vendredi 26 octobre 2018

Any groom will do - The Brides of Belgravia #1 - Charis Michaels

C

CW: mention récurrente de stérilité féminine


Résumé (traduit de la VO): 
LA RÊVEUSE
Lady Wilhelmina "Willow" Hunnicut a toujours rêvé de quitter la campagne tranquille du Surrey pour la vue et le bruit constant de Londres. Douée pour l'aménagement d'intérieur, elle aspire à décorer les plus grandes demeures londoniennes. Cependant, une héritière non mariée ne peut pas s'installer seule dans la capitale et ses parents lui ont interdit de déménager. Une femme mariée en revanche peut aller et venir à sa guise sans risquer le scandale. Avec cette idée en tête, Lady Willow publie une petite annonce qui offre sa dot à de potentiels époux en échange de sa liberté. Elle est déterminée à épouser le premier homme venu prêt à prendre lui donner son nom en échange de sa dot avant de partir à pieds, à cheval ou par bateau.

LE DÉSESPÉRÉ
Lord Brent Caulder, comte de Cassin possède l'un des derniers chateaux du Yorkshire mais celui-ci est en mauvais état. Les gens sur le domaine ont de moins en moins de quoi survivre et la mère et les soeurs de Brent ne sont pas mieux loties. Cet état est malheureusement le fait de Cassin qui a vendu les mines qui avaient apporté la prospérité au domaine pendant des générations, car elles étaient devenues dangereuses. A présent, il doit trouver une alternative saine pour empêcher ses gens de mourir de faim.

LE MARCHÉ
La solution vient sous la forme d'une petite annonce d'un investisseur de Londres. Quand "l'investisseur" se révèle être une jeune femme et l'argent de sa dot, Cassin doit décider s'il est suffisamment désespéré pour épouser une étrangère. Le marché tient sur un seul point: les mariés devront prendre des voies séparées et ne pas regarder en arrière.

LA DECOUVERTE
Quand une crise familiale force le jeune couple à rentrer dans le Yorkshire, Cassin cherche de l'aide et du réconfort auprès de sa jeune épouse qu'il connaît à peine. Lady Willow embrasse l'attraction naissante entre eux tandis que Cassin prend de temps de la voir moins comme un investisseur que comme sa femme légitime.

C'est l'intrigue la plus ridicule que je n'ai jamais lu. Le plan de base est tout simplement du grand n'importe quoi. J'aurai aimé que vous puissiez voir ma tête quand j'étais en train de lire Any groom will do. Je suis passée de l'incrédulité à l'exaspération.

Reprenons depuis le début: Lady Willow Hunnicut a souffert d'une péritonite étant petite ce qui l'a laissée stérile. Jusque là, soit. C'est un sujet difficile qui mérite aussi sa place dans la romance et qui, à mon sens, peut-être - quand c'est bien fait - très cathartique. Jusque là, pas de difficulté. Là où ça se corse, c'est que pour une raison mystérieuse, la mère de Willow est persuadée que sa fille n'est pas du tout stérile. Alors certes tu peux jouer les autruches mais dans ces cas là, pourquoi cloîtrer Willow dans le Surrey? Parce que c'est ce qu'il se passe. La pauvre Willow vit enfermée dans le Surrey au prétexte que comme elle est stérile, elle ne pourra jamais trouver de maris. WHAT? Comment créer chez Willow un sentiment de culpabilité et d'inutilité...D'autant plus que si tu ne fais pas faire de saisons à ta fille, c'est sûr qu'elle ne risque pas de trouver de mari et que PERSONNE n'est au courant. Ce n'est pas marqué sur son front si? 
Bref, déjà ça partait mal. Si on rajoute à ça qu'ils refusent qu'elle aient des relations avec sa tante qui a épousé quelqu'un en dessous de sa position, on comprend très qu'elle veuille partir loin de ses parents, moi aussi j'étoufferai à sa place.

Elle décide de mettre au point un plan pour pouvoir vivre libre comme elle le souhaite. Sauf que...non...clairement non. Je comprends l'idée de base, épouser quelqu'un pour gagner la liberté que peut éprouver une femme mariée, mais pourquoi diantre passer une petite annonce? Alors certes, l'annonce est tournée d'une façon que les postulants éventuels ne savent pas qu'il s'agit d'un mariage et d'une dot mais ça sent quand même grave le plan pourri. Il faut ajouter à ça, qu'elle n'est pas seule dans le plan, elle y inclut aussi deux amies qui ont des raisons encore plus fortes que Willow de vouloir s'en aller. Arrivée là, j'avais déjà beaucoup de mal à croire que le plan puisse marcher mais quand on apprend peu après que celui qui va répondre n'est autre qu'un comte - comme c'est pratique - qui a absolument besoin d'argent - tellement pratique -, j'ai commencé à soupirer très fort. Et puis on apprend qu'il est en affaire avec deux amis qui sont évidemment beaux et intelligents et qui ont aussi besoin d'argent. MAIS BIEN SÛR!


Non mais sérieux? Je veux bien croire à une certaine dose de coïncidence mais là c'était clairement trop pour moi. La ficelle est trop grosse je ne marche pas.
Any groom will do enfile les paradoxes comme des perles. La vicomtesse pense que ça fille n'a pas de problème de fertilité mais en même temps elle la cloitre chez elle où elle ne peut pas trouver de mari. Brent et Willow discutent pendant des plombes sur "est-ce une bonne idée de se marier, oui, non, zbradarldjian" et il leur suffit de se voir deux fois pour manquer de s'envoyer en l'air derrière les rideaux du petit salon.

La conclusion du marché prend une ÉTERNITÉ. Willow et Brent n'en finissent pas de discuter et de tergiverser sur les termes de l'accord alors que dans le même temps, à leur deuxième rencontre, ils sont littéralement à deux doigts de se sauter dessus quasiment sous le nez de la vicomtesse. Du coup on ne comprend pas trop ce qui les retient autant et ça sent juste les rebondissements forcés pour accroître le nombre de pages et la difficulté de la romance. Oui parce qu'à partir du moment où on se lèche la glotte avant d'être mariés, c'est plus compliqué de justifier un mariage de convenance et une intrigue à base de "je découvre mon mari/ma femme alors que je pensais prendre juste le pognon/le nom". Mon petit doigts me dit qu'ils se sont bien découverts...

C'est franchement dommage parce que la seconde moitié du roman, dès lors que l'intrigue se déplace dans le Yorkshire dans la famille de Brent, est vraiment très sympa et met au jour la personnalité très agréable du héros. Il est rapidement clair qu'il veut agir par devoir, non seulement envers sa famille mais aussi vis-à-vis des gens qui vivent sur ses terres. Il est très drôle et a beaucoup de charme. Willow n'est pas mal non plus, on sent qu'elle veut gagner son indépendance et se révéler à elle-même en dehors de ce que la société attend d'elle. Autant vous prévenir d'emblée, il n'y a pas de bébé miracle, Willow est vraiment stérile ce qui - à mon sens - est tout à l'honneur de Charis Michaels et est un point réussi du roman.

J'aurai vraiment aimé une autre mise en place de l'intrigue globale et un rythme mieux maîtrisé car la première partie est vraiment pas terrible alors que la seconde est très bien. Any groom will do sent trop la superficialité et du coup ça ne me donne pas envie de lire les deux autres volumes de la série alors que les ami·e·s de Willow et de Brent sont plutôt intéressants.

En conclusion...

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