mercredi 31 juillet 2013

Call the Midwife - Saison 2 (2012)



COUP DE COEUR DE PERSEPHONE


Résumé: Dans le quartier de Poplar dans l'East End Londonien, le couvent de Nonnatus House abrite des soeurs un peu particulières. Sages-femmes et infirmières, elles s'occupent des enfants et des femmes du quartier. Aidées par les jeunes infirmières Jenny, Cynthia, Trixie et Chummy, elles affrontent le meilleur comme le pire des années 50 en Angleterre. Au-delà de leur métier de sages-femmes, c'est toute la condition humaine que ces femmes explorent, dans le rire et les larmes. 




CASTING

Vanessa Redgrave ............................................................. Jenny Lee âgée (voix)
Jessica Raine ...................................................................... Jenny Lee jeune
Pam Ferris .......................................................................... Sister Evangelina
Helen George ..................................................................... Trixie Franklin
Laura Main ......................................................................... Sister Bernadette
Judy Parfitt ......................................................................... Sister Monica Joan
Bryony Hannah .................................................................. Cynthia Miller
Jenny Agutter ..................................................................... Sister Julienne
Ben Caplan ......................................................................... PC Peter Noakes
Cliff Parisi ........................................................................... Fred
Miranda Hart ...................................................................... Camilla "Chummy" Noakes
Stephen McGann ................................................................ Dr. Turner
George Rainsford ............................................................... Jimmy
Dorothy Atkinson ............................................................... Jane Suton

En février 2012 je vous parlais de Call The Midwife, la nouvelle série de la BBC adaptée des livres autobiographiques de Jennifer "Lee" Worth. Après un ENORME coup de coeur pour la saison 1, j'ai décidé de lire le premier tome des mémoires de la sage-femme Jennifer Lee qui a non seulement confirmé que la série était remarquablement adaptée mais que le sujet est complètement passionnant. Forte de son succès, la BBC nous a offert un épisode à Noël (tiré du livre Call The midwife) et une saison 2 en janvier. Je les ai bien sûr immédiatement vus et adoré. Je sais j'ai plusieurs mois de retard dans la chronique mais mieux vaut tard que jamais non? 

Cette saison 2 regroupe tout ce que j'avais aimé dans la saison 1: des personnages touchants, bien campés, avec leur force et leur faiblesse, des scénarii travaillés, qui nous offrent un éclairage sans fard ni fausse morale sur des sujets parfois tendres, parfois durs de la vie quotidienne des quartiers pauvres londonien dans l'Angleterre radieuse des années 50. 

On retrouve nos personnages à Noël et on sent que chacun d'eux (et surtout chacune d'elles) ont évolué. Jennifer a définitivement lâché prise avec Gérard, l'homme marié qu'elle avait fui en arrivant à Nonnatus House, Chummy est à présent une femme mariée qui doit faire face à ses anciennes volontés d'aller évangéliser l'Afrique. Cynthia et Trixie, fidèles à elles-même égayent le couvent de leur présence. Quant aux sœurs, Sister Julienne gére toujours le couvent d'une main de fer dans un gant de velour, Sister Evangelina apprend aux jeunes sages-femmes les secrets de ce quartier de Poplar et sous ses airs de Panzer allemand, fait montre d'une délicatesse et d'une perspicacité étonnante.

Les intrigues qui suivent les personnages sont toujours très finement menées. J'ai beaucoup aimé les nouvelles relations qui se tissent entre Jimmy et Jenny même s'ils ont modifié certaines choses par rapport au livre. On comprend le sentiment de Jenny qui hésite un peu, se dit qu'elle aimerait retourner en arrière mais qui reste finalement toujours très digne et à un comportement assez exemplaire. Je la trouve beaucoup moins froide que dans la saison 1, elle grandit et conserve moins ce petit air agaçant de fille pincée qu'elle avait au début. Cela n'a rien à voir avec l'actrice. Jessica Raine est une actrice que j'aime beaucoup et joue très bien le personnage de Jenny Lee que je ne trouvais pas non plus très sympathique dans le livre. 


Chummy est toujours un personnage que j'adore! Elle est mariée à cet amour d'inspecteur Noakes et ils forment un couple tellement touchant.
Spoiler:
J'ai beaucoup aimé ses questionnements sur sa volonté de partir en Afrique évangéliser les populations. Elle reste de ce fait la même Chummy que l'on avait découverte avec ses maladresses et sa drôlerie. Alors quand Chummy revient, enceinte c'était quasiment le délire devant mon écran! D'ailleurs on peut dire que ce dernier épisode était complètement sous tension, j'en aurai mangé mon oreiller! Quel dénouement! Et j'ai trouvé adorable que Chummy ait appelé son petit garçon Fred! C'était touchant et sa clôturait la série d'une jolie façon.

Une autre intrigue m'a tenue en haleine tout au long de la série:
Spoiler:
celle de sister Bernadette qui éprouve une grosse crise en se demandant si sa place était vraiment au couvent. On sent bien ses interrogations dès la saison 1 et j'ai aimé la finesse avec laquelle tout ça est amené. Ce sont avant tout des êtres humains, et on sent parfaitement le désespoir de Sister Bernadette, amoureuse Dr Turner mais qui a sa foi pour elle. Un combat intérieur qu'elle livre, tout en finesse et en émotion, bien géré de bout en bout. Le sujet est difficile mais le traitement est très délicat et on sent bien la déchirure pour Sister Bernadette.
 

Sans vous détailler chaque épisode, j'ai trouvé l'épisode de Noël magnifique (adapté du premier livre) et extrêmement bien adapté il m'a beaucoup touchée. L'épisode 2 qui concerne Cynthia, ma nurse préférée, m'a beaucoup émue également. Je comprends la détresse de ces sages-femmes qui mettent des enfants au monde et qui parfois se retrouvent confrontées à des morts subites et injustes. Le nouveau personnage de Jane Suton apporte aussi une douceur bienvenue parmi les filles. Elle s'acclimate doucement mais de façon adorable à la vie du couvent. Son passé délicat en font un personnage tout en finesse. Les derniers épisodes sont sous pression et le spectateur est complètement pendu au récit! 

Alors voila, Call the midwife saison 2 est aussi bien que la saison 1 et c'est toujours une de mes séries préférées. J'en suis d'autant plus ravie que: un épisode de Noël sera disponible cette année et que la saison 3 sera diffusée en janvier 2014! Hourra! 

Et pour bien finir les choses, voici le cross-over de la mort qui tue fait pour le Red Nose Day 2012 entre DOCTOR WHO et Call the midwife. Ouais, rien que ça et je peux vous garantir que je suis FAN! A MOURIR DE RIRE!

lundi 29 juillet 2013

Le Mystère Sherlock - J.M. Erre


GROSSE CRISE DE RIRE! 

Présentation de l'éditeur: Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street. Cet hôtel, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d’une avalanche. Personne n’imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans les frigidaires, reposent les cadavres de dix universitaires. Tous sont venus là, invités par l’éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes. Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devait désigner le titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer…

Arriver à me faire rire en parlant de Sherlock Holmes...Voila un sacré défi! Oui je suis très très très tatillonne lorsqu'il s'agit d'écrire sur Sherlock Holmes, que ce soit des suites, des pastiches ou de simple mention. Comme pour tous les romans devenus "légendaires" l'écriture de suites ou le détournement sont de rigueur et si la plupart du temps je ne les lis pas (je ne suis toujours pas une fan des austeneries, le genre me reste fermé. C'est dommage je sais mais je le vis bien je vous rassure), je fais une exception pour Sherlock Holmes car outre mon amour du roman policier, j'aime cette ambiance XIXe siècle anglais et les déductions formidables du plus inattendu des détectives. 

La force première du roman de J.M. Erre est à mon sens de ne pas essayer de faire du Conan Doyle ni pire, du Sherlock Holmes. C'est souvent ce que je reproche aux auteurs contemporains qui utilisent Sherlock Holmes dans leur roman. Faire du Conan Doyle est vraiment très difficile, il faut connaître le style de l'auteur en plus du Canon holmésien et c'est moins simple qu'il n'y parait. Anthony Horowitz est un des rares à avoir relevé le défi. Le mystère Sherlock parle aux passionnés du détective anglais sans le mettre en scène. Au contraire, il se moque gentiment des admirateurs de Sherlock Holmes parmi lesquels j'admets m'être reconnue un peu.
Sherlock Holmes pour les nuls (extraits)
H comme Holmésien: Mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes. Les spécialistes - à l'université et à l'hôpital - distinguent plusieurs catégories d'holmésiens. Les niveaux 1 à 3 désignent les amateurs du détective anglais créé par Arthur Conan Doyle en 1887. Ils aiment à lire et à relire les quatre romans et cinquante-six nouvelles qui forment le "Canon" holmésien, scrutent la sortie en librairie des innombrables pastichent consacrés à Sherlock Holmes, et ne rechignent pas à s'aventurer dans les enquêtes des concurrents, Hercule Poirot ou Harry Dickinson. Pour résumer, mis à part une tendance un peu pénible à s'exclamer "Elémentaire, mon cher Watson", ils sont inoffensifs.
Les niveaux 4 à 6 correspondent à des holmésiens initiés. Pour ces adulateurs du Canon, la frontière entre la fiction et la réalité se trouble par moments. On se met à privilégier le texte original en anglais, on se lance dans des analyses textuelles, on adhère à une "société holmésienne", on suit des colloques. Bref, on commence à fatiguer ses proches.
Enfin les holmésiens de niveaux 7 à 10 forment une caste à part. Pour eux, les choses sont claires: Sherlock Holmes a bel et bien existé et Conan Doyle n'était que l'agent littéraire du Docteur Watson, biographe du détective londienne. A ce stade, la fiction n'existe plus, les écrits de Watson sont parole d'Evangile, l'étude des textes sacrés devient le centre de toutes les préoccupations, on s'attaque à des énigmes métaphysiques fondamentales comme la date de naissance de Holmes ou le nombre de mariages de Watson.
Et dans le meilleur des cas, on essaie de prendre ses pilules tous les matins.

Voila sur quoi s'ouvre le roman. Vous avez là en substance tout ce qu'il contient de drôle et d'intéressant. En plus de bien connaître Sherlock Holmes - on sent véritablement les recherches de l'auteur sur le Canon et les Holmésiens farfelus - J.M. Erre nous offre un récit façon Agatha Christie And then there were none (anciennement Les 10 petits nègres rebaptisé je crois). J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la bibliographie à la fin qui regroupe des auteurs qui ont écrit sur Sherlock Holmes ou à la façon de Conan Doyle. On sent de la même façon une sorte d'auto-critique qui nous dirait "je me moque de tous ceux qui écrivent sur Sherlock mais regardez, je suis pareil et c'est ça qui est drôle." Le mystère Sherlock ne se prend pas la tête et nous offre de ce fait un polar jubilatoire.

Le récit alterne entre enquête avec des inspecteurs pas vraiment doués et la lecture des notes d'Audrey Marmouzin, journaliste infiltrée dans l'hôtel pour sortir un article sur les gens présents au colloque et que l'on compte au nombre des morts. Des lettres et extraits d'autres protagonistes de l'affaire sont aussi mis à notre connaissance. On suit l'enquête d'Audrey avec le récit de son journal, ses extraits de Sherlock Holmes pour les nuls et ses fiches sur les différents participants du colloque piégés dans l'hôtel. Les fiches profils sont extrêmement drôles, décrivant toutes des holmésiens de niveau 7 à 10, complètement ravagés du bulbe. Les extraits de Sherlock Holmes pour les nuls se moquent gentiment des fana de Sherlock Holmes en pointant les absurdités des extrêmes. L'humour est présent de la première à la dernière page! Souvent noir, parfois grinçant il confine à l'absurde et ça fait du bien. Oui ça peut paraitre lourd mais personnellement j'ai gloussé pendant 260 pages et c'est complètement libérateur.

J'aime ce style un peu oral, largement absurde, bourré d'humour qui rend l'intrigue policière passionnante par ses personnages hauts en couleur, des situations rocambolesques et complètement farfelues. J'ai aimé l'intrigue même si elle est alambiquée, la fin peut-être contestable mais j'aime l'idée d'une résolution ouverte à l'image même du roman.

Même si on sent toutes les influences de Sherlock Holmes, le roman est tout à fait accessible aux non initiés et aux non passionnés. Que cela ne vous arrête pas. L'humour et l'intrigue loufoques sont les atouts majeurs de ce pastiche.
J'ai passé un excellent moment avec Le mystère Sherlock et je le recommande pour tous les moments où vous n'avez pas le moral et que vous voulez rire un bon coup. Du Agatha Christie à la sauce Desproge en somme!  

vendredi 26 juillet 2013

Une saison avec Jane-Esther - Shaïne Cassim

A PARAITRE LE 17 OCTOBRE 2013

Présentation de l'éditeur: Dans une petite ville du Mississippi, près du fleuve, Eden Villette cherche à écrire de la poésie. Et tout l'intéresse, car tout peut faire poésie. Une poule aux coudes pointus, par exemple, pourrait être un bon début de poème. Mais Eden est prise dans tant d'hésitations, tant de questions. Osera-t-elle se jeter à l'eau ? C'est l'été 1967, les États-Unis bruissent des débats autour du mouvement des droits civiques, entre réformistes et partisans d'une action radicale. Cet été-là, Jane-Esther Sanchis arrive en ville, auréolée de sa gloire littéraire, pour y passer quelques semaines et donner une conférence. Elle retrouve ses amies de jeunesse : Kate, la tante d'Eden, et Edna Gardner. Auprès d'elles, Eden espère des conseils. Comment écrire, comment aimer, et comment se diriger dans la vie ? Au bord du fleuve, les réponses appartiennent peut-être pas à ceux qui semblent les détenir.

Une saison avec Jane-Esther est le genre de roman qui une fois refermé vous laisse plus perplexe qu'avant votre lecture. Pour être honnête je ne sais pas vraiment ce que j'ai lu, je ne suis pas sûre d'avoir aimé mais certaine de ne pas avoir détesté. Il y a beaucoup de pistes, beaucoup d'idées et de sentiments, un bouillonnement comme dans la tête d'Eden, un véritable bazar. Il faut faire le tri dans ma tête pour vous parler de ce roman jeunesse.
(Cheshire: Faire le tri dans ta tête tu crois que c'est possible?
Persie: Sale matou!)
Mais est-ce bien un roman jeunesse? 

Je m'interroge encore sur le choix du titre. Si Jane-Esther tient une place importante dans la vie d'Eden; elle représente une sorte de modèle, une femme poétesse, courageuse - Jane-Esther vit avec Ezéchiel, un homme noir - amie de la mère défunte d'Eden et de sa tante Kate, je n'ai pas l'impression qu'elle soit véritablement le moteur du roman ni la source d'une métamorphose. C'est Eden elle-même, avec ses coups de sang, ses interrogations, ses crises d'ado qui avance seule finalement dans la vie. J'aurai aimé un titre qui aurait parlé des "poules aux coudes pointues" véritable métaphore filée qui guide le lecteur comme un fil rouge tout au long des pages. 

J'ai aimé la prose de Shaïne Cassim et l'écriture un peu bousculée de la première personne du singulier qui colle aux pensées confuses d'Eden mais j'ai vraiment eu l'impression ici d'un trop plein, comme si l'auteure ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait raconter. Au début du roman, le côté Mississippi, 1967, m'a fait pensé à La couleur des sentiments, Les beignets de tomates vertes ou The secret life of bees, le genre de roman qui se passe dans le sud des Etats-unis avant ou juste après l'obtention des Civil rights. L'arrivée de cette Jane-Esther, mystérieuse, renforçait cette impression, surtout après le passage de la conférence ou Jane-Esther, en embrassant Ezéchiel, fait fuir une partie de l'auditoire. En plus de la poésie et du poète on parle bien entendu des Civil rights et du mouvement des Black Panthers avec des détails sur leur pensée politique. Et puis on passe à l'histoire entre Devendra et Eden, on retourne à sa poésie, puis aux relations qu'entretiennent Jane-Esther, Kate et Edna, puis sur l'histoire d'Edna et la fin du récit porte sur un évènement qui fait grandir Eden un peu trop vite.   

De cette profusion de thème et de personnages j'en ressors avec l'idée d'un manque. Les personnages ne sont pas assez travaillés, j'aurai aimé les connaitre d'avantage. Les relations entre Jane-Esther, Kate et Edna, sans parler de Kitty la maman d'Eden auraient mérité d'être davantage exploité. J'aurai aimé les voir plus jeunes, grandir, partir et revenir, comprendre les liens qu'elles ont tissé pour savoir qui est Jane-Esther et pourquoi à elles trois elles peuvent apporter des conseils ou des idées à Eden. Là je me suis retrouvée assez frustrée par ces absences - sûrement voulues au demeurant. Tout comme le personnage d'Ezéchiel dont on sent qu'il est intéressant mais qui ne reste qu'effleuré. De la même façon je trouve qu'il y a trop de sujets abordés mais qui restent au final survolés comme le problème des Black Panthers juste après l'acquisition des Civils rights. J'ai beaucoup aimé la dernière partie du récit même si elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Je trouve l'idée vraiment bien, en peu de mot, Shaïne Cassim parvient à faire comprendre au lecteur tout ce qui se chamboule dans la vie d'Eden et j'ai trouvé la réaction de la jeune fille intéressante, crédible aussi, touchante parfois même si je suis peu rentrée en compassion avec elle. 

Tout ça me fait me demander si Une saison avec Jane-Esther est un roman pour adolescent - puisque l'héroïne est une adolescente - un roman d'émancipation jeunesse dans lequel on voit une héroïne grandir, faire des erreurs et apprendre de celles-ci ou si nous ne tenons pas là en substance la matière pour un roman adulte bien plus large. D'une façon toute personnelle je pense que j'aurai aimé voir la jolie plume de Shaïne Cassim se délier sur plus de pages, sur une intrigue plus complexe, plus fouillée, plus adulte sûrement. J'aurai aimé en apprendre plus sur tous ces personnages. 

Je me dis que si l'auteure a voulu reproduire un bouillon de mots, de pensées, de sentiments, comme un torrent à l'image de ce que ressent Eden, c'est parfaitement réussi. Le lecteur est embarqué dans une histoire sans savoir à quoi s'attendre et la seule certitude que l'on ait en refermant le roman c'est que sur cette planète il y a des poules aux coudes pointues et qu'elles sont diablement intéressantes à observer. 

mercredi 24 juillet 2013

Elementary - saison 1


Présentation: Renvoyé de Londres en raison de son addiction à l'alcool, Sherlock s'installe à Manhattan où son richissime paternel l'oblige à cohabiter avec son pire cauchemar : une personne sobre chargée de veiller sur lui. Ancienne chirurgienne promise à un bel avenir, Joan Watson a perdu un patient et sa licence trois ans plus tôt. Ce nouvel emploi est pour elle une nouvelle façon d'aider les autres, et surtout une pénitence qu'elle s'impose. Quand Sherlock devient consultant pour la police new-yorkaise, Watson n'a d'autre choix que suivre son irascible "client" lors de ses investigations. Très vite, ils réalisent l'un et l'autre les avantages que peut leur apporter un tel partenariat.(source)



CASTING

Jonny Lee Miller ........................................................ Sherlock Holmes
Lucy Liu ..................................................................... Dr. Joan Watson
Aidan Quinn ............................................................... Captain Toby Gregson
Jon Michael Hill ......................................................... Detective Marcus Bell
Natalie Dormer ........................................................... Irene Adler
Ato Essandoh .............................................................. Alfredo Llamosa
Linda Emond .............................................................. Dr. Candace Reed
Vinnie Jones ............................................................... Sebastian Moran
Erik Jensen ................................................................. Isaac Proctor
Susan Pourfar .............................................................. Emily Hankins 

Depuis l'annonce de sa création, la série Elementary a soulevé de nombreux débats. Comment faire une version "américanisée" de Sherlock Holmes, contemporaine qui plus est, capable de concurrencer, égaler, voir surpasser la version de Steven Moffat et de Mark Gatiss de la BBC? Pour certains, il était clair qu'il s'agissait d'une mission impossible. Personnellement, j'avoue avoir été passablement agacée par cette nouvelle adaptation. Je trouvais le procédé vraiment peu classe: faire une série américaine en surfant sur une vague intéressante me met hors de moi (cf. Millenium version David Fincher). J'ai toujours l'impression que l'on prend les américains pour des andouilles incapables d'apprécier autre chose que leur propre production et ici on sentait bien le côté: "Audience"écrit en gros sur le projet. 

Cela dit, Jonny Lee Miller est un acteur que j'aime beaucoup et j'étais assez curieuse de voir ce qu'il allait faire d'une dynamique Sherlock/Joan Watson au féminin. Comme je me targue en plus d'avoir l'esprit ouvert et de donner sa chance à tout projet artistique, ça serait mal venu de ma part de dire: "BOUH!". Et j'aime bien chipoter...



Elementary c'est finalement le genre de série qui ne va pas me rester longtemps en tête après le visionnage. S'il y a d'excellentes choses, il y a aussi pas mal de ratés qui sont à mon sens dus au projet en soit: faire un Sherlock Holmes moderne sans passer sur les plates bandes de la BBC. Pour ceux qui n'auraient pas suivi la polémique, Sherlock Holmes étant un personnage de fiction appartenant à Sir Arthur Conan Doyle, la BBC n'est pas propriétaire des droits du roman, ni du personnage (ce qui explique la version de Guy Richie, contemporaine de celle de Gatiss et Moffat). En revanche, la BBC pouvait se réserver le droit d'attaquer la chaîne américaine en justice si celle-ci plagie ne serait-ce qu'un peu leur version moderne. Challenge n'est-ce pas? 

Pari réussi pour la chaîne américaine. Elementary ne ressemble pas du tout à Sherlock de la BBC et c'est bien. Ils ont parfaitement réussi à donner un ton propre à la série, à lui donner un coup de jeune sans pour autant copier l'esthétique ni les histoires, relations entre les personnages évoqués par Gatiss et Moffat. Jonny Lee Miller, même s'il met du temps à trouver son Sherlock, ne joue pas dans la même catégorie que Benedict Cumberbatch et donne une vraie personnalité au héros. Là où celui de la BBC est asexué, le Sherlock de Jonny Lee Miller voit ça comme un besoin naturel en endorphine, ce qui, connaissant le Holmes de Conan Doyle est loin d'être stupide. Il verse dans la folie, l'addiction mais n'a pas ce côté froid et méprisant qui caractérise Benedict Cumberbatch et ses tranchantes pommettes! 
Jonny Lee Miller est selon moi, ce qui est de plus réussi dans la série. Il prouve qu'il est encore une fois un excellent acteur, capable de s'approprier un personnage très connu et déjà beaucoup joué par d'autres et de lui ajouter une touche personnelle.



Malheureusement pour moi le reste de la série ne prend pas. Si Lucy Liu est efficace en Joan Watson, elle n'a aucune expression faciale et est le parfait sidekick, et que la relation entre les deux est bien maîtrisée sans tomber dans le facile ou le vulgaire, cette version moderne de Sherlock Holmes manque cruellement...de Sherlock Holmes justement! C'est pour moi le paradoxe de cette adaptation. Elle réussi si bien à ne pas faire du BBC qu'au passage, elle oublie de faire du Sherlock. Hormis l'inspecteur Toby Gregson, pendant de Lestrade dans les romans et Irène Adler, on peine à retrouver les éléments qui font la base des histoires de Conan Doyle. Certes la technique d'investigation est là, bien présente mais aucune intrigue originale n'est reprise, adaptée par les scénaristes. Pourtant ce n'est pas ça qui manque! Avec toutes les nouvelles de Sherlock Holmes, sans compter les romans, il était possible d'en adapter quelques unes, la BBC n'ayant pas tout fait encore! En ce qui concerne Irene Adler je ne suis toujours pas satisfaite de la relation amoureuse qu'elle entretient avec Sherlock mais encore une fois c'est mon interprétation personnelle du Canon Holmésien qui me fait dire que non Sherlock n'aime pas Irene....(mais ça serait faire encore beaucoup de débat).

Je ne dis pas que la série est mauvaise. Dans le lot des séries policières à faisons dont on nous abreuve régulièrement, Elementary est vraiment une série sympathique grâce à Jonny Lee Miller et à une mise en scène efficace, quelques twist originaux et une histoire de fond entre Sherlock et Joan bien conçue. Cependant, pour les vrais fan de Sherlock, je pense sincèrement que la série n'a que peu d'intérêt tant elle passe à côté du canon original dans le soucis de ne pas tomber dans le filet de la BBC.

Une autre déception est pour moi la fin de la saison 1. Alors je sais, je suis peut-être tordue mais personnellement, j'ai grillé le mystère tout de suite...J'attendais ça avec impatience pourtant car j'avais reçu des messages d'amis me disant "Tu vas voir, ils nous font un de ces coups!" mais non. Trois secondes à l'écran et j'avais flairé le truc. Dommage parce que du coup j'ai observé les derniers développements sans véritablement m'attacher à l'intrigue.
Spoiler:
En conclusion, je conseillerai Elementary aux gens qui veulent une série policière efficace et bien jouée mais pour les Sherlockians je pense qu'il y a peu d'intérêt autre que le côté policier du récit.
Un visionnage en demi-teinte en somme. 

lundi 22 juillet 2013

All I ever wanted (l'amour et tout ce qui va avec) - Kristan Higgins


HARLEQUIN INSIDE!!!

Présentation de l'éditeur: Le jour de ses trente ans, Callie Grey doit se rendre à l’évidence : elle attend toujours que son ex petit-ami – qui n’est autre que son patron – la demande en mariage. Un espoir qui s’écroule lorsque Mark lui annonce qu’il est amoureux de sa nouvelle recrue, Miss Perfection, accessoirement fille du plus gros client de l’agence. Et comme si cela ne suffisait pas pour la déprimer totalement, sa mère lui organise une charmante petite fête d’anniversaire… dans le funérarium familial ! Décidée à ne pas de laisser évincer sans réagir, Callie, pour aiguiser la jalousie de Mark, entame alors dans une relation improbable avec Ian McFarland, le nouveau et très séduisant vétérinaire de Georgebury. Certes, Ian semble plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains – et ne parlons pas de la gent féminine… Certes il est psychorigide sur les bords, voire un peu maniaque. Mais Callie, avec son optimisme légendaire, décide de lui laisser sa chance…

CECI EST MON TOUT PREMIER HARLEQUIN ET MA TOUTE PREMIERE ROMANCE CONTEMPORAINE. 
Proud of myself
Oui je suis fière. Fière de vous parler de cette maison d'édition qui subit trop souvent et trop facilement les foudres des gens bien pensants qui sont sûrs que "non la romance ce n'est pas de la littérature". Comme nous l'avons déjà établi ici , la Romance c'est un genre littéraire et pas une définition d'un style ou d'une qualité d'écriture thank you very much. Je suis d'autant plus fière que All I ever wanted de Kristan Higgins est non seulement un pur produit Harlequin mais aussi une excellente romance contemporaine. (teasing n'est-ce pas?)

Callie est amoureuse de Mark depuis ses douze ans, depuis qu'il l'a embrassé dans un placard lors d'un anniversaire. Même si elle a grandi, bougé pour ses études, a eu des amoureux, elle est revenue dans sa ville natale et a dégoté ce super job dans la société de Mark. Après une brève aventure, monsieur la quitte sous pretexte que "ce n'est pas le bon moment pour moi tu comprends?", excuse bidon s'il en est que Callie gobe gentiment en ce disant qu'il va revenir. Quelle charmante attention lorsque le jour de son 30ème anniversaire, Mark lui offre un bracelet et lui annonce qu'il va épouser Muriel, la froide et parfaite Muriel qui va justement travailler dans l'entreprise...


Oui voila...Thank you Eleven tu as mis le doigt dessus. Le jour de son anniversaire? Really? Pour couronner le tout, sa mère organise sa fête d'anniversaire dans le funérarium familial. Yeah!!! C'est sûr, sa trentième année débute bien. Seulement Callie est une fille pleine de ressources qui veut son Happy Ever After comme ses grands-parents et elle ne compte pas se laisser abattre. 
Le résumé me laissait penser que j'allais avoir le droit à une basique histoire de "j'essaye de te rendre jaloux" doublé d'un concept un peu régence de personnes qui se mettent ensemble sans grand entrain et se découvrent par la suite. J'avais tort. Le résumé avait tort. All I ever wanted est une histoire beaucoup plus fine qu'elle ne le laisse paraître. Comme my baby sister Frankie voulait lire une histoire avec un héros pas débordant de testostérone, Chi-Chi et Tam-Tam nous ont lancé dans cette lecture commune.

Je n'ai pas réussi à m'identifier à Callie: je ne vis pas dans une petite ville américaine où je connais tout le monde, du barman du bar branché du coin aux joyeux drilles d'une bande de fêtards déguisés en association de rafting, je ne suis pas amoureuse du même type depuis mes douze ans, je n'ai pas un rockingchair fabriqué par un célèbre ébéniste et je ne vis pas avec mon grand-père de 85 ans. Cependant, Callie est une gentille fille, réaliste dans son écriture, qui sait ce qu'elle veut même si ce n'est pas tout le temps simple. Exigeante? Oui mais lucide aussi. Elle veut son Happy ever after comme beaucoup de gens finalement. Elle est mignonne et elle le sait ce qui fait du bien. Si elle admet avoir quelques rondeurs, elle ne nous assomme pas de "Mon dieu que je suis moche et grosse et pas du tout désirable" lorsque le lecteur sait très bien qu'elle s'approche plus des mensurations de Scarlett Johanson que de ta voisine de 65 ans. Le contraste avec Muriel très grande et très mince est intelligent, ça rend Callie plus ronde mais plus humaine et finalement très normale. Ca repose. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour elle, à aucun moment elle ne m'a agacée. Je trouve que Kristan Higgins a très bien su doser les émotions de l'héroïne. On sent qu'elle a du mal à laisser partir Mark, ce qui est normal quand on aime quelqu'un de ses 12 ans à ses 30 ans mais en même temps elle rebondit grâce à Annie sa meilleure amie. Elle va de l'avant, cherche à rencontrer quelqu'un. C'est un trait de caractère que j'ai beaucoup aimé, son optimisme et sa volonté de bouger pour ne pas s'enliser. En somme, elle n'attend pas que le prince charmant lui tombe dans les bras, elle va le chercher.

En parlant de Prince Charmant, Ian McFarland est un héros tout en finesse et en réalisme. Déjà c'est un taiseux...(oui je sais, pas pratique dans un roman mais si si ça passe rassurez-vous), ce n'est pas un type débordant de testostérone il serait même plutôt froid. Ca nous change admettez? C'est un timide, quelqu'un d'intérieur. Divorcé, il a vécu une histoire douloureuse mais qui explique beaucoup d'éléments de son caractère. Je l'ai trouvé réaliste et mesuré tout comme la relation qui se noue vraiment, vraiment très lentement entre Callie et Ian. Les choses se font pas à pas, ponctuées d'éléments un peu lourds ou franchement drôles - le DINDON!!! - mais tout est à sa juste place. Les passages à la réception de mariage sont juste awwwwww (couinages dignes je précise). 
Je n'ai pas eu le coup de coeur pour Ian mais son personnage est vraiment vraiment adorable et se marie parfaitement bien avec Callie. Leur relation est cute...


Mais la force de Kristan Higgins à mon sens c'est, au-delà des deux héros, d'avoir su créer tout un environnement et des personnages secondaires bien développés. Qu'il s'agisse de la famille de Callie pas piquée des vers, ou ses collègues de travail tout est bien pondéré. Je ne voyais pas où elle voulait en venir avec l'histoire des parents de Callie mais au final c'était très intelligent car avec cette histoire secondaire, le lecteur comprend mieux la personnalité de Callie et ses motivations. Sa soeur est complètement hors-norme et si je sais que Frans a grincé des dents à un moment donné, le retournement de situation dont elle fait preuve est à mon sens une excellente pirouette, drôle et décalée comme le personnage. Le grand-père aussi est très attachant et j'aime la relation qu'il entretient avec Callie. 
Quant au collègue de travail certains sont adorables, d'autres affreux, fourbes... (genre Fleur...ce prénom est maudit!), un bon pot pourri de ce qu'on peut trouver dans une entreprise. 
Muriel j'ai vraiment eu envie de la fracasser, cette espèce de ***********. Je sais que Frans la trouve trop caricaturale. Pour moi, vu que le récit est à la première personne, je pense qu'on aurait pu avoir pire. On sent que c'est une femme jalouse et incompétente, une idiote comme on en rencontre souvent malheureusement. Quant à Mark...j'ai vraiment cru qu'il pourrait dépasser son image de s****** mais plus le récit avance plus on se rend compte qu'il est finalement sans coeur et que tout ce qui lui importe c'est son entreprise. C'est le genre de personne à qui on a juste envie de faire : 


All I ever wanted est bien écrit avec des morceaux très drôles, d'autres touchants. Kristan Higgins maîtrise très bien la première personne du singulier ce qui est vraiment difficile. Callie ne s'apitoie jamais sur elle-même, elle reste drôle et légère même quand la vie n'est pas particulièrement tendre avec elle. L'expression "Holly Guacamole" va devenir mon expression favorite! C'est obligatoire. L'histoire est maîtrisée de bout en bout, avec des personnages réalistes et bien dosés, terriblement attachants. 

Pour conclure, une histoire sensible, un très joli contemporain à 1000 lieux des clichés de la romance harlequin que je recommande chaudement à toutes celles qui voudraient se lancer et/ou qui en ont assez des histoires de jeunes femmes et de charismatique milliardaire!  

vendredi 19 juillet 2013

L'intégrale de Pauline ou la vraie vie de Guus Kuijer



AVANT PREMIERE
12 SEPTEMBRE 2013

Présentation de l'éditeur: Pauline est une jeune Hollandaise. Et, comme toutes les filles d'aujourd'hui, elle se pose beaucoup de questions sérieuses ou farfelues. 
Une fille et un garçon de cultures différentes peuvent-ils s'aimer? Est-ce possible de comprendre les adultes et d'être compris par eux? Faut-il toujours faire confiance à ses amis? Doit-on se méfier des inconnus? Est-il normal de se confier à une vraie vache qui fait meuh? D'écrire de la poésie? De prier sans être croyante? D'avoir un père qui se rase le crâne et se balade en robe? D'éprouver du chagrin quand son grand-père adoré tombe malade? D'avoir envie de rire dans un cimetière? 
Les réponses à toutes ces questions, et à bien d'autres, ne sont jamais simples. Elles se font même parfois attendre. Mais Pauline acquiert peu à peu une certitude: rien ne vaut ni ne remplace la vraie vie! On rit, on pleure, et c'est ainsi. 

Pauline ou la vraie vie c'est avant tout la compilation de quatre romans plus un inédit de l'auteur hollandais Guus Kuijer. Publié aux éditions de l'école des loisirs entre 2003 et 2010, ces quatre romans: Unis pour la vie, La vie ça vaut le coup, Le bonheur surgit sans prévenir, Porté par le vent vers l'océan, ainsi que le roman inédit Je suis Pauline (2013) se retrouvent dans une édition intégrale de 638 pages, le 12 septembre prochain. 

A quoi doit-on cette nouvelle parution? Tout simplement parce que l'auteur Guus Kuijer a reçu en 2012 le prix Astrid Lindgren pour l'ensemble de son oeuvre. 
Le prix commémoratif Astrid Lindgren (célèbre auteure de Fifi Brindacier) a été créé en 2002 par le gouvernement suédois pour récompenser les auteurs de littérature d'enfance et de jeunesse. Avec un prix de près de 550 000 euros, il s'agit du plus important prix réservé à la littérature pour enfant et pour la jeunesse du monde et c'est le second prix littéraire mondial (en terme de récompenses financières) après le Prix Nobel de littérature. (oui madame, oui monsieur...j'en suis soufflée moi-même). 
Avec ce prix prestigieux, Guus Kuijer rejoint des auteurs tels que Maurice Sendak, Christine Nöstlinger ou bien Philip Pullman.

J'admets que je ne connaissais pas l'auteur ni les romans mais l'école des loisirs a eu la gentillesse de me faire parvenir 136 pages d'extraits des différents tomes et je peux d'ores et déjà vous dire que j'attends l'intégrale pour en savoir plus. Extraits dévorés, curiosité piquée! Merci Doriane! 

Et vous? Connaissez-vous Pauline? 

Je vous donne rendez-vous en septembre pour mon avis complet sur la question! 

mercredi 3 juillet 2013

Persie in Wonderland : La littérature de l'imaginaire





L'idée n'est pas neuve et sans doute les bloggueurs/lecteurs particulièrement assidus/documentés trouveront cet article pas assez exhaustif ou peu instructif: je m'en excuse d'avance. Je sais aussi que certains ne seront pas d'accord avec mes catégories qu'ils trouveront trop ou pas assez nombreuses (bon je ne les invente pas non plus soyons bien d'accord) mais classifier la littérature ce n'est jamais chose aisée et il est bien évident que certains romans sont à la croisé de plusieurs genres. Je les invite donc à participer au débat. N'étant pas spécialiste moi-même (j'aime juste ça) je trouvais cependant utile de faire un petit point sur les différents genres et sous-genre que l'on retrouve dans la catégorie des lectures de l'imaginaire, histoire de vous inciter à en lire.
 
L'idée m'est venue en rédigeant mes articles: dans quelle catégorie mettre BartiméusCharley Davisdon? La dame en noire ou Doctor Who? Certes ils partagent tous un trait commun, celui de l'irréel mais ils n'en sont pas moins complètement dissemblables et si on aime Doctor Who il est possible de trouver Game of thrones complètement ridicule ou de ne pas apprécier l'univers décrit par l'auteur. Aimer la dystopie ne signifie pas aimer le cyberpunk et vice versa. Les lectures de l'imaginaire souffrent beaucoup des coups de mode dans le milieu littéraire. Si les films de Peter Jackson ont remis Le Seigneur des anneaux et la High fantasy (on va y revenir) au goût du jour, la saga Twilight a quant à elle mis l'urban fantasy sur le devant de la scène avec parfois des confusions déplorables sur les genres et la qualité des ouvrages proposés dans ces différentes catégories. Comme je suis une ardente défenderesse de la lecture, de toute la lecture, ça m'agace toujours au plus au point de voir dénigrer de bons romans parce qu'ils sont juste dans la mauvaise case ou que le genre a mauvaise réputation (oui je ne fais pas ça qu'avec la romance). 

C'est pourquoi je vous propose un petit récapitulatif agrémenté d'une bibliographie pour vous montrer qu'il y a de très bons ouvrages partout et qu'il ne faut jamais dénigrer un genre de lecture. N'hésitez pas d'ailleurs à proposer des livres, plus il y a de fous plus on rit et échanger des points de vue est toujours plus enrichissant. 

On compte quatre grands genres dans les lectures de l'imaginaire: L'horreur, le fantastique, la science-fiction et bien sûr, la fantasy. Je mets volontairement de côté la mythologie et les contes qui n'ont pas les mêmes ressorts ni les mêmes buts que les romans issus des autres lectures de l'imaginaire. La mythologie est un ensemble de récits ou de personnages permettant d'expliquer des faits et qui se veut fondatrice d'une pratique sociale (ex. La boîte de Pandore) tandis que les contes sont avant tout un genre oral (puis écrit à partir de la Renaissance) qui porte une forte charge psychologique permettant d'éclairer le lecteur. Mais passons aux choses sérieuses. Pour en savoir sur l'un des quatre grands genres de la littérature de l'imaginaire, il vous suffit de cliquer sur le lien correspondant! 

cliquez ici (l'image est capricieuse...)



Si vous avez pris la peine de lire ces articles: Merci. Non non sérieux, merci. Ca mériterait presque des applaudissements tiens! *clapclapclap*

Trêve de plaisanterie: pour conclure je dirais que tout ce que vous avez lu ne sert à rien! La littérature de l'imaginaire est un genre extrêmement malléable en évolution constante. Si j'ai pris la peine de faire ces catégories c'est surtout pour guider les lecteurs dubitatifs. Pour les autres, amusez-vous, lisez tout et n'importe quoi, créez vous même vos propres catégories. Après tout, s'il n'en restait qu'une de littérature, ce serait celle-là!

Si tu ne viens pas à Lagardère....Un pour tous....Le cape et d'épée



Si vous me suivez un tout petit peu (mais vraiment un tout petit peu), vous savez que mes toutes premières amours, avant la romance, avant la littérature jeunesse, avant les littératures de l'imaginaire, avant tout le reste, ce sont les romans de cape et d'épée. Allez savoir pourquoi mon cerveau à l'âge de huit ans a décidé que le mousquetaire en casaque bleu fleurdelisée avec moustache et royale bien taillées était le fantasme ultime...non mais sérieux je crois qu'il ne faut pas trop en demander à mon cerveau en fait.
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Vous aussi elle vous épuise ?

Si on me demandait mon tout premier amour littéraire - si si vous êtes en train de me demander, je suis sûre que vous voulez savoir! - ce ne serait pas mon Rochester chéri, ni Thornton, ni Darcy, ni Lord Maccon ou Gideon Westbrooke, non point, mais bien le chevalier Henri de Lagardère. J'avais huit ans (vous suivez ou bien?) et j'étais fichue pour le vrai monde de réalité véritable.

Pensez, un héros courageux, droit, honnête et complètement amoureux...on ne peut pas demander plus (à part peut-être Jamie Frazer mais je m'avance). 

Après la découverte du bossu et celle des trois mousquetaires qui en fait sont...quatre (oui Dumas n'était pas le plus logique des hommes mais on lui pardonne), j'ai poursuivi mon exploration de ce monde du cape et d'épée.

Le cape et d'épée, pour ceux et celles qui ne connaitraient vraiment pas...

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Hum...really?
Je disais donc, le cape et d'épée est un genre littéraire qui a connu ses heures de gloire au XIXe et début du XXe siècle sous forme de feuilleton. Genre populaire, les histoires suivent souvent un même schéma narratif: de nombreuses péripéties, une place majeure de l'escrime et des duels et une action située très souvent en France entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Saupoudrez d'un soupçon d'amour, d'une bonne dose d'humour et de personnages truculents et vous avez une bonne idée de ce que donne un roman de cape et d'épée. Mais le Cape et d'épée est aussi un genre cinématographique qui s'inspire à la fois des œuvres littéraires célèbres et qui possède également un code propre (qui a tendance à un peu partir en sucette en ce moment si on se tourne vers...au hasard...Athos ninja?). 
Le cape et d'épée à un peu tendance à disparaitre car moins populaire qu'au XIXe siècle et surtout très français dans sa conception (à quelques éléments près). 

D'accord Persie, on a compris: des types en pourpoint qui se battent à l'épée. Et maintenant on lit quoi? 

42.
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Comment ça je suis lourde?
Oh well...

Lorsque l'on parle des romans de cape et d'épée, il nous vient toujours les mêmes images en tête. Si si je suis sûre que rien qu'en lisant le titre vous avez pensé Dumas/Trois mousquetaires (en même temps c'est dans ton titre grosse maline!). Alors effectivement on trouve de nombreuses références issues d'Alexandre Dumas et en règle générale des romans d'aventures en feuilleton du XIXe siècle. Mais pas que...la preuve:

* Cinq-Mars d'Alfred de Vigny (1826)
* Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier (1835)
* Latréaumont d'Eugène Sue (1937)
* Le chevalier d'Harmenthal d'Alexandre Dumas (1843)
* Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas (1844)
* Vingt ans après d'Alexandre Dumas (1845)
* Le vicomte de Bragelonne d'Alexandre Dumas (1848)
* La tulipe noire d'Alexandre Dumas (1850)
* Le Bossu de Paul Féval (1855)
* La Cape et l'épée de Ponson du Terrail (1855)
* Le capitaine Fracasse de Théophile Gautier (1863)
* Le Mouron Rouge (série) de la baronne Orczy (1903-1936)
* Les Pardaillan de Michel Zévaco (1907)
* Le Capitan de Michel Zévaco (1909)
* Scaramouche de Rafael Sabatini (1921)

On considère souvent que Théophile Gautier a initié le genre mais c'est véritablement Alexandre Dumas qui lui donne ses lettres de noblesse en même temps que sa popularité.

Bon d'accord Persie, XIXe siècle = âge d'or du cape et d'épée mais heu....ça s'écrit encore?

Bien sûr quelle question! Et ça s'écrit même très bien même si c'est beaucoup moins fréquent.

* Le fléau de Capistrano de Johnston McCulley (1919) (série Zorro)
* Le Hussard sur le toit de Jean Giono (1951)
* Les Aventures du capitaine Alatriste (El capitán Alatriste) d'Arturo Pérez-Reverte (1996)
* De cape et de crocs (série de bandes dessinées) d'Ayroles (Scénario) et Masbou (Dessins)
* Le Scorpion (série de bandes dessinées) de Desberg et Marini  
* Belladone (série de BD) de Ange et Alari
* La rose écarlate de Patricia Lyfoung (BD)

Ce qui est intéressant à voir à l'heure actuelle, c'est l'évolution du genre qui colonise peu à peu d'autres genres tels que la fantasy ou la romance. Les romans du type cape et d'épée en tant que tel se font de plus en plus rares, ils se réadaptent à nos goûts ce qui montre que mine de rien, ils restent populaires.  

Les mélanges de genre:

Ce que l'on trouve le plus souvent dans la littérature actuelle ce sont des croisements où les codes des romans de cape et d'épée sont adaptés, réutilisés, au profit d'autres genres. On sent par exemple une grande influence du Mouron rouge dans plusieurs œuvres (dont Zorro à la base). Quand la romance rencontre Le Mouron Rouge cela donne par exemple la série de Lauren Willig, The secret history of the pink carnation où chaque tome se concentre sur un couple (romance), le tout sur fond de justiciers secrets au nom de code de fleur (Mouron rouge - cape et d'épée).

Les romans de Lauren Willig ne sont certes pas les exemples les plus flagrants de l'utilisation des codes de cape et d'épée dans la littérature de genre contemporaine. Si on s'approche de la fantasy en revanche...forcément, la fantasy qui reprend les codes des romans historiques sur le XVIIe et XVIIIe siècle sont au contraire particulièrement favorables à ce genre d'emprunt. Il faut bien évidemment que l'ensemble soit bien dosé mais cela peut donner des résultats hallucinants et qui ne font pas rougir les classiques de leur parenté. Je pense bien évidemment à la série des Lames du Cardinal de Pierre Pevel dont je vous parlais il y a quelques temps ou encore la série des Les salauds gentilhommes de Scott Lynch (The Gentlemen bastards) et très récemment Servir froid de Joe Abercrombie.

* The Secret history of the Pink Carnation de Lauren Willig (série) / Romance
* Les Lames du Cardinal (3 tomes) de Pierre Pevel / Fantasy
* Les Salauds Gentilhommes (série) de Scott Lynch / Fantasy
* Servir Froid de Joe Abercrombie / Fantasy
* Les Lames du roi (série) de Dave Duncan / Fantasy


Je ne parlerai pas ici de toutes les versions abrégées de roman que l'on peut trouver ni même les romans qui se passent sous Louis XIII ou Louis XIV parce que ce ne serait pas le but. J'avoue ne pas connaitre beaucoup de titre mais Emjy de Whoopsy Daisy a proposé deux titres qui ont l'air fort intéressants:

* Les Folles Aventures d'Eulalie de Potimaron d'Anne Silvestre
* Mademoiselle Scaramouche de Jean-Michel Payet
* Bordemarge d'Emmanuelle Nuncq



Mais on ne compte pas que références sérieuses. Non madame, non monsieur. On regretterait presque que les Monty Pyhon ne se soient pas emparés de l'idée comme pour Sacré Graal, mais rassurez-vous: il y a bel et bien des parodies qui commencent dès 1922!

* L'étroit mousquetaire (The Three must-get-there) de Max Linder en 1922. Il s'agit d'une déclinaison burlesque (et non homophobe malgré la traduction française du titre) des aventures des héros de Dumas.
* Les Quatre Charlots mousquetaires et Les Charlots en folie: A nous quatre Cardinal! d'André Hunebelle. (1974-75) 
* Les aventures de Philibert, capitaine puceau de Sylvain Fusée (2011), une parodie française qui reprend à la fois les codes du cape et d'épée et des films en costumes du début du siècle comme ceux d'Erol Flynn.


Et si tu nous parlais un peu plus en détail de certains romans? Ah bah en voila une idée qu'elle est bonne...(comme d'habitude, il s'agit de mes goûts personnels donc prière de ne pas me frapper avec une fougère si je ne détaille pas votre univers/roman préféré). Peace and Love everybody. Let's go.




C'est sans surprise que je compte vous parler en premier de ce qui est pour moi LE roman de cape et d'épée par excellence, celui qui illustre peut-être le mieux le genre, j'ai nommé Le Bossu de Paul Féval père (très très important le "père") publié entre le 7 mai et le 15 août 1857. Le Bossu raconte l'histoire du Chevalier Henri de Lagardère qui se voit confier presque par hasard (mais en fait c'est dû à son sens de l'honneur) la garde de la jeune Aurore de Nevers, fille légitimée d'Aurore de Caylus et du duc Philippe de Nevers, mort assassiné par son ignoble cousin Gonzague. Notre jeune Lagardère lance alors cette phrase devenue célèbre: "si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi!". Je ne sais pas vous mais moi je sens déjà le potentiel du roman: rebondissements, vengeance, trahison et histoire d'amour avec un grand A messieurs-dames! Je ne tiens pas non plus à vous spoiler et promis un jour j'en ferai une chronique complète mais croyez-moi: c'est le bien. Henri et Aurore sont des personnages attachants, les méchants sont vraiment odieux, il y a pléthore de rebondissements et de personnages cocasses (Cocardasse et Passepoil pour ne pas les nommer), une ambiance régence Orléans intéressante, des combats en veux-tu en voila et un happy end parce que quand même faudrait pas me promettre des étoiles et me retirer le muffin de la bouche (nan mais oh!).

Le Bossu fait parti de ces romans qui ont connu une véritable postérité, que se soit à cause de la publication ultérieure de suites, de pièces de théâtre ou bien à cause des nombreuses adaptations cinématographiques et visuelles.

Parmi les suites, écrites par le fils qui s'appelle aussi Paul Féval, que d'originalité comme Dumas quoi (on me souffle dans l'oreillette qu'ils seraient largement moins bons) on retrouve:

* Le fils de Lagardère (1893) avec A. d'Orsay
* Les Jumeaux de Nevers (1895) avec A. d'Orsay
* Le Fils de Lagardère - théâtre (1908)
* Les chevauchées de Lagardère (1909)
* Cocardasse et Passepoil (1922-1923)
* Mademoiselle de Lagardère (1929)
* La petite fille du Bossu (1931)
* La jeunesse du Bossu (1934)

Il va sans dire qu'ils sont de moins bonne facture que l’œuvre originale et qu'on constate même un appauvrissement de la qualité vers la fin. Je ne suis pas sûre de les conseiller à moins ce que vous ne soyez particulièrement passionné-e par le genre et vouliez à tout prix lire d'autres œuvres autour de Lagardère. Sinon heureusement pour nous il y a le cinéma et la télévision.

A l'heure actuelle j'ai vu 3 versions différentes (celle avec Jean Marais, le film de de Broca et le téléfilm de 2003) et même si les trois ont des qualités et des défauts, je trouve qu'aucune n'approche vraiment le roman dans son ensemble. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas soit parce que ça ne respecte pas la fin, soit le milieu etc. Cela ne m'empêche pas de les apprécier mais je pense qu'il nous manque encore l'Adaptation, celle qui saura respecter le fond et la forme de mon roman préféré.

* Le Bossu d'André Heuzé avec Henry Krauss (1913 - 1923 ?)
* Le Bossu de Jean et Henriette Kemm avec Gaston Jacquet
* Le Bossu de René Sti et Alexandre Kamienka avec René Vidalin (1934)
* Le Bossu de Jean Delannoy avec Pierre Blanchar (1944)
* Le fils de Lagardère (Il figlio di Lagardere) de Fernando Cerchio avec Rossano Brazzi (1954)
* Le Serment de Lagardère (El juramento de Lagardere) de Leon Klimovsky (1955)
* Le Bossu d'André Hunebelle avec Jean Marais (1960)

A mon sens la version de 1960 avec Jean Marais, bien que contractant l'histoire et modifiant pas mal de chose (elle rajoute notamment le personnage joué par Bourvil), s'approche le plus du roman sur la relation qui unit Aurore et Lagardère. C'est la moins "perverse" car comme dans le roman, Lagardère, conscient d'élever la fille d'un duc de France et même d'un proche de la couronne (Nevers est le cousin du régent Philippe d'Orléans), il tient à ce que les convenances soient respectées (ils ne sont jamais sans la "gouvernante" d'Aurore) et la fait proprement éduquer. Ce qui implique qu'il ne l'élève pas comme sa fille et qu'elle l'appelle Henri et non papa. Je trouve que c'est une dimension un peu trop souvent oubliée.

* Lagardère de Jean-Pierre Decourt avec Jean Piat (version TV que je veux voir!) (1967). Je vous en mets un petit extrait.


* Le Bossu de Philippe de Broca avec Daniel Auteuil (1997)


C'est sans hésitation ma version préférée, tout simplement parce que c'est la première que j'ai vu. Même si elle est loin d'être fidèle à la trame ou à l'ambiance du roman, elle bénéficie d'un casting vraiment bon. Si le Gonzague de Luchini n'est pas fidèle au livre, il est absolument génialissime par ailleurs. C'est l'un de mes méchants préférés, il a juste ce qu'il faut. Daniel Auteuil a beau être largement plus âgé qu'Henri, il reste néanmoins plein de panache, caractéristique principale d'un héros de cape et d'épée. Quant à Vincent Perez, les films de cape et d'épée arrivent à exploiter au mieux ses qualités d'acteur. 

* Lagardère (série TV) d'Henry Helman avec Bruno Wolkovitch (2003)

Je l'ai vu à la sortie et j'avais été moyennement convaincue, notamment parce que j'ai eu du mal à me détacher des deux versions antérieures. Elle n'est, elle non plus, pas fidèle au roman, elle change notamment la fin (ce qui n'est pas si incohérent que cela peut paraitre). il faudrait que je puisse la revoir pour me faire une idée plus précise. Et je vous en reparle mais Bruno Wolkovitch a quelque chose de très convaincant à la fois en bossu et en Henri.


Est-il encore besoin de présenter nos trois mousquetaires: Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires de sa majesté Louis XIII qui rencontrent le jeune d'Artagnan fraîchement débarqué dans la capitale. Ensemble, ils œuvrent pour empêcher le cardinal de Richelieu et l'odieuse Milady de Winter de comploter contre la délicate Anne d'Autriche. Pour le respect de l'Histoire on repassera, ce pauvre Richelieu se traine une réputation pourrie depuis lors.

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Et il est vénère!
Cependant Les trois mousquetaires est l'un des ouvrages les plus populaires de la littérature française.
Si tout le monde (ou presque) connais Les trois mousquetaires, peu savent qu'il s'agit en réalité d'une trilogie qui comprend Vingt ans après et le Vicomte de Bragelonne. Le vicomte de Bragelonne est plus connu sous le nom de L'homme au masque de fer puisqu'une partie de l'intrigue se concentre sur ce mystère.

De nombreux romanciers se sont essayés avec plus ou moins de succès d'écrire des suites et/ou sur l'univers des Trois mousquetaires, en voici quelques exemples

* D'Artagnan contre Cyrano de Paul Féval fils (toujours lui...) (1925)
* D'Artagnan et Cyrano réconciliés de Paul Féval fils (1928)
* Le fils de d'Artagnan de Paul Féval fils (1914)
* La vieillesse d'Athos de Paul Féval fils (1930)
* Le dernier amour d'Aramis de Jean-Pierre Dufreigne (1993) que j'ai lu et érigé en coup de cœur!

 Bien évidemment ce roman est passé à la postérité et on ne compte plus le nombre d'adaptation. Mais comme je suis sympa je vous ai préparé une petite liste bande de veinards!

Adaptations cinématographiques:

* Les trois mousquetaires d'André Calmettes et Henri Pouctal (1912)
* Les Trois mousquetaires d'Henri Diamant-Berger (1921)
* Les Trois mousquetaires de Fred Niblo (1921)
* Les Trois mousquetaires de Colbert Clark et Armand Schaefer (1933)
* Les Trois mousquetaires de Rowland V. Lee (1935)
* Les Trois Louf'quetaires (The three musketeers ou The Singing musketeer) d'Allan Dwan (1939)
* Les Trois mousquetaires de Miguel M. Delgado
* Les Trois mousquetaires de George Sidney avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price et Angela Lansbury. (1948). Il est évident que je VEUX le voir...


* Les Trois mousquetaires d'André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil (1953)
* Les Trois mousquetaires de Bernard Borderie avec Gérard Barray (1961)
* Les Trois mousquetaires et On l'appelait Milady de Richard Lester avec Michael York, Oliver Reed, Richard Chamberlain, Faye Dunaway, Jean-Pierre Cassel, Christopher Lee, Charlton Heston (1973-74) que je VEUX aussi absolument voir. On me souffle dans l'oreillette qu'il est excellent.



* D'artagnan et les Trois mousquetaires (Д'Артаньян и три мушкетёра) de Georgi Yungvald-Khilkevich (1978) (honnêtement ça promet une bonne crise de rire...Frans c'est pour toi!)
* Les Trois mousquetaires de Stephen Herek avec Chris O'Donnell, Charlie Sheen, Gabrielle Anwar et Kiefer Sutherland (1993)
* La fille de d'Artagnan de Bertrand Tavernier avec Sophie Marceau, Philippe Noiret et Claude Rich (1994)
* D'Artagnan de Peter Hyams avec Justin Chambers, Tim Roth (mon Rocheford préféré) et Catherine Deneuve (2001)
* Les Trois mousquetaires de Paul W.S. Anderson avec Logan Lerman, Luke Evans, Matthew MacFadyen, Ray Stevenson et Christopher Waltz.

Pour mémoire et/ou si vous n'avez pas le temps ni l'envie de lire ma super chronique, voici un bon résumé de ce que m'a inspiré le film: 

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Adaptations télé

* Les Trois mousquetaires de Claude Barma avec Jean-Paul Belmondo (1959)
* D'Artagnan de Claude Barma avec Dominique Paturel (1969)
* D'Artagnan et les trois mousquetaires de Pierre Aknine avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart (...) (2005)
* Milady de Josée Dayan avec Arielle Dombasle, Martin Lamotte et Florent Pagny (2005)
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* Young Blades (série TV américaine) (2005)
* Les Trois mousquetaires, adaptation télé de la BBC (2013-2014?)

Adaptations animés et films d'animation
* D'Artagnan l'intrépide de John Halas (1973)
* Les Trois mousquetaires (1983)
* Albert le 5e Mousquetaire (1993) Série géniale s'il en est!


* Sous le signe des Mousquetaires (1987)
* Les 3 Mousquetaires (1995)
* Mickey, Donald, Dingo: les 3 mousquetaires (2004)
* Les Trois mousquetaires (marionnettes) (2005)

Bandes dessinées

* Les Trois Mousquetaires de Raoul Cauvin et Mazel
* Les Trois Mousquetaires de Michel Lacroix
* Les Trois Mousquetaires de Henri Filippini et dessinée par Robert Hugues
* Les Trois Mousquetaires de Michel Dufranne, Jean-David Morvan et dessinée par Ruben
* D'Artagnan de Courtilz de Sandras et dessinée par Auguste Liquois
* D'Artagnan : Journal d'un cadet, scénario et dessin de Nicolas Juncker
* Milady de Winter écrit et dessiné par Agnès Maupré


The Last but not least...le mouron rouge. Le mouron rouge est un peu particulier puisque la série n'est pas écrite par une française mais par une baronne hongroise (devenue britannique). Le mouron rouge ou Scarlet Pimpernel en anglais, met en scène les aventures d'un gentilhomme anglais Sir Percy Blakeney et de son groupe d'ami qui sous le nom de Mouron Rouge sauve des nobles de l'horrible guillotine française. Le tableau est clair, les français sont d'affreux barbares révolutionnaires qui tuent d'innocents nobles et heureusement que Sir Percy est là, ouf la morale est sauve. Si en tant que français et/ou républicain vous passez outre cet élément, le Mouron rouge est une lecture extrêmement agréable. J'aime ce héros double qui parait très nonchalant mais qui a tout du fougueux héros de cape et d'épée. Les histoires sont entraînantes, plaisantes...y a pas à dire, j'aime!
Sir Percy pousse même le vice jusqu'à chanter un quatrain sur le Mouron rouge, j'aime ce genre de duplicité.

They seek him here, they seek him there,/ Est-il ici, serait-il là ?
Those Frenchies seek him everywhere./ Les Français tremblent dès qu'il bouge.
Is he in Heaven, is he in Hell, / Satan lui-même le créa,
That damn'd, elusive Pimpernel ?/ L'insaisissable Mouron rouge

La série comprend 10 titres au sein desquels les personnages évoluent, mûrissent et se voient confrontés à maints périls.

* Le Mouron rouge (The Scarlet Pimpernel). (1905)
* Le Serment (I Will Repay) (1906)
* Les Nouveaux Exploits du Mouron rouge (The Elusive Pimpernel). (1908)
* La Capture du Mouron rouge (The First Sir Percy). (1921) 
* Pimpernel and Rosemary (1925)
* La Vengeance de Sir Percy (Sir Percy Hits Back). (1927) 
* Les Métamorphoses du Mouron rouge (The Adventures of the Scarlet Pimpernel). (1929)
* Le Rire du Mouron rouge (The Scarlet Pimpernel Looks at the World). (1933)
*Le Triomphe du Mouron rouge (The Way of the Scarlet Pimpernel). (1933)
* Le Mouron rouge conduit le bal (Sir Percy Leads the Band). (1936)

Dans les séries télé on compte notamment

* The Scarlet Pimpernel avec Anthony Andrews, Ian McKellen et Jane Seymour (1982)
* The Scarlet Pimpernel, comédie musicale de Broadway de Frank Wildhorn et Nan Knighton (1997)
* The Scarlet Pimpernel série de la BBC avec Richard E. Grant et Martin Shaw (1999-2000)
* The Forecourt Pimpernal (2001)
* The Black Pimpernel (2006)

Persie: il nous reste quoi alors?

Et bien, il faudrait encore parler des autres films de cape et d'épée qui font eux-aussi parti du genre et qui même le construise. (Je ne vais pas m'étendre en revanche sur les adaptations des romans de cape et d'épée comme par exemple: La Tulipe noire avec Alain Delon ou Le Capitan avec Jean Marais).

Parlons d'abord de Fanfan la Tulipe qui raconte les aventures d'un jeune libertin qui décide de s'enrôler dans l'armée pour échapper au mariage. Ses aventures rocambolesques ont connu un véritable succès notamment grâce au film de 1952 avec Gérard Philipe et Gina Lolobrigida dont je vous parlais il y a peu. 


L'adaptation de 2003 avec Vincent Perez et Penelope Cruz reprend bien la version originale dans les rebondissements ou dans l'humour. Vincent Perez est comme dans le Bossu c'est-à-dire à sa place. Je l'ai vu il y a longtemps mais j'aimerai pouvoir la revoir histoire de m'en faire une idée par rapport à la version de 1952 que je connais par coeur.

Dans les grands films de cape et d'épée nous comptons aussi le superbe Cyrano adapté de la pièce d'Edmond Rostand. Il s'agit d'une de mes pièces et d'un de mes livres préférés. Une langue sublime, de merveilleux acteurs (encore Vincent Perez...décidément, cet homme a raté sa vocation, c'était mousquetaire ou hussard qu'il aurait du faire.) et une mise en scène soignée. Notez au passage la participation de Jacques Weber dont Cyrano fut longtemps le rôle qu'il a interprété. La pièce en soit est une véritable merveille, Cyrano un personnage flamboyant. 
J'ai raté il y a quelques années la pièce de la comédie française, croyez-moi je le regrette amèrement.

Les amateurs connaissent également Le Hussard sur le toit (1995) qui raconte l'histoire d'un voyage faisant se rencontrer Angelo Pardi et Pauline de Théus. 



Pour terminer cet article fort long quoique peu exhaustif, il faut vous parler d'un roman et d'un film qui ont marqué mon enfance et mon adolescence. Une histoire dans laquelle il y a de tout, mais absolument tout et qui n'est pas QUE réservé aux filles (pour preuve...mon mangeur de muffin personnel adore!): j'ai nommé Princess Bride
Pincess Bride c'est l'histoire "d'une belle jeune femme du nom de Bouton d'or vit dans une ferme dans le pays fictif de Florin. À chaque ordre qu'elle donne à son valet de ferme, le palefrenier Westley, la seule réponse de celui-ci est : « Comme vous voudrez », et il s'exécute avec empressement. Bouton d'or finit par réaliser que ce « Comme vous voudrez » signifie qu'il l'aime. Ils se jurent fidélité à jamais. Westley part alors chercher fortune afin qu'ils puissent se marier. Mais le bruit court que le navire de Westley a été attaqué par le terrible pirate Roberts, connu pour ne jamais laisser de survivants. Cinq ans plus tard, croyant Westley mort, Bouton d'or se fiance à contrecœur avec le prince Humperdinck, héritier du trône de Florin." (source)
Alors nous avons des duels, des poisons, des trahisons, des morts, des gens qui revivent, le grand Amour, un espagnol parfait, un géant sympa, une héroïne qui évolue pas mal, un héros swoonant...bref: PARFAIT. Cela a beau être de la fantasy, on retrouve tous les codes du grand Cape et d'épée et c'est pour ça que ce film/livre est génial en plus d'être drôle.

Allez pour finir je vous laisse avec une série d'images de Princess Bride histoire de vous donner envie.

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Merci d'avoir lu jusqu'au bout. N'hésitez pas à partager l'article si vous avez aimé. Comme il est loin d'être exhaustif, venez mettre votre grain de sel dans les commentaires et discuter du Cape et d'épée!