinée, elle ne risque pas seulement d'être mise au ban de la société mais carrément de se retrouver à la rue.
C'est horriblement cruel de la part de Mick d'utiliser Aslyn de cette façon parce qu'il a vécu cette mise à l'écart et ce dénuement et c'est ce qu'il va imposer à Aslyn en la ruinant. Ça montre bien le caractère du personnage, il a tellement de haine en lui qu'il est prêt à faire souffrir une innocente autant que lui a souffert. J'ai du mal à le voir comme un héros potentiel à ce niveau de planification et de cruauté.
Oui parce que tout est planifié. Leur rencontre dans les jardins avec sa petite sœur et Aslyn et Kip n'est pas fortuite, elle est programmée à l'avance...
A ce point de l'intrigue, on réalise vite qu'Aslyn n'est pas une personne humaine aux yeux de Mick, elle est un moyen d'arriver à sa fin. Il ne voit pas vraiment l'enfermement dans lequel se trouve l'héroïne. Il ne réalise son humanité que lorsqu'il se rend compte qu'elle lui fait de l'effet et qu'il a envie de se la faire.
Que le héros ait d'abord une attraction physique avant des sentiments plus profonds ce n'est pas un problème. On est souvent d'abord attiré physiquement par quelqu'un avant de découvrir cette personne mais ici Mick réalise que ruiner la vie d'Aslyn serait cruel uniquement après avoir envie de se la faire. C'est parce qu'il ne peut pas la garder dans son pantalon qu'il voit Aslyn avec un autre regard. Si Aslyn ne lui avait pas fait d'effet, il n'en aurait rien eu à battre. NON, non et non!
Surtout que pour couronner le tout, à aucun moment il ne se dit qu'il est un odieux connard ou qu'elle mérite mieux. Jamais. Il va jusqu'au bout de sa vengeance et c'est une fois la vengeance accomplie qu'il se demande comment il peut arranger les choses pour Aslyn.
Rien ne vient sauver un héros pourtant prometteur et plutôt du genre que j'aime d'habitude. Pour moi, Mick Trewlove est juste un sac à caca qui décide de faire une bonne action parce que son pénis le démange. Franchement, des héros comme ça on peut très bien s'en passer.
Revenons sur ce que je disais sur Aslyn à présent. Contrairement à Mick que je trouve vraiment mauvais, Aslyn est très mignonne comme héroïne et possède même beaucoup d'humour. C'est un personnage d'autant plus attachant qu'elle est entourée de sac à caca parce que pour le dire franchement, Kip ne vaut pas mieux que Mick. Elle se retrouve donc avec un choix assez limité d'homme.
Ce qui était très intéressant ici cependant, c'est toute la construction sociale du roman. Aslyn est enfermée dans les codes moraux de la bonne société victorienne et Lorraine Heath exploite vraiment très bien cette lourdeur. On sent qu'elle s'est renseignée sur ce qu'une Lady comme Aslyn a le droit ou non de faire. Par exemple, parler dans la rue plus de cinq minutes à quelqu'un comme Trewlove peut lui causer des blâmes dans sa pristine réputation, ou encore comment une femme de la bonne société peut faire passer des messages avec son ombrelle ou son éventail.
Tout au long du roman, l'importance du rang social et de la filiation sont mis en avant. La bâtardise de Mick est sans cesse répétée, la fragile position des femmes également.
C'est ici que se trouve le second point qui m'a vraiment énervée. Avec toutes les précautions qu'a prises Lorraine Heath pour créer une ambiance pesante chargée des conventions sociales, elle finit par faire un roman absolument pas crédible! Je suis plutôt à cheval sur la réalité historique mais je suis capable de mettre ça de côté si l'histoire est bien, mignonne et/ou fun mais ici tout est lourd et imprégné des conventions. Comment croire une seule seconde que cela puisse finir aussi bien...Quand vous décidez d'écrire une romance avec un énorme écart social, encore plus si c'est la femme qui vient de la haute société, vous vous arrangez au moins pour que la romance soit légère et n'insiste pas trop sur les conventions sociales histoire qu'on puisse y croire.
Toute la fin est tellement tirée par les cheveux que s'en était ridicule. Déjà que je ne croyais pas à l'histoire d'amour mais alors la résolution de la vengeance et le happy end, j'ai roulé des yeux tellement fort que j'aurai pu voir l'arrière de ma tête. C'est comme si Lorraine Heath finissait par dire "Oh et puis merde on s'en fout on va dire que ça fonctionne".
Non je suis désolée, ça ne fonctionne pas. Y a pas grand chose qui fonctionne dans ce roman...
Vous voulez un Revenge trope beaucoup plus subtil avec un héros humain et repentant et une héroïne qui claque? Tournez-vous plutôt vers Wicked and the wallflower de Sarah MacLean, où Devil est incommensurablement meilleur que Mick Trewlove. Vous voulez une romance avec un écart social mais qui reste cute et efficace? When a Duke loves a woman de Lorraine Heath, le tome 2 de la série Sins for all season. On reparlera bien évidemment de ces deux romances.
Beyond scandal and desire m'a vraiment mise en colère et j'espère bien que ce genre de catastrophe ne va pas se reproduire. Qu'à l'avenir les auteures feront un peu plus attention avec les tropes malsains ou qu'elles seront assez intelligentes pour en tirer quelque chose de bien.
Si vous aimez Lorraine Heath, je vous conseille de passer directement au tome deux de cette nouvelle série et de laisser tomber ce premier tome.
Bonne lecture!
A ce stade là, ce n'est plus de la déception que j'ai ressenti avec ce livre, c'est carrément de la rage. On ne va pas tourner autour du pot, j'ai DÉTESTÉ, Beyond scandal and desire. Ce roman a deux gros problèmes pour moi et je n'ai pas réussi à passer outre.
Le héros est un gros sac à caca.
Voila, c'est dit. Mick Trewlove est le bâtard du duc de Hedley et a été abandonné à la naissance sur le seuil de la maison d'Ettie Trewlove, connue à l'époque pour s'occuper des rejetons illégitimes des aristocrates londoniens. Malgré ça, c'est un homme très intelligent qui a fait fortune...enfin, fortune, Crésus c'est un petit joueur à côté. Mick est en train de construire un magnifique hôtel et aimerait attirer les clients fortunés mais sa condition de fils illégitime est bien connue ce qui lui barre la route des salons influents. Contrairement à ses frères et sœurs Trewlove, qui s'en moquent de faire payer à leur géniteur leur vie dans les bas-fonds, Mick est plein de haine et entend bien se venger du duc de Hedley. Il se trouve que son demi-frère Kip a un gros problème de jeu. Joueur compulsif, il perd de grosses sommes aux tables des Hell de Londres et Mick voit là le moyen idéal de se venger, ruiner son demi-frère. Jusque là, je peux comprendre, il veut ruiner monétairement l'héritier légitime de son père.
SAUF QUE...Mick ne s'arrête pas là. Il veut une humiliation totale et donc...décide de séduire la fiancée de son frère, Lady Aslyn qui est également la pupille du duc Hedley.
POURQUOI? Pourquoi utiliser une jeune femme innocente pour se venger d'un autre homme? Beaucoup se diront que je pinaille, que c'est un trope courant dans la romance mais justement, c'est un trope que j'ai de plus en plus de mal à supporter. Au final, l'héroïne est toujours un dommage collatéral d'une histoire d'homme.
Surtout qu'il y a plusieurs problèmes au plan de Mick:
Aslyn est complètement dépendante de la famille Hedley. Elle n'a pas de famille, tout ce qu'elle possède, tout ce qu'elle est, elle le doit au duc et à la duchesse Hedley. Si sa réputation est ruinée, elle ne risque pas seulement d'être mise au ban de la société mais carrément de se retrouver à la rue.
C'est horriblement cruel de la part de Mick d'utiliser Aslyn de cette façon parce qu'il a vécu cette mise à l'écart et ce dénuement et c'est ce qu'il va imposer à Aslyn en la ruinant. Ça montre bien le caractère du personnage, il a tellement de haine en lui qu'il est prêt à faire souffrir une innocente autant que lui a souffert. J'ai du mal à le voir comme un héros potentiel à ce niveau de planification et de cruauté.
Oui parce que tout est planifié. Leur rencontre dans les jardins avec sa petite sœur et Aslyn et Kip n'est pas fortuite, elle est programmée à l'avance...
A ce point de l'intrigue, on réalise vite qu'Aslyn n'est pas une personne humaine aux yeux de Mick, elle est un moyen d'arriver à sa fin. Il ne voit pas vraiment l'enfermement dans lequel se trouve l'héroïne. Il ne réalise son humanité que lorsqu'il se rend compte qu'elle lui fait de l'effet et qu'il a envie de se la faire.
Que le héros ait d'abord une attraction physique avant des sentiments plus profonds ce n'est pas un problème. On est souvent d'abord attiré physiquement par quelqu'un avant de découvrir cette personne mais ici Mick réalise que ruiner la vie d'Aslyn serait cruel uniquement après avoir envie de se la faire. C'est parce qu'il ne peut pas la garder dans son pantalon qu'il voit Aslyn avec un autre regard. Si Aslyn ne lui avait pas fait d'effet, il n'en aurait rien eu à battre. NON, non et non!
Surtout que pour couronner le tout, à aucun moment il ne se dit qu'il est un odieux connard ou qu'elle mérite mieux. Jamais. Il va jusqu'au bout de sa vengeance et c'est une fois la vengeance accomplie qu'il se demande comment il peut arranger les choses pour Aslyn.
Rien ne vient sauver un héros pourtant prometteur et plutôt du genre que j'aime d'habitude. Pour moi, Mick Trewlove est juste un sac à caca qui décide de faire une bonne action parce que son pénis le démange. Franchement, des héros comme ça on peut très bien s'en passer.
Revenons sur ce que je disais sur Aslyn à présent. Contrairement à Mick que je trouve vraiment mauvais, Aslyn est très mignonne comme héroïne et possède même beaucoup d'humour. C'est un personnage d'autant plus attachant qu'elle est entourée de sac à caca parce que pour le dire franchement, Kip ne vaut pas mieux que Mick. Elle se retrouve donc avec un choix assez limité d'homme.
Ce qui était très intéressant ici cependant, c'est toute la construction sociale du roman. Aslyn est enfermée dans les codes moraux de la bonne société victorienne et Lorraine Heath exploite vraiment très bien cette lourdeur. On sent qu'elle s'est renseignée sur ce qu'une Lady comme Aslyn a le droit ou non de faire. Par exemple, parler dans la rue plus de cinq minutes à quelqu'un comme Trewlove peut lui causer des blâmes dans sa pristine réputation, ou encore comment une femme de la bonne société peut faire passer des messages avec son ombrelle ou son éventail.
Tout au long du roman, l'importance du rang social et de la filiation sont mis en avant. La bâtardise de Mick est sans cesse répétée, la fragile position des femmes également.
C'est ici que se trouve le second point qui m'a vraiment énervée. Avec toutes les précautions qu'a prises Lorraine Heath pour créer une ambiance pesante chargée des conventions sociales, elle finit par faire un roman absolument pas crédible! Je suis plutôt à cheval sur la réalité historique mais je suis capable de mettre ça de côté si l'histoire est bien, mignonne et/ou fun mais ici tout est lourd et imprégné des conventions. Comment croire une seule seconde que cela puisse finir aussi bien...Quand vous décidez d'écrire une romance avec un énorme écart social, encore plus si c'est la femme qui vient de la haute société, vous vous arrangez au moins pour que la romance soit légère et n'insiste pas trop sur les conventions sociales histoire qu'on puisse y croire.
Toute la fin est tellement tirée par les cheveux que s'en était ridicule. Déjà que je ne croyais pas à l'histoire d'amour mais alors la résolution de la vengeance et le happy end, j'ai roulé des yeux tellement fort que j'aurai pu voir l'arrière de ma tête. C'est comme si Lorraine Heath finissait par dire "Oh et puis merde on s'en fout on va dire que ça fonctionne".
Non je suis désolée, ça ne fonctionne pas. Y a pas grand chose qui fonctionne dans ce roman...
Vous voulez un Revenge trope beaucoup plus subtil avec un héros humain et repentant et une héroïne qui claque? Tournez-vous plutôt vers Wicked and the wallflower de Sarah MacLean, où Devil est incommensurablement meilleur que Mick Trewlove. Vous voulez une romance avec un écart social mais qui reste cute et efficace? When a Duke loves a woman de Lorraine Heath, le tome 2 de la série Sins for all season. On reparlera bien évidemment de ces deux romances.
Beyond scandal and desire m'a vraiment mise en colère et j'espère bien que ce genre de catastrophe ne va pas se reproduire. Qu'à l'avenir les auteures feront un peu plus attention avec les tropes malsains ou qu'elles seront assez intelligentes pour en tirer quelque chose de bien.
Si vous aimez Lorraine Heath, je vous conseille de passer directement au tome deux de cette nouvelle série et de laisser tomber ce premier tome.
Bonne lecture!
Ouuuh là.... Je fuis tellement loin de ce livre qu'il y a de la fumée sur mon chemin !
RépondreSupprimerOui il ne vaut pas le coup. Le second par contre est vraiment fun! :-)
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