samedi 28 avril 2012

Brideshead Revisited - BBC 2008


Résumé: Plongez dans les mémoires du Capitaine Charles Ryder en stationnement à Brideshead Castle pendant la Seconde Guerre Mondiale. Submergé par les souvenirs, Charles Ryder nous retrace les années marquantes de sa vie auprès des anciens propriétaires des lieux: l'aristocratique dandy Sebastian Flyte et sa soeur Julia pour lesquels il éprouve bientôt une fascination qui le marquera à jamais.

CASTING

Matthew Goode ................................................................ Charles Ryder
Ben Wishaw ...................................................................... Sebastian Flyte
Hayley Atwell ................................................................... Julia Flyte
Ed Stoppard ...................................................................... Bridey Flyte
Emma Thompson ............................................................. Lady Marchmain
Felicity Jones .................................................................... Cordelia Flyte
Michael Gambon .............................................................. Lord Marchmain
Greta Scacchi ................................................................... Cara
Anna Madeley .................................................................. Celia Ryder
Thomas Morrisson ........................................................... Hooper
Patrick Malahide .............................................................. Mr Ryder
Richard Teverson ............................................................. Cousin Jasper
Joseph Beattie .................................................................. Anthony Blanche

Brideshead Revisited est le genre de film qui vous marque. Adapté du roman du même nom d'Evelyn Waugh, cette version BBC est une merveille et pourtant cela ne pourra jamais être un coup de coeur. Brideshead est le genre de film (un peu comme Wuthering Heights dans un autre genre) que vous avez beau trouver magnifique, vous en sortez avec un irrépressible sentiment de malaise, un petit goût amer qui vous reste sur la langue.

Je tiens à souligner la beauté de l'adaptation. Julian Jarrod a fait un travail remarquable. Le réalisateur est aussi connu pour le film Becoming Jane sur Jane Austen. Les décors sont somptueux et choisis avec soin. Que ce soit Brideshead où les passages à Oxford, les images sont extrêmement belles et puissamment nostalgiques à l'image de l'histoire. L'intérieur de Brideshead Castle est terriblement pesant et lourd, beaucoup de marbre et l'impression de rentrer dans un monastère qui étreint le spectateur immédiatement.
J'ai beaucoup aimé les scènes à Oxford, la vie étudiante de l'époque est certes brièvement représentée mais de façon tout à fait insouciante et délicieuse. Cela donne envie d'y être. On sent un vrai contraste entre les parties qui se situent à Oxford ou à Venise et les parties à Brideshead. L'ambiance y est complètement différente et cette effet est très bien rendu par les décors.
J'ai aussi beaucoup apprécié les passages dans le bateau, un mélange de mystère, de poursuite. Esthétiquement parlant c'est superbe, emprunt de nostalgie et en même temps d'un certain émerveillement, une sorte de madeleine de Proust dans lequel le personnage tente de revivre une émotion perdue.

Je n'ai pas lu le livre d'Evelyn Waugh, néanmoins j'ai beaucoup aimé la mise en scène orchestré par Julian Jarrold et le scénario d'Andrew Davies. Ce genre d'oeuvre est assez difficile à mettre en scène à mon avis car l'ambiguité doit être bien dosée. Ici j'ai vraiment apprécié les partis-pris du réalisateur. Faire de Sebastian un dandy et lui donner une personnalité bien tranchée permet au final de mieux rehausser l'ambiguité du personnage de Charles d'une façon qui m'a semblé intelligente. J'ai vraiment aimé le traitement de l'histoire, on sent la nostalgie, les peurs des personnages, leurs joies et leurs peines mais rien ne semble démesurément exagéré.

Les personnages de Brideshead Revisited sont tous très bien campés. J'aime beaucoup Charles Ryder, jeune homme de famille modeste qui est fasciné par l'aristocratie et ce monde qui lui échappe. Lui qui est athée, découvre aussi le catholicisme dans sa forme rigide incarnée par Lady Marchmain.
Je n'ai pas d'affinités particulières avec Sebastian, je lui préfère Charles de façon inconditionnelle. Il est, d'une certaine façon, typique de ces jeunes aristocrates qui sont incapables de s'assumer seuls. Dans un monde en transition où l'aristocratie est décadente mais n'a pas encore perdu son statut privilégié, Sebastian est incapable de s'affranchir de la pression effroyable de sa mère (et de son argent) pour vivre une vie libérée (dans tous les sens du terme). Du coup j'ai du mal à le plaindre parce qu'il est responsable (en partie évidemment) de ses malheurs.
Si j'ai apprécié le personnage de Julia dans la première partie du film, où elle campe un personnage dur qui se protège, je l'ai beaucoup moins aimé dans la suite. Là encore on retrouve en elle la faiblesse qui ne me plait pas chez Sebastian, elle pense expier ses fautes dans la religion et n'est au fond que l'instrument de sa mère.
Cette mère d'ailleurs est un monstre d'intolérance et de froideur. Elle a complètement ruiné la vie de ses enfants et elle a complètement imprégné Brideshead de ses délires. Elle est à mon sens la responsable de ce gâchis humain car non seulement elle a pollué la tête de Sebastian et Julia, mais son fils aîné est d'une bêtise crasse et par sa froideur elle a aussi marqué douloureusement la vie de Charles sans parler de celle de son mari. Seule Cordelia semble s'en sortir à peu près.

Les acteurs qui incarnent ces personnages sont tous exceptionnels. Emma Thompson tout d'abord est glaçante de réalisme tout en étant extrêmement retenue. Elle ne force pas le trait, son personnage se contente d'être. Ben Wishaw est lui aussi parfait pour le rôle de Sebastian, il fait dandy sans faire efféminé, il est très juste dans son interprétation du personnage. On sent sa faiblesse et sa fragilité d'une façon parfaite, cela transparait partout, dans chaque fibre de sa personne.
Je suis un peu moins convaincue par Hayley Atwell mais elle s'en sort très bien. Quant à Matthew Goode il est tout simplement excellent. Il a le flegme britannique qu'il faut et on le sent balancer, être touché avec beaucoup de justesse. A noter au casting aussi Michael Gambon, Felicity Jones, Greta Scacchi et Ed Stoppard tous plus impeccables les uns que les autres.

Malgré tout ça, le film n'est pas un coup de coeur, tout simplement parce que l'histoire m'a mise mal à l'aise et j'en suis ressortie avec un goût amer. Les spécialistes de l'oeuvre d'Evelyn Waugh glose toujours pour déterminer la nature des relations entre Sebastian et Charles et il est vrai que si la question ne se pose presque pas pour Sebastian, Charles est beaucoup plus ambigu. Cara résume bien la situation en parlant de "passade" et "d'amitié anglaise qui ne dure pas vraiment même si pour Sebastian c'est trop tard". Cela dit pour ma part je trouve que cette version met en scène une autre théorie qui me séduit d'avantage. Pour moi Charles n'aime ni vraiment Sebastian, ni Julia mais il est amoureux de Brideshead. Ce qui le séduit en Sebastian c'est justement cette aristocratie décadente et en Julia peut-être ce catholicisme rigide tellement lié à Brideshead. Cette histoire est non seulement mélancolique mais aussi très belle avec une dose de rêverie. Toutefois l'ensemble reste amer.

Un film poignant, terriblement anglais à voir sans hésiter.

vendredi 27 avril 2012

Ladies in Lavender (2004)

Résumé (allociné): Deux soeurs d'un certain âge, Janet et Ursula Widdington, vivent dans une petite ville tranquille sur la côte de Cornouailles. Un matin, après une violente tempête, elles découvrent Andrea, un jeune homme échoué sur la plage et gravement blessé. Sa présence dans le foyer des deux dames réveille des désirs enfouis chez Ursula, et l'instinct maternel de Janet. Elle provoque également la suspicion et la peur dans la région, en cette époque d'avant-guerre en Europe. Mais lors de son séjour, les soeurs découvrent ses véritables origines, ses talents de violoniste virtuose, et s'embarquent dans une aventure jusque-là inimaginable.

Ladies in lavender est un film à la fois doux et amer, d'une passion contenue mais néanmoins douloureuse, la rencontre de plusieurs destins et vies.

J'admets que j'ai immédiatement été séduite par le cadre. Les Cornouailles sont mises à l'honneur et le paysage n'aurait pas pu être mieux choisi. Le caractère écorché de la côte à la fois terriblement sauvage, dangereuse mais aussi sublime rappelle étrangement l'histoire des personnages principaux.

On ne peut pas ne pas s'attacher à ces personnages et à leur histoire. On en sait peu au final, juste assez pour nous faire comprendre qui ils sont mais le spectateur a aussi de la marge pour combler les trous lui-même et inventer ce qui n'est pas dit. De la même façon les personnages que ce soit Janet, Ursula ou Andrea ont plusieurs facettes, ils ne sont jamais lisses mais toujours humains avec des envies qui changent, évoluent au fil du film.

J'ai beaucoup aimé les personnages des deux soeurs qui sont bien distinguables. C'est un aspect du film que j'ai particulièrement apprécié. Bien que soeurs, elles ne sont pas identiques et ont chacune une identité propre. De ce fait (et même si Ursula me semble être le personnage principal) le spectateur peut choisir de s'identifier ou de préférer l'une ou l'autre.

J'aime beaucoup Janet qui sans être rigide est une femme forte, avec la tête sur les épaules mais non dénuée de chaleur. Le rapport qu'elle développe avec Andrea en est révélateur. Peut-être parce qu'elle a vécut, elle voue à Andrea un amour maternel et elle cherche à le protéger des dangers sans pour autant le ménager. Elle est vive et énergique et contrecarre la mélancolie et la langueur de sa soeur.
Ursula en revanche est une fleur délicate. Là ou Janet serait un Tournesol, Ursula serait un lys ou une rose fragile. On sent très vite qu'elle a gardé son côté enfantin, elle rit et s'amuse sur la plage comme une petite fille et Janet fait figure de mer qui jette un regard anxieux sur son petit. On la sent fragile, perdu dans ses rêves et une jeunesse perdue. Très vite on comprend la fascination d'Ursula pour Andrea, il représente cette vie qu'elle n'a jamais eu. Là où Janet cherche à protéger Andrea d'éventuels malheurs, on sait qu'Ursula le fait par pur besoin égoïste. L'animosité envers la peintre est d'ailleurs révélatrice, lorsque Janet a peur que l'on accuse Andrea d'espionnage, Ursula croit à une relation amoureuse entre eux.

Quant à Andrea on le sent presque absent. Malgré l'attachement qu'il éprouve pour les deux soeurs, c'est un jeune homme qui rêve de musique et d'ailleurs. Sa vie n'est pas plus dans son pays d'origine qu'en Cornouailles.
Ce film est aussi un très joli hommage à la musique en la personne d'Andrea et il y a des morceaux de violons très beaux à entendre qui rajoute à la mélancolie et au charme désuet qui se dégage du film.

Ladies in Lavender met surtout en scène deux actrices que j'adore: Maggie Smith et Judy Dench.
Elles sont, comme d'habitude, formidables mais surtout terriblement bien castée! En effet, on retrouve dans la Ursula de Judy Dench un peu de son personnage de Cranford: une cadette plus ou moins soumise à son aînée, poussée à la rêverie et un brin sentimental. Elle joue ce rôle à la perfection et réussi à convaincre le spectateur.
Maggie Smith de son côté, nous offre une Jane énergique qui n'est pas sans rappeler une certaine McGonagall par exemple. On sent très bien que les rôles n'auraient pas pu être inversé, du moins pas avec ces deux actrices.

Mon seul petit bémol concernerait la fin, je l'ai trouvé trop rapide et un peu bâclée bien que dans le ton du film. Pareillement je n'ai pas particulièrement accroché au personnage d'Ursula ce qui m'a aussi un peu gêné parfois.

Un film pour accompagné une tasse de thé un dimanche de pluie, servi par un casting délicieux.

jeudi 26 avril 2012

La Taupe - John le Carré


Présentation de l'éditeur: Petit et bedonnant, George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", le quartier général des services secrets britanniques. À la retraite depuis un an, il envisage de vendre son hôtel particulier londonien pour s'installer à la campagne. Son rêve prend fin lorsqu'il est discrètement conduit chez un membre du cabinet du Premier ministre. Il s'y retrouve en compagnie de Ricki Tarr, un agent récemment revenu de mission à Hong-Kong. Là-bas, il avait réussi à retrouver l'espionne russe Irina, mais celle-ci a été rapatriée d'urgence à Moscou. Toutefois, elle a réussi à lui confier un message capital : une taupe s'est infiltrée dans les rangs de la direction du "Cirque". Smiley est secrètement chargé de démasquer le traître.

Après avoir vu l'adaptation avec Gary Oldman et Benedict Cumberbatch que j'ai littéralement adoré, j'avais très envie de découvrir le livre et l'univers de John le Carré. J'avais déjà tenté une première incursion avec "The Constant Gardener", le fabuleux film avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz et comme le film m'avait beaucoup plu je me suis lancée dans La Taupe.

Autant l'admettre tout de suite je n'ai pas pu finir le roman. Pourtant j'ai adoré le film et malgré sa relative complexité je m'étais préparé à lire quelque chose d'ardu mais de lisible puisque j'avais suivi le film sans problème.
Or je me suis retrouvée face à un livre laborieux à lire, où les flash-back sont tellement nombreux que l'on ne sait plus ce qu'on lit.

Tout d'abord, je pense que pour quelqu'un qui ne connait pas la Guerre froide, ni le contexte de l'espionnage russe, anglais ou américain, le livre est tout bonnement inabordable. Il faut un minimum de connaissances pour au moins se sentir impliqué dans le récit. Cela peut être un point positif comme un point négatif. Personnellement je connais assez bien la guerre froide, donc ces présupposés ne m'ont pas dérangé mais j'admets que pour quelqu'un qui ne s'y connaitrait pas, ça serait rédhibitoire.

Cela dit, John Le Carré nous étonne non seulement par sa maîtrise de la guerre froide mais aussi par sa retranscription fidèle du monde de l'espionnage. Nous sommes bien loin de James Bond. Tout se fait par échange de messages, de cables, de renseignements donnés par mots de passe. Cette lenteur du système est très bien rendue et même si les agents sur le terrain risque leur vie, on se rend vite compte que les bureaucrates du Cirque dirigent tout de loin en loin sans véritablement se mouiller.

Les personnages du roman sont intéressants dans leur traitement mais particulièrement froids. Je n'ai pas eu l'impression de pouvoir ni les atteindre, ni les comprendre, ni même m'intéresser à leur personnalité ou leur mission.
George Smiley est un personnage dont on ne devine ni les pensées, ni les sentiments. Souvent irrité par les autres, plus que concentré sur son histoire personnelle et la personne de sa femme, je n'ai pas éprouvé d'empathie particulière pour lui.
De la même façon, Peter Guillan, autre personnage principal, m'a laissé plutôt indifférente. Coureur de jupon dans une histoire compliqué avec un femme légère, il digresse souvent sur ses problèmes personnels.
Au contraire, j'ai apprécié le personnage de Ricky Tarr, très bien rendu à la fois dans son franc-parlé naturel mais aussi dans sa filouterie. Il n'est particulièrement aimable mais il a le mérite d'être bien campé.
De la même façon j'ai été charmée par la rudesse et le mystère qui entour Jim Prideaux. Il s'agit bien d'un personnage fascinant que l'on cerne difficilement mais qui justement nous interpelle. Les scènes avec ce personnage m'ont véritablement passionnées.

Ce qui m'a véritablement perdu et lassé, c'est d'une part le style de John le Carré, terriblement laborieux qui m'a fatigué. Non seulement le roman est lent (cela dit ce n'est pas toujours un problème au contraire) mais j'ai eu l'impression que John le Carré se regardait écrire et qu'il rajoutait des passages inutiles pour faire de belles phrases et d'apporter parfois une réflexion inutile sur le monde de l'espionnage.
Ensuite son histoire est complètement brouillonne. A plusieurs moment cela n'a ni queue ni tête et autant dans un film on peut (comme le film l'a très bien fait d'ailleurs) se raccrocher à des détails (coupe de cheveux, lunettes) pour identifier les époques mais dans un roman c'est beaucoup plus difficile. Pour donner un exemple dans la même double page George Smiley commence par parler/penser sur l'affaire en cours, puis son esprit remonte dans un point X du temps, rebascule au présent remonte dans un point Y puis saute encore en un point W du temps. Trop de flash-back tue le flash-back.
Enfin, John le Carré s'évertue à nous dresser une biographie complète et détaillée de chaque personnage ce qui est à mon sens inutile. Pas besoin de revenir sur les débuts d'Alleline pour comprendre qu'il est à la fois stupide et ambitieux...
Au final j'ai fini par perdre tout intérêt pour l'intrigue...

Non seulement j'ai vu le film avant mais en plus on m'avait spoilé la fin donc je savais qui était l'espion et doublement. Mais si dans le film je trouve tout de même l'intrigue subtile, dans le livre j'ai eu l'impression constante qu'on insistait extrêmement lourdement sur le personnage et la fin me semblait téléphonée d'avance...

Une déception qui ne m'encourage pas à lire la suite.

mercredi 25 avril 2012

Goodnight Mister Tom - ITV 1998


COUP DE COEUR DE PERSEPHONE

Résumé (tiré de l'édition française du roman): Au début de la Seconde Guerre mondiale, les enfants de la banlieue de Londres sont évacués à la campagne. Tom Oakley recueille ainsi William Beech, un enfant craintif. Grâce aux soins et à l'affection de Tom, mais aussi à l'amitié de Zach, un jeune garçon fantasque, réfugié lui aussi, Willie reprend des forces et s'épanouit, tandis que le vieil homme devient plus sociable. Mais cette confiance toute neuve est ébranlée lorsque sa mère, qui est malade, l'oblige à rentrer...

CASTING

John Thaw .................................................................... Tom Oakley
Nick Robinson .............................................................. William Beech
Annabelle Apsion ......................................................... Mrs Beech
Thomas Orange ............................................................ Zacharias Wrench
William Armstrong ....................................................... Dr. Stelton
Mossie Smith ................................................................ Mrs. Fletcher
Peter England ............................................................... Michael Fletcher
Ivan Berry .................................................................... George Fletcher
Harry Capehorn ........................................................... Edward Fletcher
Merelina Kendall ......................................................... Mrs. Holland
Marlene Sidaway ......................................................... Mrs. Webster


Goodnight Mister Tom est l'adaptation télévisée du roman du même nom de Michelle Magorian. Le roman pour la jeunesse est vite devenu un classique de la littérature enfantine.

Je cherche les mots pour expliquer l'emerveillement que j'ai ressenti en voyant ce film pour enfant. Goodnight Mister Tom est le genre de film qui marque une enfance et que bien que vieilli on regarde de nouveau avec plaisir à l'âge adulte. Vous avez sûrement ce genre de films dans votre tête: pour moi c'est Le magicien d'oz qui est le premier film que j'ai vu, je devais avoir trois ans et je n'ai jamais oublié Toto et les souliers rouges.
Je pense que Goodnight Mister Tom doit être ce genre de découverte qui vous marque.

Pour ceux qui connaissent les adaptations télévisées des enquêtes de l'inspecteur Morse (l'ancêtre de l'inspecteur Lewis), John Thaw était Morse. Il est assez méconnaissable ici dans le rôle de Mister Tom avec sa barbe fournie. L'acteur, décédé en 2002 nous offre une interprétation extrêmement touchante.
Tom Oakley est un vieil homme solitaire. Ayant perdu sa femme et son fils très jeune et n'ayant pas pu ni voulu s'en remettre, il vit un peu en dehors du village sans pour autant être un ermite. Alors, lorsqu'on lui confie la garde du jeune William Beech, on ne peut pas dire que le vieil homme soit particulièrement heureux. Malgré tout, peu à peu une certaine complicité se créée entre l'homme solitaire et le jeune garçon.

De son côté William Beech est un petit garçon craintif mais touchant. On comprend vite qu'il n'a pas vécu dans le luxe et qu'il est vite effrayé. J'ai fait un bond sur ma chaise lorsque j'ai vu son dos!
Sa mère prétend qu'il est mauvais et menteur alors qu'il se révèle tendre et débordant de vie.

Même si le téléfilm a vieilli je l'ai trouvé très bien réussi. L'apprivoisement de Tom par William et de William par Tom est très bien rendue, délicate et bien rythmé. Il n'y a pas d'amour passionné en quelques heures, pas de franche rigolade non plus mais une cohabitation qui fonctionne un peu mieux chaque jour car ces deux-là sont faits pour s'entendre. Tom souffre un peu de la solitude, quant à William il lui manque beaucoup d'amour.
Les passages sur l'école sont très touchants aussi parce qu'ils montrent bien le décalage dans cette Angleterre en guerre entre la ville et la campagne notamment dans l'accès à l'école pour les plus pauvres. J'ai beaucoup aimé Mister Tom dans ces circonstances!

Outre cette idée d'apprivoisement mutuel, ce que j'ai vraiment aimé dans Goodnight Mister Tom c'est qu'au-dela de ce côté fort sympathique, cette histoire n'a rien de rose bonbon! C'est une histoire terriblement poignante, dure mais aussi cruelle.
Le personnage de la mère est absolument effrayant! J'ai versé ma petite larme quelques fois je l'avoue mais ça le méritait grandement. Je ne peux pas en dire trop sous peine de spoilers donc je m'arrête ici mais ne vous laissez pas abuser par le côté mignon du début, ce film est tellement plus que ça!

Une vraie histoire de guerre avec ses horreurs mais aussi ses miracles. Les enfants ne sont pas pris pour des imbéciles avec une histoire trop gentillette et c'est ce qui m'a réellement conquise.
Un délice à savourer sans modération !

mardi 24 avril 2012

Dinky Rouge Sang (Nils Hazard #1) - Marie-Aude Murail


Présentation de l'éditeur: Le professeur d’étruscologie Nils Hazard a plus de facilité à résoudre les énigmes autour de lui que les mystères de la langue étrusque. Grâce à une méthode d’investigation très personnelle – il ne réfléchit pas, ne déduit pas, mais se contente d’imaginer le passé des autres –, il découvre pourquoi l’un de ses étudiants est tourmenté par un tic qui lui déforme le visage. Il retrouve la trace d’un père de famille parti sans laisser d’adresse. Il comprend pourquoi le jeune François s’est mis subitement à bégayer. Si Nils Hazard est devenu un chasseur d’énigmes hors pair, c’est parce qu’il s’est longtemps considéré lui-même comme une énigme. À treize ans, il a percé le mystère d’un rêve qui le hantait depuis ses plus jeunes années et découvert un terrible secret de famille. Nils Hazard a décidé de raconter ce secret à Catherine Roque, l’une de ses étudiantes. Un choix étonnant: fonceuse, brouillonne, championne de tir à l’arbalète, elle a aussi le don de le mettre hors de lui.

Je sais, je sais: non seulement je suis piquée par la mouche Murail, comme le dit si bien Doriane l'attachée de presse de l'école des loisirs mais en plus je déroge à ma règle sacro-sainte de commencer une série dans l'ordre. J'admets: j'ai commencé par le second tome...mais c'était pour la bonne cause puisqu'on me l'a offert et que d'une, je n'avais pas le premier tome et de deux, je n'avais pas envie d'attendre.

Voila donc toute erreur réparée puisque je viens de finir le premier tome de la série. Je dois admettre qu'il est bien différent du volume suivant...ou plutôt le volume suivant est bien différent du premier tome. Dinky Rouge sang contrairement à L'assassin est au collège est un tome d'introduction. On y découvre Nils, sa personnalité un peu guindée mais attachante, son amour de l'étruscologie et son don pour les éngimes. Dans ce premier tome, Nils nous est presque présenté comme un Sherlock Holmes amateur qui devine par observation et deduction. C'est un trait de caractère qui est finalement assez peu présent dans le tome 2 et qui m'a assez surprise.

Ce premier tome se présente comme une suite de nouvelles dont le fil conducteur se trouve être Catherine, une étudiante puis ancienne étudiante de Nils qui émoustille et interroge notre cher petit professeur. Chaque nouvelle a son intrigue que Nils résout. Il nous parle de sa propre histoire, de celle de François le petit frère de Catherine, d'un père disparu, d'un petit garçon qui se met à begayer ou d'une fille qui soupçonne sa mère du meurtre de son père.

J'ai trouvé la première histoire en décalage avec le reste du roman, elle est plus lourde plus laborieuse que les autres, notamment pour marquer la différence entre le passé de Nils (forcément plus douloureux à vivre) et les aventures qu'il résout d'une façon somme toute détachée.Par ailleurs cette histoire va nous suivre tout au long du récit puisqu'elle réapparait de temps en temps dans la tête de notre héros.
J'ai beaucoup aimé l'histoire du père disparut ainsi que "N'importe naouak, n'importe comanche" et la dernière.

Les mystères ne sont pas difficiles à élucider mais pour des enfants cela représente un challenge intéressant.
On retrouve bien sûr le style de Marie-Aude Murail, élégant, un peu canaille mais juste qu'on aime tant!

Une série que j'aime décidément beaucoup!

lundi 23 avril 2012

Malo de Lange et le fils du roi (#3) - Marie-Aude Murail

Présentation de l'éditeur : De l’ambition ! En 1835, le jour de ses quinze ans, Malo est nommé lieutenant de la brigade de la sûreté. Son père, qui est aussi son chef, va-t-il enfin cesser de lui parler comme à un enfant ? En guise d’encouragements, Monsieur Personne le traite de bougre d’âne et l’envoie se coucher… Du mystère ! Pas question de dormir ! Malo a eu vent d’un mauvais coup : l’assassinat d’un enfant dont on voudrait voler le coeur. Coïncidence ? Au même moment, dans le quartier, on retrouve, disséminés, des cadavres de chiens mutilés. Un revenant ! Malo est terrifié par un fantôme. Celui d’un jeune garçon au visage creusé par la maladie qui vient hanter ses nuits. Malo semble le connaître, pourtant il ne l’a jamais rencontré. De la magie ! L’affaire le conduit au théâtre du grand Wizzard. Le magicien peut scier une jolie fille en deux et sortir une casserole de haricots fumants d’un carton à dessins. Malo n’en croit pas ses yeux et il n’a pas tort. De l’amour ! Sa fiancée Léonie a un nouveau prétendant. Le baron Côme de la Trimbaldière a trente ans, une réputation de séducteuret tout un tas d’ancêtres. Comment rivaliser ? Un nouveau zig ! Il a onze ans et se fait appeler Toto. C’est le plus jeune des fils du roi Louis-Philippe, que le jeune agent de la sûreté est chargé de protéger. À vivre aux côtés d’un prince, Malo s’aperçoit qu’il ne sait ni danser, ni monter à cheval, ni tirer l’épée. Et surtout qu’il déteste les cours de latin. Mais sauver le fils du roi, ça, il sait !

Voila ce qui clos (normalement) les aventures du jeune Malo de Lange. Comme pour les deux premiers tomes (tous trois avalés en 1 semaine) je me suis régalée. On retrouve une fois de plus ce qui nous fait rire, les titres farfelus, les "comme dirait" et les expressions en arguche. Le tout est peut-être un peu moins nombreux mais ce n'est pas plus mal au fond. Le lecteur ayant eu le temps de se faire au monde de Malo, l'accent est d'avantage mis sur l'intrigue que sur ces "bons mots". Je ne résiste cependant pas à vous montrer un petit exemple des bons mots de Marie-Aude Murail (titre de chapitre): "La vie est faite de rebondissements, comme disait sainte Blandine, dont les lions n'avaient pas voulu, en apprenant qu'elle allait être livrée aux taureaux sauvages".

Ce petit ton si appréciable chez Malo n'a pas disparu. De plus, notre zig préféré se retrouve confronté à un autre milieu. Il quitte (provisoirement du moins, car ils sont toujours là) les grinches pour aller du côté de chez le roi Louis-Philippe. La force de ce tome est de nous inclure de façon plus évidente dans l'Histoire de France du XIXe siècle.
Ici, c'est autour du personnage de Louis-Philippe et de sa famille que se concentre une partie de l'affaire. Marie-Aude Murail fait renaître le spectre de Louis XVII, les conspirateurs et un fou!

J'ai beaucoup apprécié cette histoire, son évolution et ses rebondissements. Je l'ai trouvé sans doute un peu plus sombre que les autres mais bien mené avec une tension qui va crescendo. Malo me plait toujours autant, il est franc, agréable et sans malice aucune. Mr Personne est toujours aussi mystérieux et ses déguisements m'étonneront toujours!
Le personnage de Gaby est là et je l'adore toujours autant!!!
Quant au petit Montpensier c'est un véritable amour et son personnage tranche littéralement avec les autres zigs que l'on a croisé au fil des deux premiers tomes.

Je me demande s'il s'agit vraiment du dernier tome des aventures de Malo...en tout cas un tome 4 ne me dérangerait pas!

Merci à Doriane et à l'école des loisirs pour ce joli volume!

samedi 21 avril 2012

Lark Rise to candleford - BBC - saison 2


La vie continue à Lark Rise et à Candleford. Laura travaille toujours auprès de Dorcas à la poste de la ville, Thomas est toujours aussi insupportable et les habitants de Lark Rise sont égaux à eux mêmes. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de James Dowland et de Minnie qui va apporter un peu de sang neuf aux deux villages.

CASTING


Olivia Hallinan ................................................................. Laura Timmins
Sarah Lancashire .............................................................. voix de Laura adulte
Julia Sawalha .................................................................... Dorcas Lane
Claudie Blakley ................................................................. Emma Timmins
Thomas Rhys Jones .......................................................... Edmund Timmins
Brendan Coyle ................................................................... Robert Timmins
John Dagleish .................................................................... Alf Arless
Mark Heap ......................................................................... Thomas Brown
Karl Johnson ...................................................................... Twister Turrill
Linda Bassett ...................................................................... Queenie Turrill
Matilda Zeigler .................................................................. Pearl (Prudence) Pratt
Victoria Hamilton ............................................................. Ruby (Ruth) Pratt
Jason Watkins .................................................................... Const. Arthur "Cabbage" Patterson
Ruby Bentall ..................................................................... Winifred "Minnie" Mude
Sandy McDade ................................................................. Margaret Ellison
Rebeccas Night ................................................................. Nan Carter
Jason Merrells ................................................................... James Dowland
Samantha Bond ................................................................ Celestia Brice-Coulson
Matthew McNutty ............................................................ Fisher Bloom

C'est avec délice que je me suis replongée dans les histoires des habitants de Lark Rise et de Candleford. J'adore toujours autant Dorcas qui est vraiment un personnage extraordinaire avec aussi ses contradictions et ses faiblesses (her "one wickness"). Laura est un personnage qui prend de l'ampleur dans cette agréable nouvelle saison, elle grandit et apprends aussi des épreuves de la vie.

D'une façon générale j'ai trouvé cette deuxième saison plus lourde et sombre que la saison précédente. Il est beaucoup question de la vie, de nos échecs et de nos réussites. Les personnages ne sont pas épargnés par le chagrin et c'est vraiment une idée qui m'a séduite.
Le personnage de Dorcas qui semble si heureux et si parfait se fissure lentement, car Dorcas malgré les apparences n'est pas une femme tout à fait heureuse. Mr. Delafield a encore laissé sa trace sur Dorcas et sur ses envies de bonheur.
Laura quant à elle, apprend la vie en la personne de Fisher Bloom (délicieux Fisher Bloom) et son personnage prend un tour beaucoup moins enfantin dans la deuxième partie de la saison.

Il est beaucoup question des manques des personnages: amour le plus souvent, passé, futur. Plus d'une fois on se retrouve la gorge serrée et les larmes au bord des yeux. Il y a beaucoup d'épisodes sur les enfants et tout ce qu'il représente à la fois pour Dorcas et les soeurs Pratt qui n'en n'ont pas, mais aussi pour le couple Margaret/Thomas ou encore Robert et Emma Timmins. Ces épisodes font sans doute partis de mes préférés car ils ont beaucoup de profondeur. J'ai également beaucoup aimé l'épisode de Noël, à mi-chemin entre un Dickens et un épisode normal. C'était touchant et délicieux!

Ce que j'aime dans ces deux premières saisons c'est qu'ils ont l'intelligence de ne pas faire durer les intrigues en longueur. J'avais trouvé intéressant à la fin de la saison de faire partir Sir Timothy car la dynamique Dorcas-Timothy était arrivée à son terme d'une façon fort satisfaisante. Ici aussi j'étais contente de l'intrigue James Dowland (même si j'avoue que plusieurs fois je l'aurai volontiers moi-même noyé...il est quand même beaucoup moins bien que Sir Timothy) et qu'intelligemment elle se finisse sans trop d'éclat mais pas non plus comme un cheveux sur la soupe.
Mon seul regret est d'avoir vu Fisher Bloom disparaitre trop vite car j'ai beaucoup aimé son personnage et la dynamique Laura/Fisher. Fisher Bloom était quand même beaucoup mieux que le garde-chasse de la saison 1 et Laura se retrouve assez transformé par cette rencontre.

Parmi les nouveaux personnages je voudrais parler de Minnie. Parce que Minnie c'est un peu comme Chummy de Call the midwife. Ce sont des personnages gauches, pas franchement séduisant ni foncièrement brillants ou intelligents mais qui dégage quelque chose d'extrêmement attachant. Je l'avoue, j'ai eu très peur dans le premier épisode qui la concerne, je lui aurai volontiers donné une bonne paire de baffe pour lui remettre les idées en place mais par la suite son personnage perd le côté "simplet" du premier épisode et remplace Zillah avec beaucoup plus de chaleur (je n'ai jamais aimé Zillah). Son histoire est particulièrement intéressante et terriblement émouvante et c'est un des personnages que je préfère au final.

Robert Timmins et Emma sont égaux à eux-mêmes avec leur petite chamaillerie et la fameuse "Pride" de Robert. C'est un couple vraiment sympathique!

Les soeurs Pratt sont plus touchantes et moins bitchy que dans la première saison, ça fait du bien! Même si ce sont toujours des commères, elles ont un peu moins la volonté de nuire. J'adore toujours autant Queenie qui est superbe de douceur et de sagesse mais Twister me porte un peu sur les nerfs par moment.

Les robes de Dorcas sont toujours aussi splendide mais j'admets que je préfère celles de Laura qui sont vraiment très belles dans des tons pastels.

Parlons quand même des quelques petites choses qui m'ont gêné dans cette saison: Thomas Brown qui n'évolue jamais, sauf sous la contrainte. Il m'agace au plus au point c'est épidermique. Ca façon de parler me donne envie de la gilfer. James Dowland est un peu dans le même cas, 1 épisode sur 2 j'ai envie de le noyer parce qu'il a des réactions plus que stupides et Robert Timmins et Queenie lui mettent ses contradictions sous le nez.

Ces petits désagréments ne suffisent pas à m'empêcher d'aimer la saison 2 de Lark Rise que je recommande chaudement!!!

jeudi 19 avril 2012

Malo de Lange, fils de Personne (#2) - Marie-aude Murail


ATTENTION, SPOILER SUR LE TOME PRECEDENT

Présentation de l'éditeur: De la révolte ! À quoi bon être agent de la Sûreté à 14 ans si l’on est cantonné à des missions sans risque et sans intérêt ? Pour connaître le goût du danger, Malo de Lange se sent prêt à tout. Comme à désobéir à son père, le chef de la police secrète en personne. Du mystère ! Le voilà déguisé en soubrette au service du duc d’Écourlieu. Malheur ! Le duc est retrouvé pendu et son fameux diamant bleu, le Golconde, a disparu. De l’aventure ! L’affaire mène Malo en enfer. Celui du bagne de Brest, dont il doit à tout prix s’évader pour ne pas crever. De l’amour ! Sa fiancée Léonie est convoitée par un autre. Furme d’Aubert est laid comme un pou, mais possède deux atouts. Il a 18 ans, il est le fils du préfet de police. De drôles de zigs ! Ils s’appellent Mouchique l’empoisonneur, Nini guibole et Moïra de Feuillère, tous voleurs, traîtres et menteurs. Ce sont les nouveaux amis de Malo. Vont-ils l’aider ou le faire chuter ?

Oui ma bonne dame! (ou mon bon monsieur c'est selon). Oui je suis toujours dans les aventures de Malo de Lange mais cette fois dans le tome 2 (ne paniquez pas j'ai déjà entamé le tome 3!).

Parce que je me suis bien amusée dans le tome 1 j'ai décidé de poursuivre plus avant et puis comme maintenant j'aspine bien l'arguche ce serait dommage de s'en arrêter là n'est-ce pas?

J'ai retrouvé Malo avec plaisir, ct'in bon zig c'te momacque! Ah oui pardon, c'est un bon personnage cet enfant (vous voyez tout de suite c'est moins clair. Non?...je reprends). Il est égal à lui-même et on le retrouve tel qu'on l'avait laissé. Cette continuation logique entre les deux tomes est très appréciable, en les lisant à la suite on trouve une vraie cohérence, ce qui n'est pas toujours le cas dans les séries.
Même si je suis déçue de ne pas avoir revu les anciens compagnons de Malo, d'autres arrivent qui sont tout autant intéressants.

Nini est assez drôle avec ses grands yeux qui lui mange le visage, Mouchique est diablement mystérieux et Moïra...c'est Moïra, je l'adore et j'espère qu'elle restera parce que je trouve qu'elle irait bien avec le père de Malo (oui je sais ...mais j'ai le droit de rêver non? Bon!). J'aime aussi le changement chez le personnage de Moïra, c'est un personnage pluriel et c'est aussi agréable et je trouve qu'elle est parfaite dans son rôle en fait.

Le personnage de Mr. Personne s'étoffe et c'est sympathique. La relation Malo-Personne est très intéressante car elle bascule sans cesse entre le rapport chef/subordonné et Père/fils ce qui parfois revient un peu au même me direz vous. Ce que j'aime chez Personne c'est que non seulement il veille sur Malo, un peu à la Arsène Lupin et qu'en plus il est partout et nulle part. Du coup il plane sur le roman sans pour autant être présent à chaque page.

J'ai beaucoup aimé cette histoire car même si les rebondissements à la chaîne sont moins nombreux que dans le premier tome, cette histoire, plus ramassée sur elle-même a le mérite de plus de cohérence et de moins d'excentricité. Elle perd en émotion mais gagne tension. J'ai aimé le mystère de base et j'avoue que je n'avais pas trouvé l'entière solution jusqu'à ce que Personne la souffle, ce qui est plutôt bon signe. L'avantage avec Malo c'est que l'histoire n'est pas simple et que le lecteur doit quand même suivre le déroulement de l'énigme!
J'ai vraiment apprécié les passages au bagne de Brest que je trouve très réaliste sur le fonctionnement de la répression criminelle du XIXe siècle.
J'ai eu l'impression de lire du Victor Hugo dans l'idée parfois et c'était bien utilisé.

On en apprend toujours plus sur les voleurs et leur méthode et l'argot est toujours aussi présent avec encore un très bon glossaire à la fin.

Je suis toujours aussi admirative des "Comme dirait" de Malo qui sont vraiment sa marque de fabrique et des titre de chapitre, jamais exacte et pourtant scrupuleusement vrais. Exemple: "J'ai un Morpion dans ma culotte, je le refile à Léonie". Non non ce n'est pas ce que vous croyez bande!!! et c'est même plutôt drôle d'ailleurs!

Encore un excellent moment en compagnie de Malo, je reviens très vite pour le tome 3 qui s'annonce très sombre et très lié à l'Histoire de France!

mercredi 18 avril 2012

Malo de Lange, fils de Voleur (#1) - Marie-aude Murail


Présentation de l'éditeur: Malo de Lange est le fils de personne. Rien ne permet d’identifier l’enfant recueilli en 1822 par l’abbé Pigrièche à l’orphelinat de Tours. Rien, sauf une marque sur son épaule, la fleur de lys des bagnards que découvrent, horrifiées, les demoiselles de Lange qui viennent de l’adopter. De l’aventure !Il n’a que douze ans, il est à peine éduqué, et déjà le voilà arraché à ses tantes adoptives par un certain Riflard, une brute qui se prétend son père, mais qui le bat et le séquestre. Malo parvient à s’échapper et part sur les routes à la recherche de son vrai père. De l’amour ! Elle s’appelle Léonie de Bonnechose, elle est belle, elle est riche. Malo a décidé que c’était sa fiancée, mais elle n’est pas au courant. Gagnera-t-il son coeur ? Aimera-t- elle le fils du voleur ? Un héros partagé entre le bien et le mal ! Vagabond, bonimenteur, voleur à la tire, escorté du petit Craquelin, du gros Bourguignon et de La Bouillie qui lui apprend à jaspiner l’argot, Malo se retrouve avec sa bande à la taverne du Lapin volant, un repaire de voleurs et d’assassins. C’est le Lapin volant qui connaît le secret de sa naissance, Malo en est persuadé. Oui, mais gare ! À force de fréquenter la canaille, Malo risque de s’enfoncer dans le crime comme le couteau dans le beurre…

Comme dirait l'autre je suis tombée dans la potion Murail en ce moment et ce n'est pas prêt de finir! Malo de Lange, fils de voleur est le première tome d'une série de 3 tomes pour l'instant.
Malo, c'est un adolescent de 12 ans, vif et débrouillard qui jaspine l'arguche et qui fait le monte en l'air un peu pour s'amuser. C'est surtout un petit garçon qui ne sait pas qui il est et qui est marqué par cette fleur de lys à l'épaule droite.

Dans Malo, on retrouve toute la saveur de l'écriture de Marie-Aude Murail: une écriture juste, qui fait mouche et qui n'est jamais inutile. J'ai adoré les titres des chapitres: courts, drôles, percutants qui résume toujours d'une façon amusante (et parfois qui semble erronée pour perdre le lecteur) le contenu du chapitre à venir. J'aime aussi énormément les petites phrases à Malo "comme disait": "la vie est faite de haut et de bas comme dirait le type qui monte cinq étages avant de se jeter par la fenêtre". C'est toujours complètement inattendu et décalé et c'est un régal!

Le gros point fort de ce premier roman c'est l'argot qu'elle emploie. Extrêmement bien renseignée avec un glossaire très détaillé à la fin de l'ouvrage et des astérisques pour que le lecteur ne se perde pas en route, cela donne un caractère d'authenticité au récit qui est très intéressant! C'est la première fois que je vois ça dans un roman jeunesse. Non seulement cela permet au lecteur d'identifier rapidement ceux qui viennent de la rue et qui ont de grandes chance d'être des "ginches" (des voleurs) contre ceux qui parlent un français correct et cela permet également d'ancrer réellement le récit dans le milieu des voleurs du XIXème siècle. J'aime cette qualité chez les auteurs de l'Ecole des loisirs en général de ne pas hésiter à élever le débat et à offrir aux enfants et adolescents, une vraie lecture non épurée des difficultés de langage.

Pour parler des personnages je les trouve très bien campés: Malo est un petit garçon émouvant car il se pose plein de questions sur son identité comme beaucoup d'enfants de son âge. Il est partagé entre la vie qu'on lui fait vivre et celle qu'il aimerait mener, son amour pour Léonie Bonnechose et ses amis, ses tantes etc.
Les personnages qui gravitent autour de Malo sont également très attachants: j'ai adoré La Bouillie et Craquelin que je trouve très émouvant, Bourguignon prend de l'ampleur au fil des pages et j'ai apprécié ce fait. Quant aux tantes elles sont adorables.

Les méchants sont vraiment méchants. Même si plus aucun voleur ne me fait peur après Rigaud de Little Dorrit je les trouve très réussis et très diversifiés. Certains sont mystérieux, d'autres simplement affreux, c'était une excellente idée que de les différencier de la sorte.

Quant à l'histoire elle-même je la trouve particulièrement bien dosée: des rebondissements, de l'aventure, de la tendresse, de la drôlerie et des larmes aussi: un vrai roman d'aventure comme on les aime.

Malo et ses boucles blondes ont eu mon suffrage, je suis plongée dans le deuxième tome!