jeudi 12 septembre 2013

Qui veut la peau de Roger Rabbit? (1988)



FILM DOUDOU
ATTENTION POSSIBLE SPOILERS

Résumé: Eddie Valiant, ancien flic et détective privé imbibé de whisky, est appelé aux studios de Maroon Cartoon afin d'enquêter sur la belle Jessica Rabbit, femme de Roger Rabbit lapin toon à la mode. De mauvaise grâce Eddie Valiant accepte de prendre des photos compromettantes de Jessica avec Marvin Acme, concurrent de R.K. Maroon. Valiant se retrouve alors pris dans une histoire folle lorsque la police toon accuse le farfelu Roger Rabbit d'avoir tué Marvin Acme et que le lapin vient lui demander de l'aide. 

CASTING

Bob Hoskins ................................................. Eddie Valiant
Christopher Lloyd ......................................... Juge Doom (Juge Demort)
Joanna Cassidy .............................................. Dolores
Stubby Kaye .................................................. Marvin Acme
Alan Tilvern .................................................. R.K. Maroon
Joel Silver ...................................................... Raoul (réalisateur)
Richard LeParmentier .................................... Lieutenant Santino
Richard Ridings ............................................. Angelo

VOIX

Charles Fleischer .............................................. Roger Rabbit (VO)
Luq Hamett ...................................................... Roger Rabbit (VF)
Lou Hirsch ....................................................... Baby Herman (VO)
Richard Darbois ............................................... Baby Herman (VF)
Kathleen Turner ............................................... Jessica Rabbit (VO)
Amy Irving ....................................................... Jessica Rabbit Chant

 

Robert Zemeckis c'est un peu LE réalisateur de mon enfance qui m'a donné tous mes films cultes et qui continue de produire de façon régulière de très bon films dont nous n'avons pas à rougir.
Pour vous rappeler un peu qui est le bonhomme, il a quand même réalisé les trois Retour vers le futur (AWESOME isn't it?), Forest Gump, Apparences, Seul au monde, Le pôle express, La légende de Beowulf et l'excellent Drôle de Noël de Scrooge. Une filmographie peu importante au regard de celles d'autres réalisateurs mais la sienne calme tout de suite. La qualité sur la quantité.


Qui veut la peau de Roger Rabbit c'est un peu ma madeleine de Proust. Comme les Retour vers le futur, je les connais par coeur, répliques par répliques, si bien que je ne vous conseille pas de faire une projection commune avec moi. Je risque fort de mourir avant les 15 premières minutes, la tête pendant lamentablement par un bout de peau à mon corps mort et refroidi, tel Nick-nearly-Headless, et vous, la hache à la main et un procès de notre belle République aux fesses. Avouez, ce serait gâcher la projection.
Comme je l'ai revu il y a deux jours, je me suis dit: allez tu vas tenter de leur parler d'un film pour lequel tu n'as aucune espèce d'objectivité. Challenge accepted.

Mélanger des images d'animation et acteurs véritables dans un film était sacrément culotté. Culotté parce qu'il fallait que le concept fonctionne, et sur papier en 1988 je ne suis pas sûre que ça allait de soi, et que celui-ci ne vieillisse pas. Ce n'était pas tout à fait gagné. Or, Zemeckis nous offre du point de vue de la technique, un film qui fonctionne non seulement à sa sortie, mais aussi 25 ans plus tard. L'alchimie entre les acteurs et notamment Bob Hoskins et les personnages de dessins animés (en particulier Roger et Jessica) est bien présente à l'écran. Jamais ridicule, ce mélange d'images animés et de film s'articule très bien et on y croit.


Zemeckis a l'intelligence de ne pas surcharger l'écran. S'il adjoint à sa pellicule de l'animé, il ne rajoute pas d'effets spéciaux à gogo qui nuirait au propos. Dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, ce Los Angeles imaginaire, frontalier de Toonville (Toontown en VO), prend toute sa place. Ce n'est pas compliqué dès les premières minutes de croire au désespoir du réalisateur devant l'incapacité de Roger Rabbit à produire des étoiles dès lors qu'on lui fait tomber un piano sur la tête. Le parti-pris de réalisation s'impose d'emblée au spectateur.

Au-delà de la technique pure, ce qui fait la réussite de Qui veut la peau de Roger Rabbit est bien évidemment le couple principal que forme Eddie Valiant et Roger. On ne peut pas rester de marbre devant ce lapin toon complètement attaqué du bulbe et ce détective bourru, toujours de mauvais poil, qui ne pardonne pas aux toons la mort de son frère Theodore. Roger, avec ses tics de langage, sa voix tremblotante et ses gags tous plus stupides les uns que les autres, ne peut qu'enchanter le spectateur. Ces deux êtres là vont mettre presque tout le film à se comprendre mais l'alchimie qui en résulte est à la hauteur de ce que promet le film.


A côté de Roger et Eddie, nous retrouvons les deux rôles féminins, Jessica et Dolores. Si Jessica Rabbit semble être une caricature de la femme fatale, elle se montre non seulement bien plus intelligente et perspicace que Roger (à qui elle sauve la vie et non l'inverse) mais elle inverse aussi les stéréotypes puisque chez les toons, c'est Roger qui fait baver d'envie et de jalousie, et non Jessica (je vous renvoie à Betty Boop pour une explication Poupoupidoupou!). Il devient alors évident que celle-ci nous revoie notre image de la société où une femme complètement disproportionnée peut attirer tous les hommes. J'aime beaucoup cette idée qui se veut finalement une moquerie de nos canons de beauté bien qu'apparemment fait pour faire baver un spectateur masculin. Ce genre de renversement assez intéressant ce prolonge en VF (à mon sens) par la voix grave de Jessica loin des minauderies aiguës que l'on pourrait attendre.
Quant à Dolores, elle est une aide précieuse pour Eddie mais n'est jamais cruche ni faire-valoir. C'est un personnage à part entière, intelligent et qui fait avancer l'intrigue.

L'idée du méchant, trait-d'union entre le monde toon et le monde des humains, est interprété par mon Doc Emmett Brown. Si vous ne connaissez pas (honte sur vous, honte sur votre famille, honte sur votre vache!) Retour vers le futur vous ne pourrez pas comprendre mais pour les autres: imaginez un peu Doc en méchant? C'est purement magnifique. Il est complètement barré, au croisement entre un général de la SS et un toon psychopathe. Jamais entièrement toon, les effets fonctionnent et soulignent même le côté disproportionné du personnage qui n'appartient pas vraiment, du fait de son côté psychopathe, à la grande famille de Toonville. La voix aigrelette et le manque d'humour (ou plutôt l'humour encore plus douteux que celui de Roger) achève de nous convaincre que Demort doit être trempeter.


L'humour est aussi bien évidemment un attrait majeur du film et je dois dire que les dialogues n'ont pas pris une ride!

Alors voila, ROGER est CULTISSIME (oui overdose de majuscule). Si vous le connaissez revoyez-le, si vous ne le connaissez pas, regardez-le. Sinon je vous envoie Cheshire...je vous jure que je le fais.....

8 commentaires:

Mascha a dit…

Un des films préférés de mon enfance! Merci pour ces souvenirs. Tu me redonnes envie d'y jeter un oeil (ou deux)!

Le Chat du Cheshire a dit…

Si on ne connait pas ce film, je renchéris : "honte sur vous, honte sur votre famille, honte sur votre vache" ! J'ai vécu avec lui toute mon enfance, et j'ai eu l'occasion de le revoir il y a peu en VO. Et j'adore toujours autant :D !
Challenge accepté pour le regarder avec toi ;)
Un gros coup de cœur pour ce film réalisé avec tellement de talent !

Perséphone a dit…

Ca fait plaisir les filles. Oui il faut RE-RE-RE-REgarder Roger Rabbit. Comme ça nous serons tous heureux vous avez compris? heureux, E-R-E!

Le Chat du Cheshire a dit…

Heureux même !

Anonyme a dit…

un grand classique ! j'aime beaucoup ce film !

La Dame a dit…

"Roger Rabbit" fait parti de ces films dans lesquels je me sens à la maison. Tellement vus et revus que j'en connais chaque scène par cœur.
Ceci dit, ton billet me fait réaliser que cela fait très/trop longtemps que je ne l'ai pas vu et qu'il serait peut-être malin de rattraper tout ça (et donc merci pour cet excellent billet) !
Et je plussoie sur Robert Zemeckis, un excellent réalisateur qui non content d'avoir bercé nos enfances ("88 miles à l'heure !!!") continue à sortir régulièrement de purs bijoux. Ses travaux sur le cinéma virtuel qu'il a entamé tel un pionnier avec "Polar Express" ont révolutionné le septième art. Malheureusement, il a souffert d'être le premier à se lancer dans le grand bain de la performance capture, peu soutenu par les médias encore incapable 10 ans après la démonstration "Polar Express" de la comprendre et de l'expliquer au public.
Et autre drame de Zemeckis, il a osé réaliser en cinéma virtuel ce pur chef d’œuvre qu'est "La Légende de Beowulf", qui a suscité beaucoup d'incompréhension aux USA et chez nous, à cause de la technique employée, de la violence d'un film qui a été largement vendu chez nous "pour les plus jeunes", et d'une exploitation à 95% en 2D alors que toute la mise en scène de ce film est pensée pour la stéréoscopie (mais là, c'est principalement la faute à un parc cinéma qui n'était pas encore équipé en 2007).

Bref, tout ça pour dire qu'il faut soutenir le travail de Robert Zemeckis, et que comme d'hab, j'en ai écrit 3 tonnes !

Perséphone a dit…

J'aime quand tu en écris 3 tonnes :D Merci pour le compliment. J'aurai aimé pouvoir rendre justice au cinéma de Zemeckis un peu mieux que ça mais si jamais tu le re-re-re-re-re-regarde nous aurons peut-être droit à un "Retro" chez La Dame non?
En tout cas oui Zemeckis est un grand c'est sûr.

La Dame a dit…

Peut-être bien, après ma rétro intégrale "Harry Potter" :p

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