vendredi 29 avril 2011

Anne Boleyn on the Shakespeare's Globe - Howard Brenton




La pièce d'Howard Brenton, revient pour la seconde fois sur les planches du Globe dans le cadre de la saison théâtrale. L'occasion pour moi de vous faire découvrir cette pièce.

Alors qu'il vient de se faire couronner, le nouveau roi James I (anciennement James VI d'Ecosse), découvre l'héritage controversé laissé par Anne Boleyn, deuxième épouse du roi Henry VIII. Remontons le temps de quelques 70 ans, lorsque la belle et aguichante Anne était amoureuse du roi Henry, mais aussi des plus dangereuse idées de son époque. Conspirant avec l'exilé William Tyndale, elle prévoit de faire de l'Angleterre, un royaume protestant, pour toujours.



La pièce d'Howard Brenton qui connu un franc succès l'année dernière pour sa première mise en scène au Globe, revient encore sur les planches du célèbre théâtre londonien du 8 juillet au 21 août 2011.
En tant qu'Historienne spécialiste d'Anne Boleyn j'étais très curieuse de découvrir cette pièce. Je me la suis donc offerte en allant à Londres et bien que je n'en ai lu que le début, elle me plait assez (ce qui signifie, pour l'historienne que je suis: conforme ou à peu près conforme à la réalité). Ceux qui me connaisse bien savent que je ne peux pas supporter Philippa Gregory pour cette principale raison. Comme elle n'a jamais ouvert un livre d'histoire des Tudors, ses romans racontent un peu (beaucoup) n'importe quoi, surtout The Other Boleyn girl. Cela étant dit je ne critique pas le style de l'auteur, ni sa façon de construire ces récits mais seulement son travestissement de la réalité historique (que les fans de Philippa se rassurent!).

Or donc, il me semble bien (critique prochainement) que Anne Boleyn d'Howard Brenton semble être une pièce à mon goût. J'aime particulièrement l'ouverture de la pièce sur une Anne Boleyn transportant avec elle, sa Bible et sa tête.



J'espère pouvoir aller la voir cette année au Globe. En attendant voici la distribution de l'année passée et quelques photos.


Ecrit par: Howard Brenton
Mise en scène de John Dove
Costumes et décors de Michael Taylor
Musique de William Lyons
Acteurs:
Michael Bertenshaw...............................................Robert Cecil
Same Cox.............................................................Lancelot Andrews
Naomi Cranston.....................................................Lady Jane Seymour
John Cummins.......................................................Simpkins
Ben Deery.............................................................George Villiers
Mary Doherty.........................................................Lady Celia
John Dougall .........................................................Thomas Cromwell
Will Featherstone....................................................Sloop
James Garnon.......................................................James I
Peter Hamilton Dyer...............................................William Tyndale
Anthony Howell......................................................Henry VIII
Colin Hurley...........................................................Cardinal Wolsey/Henry Barrow
Amanda Lawrence..................................................Lady Rochford
Miranda Raison......................................................Anne Boleyn
Dickon Tyrell..........................................................Dr John Reynolds

Article du journal The Independent, du Nouse, de MusicOMH, de Theartsdesk et page du Globe.

jeudi 28 avril 2011

Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2 - Trailer

Grâce à FandeChicklit sur Whoopsy Daisy voici la bande annonce de la seconde et dernière partie de Harry Potter.
La Bande annonce m'a littéralement mise en transe. Emotion, action, frisson, tout semble réuni pour clôturer la saga comme elle le mérite. Vivement le 15 juillet!


mercredi 27 avril 2011

Quand Shakespeare trompe l'oeil (2009)

Voici un article publié par Allie sur le blog à l'heure du thé qui me plait de vous faire connaître.

L'article d'Allie que vous trouverez ici nous présente un film documentaire "Quand Shakespeare trompe l'oeil":
" Aujourd'hui, c'est son portrait que l'on remet en question. Il existerait plusieurs portraits qui pourraient être d'hypothétiques représentations de William Shakespeare. L'un d'entre eux est le Sanders."
Le documentaire évoque donc un des portraits de Shakespeare, en trace son histoire, celle de son propriétaire et remonte le temps grâce aux outils dont dispose à présent les laboratoires de restauration.
Voici la bande annonce du documentaire:

De chair et de sang - Michael Cunningham


Constantin Stassos, un immigrant grec, a épousé Mary, une belle Américaine d'origine italienne.
Promoteur immobilier installé à Newark, dans le New Jersey, il va bâtir sa réussite sur le dos de plus infortuné que lui et se révéler un homme violent. Mary est une "femme frustrée, qui accepte mal l'étroitesse de son quotidien.
Trois enfants naissent : Susan, l'aînée, a avec son père une relation qui frôle l'inceste. Billy, un garçon émotif, vulnérable, est incompris de son père, qui accepte difficilement son homosexualité. Zoé, la cadette, va vivre à Manhattan où elle s'adonne à la drogue. Enceinte d'un amant de passage, un Noir, elle est adoptée par Cassandra, un travesti, qui va l'aider à élever son fils.
Sous la façade respectable, le scandale est absolu.
Dans De chair et de sang, nous retrouvons tous les ingrédients qui ont façonné The Hours (où peut-être l'inverse!). Comme à son habitude, la famille qu'il nous offre à contempler: Constantin et sa femme Mary, leurs enfants Susan, Billy et Zoé ainsi que leurs petits-enfants, Ben et Jamal, sont tous des personnages torturés.
Susan essaye de trouver une place dans la vie, de ne plus être seulement la fille d'un immigré grecque et d'une italienne. Entre être reine et princesse, Susan a peur d'échouer. Seule des enfants Stassos à réellement aimer son père, elle tente pourtant de se soustraire à sa nature violente et incestueuse dont il se dédouane par son alcoolisme latent. Tout est propre et net dans la vie de Susan, enfin presque.
Billy, rebaptisé Will à l'Université, oscille entre haine et incompréhension. Haine pour son père qui voit en lui un gamin fragile puis une sorte de "folle", et incompréhension de lui-même. Comment accepter sa propre homosexualité? Comment gérer son corps et son cœur lorsqu'on est un gamin paumé et apeuré?
Zoé enfin, fille perdue dans la nature, en complet décalage avec sa propre famille part à la dérive dans le monde de la nuit, faisant la rencontre de Cassandra, un travesti particulièrement attachant. D'amants de passage à un autre, de piqures en piqures, Zoé ira-t-elle jusqu'à se perdre elle-même?
Le style de Cunningham est sobre mais violent, cru et souvent très dur tout comme le sont ses personnages et leurs névroses. Car il s'agit bien ici de névroses, presque transmises par la chair et le sang. On y retrouve les mêmes thèmes que ceux développés dans The Hours: l'homosexualité, le sida, les rapports délicats avec les parents qui en font un livre particulièrement fort et une sorte de satyre sociale des classes de "presque immigrés" aux Etats-Unis. L'appartenance à ce pays est aussi pour les personnages une obsession tout autant qu'une douleur. Ce fil ténu parcours le roman en filigrane.
Plusieurs fois j'ai eu envie de refermer De chair et de sang sans pousser plus avant la lecture mais je ne l'ai pas fait parce que l'écriture de Cunningham nous pousse comme dans un roman policier à aller plus loin à la découverte des personnages. Le fil se tend et le lecteur a envie de savoir ce qu'il va advenir de ces personnages dont on pressent malgré nous la fin.
Chaque chapitre a pour thème un des personnages et on le voit évoluer au milieu des autres. Le livre fonctionne également par année, en en sautant parfois plusieurs d'un coup. Des années 30 aux années 90, le lecteur est baladé dans le temps et explore également New-York (ville chérie de Cunningham) à ces différentes époques.
Un livre coup de point pour ceux qui aiment les récits "tranches de vie".
Merci à Blog-o-Book et à Livre de Poche pour ce partenariat.


dimanche 24 avril 2011

le crime de l'hôtel Saint-Florentin - Jean-François Parot

Nicolas Le Floch traverse une période difficile: Louis XV est mort et Sartine quitte ses fonctions de lieutenant général de police pour rejoindre celles de secrétaire d'État à la Marine. Désormais sous les ordres d'un certain Le Noir, Nicolas doit enquêter sur un crime commis à l'hôtel de M. de Saint-Florentin, ministre du nouveau roi. Sa quête va le conduire à Paris, hors les murs, chez des éleveurs de bestiaux, et à Versailles, où il assurera sa position auprès de Louis XVI. Fiacre fantôme, meurtres en série, étonnante arme du crime ponctuent cette aventure où se mêlent l'argent, la débauche, l'espionnage et toutes les folies d'une jeune cour où perdurent rivalités et affrontements anciens.


Attention Spoiler


Cette nouvelle enquêteur de Nicolas Le Floch, Marquis de Ranreuil, nous amène en des heures bien sombres. Louis XV est mort depuis quelques mois, ce qui provoque chez notre héros une certaine dépression. Les amis d'hier sont les amis d'aujourd'hui, Sartine, remplacé par Monsieur Le Noir est ministre de La Marine et Nicolas se retrouve au placard. Ajoutez à cela, ces histoires tumultueuses avec La Satin et son fils Louis, Nicolas traverse une bien mauvaise période. Heureusement qu'il peut compter sur ses indéfectibles amis: Pierre Bourdeau son adjoint, Guillaume Semacgus le médecin, Sanson le bourreau, et Monsieur de Noblecourt.


Ce que j'ai avant tout apprécié dans cette nouvelle aventure de Nicolas, c'est l'habileté avec laquelle Jean-François Parot mêle la petite et la grande Histoire. A travers les aventures de ce commissaire au Châtelet bien en cour auprès des monarques, il nous montre tous ces jeux de pouvoirs et de contre-pouvoirs qui s'acharnent obstinément à Versailles et à Paris.

Il est aisé de voir comment le jeune souverain Louis XVI, moins charismatique que son grand-père est rapidement dédaigné par ses courtisans, que la jeune Marie-Antoinette, "l'Autrichienne" est déjà montré du doigt dans cette toute jeune cour. Les anciens courtisans sont remplacés par de nouveau, les anciens amis de Madame de Pompadour et de Mme du Barry sont vite tombés en disgrâce, tandis que d'autres en profite pour s'élever.


Cette description fait à la fois la force et la faiblesse du roman, car en bon historien, Jean-François Parot tente de nous donner un aperçu juste de Paris à cette époque, ce qu'il réussit très bien. Cependant, l'histoire, le crime, souffre de cette décision car l'histoire s'étiole et se perd dans des méandres historiques peu propices à son bon déroulement. Il en ressort une idée brouillonne où le lecteur se perd. Heureusement que Nicolas récapitule les faits à la fin du roman, sans quoi je n'aurais pas été sûre de tout digérer.


Malgré cette faiblesse, il n'en reste pas moins que Le crime de l'hôtel Saint-Florentin est un bon roman policier/historique.

J'ai énormément aimé la scène à Versailles entre Marie-Antoinette et Mme de Noailles "Madame l'étiquette", c'est une scène très drôle et très juste.

J'ai apprécié également le traitement de l'histoire entre Nicolas et Aimée d'Arranet, très fine, elle parcourt le roman en filigrane sans jamais s'imposer.


Un bon policier, mais j'espère cependant que le Nicolas Le Floch suivant se concentre un peu plus sur l'aventure criminelle et un peu moins sur la Grande Histoire pour ne pas trop nous noyer.


samedi 23 avril 2011

Happy Birthday Will


HAPPY BIRTHDAY WILLIAM!

Aujourd'hui est un grand jour. William Shakespeare serait né et mort un 23 avril (baptisé le 26 avril mais le baptême intervenait 3 jours après la naissance).

Le grand barde aurait donc vu le jour le 23/26 avril 1564 à Startford-upon-avon et serait décédé le 23 avril 1616 toujours à Stratford.

Pour ceux qui ne le saurait pas encore je suis une ferme partisane de la théorie: William Shakespeare est...William Shakespeare. Ceci étant dit on peut toujours en débattre, la machine à voyager dans le temps n'existant pas encore, personne ne saurait avoir définitivement tord ou raison.
Tout bien considéré je suis aussi très fan de la théorie de Jasper Fforde dans la série Thursday Next (que je ne peux divulguer sans gâcher le suspens).

Donc encore une fois: Happy Birthday dear, dear William!

"My bounty is as boundless as the sea, My love so deep; the more I give to thee, the more I have, for both are infinite."
Romeo and Juliet, balcony scene

Portrait de William Shakespeare par Cobbe.

plus d'infos sur : The Elizabeth Files

vendredi 22 avril 2011

Deux petits pas sur le sable mouillé - Anne-Dauphine Julliand


COUP DE CŒUR DE PERSÉPHONE

Voila, je vous présente MON COUP DE COEUR DE L'ANNEE!
Encore toute étourdie par cette lecture qui m'a pris 3h, je décide de publier la critique qui n'en est pas une bien sûre. Je n'ai rien à redire sur le style d'Anne-Dauphine Julliand, journaliste accomplie qui raconte avec simplicité et sans aucun pathos l'histoire tragique et en même temps si belle de deux de ses enfants (n'oublions pas Gaspard) Thaïs et Azylis.

L'histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa
petite fille marche d'un pas un peu hésitant, son pied pointant vers
l'extérieur. Après une série d'examens, les médecins découvrent que Thaïs
est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux
ans et il ne lui reste que quelques mois à vivre. Alors l'auteur fait une
promesse à sa fille : "tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les
autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne
manqueras jamais d'amour."
Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour.
Tout ce qu'un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de
mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne
peut pas ajouter de jours à la vie.

Il faut ajouter de la vie aux jours lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie...Cette expression, la préférée d'Anne-Dauphine, résume bien Deux petits pas sur le sable mouillé. C'est un livre qu'on lit en pleurant, tant l'émotion est forte. Comment vivre après l'annonce de cette maladie et l'épée de Damoclès sur le ventre d'Anne-Dauphine alors qu'elle attend Azylis? Comment vivre lorsque ses deux filles sont malades et qu'il faut naviguer d'un étage à l'autre à l'hôpital pour les voir? Comment survivre à la mort d'un enfant? Anne-Dauphine, son mari Loïc et leur famille nous offre une surprenante et magnifique leçon de vie dans ce monde si noir. Plus que la maladie c'est l'Amour et la Joie qui l'emportent dans leurs vies. Alors que Thaïs décline jour après jour, qu'elle perd progressivement ses sens, cette petite Helen Keller en jupe culotte, c'est l'Amour qui gagne une bataille.

Thaïs était une petite fille qui aimait la vie, comme ses frères et soeurs. Alors qu'elle est immobile dans son lit, qu'elle ne peut ni bouger, ni voir, ni entendre, ce petit bout de chou de 3 ans 3/4 trouve encore la force de rire et de jouer à cache-cache.

Le récit d'Anne-Dauphine, plein de pudeur dépeint les moments douloureux d'une famille dans jamais s'apitoyer sur son sort. Tout est à prendre:
"Cette première année peut se résumer ainsi: une greffe de moelle osseuse, deux groupes sanguins, trois mois sous bulle, quatre hospitalisations (par mois), cinq hôpitaux différents, six mois cloîtrée, sept pauvres petits kilos, huit jours de chimiothérapie, neuf séances de kiné (par mois), dix minutes pour avaler une bouchée, onze IRM, scanners et ponctions lombaires cumulés, douze mois d'épreuves...
Ou plutôt comme ça: un sourire, deux grands yeux malicieux, trois petites dents, quatre pattes qui courent à toute vitesse, cinq sens bien éveillés, six centimètres de cheveux, sept bons kilos, huit seconde debout sans se tenir, neuf mois avec nous à la maison, dix doigts agiles, onze heures de sommeil paisible (par nuit), douze mois de bonheur!"

Tout est dit n'est-ce pas? Bien sûr, il y a des larmes, beaucoup de larmes mais aussi une joie intense, des cris et rires d'enfants et des vies bien remplies même si elles n'ont pas duré 80 ans.

Le plus difficile dans ce livre, tous ceux qui l'ont lu vous le diront, ce sont les douleurs de Thaïs, avant que les médecins ne trouvent la bonne dose de médicaments pour la calmer. L'angoisse du chauffeur de l'ambulance, et le désarrois d'Anne-Dauphine à la pharmacie lorsque les pharmaciens ne veulent pas lui donner les médicaments vous retourne l'estomac. Mais Thérèse, la nounou, remonte bien vite le moral de tout le monde, indispensable bonne fée.

Je veux rendre un hommage spécial aussi: à Gaspard! L'aîné de la famille qui a su rester droit et étonnament lucide et calme dans cette douloureuse situation. Plusieurs fois, c'est lui qui sonne sur l'alarme et remet les choses dans le bon ordre à coup de déclaration aussi cash que véridique: "C'est pas grave la mort. C'est triste mais c'est pas grave." Un petit garçon qui a apporté beaucoup d'humour et de chaleur à ce récit et à leurs vies. Bravo Gaspard!


En bref, une merveille qui malgré les larmes vous donne la pêche et la joie de faire comme Thaïs, profiter de la vie à fond pour qu'elle soit toujours remplie d'amour!

Je voudrais souhaiter à Anne-Dauphine, Loïc, Thérèse, Gaspard, Azylis et Arthur, une vie pleine d'amour et de bonheur.

Retrouvez Deux petits pas sur le sable mouillé sur Twitter sur Facebook et sur le site officiel





La bibliothèque de Perséphone se modernise!!


Grande nouvelle, la Bibliothèque de Perséphone est désormais sur Twitter et Facebook! N'hésitez donc pas à m'y rejoindre là-bas, j'attends avec impatience vos commentaires et avis en tout genre.

La bibliothèque se dote aussi d'une adresse mail où vous pouvez me joindre:
persephone.downtherabbithole@gmail.com

L'hippopotame - Stephen Fry


«Je maudissais cette fille de ne pas m'avoir dit ce que j'étais censé rechercher. Si au moins elle m'avait donné une vague indication, je me serais arrangé pour la conforter dans ses illusions. Mais quelles illusions ? Ma dernière visite à Swafford m'avait beaucoup distrait, certes, mais de là à parler de miracles...»
Poète déchu, critique dramatique acariâtre, vieux libidineux aigri confit de misanthropie, Ted Wallace est un inébranlable rationaliste et un ennemi tonitruant des bonnes manières. Alors qu'il vient d'être mis à la porte du journal pour lequel il écrit, il se voit investi d'une mission secrète par sa très charmante filleule Jane : soulever le mystère de Swafford Hall, demeure du richissime lord Logan. David, le fils de la maison, détient-il réellement le pouvoir de guérir les gens ? Armé de flair, d'esprit critique aiguisé et de whisky, Ted Wallace va arpenter le château à la recherche de la vérité.
Du pur Stephen Fry! Une merveille de drôlerie qu'on lit assis sous un arbre un verre de citronnade à la main. Un roman hybride rafraîchissant et tout en légèreté.
Ted Wallace est un homme vulgaire, coureur de jupons invétéré et soudard sur les bords, mais il ne manque pas de finesse et de perspicacité. Voila donc un personnage aux antipodes de l'auteur (à l'exception de la perspicacité et de la finesse) mais qui se révèle au fur et à mesure que l'histoire progresse. Car ici aussi, comme presque partout ailleurs, rien ni personne n'est ce qu'il semble être. Ni la douce Jane, ni Ted Wallace lui-même et encore moi la famille Logan.
Sur fond de mysticisme et de guérison miraculeuse se cache de lourds secrets que Ted Wallace va devoir déterrer.
Si le langage est souvent cru, parfois vulgaire (comme l'est ces personnages) c'est pour mieux démasquer l'hypocrisie des upper-class et de l'aristocratie anglaises. L'hippopotame se lit comme un thriller car c'est bien une enquête que l'envoie mener Jane à la campagne et ce que va découvrir Ted Wallace va le laisser pantois.

Dès son arrivé à la campagne il se lie d'amitié (amitié forcée par son enquête) à son filleul David en qui il découvre un garçon sensible et délicat à l'inverse de son frère aîné que Ted juge vite inintéressant. Le suspens se distille progressivement à mesure que le lecteur avance ce qui nous incite perpétuellement à prolonger la lecture.
Ce deuxième roman de Stephen Fry "so british" et adorablement cynique en ravira plus d'un!

lundi 18 avril 2011

Le chuchoteur - Donato Carrisi


COUP DE COEUR DE PERSEPHONE








Cinq petites filles ont disparu.


Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune d'entre elles, un petit bras, le gauche.
Depuis qu'ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d'agents spéciaux ont l'impression d'être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indices les mènes à des assassins différents. La découverte d'un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d'appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d'enlèvements. Dans le huit clos d'un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échaffauder une théorie à laquelle nul ne veut croire: tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.
Quand on tue des enfants, Dieu se tait et le diable murmure.


Le thriller palpitant de Donato Carrisi mérite bien sa réputation. J'en avais entendu parler lors d'une émission littéraire à la télé. Il était recommandé par la libraire qui décrivait un thriller effrayant et palpitant. Etant donné que les très bons thriller sont assez rares (non mais vraiment les très bons), je me suis dit qu'après l'expérience râtée Des Visages, une bonne surprise ne serait pas de trop dans ma PAL. On (c'est-à-dire ma mère) m'avait assuré que Le chuchoteur était vraiment un excellent livre. Tout ça pour dire qu'effectivement vous ne serez pas déçus.

Dès le début du roman l'action nous prend à la gorge. L'équipe de Goran Gavila est sous-tension, ces petites filles qui disparaissent ne laissant que leur bras gauche au fond d'une petite tombe est insoutenable. De son côté Mila Vasquez traque sans relâche les kidnappeurs d'enfants, c'est sa spécialité, retrouver les enfants perdus. Elle est sur la piste du maître de musique qui d'un coup a interrompu la vie bien réglée du petit Pablo. Après cette affaire Mila est envoyée en tant que consultante pour l'équipe de Goran, un sixième bras a été découvert.

A partir de là, l'action ne s'arrête jamais. De rebondissement en rebondissement, le lecteur est bringuebalé au gré des fantaisies du tueur. Très vite on se rend compte également que rien ni personne n'est ce qu'il semble être et que le tueur, le vrai, dessine un plan machiavélique qui se resserre inexorablement autour de l'équipe d'enquêteurs.
Plus que les meurtres eux-mêmes, chaque inspecteur, chaque enquêteur est mystérieux et inquiétant au point que le lecteur est perdu au milieu de ces inconnus aux multiples facettes.

Mila Vasquez est sans aucun doute le personnage le plus intéressant du roman. Complexe, cette femme nous entraîne avec elle dans les méandres du mal. Elle cache en elle de multiples secrets qui sont comme autant de fils rouges qui parcourent le roman.

Ce livre fonctionne bien car sans être trop morbide, il est surtout écrit par un véritable professionnel. Donato Carrisi est l'auteur d'une thèse sur Luigi Chiatti, le "monstre de Foligno" un tueur en série italien qui a assassiné deux enfants de 4 et 13 ans en 1992 et 1993. Carrisi s'est inspiré de Luigi Chiatti et de son mode opératoire pour l'intrigue du Chuchoteur. Juriste, il est spécialisé en criminologie et sciences du comportement ce qui lui permet de décrire avec précision les techniques de la police scientifique ainsi que les méthodes des "profilers". Le Chuchoteur est son premier roman.

J'ai lu le Chuchoteur d'une traite tant le suspens est prenant. Bien maîtrisé, l'action ne laisse pas une seule seconde de répit au lecteur qui en ressort essoufflé et tendu. Jusqu'à la dernière page l'histoire n'est jamais achevé et des mystères demeurent. J'ai tout particulièrement aimé l'explication du titre par l'auteur dans une postface. Cela redonne un sens complet au roman alors que le lecteur a toutes les données en tête.

Un des meilleurs thriller de l'année, à lire absolument.

site web du roman (pour trouver des extraits et des vidéos): www.le-chuchoteur-le-livre.fr



Donato Carrisi - Le Chuchoteur (Bande annonce) par hachette-livre

dimanche 17 avril 2011

Le jardin d'Hadji Baba - Isabelle Delloye


Figure de la sagesse et de la culture persanne, Hadji Baba est un très vieil homme afghan. Reclus dans sa ville à Kaboul, il passe les dernières années de sa vie à enseigner son précieux savoir au petit orphelin qu'il a recueilli, Djon Ali. A sa mort le jeune homme quitte le pays pour l'Occident, désireux de s'instruire davantage mais aussi dans l'espoir de trouver une vie plus facile. Un long périple inititique commence alors pour Djon Ali, de Paris où il devient photographe à succès et rencontre l'amour, à l'Angleterre, la Suisse et les Etats-Unis. Guidé par des rencontres riches et complexes, il évolue entre ses souvenirs et la découverte du monde occidental, avec en filigrane les déchirures d'un pays somptueux: guerre civile, occupation russe, 11 septembre, extrémistes religieux...Fabuleuse fresque où se croise une multitude de personnage. Le jardin d'Hadji Baba évoque autant le passé culturel de l'Afghanistan que ses maux présents. Entre mémoire et renaissance, deuil et dispora, l'initiation de Djon Ali dépeint un pays magnifique, trop souvent réduit à son actualité violente et tragique.

Qui peut se targuer de connaître réellement l'Afghanistan? Avant la guerre russe? Avant le 11 septembre? Qui peut se targuer de connaître réellement la culture patchoune?

Isabelle Delloye a été professeur de français à Kaboul pendant plusieurs années et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle connait l'Afghanistan et qu'elle aime ce pays. Le jardin d'Hadji Baba est une ode à l'Afghanistan, à sa beauté, à ses parfums, à sa culture trop souvent bafouée par l'Histoire et les préjugés.

Le jardin du vieil Hadji Baba fleure bon le jasmin et la tranquillité. Parmi les fleurs multicolores le lecteur se laisse envahir par la magie de l'Afghanistan et de ses poètes, contés par la voix apaisante d'Hadji Baba. A mi-chemin entre le génie des contes des milles et une nuits et la figure sage du grand-père, Hadji Baba est de ces gens qu'on aime écouter (lire) avec délectation.

Le roman pourrait être découpé en deux parties. La première, concentrée sur la figure d'Hadji Baba nous permet de découvrir qui se cache sous ce vénérable masque. Son enfance, sa rencontre avec sa femme bien-aimée, ses enfants et sa vie pas toujours rose : tous ces éléments offrent un portrait complet du vieil homme. La seconde se concentre sur le parcours du jeune Djon Ali, son départ pour Bâmiyân puis pour l'Europe, bien loin de son Afghanistan natale et de Hadji Baba.

Ce roman initiatique est plein de sagesse et de poésie. Le lecteur est vite envouté par l'Afghanistan, pays méconnu, et se laisse bercer par les odeurs de jasmin. Les émotions nous emportent de la première à la dernière page.

Isabelle Delloye a aussi pensé à tout. Au début du roman, nous retrouvons la dramatis personnae, utile pour se repérer dans ce monde inconnu avec en plus un petit guide de prononciation des noms et une explication des "surnoms" des personnages. Un petit outil qui facilite grandement la lecture.

Merci à blog-o-book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour ce partenariat.